dimanche 15 septembre 2013

ET VOICI REVENU SOUS LES APPLAUDISSEMENTS DE HORDES DE "PAUVRES TYPES", LE TEMPS DE LA BARBARIE, LE DEGRE ZERO DE L'HOMME SOCIALISE...

Un homme qui, après s'être fait agressé et dévalisé par deux malfrats, a abattu l'un d'eux d'une balle dans le dos alors que ceux-ci prenaient la fuite, voit se constituer en sa faveur une pétition de centaines de milliers "d'anti-citoyens", c'est à dire de gens contestant les lois et les arbitrages de la "cité", au motif que son geste malheureux relèverait de la "légitime défense", argument que l'institution judiciaire n'a justement pas retenu...

Rien ne peut davantage traduire l'état de totale déliquescence de notre société, dans laquelle les règles et les arbitrages sont délégitimés, pour faire la place à la délectation fascisante de la vindicte populaire, et de la falsification morbide de la notion fondamentale de légitime défense...

Or, si nous pouvons trouver des circonstances pour le geste malheureux de l'homme agressé, nous ne pouvons en trouver aucune pour la mobilisation salace de ceux qui se drapent facilement d'un prétendu souci de justice, pour donner simplement libre cours à leurs bas instincts...

Aucune civilisation ne peut admettre ce type de comportement où l'individu se passe de tout arbitrage pour se faire justice lui-même, et par lequel la position de victime et celle de coupable se trouvent superposées...

Se faire agresser et déposséder de son bien en tant que victime, ne peut en aucune façon équilibrer le fait de déposséder l'autre de sa vie, en tant que coupable... 

Paris, le 14 septembre 2013
Richard Pulvar

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