jeudi 31 mars 2011

Haiti élections: Décevant, affligeant, désespérant !




Misérable classe politique. Misérable société si vile. Misérables intellectuels qui se taisent dans l'attente des résultats du second tour et qui n'osent pas dénoncer l'inacceptable de peur de ne pas rater le coche d'un ministère ou d'une ambassade lors de la prochaine présidence. Misérables médias occupés à entretenir et encourager des « débats » entre partisans de deux faces de la même médaille d'une idéologie anti-peuple, à part deux ou trois notables exceptions. Misérables « analystes » et commentateurs de la situation haïtienne qui se plaisent à promouvoir le superficiel, l'accessoire plutôt que d'aller au fond des choses, au fond de la réalité politique. Misérable Monsieur-tout-le-monde qui s'acharne à vanter le candidat de son choix ou à dénigrer l'autre d'en face. 


Bien avant l'infâme 28 novembre 2010 de la honte et de la fraude électorale sans retenue aucune, candidats mal fagotés, hommes politiques deloryòm, partis politiques squelettiques, groupuscules désossés, médias frileux et peureux, société si vile, intellectuels en attente de position bien rémunérée, politiciens, batraciens, amphibiens, vauriens, galopins, gredins, canailles, valetailles, racaille, rats, rates, rasta, restavèk et rastakwè tous savaient que le président Préval et son CEP de l'indignité préparaient des élections qui favoriseraient Jude Célestin de façon à continuer le prévalisme sans Préval.


Personne aujourd'hui ne peut avoir le culot (ni la culotte) de dire qu'il ne savait pas qu'il allait en être ainsi. Personne. Et pourtant, ils ont été trente-quatre olibrius à solliciter de se mesurer au poulain du pouvoir. Parmi eux, le CEP en a choisi dix neuf, dix-neuf «heureux» zélus qui sont donc allés aux urnes. Aux urnes, citoyens! Aux armes citoyens, formez vos bataillons d'électeurs ! Le jour du grand délire est arrivé. Contre nous, de la tyrannie prévalocélestine l'étendard magouilleur est levé. Marchons, marchons, le suivant, kiyès ki te la avan, jetons bulletins sur bulletins. Qu’un sang citoyen abreuve nos sillons creusés à la sueur de nos furies présidentielles et parlementaires !


On sait ce qui advint le 28 novembre. Sauf Jude Célestin, candidats et candidates, goujats et goujates, scélérats et scélérates, malfrats et malfrates, fanatiques et lunatiques, désœuvrés et aryennafè, tous crièrent au scandale, à la fraude, au bourrage des urnes, aux voleurs des droits et devoirs du citoyen, aux manœuvres d'intimidation grossières pour que ne s'exprimât pas la «volonté populaire», enfin, enfin, serafen pye fen. Manifestement, il n'y avait pas eu d'élections. Le désordre avait été tellement massif et généralisé qu'une annulation de la mascarade électorale s'imposait d'emblée. Mais tel n'était pas le projet de la présidence qui s'accrocha célestinement et frauduleusement au processus en cours. 


Rapidement, Martelly lança un sweet appel à l'annulation du vote que Mirlande Manigat accepta et qui fut suivi par un Groupe des Douze apôtres de la vertu et de l'honneur, lors d'une historique rencontre au Karibe Convention Center. Mais la communauté internationale veillait au grain et aux graines de discorde. Mimi et Mama n'étaient pas deux pitimi san gadò. Le soir du 28 de la gargotte électorale, ils reçurent un appel du commandeur Edmond Mulet qui leur intima l'ordre de dégager le terrain de l'annulation de façon à ne pas brouiller son jeu, celui de Washington, celui de Bill Clinton.


Le 7 décembre, le CEP décacheta les résultats du «premier tour» en mettant Jude en deuxième position. Le sang de Martelly le sansal, ne fit qu'un tour dans ses veines. Il lâcha dans les rues la composante lumpen de son électorat qui gueula, incendia, kraza et brisa. Mulet et l'ambassadeur américain applaudirent non pas à la casse mais au sang vif de leur poulain Mickey. Préval craignant de se faire embarquer nuitamment vers l'Afrique du Sud via la République Centrafricaine, se vit forcé de faire appel à l'OEA. Cette organisation peu respectable atterrit sur la piste de l'aéroport des coups bas présidentiels, donna un cours accéléré aux «tabulateurs» qui, vifs comme l'éclair, tabulèrent les bons résultats.


Le 30 janvier, Madame Hillary fit un petit tour de piste et passa un bon savon aux gars du CEP. Aux trois candidats, elle brandit sans aucun doute la carotte des dollars d'une main, et de l'autre le bâton qui bat aussi bien les chiens grimauds que les chiens noirs. Tous les caniches après quelques petites voltiges retombèrent sur leurs pattes, marchèrent à quatre pattes et firent pattes de velours. Hillary leur graissa la patte tout en faisant l'onction du saint chrême sur le front de son élu et laissa des instructions aux comparses du CEP. Ainsi, elle remit les pendules à l'heure de Martelly, à l'heure de l'obscénité faite homme, à l'heure de l'immoralité faite loi électorale, puisque le CEP coincé dans la diagonale du blan (enfin, de la blanche) publiait le 3 février (à minuit) les «résultats définitifs» du «premier tour» (de prestidigitation) ne faisant état d'aucun pourcentage des votes obtenus par l'un et l'autre des deux figurants de ce théâtre de marionnettes vite repris en main par la communauté internationale.


Depuis donc le 28 novembre 2010, ce n'est que verbiage, bavardage, dérapage, vagabondage et dévergondage. Ce n'est qu'inconstitutionnalité, illégalité et immoralité. Et pourtant, il faut entendre gesticuler à la radio les partisans des deux élus qui «s'affronteront» au «deuxième tour», alors que les dés sont déjà pipés. Les tabulateurs qui avaient si vite appris leurs leçons et qui en un tour tabulatoire avait fait passer Martelly de la troisième place au deuxième rang n'auront aucune difficulté à le hisser en première place. Une fois de plus on verra bien comment souvent «l'élève est plus fort que le maître». 


Les «fanatiques» des deux candidats rivalisent d'excès de langage et de prises de position à l'emporte pièce, défendant leur homme ou leur femme, du bec, des ongles et des dents, comme si les élections du 28 novembre et la pagaille qui s'en est suivie étaient de bonne guerre, que tout le processus s'était déroulé dans un cadre de pleine démocratie, de légalité et de légitimité électorales. Les détracteurs de Sweet Micky font état de son immoralité, de son obscénité morbide et de ses tendances exhibitionnistes «fessardes» alors que ses admirateurs parlent d'un entrepreneur qui a réussi, d'un novateur (sic) qui fera changement par rapport aux intellos et politiciens qui au fil des ans n'ont fait que descendre leur pantalon politique, alors que Micky viendra mettre Haïti sur les rails d'un développement moderne.

Les détracteurs de Madame Myrlande lui reprochent de n'avoir rien foutu du haut de sa chaire de constitutionaliste et d'avoir trahi en 2006 un électorat qui s'était échiné à faire d'elle une sénatrice de l'Ouest. En effet, se pliant aux habitudes macho patriarcales de son mari, elle s'était retirée de la partie sans même s'excuser, criant aux falsificateurs d'élections au détriment de son onctueux et verbeux époux. Ses fanatiques voient en elle une personne mature, pleine d'expérience, une intellectuelle, une femme de poids, de loi, et de bon aloi, plus en mesure de se colleter à l'internationale que ce freluquet et paltoquet de Micky.


Mis à part une poignée de progressistes dont l'équipe de ce journal, il ne se trouve quasiment personne dans les médias, dans l'intelligentsia de pointe, encore moins parmi les politiciens au dos épluché, les sempiternels dokale, à s'élever contre ce tchak, cette bouillabaisse, ce bouyivide politique en cours depuis le 28 novembre passé. Où sont donc passés ces intellectuels du Collectif NON qui ont fait tant de tapage en 2003- 2004 au nom de la démocratie, de la Constitution et patati et patata et pataplouf. Les intervenants, à radio ou dans les journaux font comme si on était en pleine légitimité et légalité alors que les résultats du «premier tour» de ce qui n'a jamais été des élections (parce que truquées) n'ont pas été signés par quatre des huit membres du CEP croupion. En plus, aucun résultat n'a été publié au journal officiel Le Moniteur, et jusqu'à présent le grand public n'est pas au courant des pourcentages de vote attribués aux deux lauréats de la promotion des médiocrités politiques en lice lors des zélections bidon du 28 novembre.


Même les membres du Groupe des Douze et quelques autres aboyeurs isolés réclamant l'annulation pure et simple de la madigrature électorale ne sont pas tous d'accord qu'il faille nommer un autre CEP. Parmi ces Douze on parle d'une demi- douzaine qui seraient de farouches admirateurs de feu le président Sténio Vincent. A ce titre, ils savent qu'en politique, il faut savoir tout embrasser, même le cul d'un cochon. Alors, en catimini, ils flairent le postérieur de Micky, prêts à faire un ti ba si la fin (et leur faim) doit enfin justifier les moyens.


Même lorsque des candidats appartenant au groupe des Douze, je veux parler d'Alexis, Anacacis, Baker, Céant, Cristallin, Chavannes Jeune et Léon Jeune ont cru bon d'affirmer publiquement qu'ils ne soutiennent aucune des deux marionnettes sélectionnées pour « le second tour », même lorsque les candidats Jean- Henry Céant et Yves Cristalin ont déposé une plainte conjointe contre MM Dorsainvil et Opont pour « violation de leurs droits politiques », ceci reste à voir. Car de la date de déposition de cette plainte au 20 mars, date du scrutin du «second tour», beaucoup de choses peuvent arriver : ainsi on sait que money talks, ainsi on peut toujours se demander si le cul d’un cochon grimèl n’est pas plus attrayant que celui d’un cochon peyi, oun dal bagay qui peuvent causer le retrait des plaintes pour « violations de leurs droits politiques » du jour au lendemain. On ne sait jamais, «le mal existe», surtout en Haïti. Ne dit-on pas qu'une rumeur circule à l'effet que sur des portables Digicel, quelques malchanceux auraient entendu la voix d'un zonbi leur parler, ce qui aurait entraîné leur mort raide au même moment ? Alors, qui dit que le mal n'existe pas ?


Un ex-Premier ministre, traître au président Aristide et collabo de la dernière heure en 2004, est actuellement en attente d'embrassade croupionale espérant décrocher un poste digne de sa trahison. Faisant preuve d'une honteuse pudeur, il a préféré se tenir tout juste en réserve et en marge du cul de Micky (je n'ose dire: ou de Mirlande Manigat) : « J'ai une position que je ne peux pas dévoiler pour le moment », a-t-il eu à déclarer, sans honte, sans sentiment, sans état d'âme. En quête d'argent sans doute, l'animal attend de voir qui l'arrosera le plus abondamment pour acheter sa prostitution. Ah ces «lamentables insectes petits-bourgeois » incapables de verticalité ayant toujours été des invertébrés politiques !



Par Fanfan La Tulipe


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