mardi 3 mai 2011

L'eau de mer 7,5 millions de fois trop radioactive au Japon


Chaque jour apporte son lot de nouvelles statistiques en provenance du Japon. Mais alors que le gouvernement japonais s'obstine à se montrer rassurant, force est de constater que la situation s'aggrave et que de nombreuses informations sont tenues au secret.

Aujourd'hui, il apparaît que la mer n'est pas 4 à 5000 fois plus radioactive que la limite autorisée, mais plus de 7 millions de fois! Et l'air n'est pas plus sain à respirer... A Ibaraki, les mesures sont plus de 20 fois supérieures aux valeurs normales. 

Contrairement à ce que les autorités soutiennent, la radioactivité s'étend bien au-delà de la zone de 30 kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima, avec des chiffres dix fois plus élevés que les normes maximales de sécurité.


Il semble d'ailleurs que le gouvernement ait sciemment retenu des informations indiquant que des habitants situés au-delà de cette zone ont été exposés à des niveaux 100 fois supérieurs à la dose sanitaire autorisée en un an et ce en moins de deux semaines.

Les mesures montrent que la quasi-totalité du Japon est touchée. A Tokyo, l'air est encore quatre fois plus radioactif que la normale. A Osaka, les chiffres y sont deux fois plus élevés que la normale.


Mensonges après mensonges

Une situation dramatique qui ne risque pas de s'améliorer avec le rejet de milliers de litres d'eau contaminée provenant des réacteurs endommagés. Annoncée comme peu radioactive, cette eau est loin d'être sans danger: environ 3,5 millions de litres déversés en mer étaient en réalité 500 fois plus radioactifs que la limite autorisée.


Autre information déformée par les autorités et la direction de Tepco: à trois kilomètres de Fukushima, les eaux de mer affichent des taux de radioactivité 7,5 millions de fois supérieurs à la dose maximale de sécurité (et non 4 à 5.000 fois supérieurs comme affirmé il y a peu). Des anguilles et des éperlans capturés à 200 km de la centrale montrent déjà une contamination et la radioactivité continue à avancer.


Encore plus inquiétant, l'eau montre également un taux de césium-137 1,1 million de fois trop élevé. Cet élément radioactif dangereux a une durée de vie supérieure à trente ans, il faudra donc de nombreuses décennies pour retrouver des eaux propres dans la région. Sans oublier l'impact sur la faune et la flore, et même sur l'alimentation des humains puisque le poisson sera contaminé pour de nombreuses années.



"Probablement pas de graves problèmes de santé"

Malgré ces chiffres dramatiques, le gouvernement s'obstine à se montrer rassurant. Cette fois, c'est le ministre de l'Industrie, Banri Kaieda, qui a tenu à rassurer la population: "les rejets en mer d'eau radioactive n'auront pas d'impact sur la santé des gens, aucun grave problème de santé n'en découlera"... Il s'est néanmoins excusé auprès du peuple japonais et des pêcheurs japonais pour les "inconvénients" et "les préoccupations soulevées" en ce moment... Rien de grave en somme.


En attendant, trois semaines après le début de cette catastrophe, aucune solution ne semble en vue à Fukushima. Entre les "nous croyons", les "nous essayons" et les "cela pourrait peut-être", la situation ne fait aucun doute: ils ne savent pas comment arrêter les réacteurs en fusion dont la température ne descend toujours pas.


Face à cette impasse, les Japonais se tournent vers les aides extérieures. Les Américains ont notamment offert leur aide sous la forme d'îles flottantes afin de stocker 30.000 tonnes d'eau, mais ne pourront parvenir à Fukushima que d'ici la fin du mois d'avril. Actuellement, on estime à 60.000 tonnes l'eau hautement radioactive accumulée sur le site, alors que les réservoirs ont une capacité maximale de 30.000 tonnes. (ca)

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