vendredi 2 septembre 2011

DSK de retour ? C'est la faute à Renoir !



Le retour en France first classe d’un Strauss-Kahn triomphant et tripotant les hôtesses de la compagnie nationale marque assurément une étape dans cette affaire.
Merci Auguste Renoir !
Pourquoi Renoir ? Eh bien, parce que le pinceau de cet artiste limougeaud, comme celui de ses confrères, a permis à Paul Rosenberg, le célèbre galeriste, de laisser à sa descendance (Anne Sinclair) une fortune estimée par les plus modérés à 100 millions d’euros. Cent millions ? Tu parles ! Enfin, va pour cent millions ! Et, au pays des droits de l’homme, quand on est lardé de cent millions, on est respectable et respecté. On a même le droit, paraît-il, d’établir une liste « noire ». J’espère bien, pour ma part, y figurer en bonne place, juste après Nafi.
« Le jour de la mort de Renoir, rapporte Cocteau dans son journal, je rencontre Paul Rosenberg. Il me dit : « Je suis marchand de tableaux, que voulez-vous, et je donne de petites sommes à la domestique de Renoir pour qu'elle m'annonce sa mort avant les autres. Elle me téléphone ce matin. » Eh oui. Un Renoir mort valait plus cher, beaucoup plus cher, qu’un Renoir vivant. La preuve ? Vingt trois millions de dollars chez Sotheby’s pour Dans les roses en mai 2003. Voilà comment on devient respectable.
Donc, grâce à Renoir (6000 tableaux recensés) et à tous les autres crève-la-faim barbouilleurs dont les œuvres ornent aujourd’hui son salon, Strauss-Kahn est redevenu ce qu’il était : un homme au-dessus de tout soupçon qui peut se soulager là où il veut, comme il veut, quand il veut. Il a démontré qu’il jouissait d’une impunité complète face à la justice pénale américaine. C’est vraiment très fort et il restera dans les annales.
Pauvre, il croupirait à Rikers island. Dans les tabloïds, on le traiterait de menteur et de communautariste. Pire, on ne parlerait pas de lui. Riche, notre ragondin blanchi a le droit non seulement de lever la patte dans l’avion comme notre Depardieu-Alexandre Dumas national, de crâner en Porsche, mais aussi de culbuter les hôtesses, de trousser les domestiques, de lutiner toutes les négresses forcément consentantes, de mettre la main dans la culotte de n’importe quelle Française, d’exiger, avec la bénédiction du Ministère, une gâterie de toute étudiante à Sciences po qui en redemandera, et même, de sodomiser ses communicants qui, pâmés, crieront plus fort encore qu’il est brillant, séduisant, beau, en un mot désirable et que tous ceux qui oseraient le critiquer ne sont que des antidreyfusards primaires.
Et surtout, le fin du fin, il a le droit, plus que tout autre, d’être de gauche. Ah, ça, il l’est de gauche ! En 2017, certainement, il sera président. Et d’ici là – qui sait ? – premier ministre de Martine Aubry.
L’abandon des charges initialement retenues par le procureur Vance a-t-il démontré que Strauss-Kahn était innocent ? Non. Seul un procès – n’est-ce pas ? - aurait permis à l’accusé de se dire disculpé, au sens judiciaire. Toujours poursuivi pour les mêmes faits devant un tribunal civil, Strauss-Kahn court le risque d’être, cette fois, condamné à l’unanimité.
Mais peu importe ! En France, avec 100 millions plancher, cela n’a pas aucune importance.
Alors un grand coup de chapeau à celles et ceux qui ont aidé Dominique à se tirer de ce pétrin.
Citons, en vrac : Renoir, Picasso, Paul Rosenberg, Anne Sinclair, Bernard Lévy, Jacques Lang, Laurent Fabius, Michèle Sabban, Bertrand Delanoë, Harlem Désir, François Pupponi, Martine Aubry et les deux mille membres (sur 3600 en comptant les doublons et les signatures bidon) du comité de soutien à DSK qui, par modestie sans doute, n’ont pas osé laisser apparaître leur nom sur la liste.
Merci à Ramzi Khiroun, à Stéphane Fouks, à Gilles Finchelstein, à Anne Hommel, l’attachée de presse (qui est obligée, la pauvre, de lire mes billets, ce dont je la remercie). Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont fait brûler des bougies à Sarcelles et ailleurs !
Au cas où l’on perdrait la mémoire, ce qui arrive souvent en France, retenons les formules choc qui auront marqué ce premier acte.
« Je l’ai accompagné, moi, sans hésitation, parce que j’avais la conviction qu’il n’était pas coupable de ce qu’on lui reprochait, et aussi par amitié. » Martine Aubry
« Il a bien le droit d’être libertin » Bertrand Delanoë
« J’apprends avec joie et soulagement l’abandon des charges qui pesaient sur Dominique Strauss-Kahn. L’emballement de ces derniers mois, qui s’est fondé sur des rumeurs, sans aucun respect pour les personnes, constitue aujourd’hui une invitation à un sérieux examen de conscience collectif ». Bertrand Delanoë
« Je vois DSK en président de l’Europe » Michèle Sabban
« Il n’y a pas mort d’homme ! » Jacques Lang
« Ce n’est qu’un troussage de domestique » Jean-François Kahn
« Rira bien qui rira le dernier ! » Bernard Lévy
N’ai-je oublié personne ? Ah si ! Johnny Hallyday !
« Je m’aperçois juste que plus on gagne de l’argent, plus on réussit et plus on est la cible de critiques odieuses » Johnny Hallyday.

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