vendredi 16 avril 2010

LES NOIRS ET LES ARABES AU SEIN DE L'ESPACE PUBLIC

LES NOIRS ET LES ARABES AU SEIN DE L'ESPACE PUBLIC
ou
la revendication égalitaire

Tony Mardayé
et
Karim el Harim

6 mai 2002
Sommaire




Introduction

1-1)La communauté noire et arabe ou une réalité fragmentée
1-2) Les revendications communautaires des minorités noires et arabes
1-3) La prise de conscience
1-4) Analyse et démarche



Chapitre 1


2-1) Les minorités visibles dans l’espace médiatique
2-2) Analyse quantitative
2-3) Analyse qualitative
2-4) Assumons le passé


Chapitre 2


3-I) Espace politique et minorités visibles, l’histoire d’une relation tumultueuse.
3-2) La minorité française d’origine maghrébine dans l’espace politique
3-3) La minorité française d’origine africaine dans l’espace politique
3-4) Pour une France autre


« Il faut être sérieux, quand l’emploi repart
Ce n’est pas le type qui s’appelle Rachid
Qui a le travail… 1»
1)Madelin


INTRODUCTION


1-1) La communauté noire et arabe ou une réalité fragmentée

Les évènements du 11 septembre ont mis en exergue certaines difficultés d'intégration, notamment celle de la communauté française d’origine maghrébine, à cause de l’implication d’un nombre relativement conséquent de jeunes « beurs » impliqués dans le réseau terroriste d'Al Quaida. Et à cette occasion on a vu les pouvoirs publics rechercher désespérément des interlocuteurs de la dite communauté, sans pour cela, que ces personnes présentées soient légitimes ou représentatives de cette même communauté. Toutefois, pour beaucoup de français "dites de souche", l'existence des communautés noires et arabes issues de la colonisation2, bien que résultant de vagues migratoires anciennes, n'est guère mise en doute. Elle est bien plus en question dans les sciences humaines, qui les définissent, les délimitent et étudient leurs interactions au sein de la société française. De même, pour beaucoup de membres de ces communautés, il n'est pas rare, notamment dans les médias, plus particulièrement lors de leurs interventions radiophoniques de les entendre parler de : communauté noire, arabe, antillaise, africaine, musulmane..., suscitant, là aussi, bien des controverses au sein même des populations concernées. Car certains, estiment qu’ils sont stigmatisés et ils voient cela comme une volonté d'enfermement dans un communautarisme non choisi, et quelque part l'effacement des hiérarchies sociales : Peut-on mettre sur le même plan les bourgeois (antillais, arabe, noire, etc.) et les délinquants de banlieue ? Peut-on amalgamer les Africains sans logis squattant devant une mairie et les personnes d’origines africaines, chefs d'entreprise, cadres, professeurs ou autres vivant à Saint-Germain en Laye ? Ces interrogations nous permettent de formuler des hypothèses : - Est-ce la couleur, la religion, la politique, la classe sociale ou est-ce la culture qui détermine une appartenance à un groupe social ? C’est-à-dire à une communauté ? Des réponses ont été apportées et des thèses écrites sur le sujet. En France, les pères de la négritude (Césaire, Senghor, Damas...) ont pour leur part, penché vers un universalisme noir (négritude). F. Fanon, quant à lui, s'est inscrit dans la lutte pour la décolonisation et contre l'oppression des peuples colonisés pour lui, ce qui rassemble les individus ce sont les idées, l'histoire qu'ils partagent en communs. Pour les fondateurs de la créolité (P. Chamoiseau, R. Confiant, J.Bernabé) c'est la culture, l'appréhension de l'espace et le partage de schèmes communs qui fonde la communauté. Tous les arguments développés, se tiennent, se valent, se justifient, se démontrent et s’annulent. Ce qui peut paraître évident (la communauté comme une structure organisée, hiérarchisée de personne partageant les mêmes opinions, les mêmes valeurs ou défendant les mêmes idées), devient problématique quand il s'agit d'appliquer ce concept aux noirs et aux Arabes issus de la colonisation et vivant en France. La complexité est telle, que l'appliquer à ces populations est un non-sens du point de vue de la sociologie.

Toutefois, une constante demeure, l’hétérogénéité de ces groupes sociaux, ethniques, voire religieux, ne masquent pas le fait qu’ils jouissent d’une citoyenneté3 incomplète et d’une inégalité de traitement dans les domaines de la vie en société, notamment dans ceux de la participation à la vie politique et médiatique. Si bien des choses séparent ces populations, un élément les rassemble au-delà des différences et des origines : Si nous ne sommes pas clairement représentés dans le portrait de la société donnée par les médias, il est clair qu’ainsi, d’une certaine façon, nous ne sommes pas partie prenante de cette société4. Pour ces communautés socialement reléguées dans des quartiers fortement disqualifiés, quelque part, dépossédés d’une parcelle d’humanité, car  « immigrés » en provenance d’ici, ils restent perçus comme très éloignés de l’archétype français, incarnant l’altérité aux yeux de l’opinion publique. Ces questions ne sont pas neutres, elles participent au débat démocratique, et leurs résolutions tendraient à favoriser l’inclusion économique, social des minorités dites visibles et l’aspect médiatique est sans doute un point focal sur lequel s’agrège bon nombre d’adhésions, notamment de la part des noirs, des Arabes et des chinois, en dépit de leurs différences.


1-2) Les revendications communautaires des minorités noires et arabes

Les revendications communautaires ne datent pas d’aujourd’hui. En 1925, l’Etoile nord-africaine (association de bienfaisance au profit des travailleurs immigrés) montée sur les décombres de l’association de la Fraternité islamique, à travers son dirigeant Messali Hadj, Abdelkader revendiquait : « le droit à l’électorat et à l’éligibilité à toutes assemblées, y compris au Parlement, au même titre que les autres citoyens français », ainsi que « l’amnistie pour tous ceux qui sont emprisonnés, en surveillance spéciale ou exilés pour des infractions au code de l’indigénat ou pour délit politique5 » Cette association fut dissoute en 1929, reconstruite, puis dissoute en 1937 par le Front Populaire. Le PCF a repris en partie un certain nombre de leurs revendications d’ordre civique et politique. Mais un frein sera mis à ce mouvement revendicateur, par le gouvernement Daladier par la prise du décret-loi du 12 avril 1939, soumettant les associations étrangères à l’autorisation et au contrôle discrétionnaire du ministre de l’intérieur. Le PCF demandera en vain, en 1948 son abrogation. Dans les années 70, cette loi permettra de menacer, refuser ou d’interdire de nombreuses associations, parmi lesquelles l’AMF (Association des Marocains de France, créée en 1961), l’Organisation des communistes africains, les regroupements d’étudiants d’Afrique noire francophone ou encore l’association des travailleurs pakistanais. Les unions antillaises, réunionnaises ont été visées, ainsi que les associations françaises, comme des ASTI (association de soutien aux travailleurs immigrés) ou encore le Conseil consultatif des immigrés de Chambéry, constitué en 1977 et dissout l’année suivante par le ministre de l’intérieur. Il est évident dans un tel contexte, que les revendications communautaires n’ont guère pu s’exprimer, ou ne s’exprimaient que s’ils étaient conformes à la volonté gouvernementale.

Par contre, les années 80 vont voir l’explosion des revendications communautaires et en même temps, leurs confiscations par le politique, car leur défense étant assurée par des associations inféodées aux pouvoirs politiques, gouvernementales, municipales ou à la solde d’un parti politique. Mais quatre évènements vont contribuer une prise de conscience des populations noires et arabes :

1)La création des radios libres, ce qui permit de faire entendre la voix de populations jusqu'alors exclues des médias.
2)L'expulsion des Sans-Papiers de l'église Saint Bernard.
3)La grève de la faim d'une « quarantaine » d'enfants de Harkis et leurs revendications de citoyenneté et d'appartenance à la société française.
4)La Marche silencieuse du 23 mai 19986, destinée à la commémoration du cent-cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage aux Antilles françaises.


1-3) La prise de conscience

L’acte inaugural de cet activisme communautaire est la Marche silencieuse du 23 mai 1998, car se sont rassemblés dans les rues de Paris, plus de 50 000 arrières-arrières petits-fils d'esclaves, et cela, sans but politique et en dehors de tout parrainage politique. Des gens se sont réunis pour honorer leurs ancêtres esclaves et faire corps ensemble. Des quatre évènements ayant fait date, la Marche du 23 mai, est sans doute celle qui a le moins marqué la conscience de la société française, car la moins médiatisé, mais pour la minorité noire, elle est sans doute la principale. En effet suite à cette marche de nombreuses associations, comités et collectifs ont vu le jour ayant pour but la défense des minorités dites visibles. C'est le cas du Collectif Egalité, militant pour une meilleure représentation des minorités visibles dans les médias, mouvement animé par le comédien Luc saint Eloi et présidé par la romancière Calixthe Beyala. Bien que noirs tous deux, leur combat ne vise pas exclusivement la population noire.

L’analyse des motivations de ces « dirigeants associatifs » nous montre que leur attitude vue de l’extérieur peut paraître paradoxale « Une unité pour renforcer la diversité », en effet, tout le combat de ces comités, collectifs consiste à forcir les individualités : « Il faut que leurs enfants aient des modèles de réussites de gens qui les ressemblent. Donner à ses enfants des repères identitaires qui ne soient pas en rupture avec le leur », car certains estiment faire partie d'un groupe ethnique caractérisé par l'absence de fierté, de trouble identitaire et d'une incapacité à bâtir une construction collective, donc de vivre ensemble et à fortiori avec les autres, d'où cette volonté d'être représenté dans l'espace public7 et surtout être vu comme n’importe qui.

1-4) Analyse et démarche

Cette longue introduction va nous amener à nous interroger sur la réalité de la représentation des noires et des Arabes dans l’espace public. Quelle est la visibilité des minorités dites visible dans l’espace public ? Pour y répondre nous adopterons une démarche empirique et nous nous appuierons sur la presse écrite ou télévisuelle, des rapports, documents émanant d’Internet, puis d’ouvrages et des revues spécialisées.

Dans le premier chapitre, nous traiterons de cette visibilité dans les médias, parce que si on est citoyen que par la politique, la citoyenneté se forme à notre époque, par l’accès aux grands médias, tribune permettant de promouvoir des idées et de porter le débat sur la place publique. Dans le deuxième chapitre, nous traiterons de l’accès de ces minorités Noires et Arabes dans la politique, c’est-à-dire leur intégration dans cette sphère et éventuellement les combats qu’ils mènent. Puis nous conclurons cette brève étude sur les relations Etat-Communauté ou les minorités visibles face au droit.

La France connaît au point de vue de la représentation des minorités une position particulière, c'est le rare pays en Europe qui ne prend pas en compte les particularités et les spécificités de ses composantes.
Est-ce que ce n'est pas la politique d'intégration et la constitution qui les empêchent la constitution d'un espace public pour les communautés noires et arabes. Et nous conclurons cette brève étude sur la représentativité des communautés au sein de la société française.




Chapitre 1


2-1) Les minorités visibles dans l’espace médiatique

La représentation des minorités dans les médias fut dans les époques du passées et d’aujourd’hui, à travers une image qui leur furent préjudiciables, car cette image a été imprégnée de préjugés, une image frôlant la caricature et alimentant une forme de racisme. En effet, cette image ne fut pas neutre, car objet :
- Soit d’animalisation justifiant la colonisation,
- Soit de bestialisation justifiant l’extermination de ces populations.

Aujourd’hui nous ne sommes plus dans cette configuration, mais il demeure qu’en France le traitement médiatique réservé aux populations issues de la colonisation est sujet lui aussi à des représentations erronées dans la mesure qu’elle fige des individus dans une image autre que la réalité et les cantonne dans des secteurs déterminés, alors que ces gens participent pleinement à la vie collective de la nation et sont représentés dans toutes les strates de la société, donc il serait légitime que ces minorités soient représentées de la même manière dans les médias actuels (télévision, radios, presse écrite). Mais qu’en est-il dans les faits ? Il y-a -t-il une adéquation entre la réalité et la représentation des minorités visibles dans les médias ?

Nous proposons dans un premier temps de traiter une analyse du C.S.A. ayant pour objet de comptabiliser les apparitions des individus représentatifs des minorités dites visibles. Puis, puis nous nous interrogerons à savoir comment sont montrées ces personnes, et enfin pour quelles raisons sont-ils montrés ainsi.

2-2) Analyse quantitative

En novembre 1999, le C.S.A. (Conseil Supérieur de l’Audiovisuelle) a décidé de réaliser une étude permettant d’évaluer la représentativité des minorités dites visibles à la télévision française, en s’appuyant sur l’analyse détailler de la programmation, et de la place réservée sur les chaînes hertziennes aux différentes composantes de la communauté nationale. Cette décision fit suite à l’audition du 5 octobre 1999 par le C.S.A. du Collectif Egalité, dont l’un des objectifs consiste à dénoncer le manque de représentation de la société multiculturelle à la télévision française. L’étude porta sur la semaine du 11 au 17 octobre 1999 et sur les programmes diffusés de 17 heures à minuit, par TF1, France 2, France 3, Canal + et M6. Cette étude qui mesurait la présence de personnes issues des minorités ethniques à la télévision, se caractérisait par son approche principalement quantitative. Elle fut la première la première du genre à être réalisée en France.

Le C.S.A. à procédé à un recensement sur le petit écran de la présence de personnes issues des minorités ethniques autre qu’européenne, et dont l’aspect physique diffèrent de celle des français dit de souche. L’étude a réparti les minorités visibles à repérer en trois grandes catégories :
Les Noirs 
Les Maghrébins- Arabes,
Les Asiatiques.

La semaine choisie pour l’étude a été le fait du hasard, elle n’a été marquée par aucun événement majeur concernant l’immigration dans l’actualité nationale ou internationale ; et quant à la tranche d’heures choisie (17 h-24 h), elle correspond au moment où les chaînes hertziennes rassemblent le plus large public devant les écrans de télévision et font le plus d’audience. 803 émissions d’une durée totale de 250 heures et 50 minutes furent analysées, et réparties en huit grandes catégories :

Journaux télévisés,
Jeux,
Divertissements,
Information culture société,
Sport,
Fiction,
Vidéo musique
Publicités.

La publicité et la fiction constituèrent les deux genres de programmes dominants au sein de la grille analysée, puisque 487 écrans publicitaires et 123 fictions furent visionnés.

L’étude du C.S.A. fait apparaître plusieurs types de phénomènes. D’abord et avant tout, pour les émissions de plateau, on constate une très faible représentation des minorités parmi les personnes présentent 6 % des professionnels seulement, 11% des invités ou participants et 6 % du public. Ce chiffre particulièrement bas méritait toutefois d’être précisé : les Noirs forment la grande majorité des représentants des minorités visibles présentes sur les plateaux, suivis par les Arabes et enfin par les Asiatiques, qui sont systématiquement très peu représentés. En revanche, lorsqu’on observe les reportages ou extraits présentés au cours des émissions de plateau, et principalement dans les journaux télévisés, 39% d’entre eux font apparaître des personnes issues de ces minorités. Donc, il est faux de dire que la télévision ne rend pas compte de la diversité multiculturelle de la nation. Parmi ces reportages ou extraits, ce sont les populations noires qui se taillent la part du lion, les Arabes et les Asiatiques ne venant que loin derrière.

Pourtant, si on affine l’analyse en faisant le compte de la prise de parole par ces personnes, ils ne sont plus que 18% des « protagonistes » des sujets réalisés. Il s’ensuit que même lorsqu’elles sont présentes, les personnes composant les minorités dites visibles n’ont que rarement droit à la parole. Si l’on considère les fictions, on voit que 81 % d’entre elles montrent à un moment ou à un autre des personnes issues de ces minorités. Cependant, 74 % de ces fictions sont d’origine étrangère, et là encore, ce sont les personnes de la minorité noire qui sont majoritairement représentées, cela s’explique aussi par l’origine des fictions (américaines), ils sont suivis par les populations d’origine asiatique et enfin les Arabes, à hauteur de 7 %. Les clips vidéos représentent en matière de minorités visibles une autre forme de « ghetto », puisque les personnes issues de minorités dites visibles sont paradoxalement sur-représentées, et apparaissent dans 68% d’entre eux. Il s’agit à 97 % de noirs et 3 % aux Arabes et aux Asiatiques. Par ailleurs il convient de noter, que près de la moitié des clips vidéos mettant en scène des artistes appartenant aux communautés visibles sont d’origine étrangère.
Le dernier type de programme étudié, la publicité ou 18 % des messages présentent des personnes issues des minorités visibles, ce sont les noirs qui sont le mieux représentés, suivi par les Asiatiques et les Arabes. Il faut signaler, que là encore 50 % des publicités concernées sont d’origine étrangère.

À la lecture des chiffres, on peut indéniablement conclure que la télévision française donne une faible représentation des minorités visibles à travers ses chaînes généralistes, et que la prise de conscience, les protestations des associations luttant pour une meilleure représentativité des français issus des minorités dites visibles dans la société française est largement justifiée.




2-3) Analyse qualitative

Cependant, il serait faux de se focaliser uniquement sur la faible représentation numérique des minorités visibles. Le principal problème est de savoir comment ces minorités visibles sont-elles représentées ? Quelle est l’image qui leur est accolée ?

L’étude montre que la seule catégorie où les minorités visibles sont sur-représentées c’est celle des vidéos clips. Peut-on en conclure que les Noirs et les Arabes ne sont bons qu’à divertir ou d’exceller dans le sport. Attardons-nous sur l’exemple des fictions diffusées à la télévision, on constate que la télévision échoue à montrer la société française dans sa diversité sociale et multiethnique, ou bien elle ne le fait que de manière relativement marginale, n’accordant que peu ou presque jamais, les premiers rôles aux personnes issues de ces minorités dites visibles. Certes, on trouve des acteurs arabes de premier plan dans le cinéma français (Roshdy Zem, Samy Bouajila, Sami Nacéry pour les plus connus) mais quels sont les rôles qui leurs sont proposés ? Dès qu’ils jouent le rôle d’un héros « positif » ayant une bonne situation sociale ou professionnelle, ils portent des noms bien français et quand c’est de jouer le rôle du méchant, un second rôle ou celui d’un personnage correspondant à l’imaginaire des Français de souche :»  le voyou, le dealer, le fouteur de merde », ils portent des noms arabes. Quant aux Acteurs noirs et Asiatiques, la situation est encore pire, inexistant dans le cinéma français actuel, sauf de rares apparitions d’Isaac de Bankolé, d’Hubert Koundé, Greg Germain. Un autre exemple est celui de l’image véhiculée des minorités visibles par les médias d’information, notamment à propos des jeunes d’origine maghrébine et d’origine africaine vivant dans les banlieues populaires. Il serait trop fastidieux d’énumérer les dérapages tant qu’ils sont nombreux : un journaliste déclare : la proportion de détenus d’origine maghrébine dans les prisons françaises représente 72 % de la population carcérale, alors que la communauté ne compte que 4 millions de personnes… » Sachant officiellement l’administration pénitentiaire ne recense ses détenus qu’en fonction de leur sexe, leur âge, leur nationalité et le motif de l’incarcération. Deuxième exemple lors d’une émission politique (Mots Croisés) ayant pour sujet les conséquences du 11 septembre en France, il termine l’émission par un reportage sur l’envahissement du terrain lors du match France-- Algérie par des jeunes des quartiers populaires. Quel est le rapport entre les deux, qu’a-t-on voulu démontrer par ce télescopage ? Ou encore le 20 heures de TFI, au cours d’un reportage sur les quartiers nord de Marseille, pendant que l’image montre des paraboles aux fenêtres des logements, on entend en voix off  :  » Les paraboles sont toutes tournées vers les satellites qui diffusent les chaînes des pays islamistes. » Nous ne sommes plus dans le domaine de l’information, mais dans celui des a priori. Certes, à la décharge des médias, on peut penser que la caricature qui est généralement faite de ces populations est peut-être liée à la brévité des sujets traités. Ce qui induit que la raison médiatique est gouvernée par des lois échappant aux mouvements des hommes. Elle exige la simplification des opinions et la schématisation des émotions. De surcroît, la télévision est perçue dans les quartiers populaires comme étant l’ultime voie de raccordement avec le reste de la société. Aussi, pour capter l’œil de la caméra, nombre d’habitants vont dire et donner aux journalistes ce qu’ils sont venus chercher et de se surdéterminer pour rentrer dans les clichés et les stéréotypes que véhiculent les médias. Pour Pierre Bourdieu : « le monde de l’image est dominé par les mots » et ainsi, il lui arrivait»  d’avoir envie de reprendre chaque mot des présentateurs qui parlent souvent à la légère, sans avoir la moindre idée de la difficulté et de la gravité de ce qu’ils évoquent et des responsabilités qu’ils encourent en les évoquant, devant des milliers de téléspectateurs, sans les comprendre et sans comprendre qu’ils ne les comprennent pas. Parce que les mots font des choses, créent des fantasmes, des peurs, des phobies ou simplement des représentations fausses… » Les images ne sont rien sans les mots qui les accompagnent, et où trouver les raisons de cet état de fait. Nous pensons qu’en partie, les éléments de réponse se trouvent dans les fondements même de la société française, car celle-ci avec sa culture coloniale, ses nationaux-républicains constituent un milieu pour le moins propice à la transmission et au renouvellement d’une profonde culture du mépris. Les médias y participent et ne font pas que rapporter les faits et refléter le consensus ethnocentriste, ils contribuent à le construire et à le reproduire. Relatons à titre d’exemple l’histoire du documentaire de Yamina Benguigui : mémoire d’immigrés, traitant de la mémoire et de l’identité vues aux travers du prisme de l’immigration maghrébine. Ce documentaire laissait une grande liberté de parole aux immigrés maghrébins. Des témoignages en formes de portrait ponctués par des assertions sur les réalités politico-économiques de l’histoire de France des années soixante. Ce documentaire a été refusé par toutes les chaînes, sauf Canal +, qui voulait tout de même que la réalisatrice y rajoute des commentaires, ce qu’elle a refusé sans pour autant compromettre sa diffusion. Arte et France 2, chaînes du service public, ont considéré que ce documentaire ne présentait aucun intérêt. 8



2-4) Assumons le passé
La république française semble avoir du mal à assumer son histoire et quelque part les conséquences se font sentir dans son présent. Du temps des colonies, il s’agissait de civiliser des sauvages et aujourd’hui d’assimiler des « sauvageons ». On s’intègre à la république au risque d’être marginalisé. Elle aime voir un Zidane chanté la marseillaise, mais fustige un Karembeu connu pour son attachement à son identité kanaque. Ce qui nous fait dire qu’il devient nécessaire pour les minorités visibles d’accéder non seulement à plus de visibilité, et cette situation s’améliore depuis les recommandations faites aux chaînes par le C.S.A suite à l’étude de 1999, mais surtout à plus d’audibilité.

Car il est urgent de laisser parler les minorités non visibles au lieu de parler d’eux ou de parler à leur place et de commencer à les voir et à les entendre. L’accès des minorités à la visibilité est indispensable car la peur se nourrit de l’invisibilité ou plus précisément, elle se nourrit d’une certaine combinaison entre discours et invisibilité. D’où l’importance d’une représentation des minorités dans la sphère politique car la représentation sous-médiatique est l’objet d’une large manipulation car, l’image des minorités visible est concocté dans les salles de rédactions : on montre ce qu’on a envie de montrer et l’on fabrique ainsi des boucs émissaires, des peurs, des haines et l’on fabrique surtout une France autre, une société antagoniste.


Chapitre 2


3-I) Espace politique et minorités visibles, l’histoire d’une relation tumultueuse.


L’accession et l’engagement des minorités noires et arabes dans l’espace politique est l’aboutissement d’une longue évolution des mentalités, car cet espace a été vécu ou ressenti par ces populations issues de l’immigration comme hostile, discriminatoire et responsable de leur condition de citoyens de seconde zone. 9

En effet, les relations historiques qu’entretinrent leurs aïeux, grands-- parents, voire leurs parents furent celles de l’esclavage, de la colonisation, de la corvée, de la contrainte et de l’inégalité des droits, des situations qui ont engendré une longue période d’exclusion du politique. Par ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler qu’au moment de la Révolution française, où se posait la base de l’universalité des droits de l’homme, ainsi que les principes du droit naturel,  le code noir régissant les non-droits de l’esclave fut maintenu. De même : « Jusqu’au 18 eme siècle, la majorité des penseurs occidentaux estiment, avec la bible, que tous les êtres humains descendent d’Adam et d’Eve et sont tous frères. Tout à son effort de classification de la réalité le siècle des Lumières va remettre en cause cette croyance. Buffon analyse les hommes comme des animaux et distingue trois groupes ethniques se différenciant les uns des autres par un ensemble de caractères physiques héréditaires : les blancs, les jaunes, les noirs. Voltaire tire les conséquences logiques de cette analyse (Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1756), chap. CXLI ) « Des découvertes des Portugais : « La race des nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers.  10 » Certes, le nègre fait partie de l’humanité, mais d’une humanité non encore parvenue à maturité :»  ne peut dissimuler qu’ils n’aient en général une grande stupidité ; qu’il convient de les aider à sortir de la corruption et de l’avilissement»  afin qu’ils réapprennent » les sentiments naturels de l’homme11 » et deviennent enfin dignes « qu’on leur confie le soin de leur bonheur et du gouvernement de leur famille. Ce qui le conduit à proposer un moratoire de soixante-dix ans minimum pour que le nègre deviennent un homme. Ce registre argumentaire sera repris par la Révolution française et sera adopté le moratoire, car : « Il ne serait pas plus juste ni plus humain de rendre subitement la liberté aux noirs qu’il n’est pas juste et humain de les avoir retenus dans l’esclavage. La première opération du gouvernement doit donc être de leur rendre la faculté d’être libre. » Bonnemain : régénération des colonies ou moyen de restituer graduellement aux hommes leur état politique... 1792 , in Sala-Molins, le code noir, puf, 1987. Il est aussi à noter, qu’au moment de la colonisation (XIXe) cette notion de race se précise et aboutie au fameux ouvrage de Gobineau : Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855). Cette logique d’hommes non encore parvenus à la plénitude de leur humanité « indigènes musulmans » se verront accorder par le Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 la nationalité française, sans leur accorder la citoyenneté, incompatible avec leur statut personnel musulman, toutefois les « indigènes les plus évolués » se verront accorder la nationalité française et la citoyenneté qui logiquement en découle :»  Dans quatre communes du Sénégal : Rufisque, Dakar, Saint Louis, Gorée, les indigènes étaient citoyens français étaient en principe soumis aux même droits que les Français. Les autres étaient soumis au régime de l’indigénat. La liberté de se déplacer leur étaient interdite (restriction de mouvement) le droit à l’éducation offert à une minorité, une logique d’inégalités de droit prévalait. Les indigènes n’avaient pas le droit de vote, de même que le droit de participer à la gestion de la chose publique. » Grosso Modo, ce sont les éléments historiques, qui à mon sens explique la distanciation des populations issues de la colonisation d’avec la sphère politique, une sphère vécut comme un pouvoir de répression, une autorité d’oppression, dont les rapports furent l’humiliation, mettant la plupart du temps ces populations dans des rapports de quémandeurs et de clientélisme. Et comme dans les colonies ne s’appliquait pas le droit national, de même que le droit international à cause de la clause coloniale, il s’est produit une situation de discrimination, de ségrégation dans ces pays et sachant que chaque avancée de droits, s’est obtenue dans le sang et la violence, ceci explique peut-être cela. Certes, c’est de l’histoire ancienne, mais n’élude en aucune façon le fait que les Français issus de la colonisation soient le fruit de cette histoire coloniale et leur mentalité modelé par ces rapports coloniaux, au même titre que les juifs restent traumatisés par l’holocauste et les générations suivantes aussi, parce que la mémoire se perpétue de par le temps et les traumatismes avec, les derniers conflits ethniques (Ruanda, Bosnie…) sont là pour le rappeler.

Par ailleurs, n’omettons pas que bons nombres d’immigrés sont venus s’installer sur le sol français à la demande des gouvernements dans les années soixante, l’exemple le plus frappant est la création du BUMIDOM, organisme facilitant et encourageant l’immigration des domiens vers la France pour servir de main d’œuvre dans les usines et dans les métiers invisibles de la fonction publique (femme de soin, agent de cuisine, éboueurs...) Et ces immigrés ont pu constater qu’ils furent un enjeu de politique politicienne au fur des décennies, louer quand il ramassait les ordures, puis devinrent des envahisseurs prenant le travail des Français, puis à nouveau accepter, puis détesté, tour à tour, force de dynamisme de la société, puis éléments nocifs ou parasitaires de cette société ; ceci en fonction des intérêts électoraux des candidats aux présidentiels et des intérêts électoraux des partis politiques, qui tous à un moment donné ont vacillés entre ces deux positions pour le moins antinomiques et se sont reniés à de multiples reprises ou bien se sont montrés compréhensifs des préoccupations de voisinage des français dits de souche. Ces personnes ne sont pas dupent, leurs enfants non plus, conscients d’être instrumentalisés d’où la difficulté pour ces populations de s’engager durablement dans la sphère politique française, notamment à s’engager dans les partis traditionnels.



3-2) La minorité française d’origine maghrébine dans l’espace politique

Pour certains auteurs (azouz Begag, Abdellatif Chaouite) l’année 1989 est celle qui voit les enfants d’immigrés d’origine maghrébine font leur entrer dans le paysage politique national. L’élection de quelques centaines de jeunes sur les listes municipales au cours des élections de mars 1989, puis celle de 2 députés lors des élections européennes (la participation aux élections est vue comme le moyen le plus efficace de l’intégration des jeunes dans la société française. Aresky Dahmani, l’association France Plus réussi à faire élire plus de 300 candidats d’origine maghrébine lors de ces élections.) Cette euphorie à aujourd’hui a disparu, dix-huit après la marche des beurs, malheureusement, nous constatons que l’égalité des chances a peu progressé, ceci est pratiquement admis par tout le monde. Le modèle d’intégration est en panne à cause de discriminations persistantes et récurrentes. En effet, la politique de discrimination positive a échoué, l’éducation nationale a failli, la ségrégation scolaire a prospéré, les quartiers défavorisés continuent à s’enfoncer dans la misère, le taux de chômage reste fort, celui des cadres d’origine maghrébine est de 20 % contre 5 % pour les Français12. Les échecs des politiques d’intégration ont détourné une partie de ces populations de la sphère politique (La relégation nourrit les violences, qui nourrissent à leur tour racisme et ségrégation. L’exportation des violences vers le centre-ville... a constitué en ce sens un vrai frein à l’intégration.13) Parallèlement on voyait la religion investir l’espace public, l’islam devenir un élément structurant, ces quartiers devenir un enjeu pour les prosélytes religieux, intégristes, salafistes, etc... prônant une doctrine religieuse incompatible avec les lois de la république, dans la mesure qu’elle inféode les lois républicaines aux lois coraniques ou à la charia. On constate un autre phénomène, c’est que la plupart des associations, syndicats d’étudiants se réfèrent ouvertement à l’islam, on l’impression que ces gens issus de cette communauté se tournent vers la seule identité qui leur soit, aujourd’hui accessible, vu le racisme et le rejet qu’ils provoquent chez les Français dits de souche. Mais là encore, on ne peut pas généraliser, parce que ce sont des individus et les stratégies et les inclinaisons sont du domaine de l’intime personnalité. Mais pour autant, tous les membres de la communauté maghrébine ont cette volonté d’être représenté dans l’espace politique, ce n’est que par dépit ou désarroi qu’ils se tournent vers la religion.

Toutefois, il convient de signaler que les années quatre-vingt-dix qu’une bourgeoisie issue de cette communauté occupe un espace dans la sphère politique en tant que militant, salariés des partis politiques, conseiller technique dans les ministères et un certain nombre d’entre eux sont conseillers municipaux. Leur conviction politique balaie l’ensemble de l’échiquier politique, mais c’est dans les petits partis qu’ils accèdent à des fonctions politiques, notamment chez les libéraux, qui ont deux députés européens issus de cette minorité, les Verts, le Front National leur offrent de réelles possibilités, contrairement au grands partis qui ne favorisent pas éclosion de politiques issus de cette minorité. Il est quand même surprenant qu’avec plus de six millions de personnes arabes ou d’origine, qu’avec 3 millions de noirs, le million et plus de personnes asiatiques vivant en France, qu’on ne trouve pas un seul ministre ou secrétaire d’Etat dans le gouvernement Jospin ou un personnage significatif issu de la minorité dite visible, soit au RPR ou au parti Socialiste !

Quoi qu’il en soit, une étude faite par L’Intelligent du 8 avril 2002 sur le vote des Beurs signalait l’éclectisme de cet électorat, entre abstention, et le vote historique à gauche pour les gens vivant dans les cités, constatait une évolution des votes des inclus (cette bourgeoisie d’origine maghrébine) qui se tournait vers les partis de droite, car un chef d’entreprise qu’il soit Noir Arabe, Chinois ou Français estimera qu’il paye trop de taxe, trop d’impôt et porte son vote vers celui qui l’assure qu’il en payera moins.

Cette génération désenchantée (celle des cités) par l’involution voire la régression de sa situation sociale et l’échec de la politique de la ville se détourne massivement de la politique et plus encore du parti Socialiste ou Communiste qui ne fait absolument rien pour améliorer leur condition de vie, car pour eux : « Ils passent et tout empire, ils promettent et ils ne font rien... » Cette situation est explosive, car la faillite du politique jette une frange de plus en plus important de personnes issues de cette communauté, (communauté qui elle-même tend à se renfermer) dans les bras des imams, qui le plus souvent sont étrangers à la réalité et à la société française, provenant directement d’Arabie Saoudite ou d’Egypte, professant le plus souvent un islamisme radical et intolérant.


3-3) La minorité française d’origine africaine dans l’espace politique


Le problème posé à la minorité noire est différent de celle d’origine maghrébine. Les différences culturelles sont légion entre les Noirs. Car il n’y a rien de commun entre un antillais et un Malien, un Malien et un capverdien, etc... d’ailleurs l’interpénétration de ces communautés est pratiquement nul, car ils sont confrontés à une mosaïque de différences, d’indifférence quand ce n’est pas du mépris entre ces communautés. Les Antillais reprochant aux Africains en général, d’être des mendiants, d’avoir vendu leurs frères pour des pacotilles, d’être des sauvages, des gens passant leur temps à s’entre-tuer ou à tuer leurs voisins pour lui voler sa télé. L’Africain reprochant à l’Antillais d’être trop blanc dans sa tête, et se souvient que bons nombres de hauts fonctionnaires (attachés, directeurs gouverneurs, etc.) pendant l’époque de la colonisation étaient des antillais noirs, mulâtres ou métis.

Si entre les individus lambda, ceci est une réalité, il arrive que les élites françaises d’origine africaine (de préférence de confession chrétienne) se retrouvent sur de rares projets avec des Antillais, ils le font dans des domaines biens précis, tel que l’humanitaire, mais jamais dans le domaine politique, (sauf Césaire, Damas et Senghor qui ont ébauché le concept de la négritude.) Cela s’explique par le fait que les Antillais ont une représentation parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, de nombreux relais à travers ses préfets, Sous Préfets et haut fonctionnaires, des intellectuels de renommé mondial (Glisant, Chamoiseau, Confiant etc.), un fort lobby au niveau de l’UE et l’omniprésence des élus locaux sur les médias destinés à cette communauté, sans compter les élus d’origine antillaise représentés dans les hautes sphères des partis politiques, des Verts au RPR, et même des personnes élues localement maire ou député. Pour cette communauté, l’espace politique ne leur est pas inaccessible (comme la présence à l’élection présidentielle de Mme Taubira-Delanon le confirme) donc ce n’est pas l’une de leur priorité. Dans le cas des Français noirs, dont les parents sont nés en Afrique. Ils se retrouvent dans la même position que les Français d’origine maghrébine, ils veulent exister politiquement, voire reconnus comme des Français à part entière, ce qui n’est pas le cas des Antillais. Sachant que la bêtise aidant, le FN à ses représentants antillais aussi bien à la direction de son parti, que des représentants locaux dans les DOM, personnes ayant les mêmes accès que les autres partis aux médias, quand ils ne sont pas présentateur d’émission (à l’instar Ibo Simon dont l’objectif est de chasser les Haïtiens, les Dominicains, les étrangers de sa Guadeloupe natale avec des méthodes dignes des racistes du K.K.K. ratonnade, bastonnade, incendie, destruction, etc.)

3-4) Pour une France autre

Pour conclure nous peuvent dire, que la non-représentation des minorités dites visible à la sphère politique participe à l’exclusion de millions d’individus de la citoyenneté, ce qui à terme les marginalise et les stigmatise, car l’image du pays se trouve totalement déformée. C’est l’image de l’homme blanc, catholique d’où une France blanche et catholique. N’étant ni représenté politiquement, ni médiatiquement vous n’existez tout simplement pas ou en marge. Il n’est pas étonnant alors que de plus en plus de français dits de souche revendiquent à vivre dans une France à l’image de ce que les médias et le politique leur présentent. Dès lors, il n’est pas non plus étonnant que les minorités dites visibles aspire à vivre dans une France autre. Ce qui signifiera la fin du modèle politique français et l’émergence du modèle politique américain, celle du développement séparé, une société fondée sur des politiques communautaires.

Bibliographie


- Aimé Césaire : Discours sur le colonialisme
- TF1 : Sept à huit du 17 03 2002
- Salomey Bey, Une question d'équilibre : les minorités visibles dans les communications gouvernementales, publié par le secrétariat d'Etat du Canada, 1988.
- Mogniss H. Abdallah : Hommes et migration, vie associative, action citoyenne ; n° 1229, jan-fev. 2001.
-Y. Benguigui in l'œil électrique, décembre 2001.
- Frantz Jean-Baptiste, Diafrorama n°7, juin 1999.
-Pierre Marie Danquiny et Jean-- Jacques Kirkyacharian, race racisme, anti-racisme, in Si les immigrés m'étaient comptés, ed… Syros Alternatives
- Condorcet, Réflexion sur l'esclavage des nègres (1781).
- Libération lundi 15 avril 2002.
- Olivier Bertrand actualités sociales hebdomadaires du 5 avril 2002
- Azouz Begag et Abdellatif Chaouite : Ecart d’identité, 1990, ed… Point Virgule
- Hommes et Migrations : vie associative, action citoyenne, jan-fev, n°1229
- Société Africaine et diaspora n° 4, ed… l’Harmattan, 1997

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