jeudi 19 mai 2011

Exclusion de certains ministres du 1er conseil des ministres dirigé par Martelly : considérations de Hérold Jean François


La Ministre de la Culture et de la Communication Marie-Laurence Jocelyn Lassègue n’a pas été invitée à participer au Conseil des Ministres qui s’est tenue mardi dernier sous la présidence du Président Michel Martelly. Madame Lassègue n’était pas au courant de la tenue de ce premier Conseil et en a été informée après coup par d’autres collègues du Gouvernement.
Le Ministre de la Justice Paul Denis ainsi que le Ministre des Affaires Sociales n’ont pas également été invités à participer à ce Conseil des Ministres.
Cette décision d’écarter des Ministres du Conseil des Ministres sur la base de leur appartenance politique et de leurs convictions idéologiques est grave, quant on parle de rupture, alors que dans les affaires de l’État, c’est la continuité qui prévaut.
Même si le Gouvernement est réputé démissionnaire et gère les affaires courantes, la meilleure façon pour la nouvelle équipe au pouvoir d’être bien imbu des dossiers de l’État est de recevoir les informations de première main et les dossiers en cours des titulaires des différents Ministères et instances dirigeantes de l’État. Marie-Laurence Jocelyn Lassègue avait officiellement soutenu la candidature de Mirlande Manigat à la Présidence, tandis que Paul Denis et Gérald Germain sont connus comme des dirigeants influents de la plateforme politique INITE.
Cette décision d’exclure des Ministres du Gouvernement démissionnaire des réunions du Conseil des Ministre indique le mauvais état d’esprit avec lequel les nouveaux dirigeants abordent les affaires de l’État. Hier, à l’occasion de la célébration du 208ème anniversaire de la création du drapeau haïtien, le Président Michel Martelly a appelé tous ceux qui n’ont pas voté pour lui à ne pas souhaiter son échec, car son échec personnel serait l’échec de tous les Haïtiens et celui de notre drapeau.
Cet appel à l’unité est en flagrante contradiction avec ce geste d’exclusion de Ministres qui porte préjudice à la continuité de l’État. L’on souhaite que le nouveau pouvoir se ressaisisse et envoie de signaux plus positifs pour mettre la nation en confiance sur sa volonté de respecter la divergence et le libre choix garantis par la Constitution. Selon l’article 165 de la Constitution, ‘’En cas de démission du Premier ministre, le Gouvernement reste en place jusqu’à la nomination de son successeur pour expédier les affaires courantes’’. Or le processus de ratification du Premier Ministre est l’on et peut donner lieu comme on le sait à d’intenses et difficiles négociations.
Dans le meilleur des cas, au regard des antécédents, on doit compter une a deux bonnes semaines de plus avant de voir l’investiture d’un nouveau Gouvernement et les actuels Ministres continueront à liquider les affaires courantes jusqu’à l’investiture du prochain gouvernement, pour assurer la permanence et la continuité de l’État.
 Hérold Jean François, 19-5-11

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