Ce pays va mal, et son équipe de foot, par laquelle cependant, il se voudrait vainqueur, va mal aussi...
Il n’est pas nécessaire d’être un grand spécialiste des questions footballistiques, pour comprendre que, par delà les explications techniques de circonstance, telles que les choix du sélectionneur, ou la qualité de tel ou tel joueur, qui alimentent tant de commentaires, mais qui ne sont en fait que les raisons apparentes, les modalités occasionnelles d’un mal situé ailleurs, c’est exactement aux mêmes raisons, que nous devons ces deux déconvenues, dont la seconde n’est finalement que la révélatrice de la première.
Ceci, étant entendu qu’on ne voit absolument pas au nom de quoi, et par quel prodige, notre équipe nationale de football, serait la seule et unique institution de ce pays à bien se porter, alors que tout le reste se trouve dans la souffrance.
C’est précisément parce que par ses succès, elle est représentative de ce que nous aimerons tant être, qu’inversement par ses échecs, elle devient cruellement représentative de ce que malheureusement nous sommes, et demeurons. Ceci, par rapport à un idéal de société, dans laquelle un arbitre souverain sanctionne impartialement, les brutalités, les irrégularités, et les tricheries, dans laquelle le talent de l’un ne sert pas qu’à son seul profit, mais fait la réussite de tout le groupe, dans laquelle on ne peut que solidairement, tous gagner ou tous perdre, et où en aucune façon, il ne se peut que l’un gagne, en faisant perdre les autres.
La photo du dessus est celle de l’équipe de France de football d’il y a quelques années. Elle était alors majoritairement composée de nègres.
Observons bien la gravité de ces visages à l’instant où résonne l’hymne national. On imagine facilement rien qu’à les voir, le niveau émotionnel considérable qui doit être le leur, les cœurs qui battent fortement sous les poitrines, toutes les pensées qui les assaillent alors, se donnant des consignes pour eux mêmes, se voulant absolument vainqueurs, mais sachant que la tâche sera rude, et se sachant observés et attendu par des millions de leurs compatriotes qui ont placé sur leurs jeunes épaules, la charge écrasante de leur donner de la fierté, du plaisir, d’effacer quelques instant, la laideur qu’ils vivent ailleurs, et surtout, de ne point les décevoir.
Qui peut croire qu’à cet instant, ces jeunes hommes ne sont pas déterminés à donner le meilleur d’eux-mêmes ? Mais, qui ne comprend pourtant que ce dont on les charge sans le dire, est beaucoup trop lourd, qu’une équipe de football, aussi talentueuse soit-elle, ne peut suffire à elle seule, à sauver une nation de sa perte de confiance en elle-même ?
De fait, une équipe de ce genre dont personne n’attendait réellement d’exploit, tant le sélectionneur que ses joueurs se trouvaient critiqués à l’époque par les experts de la spécialité, va justement, par la tranquillité que lui accordait ce faible investissement sur elle, surprendre son monde et remporter le titre suprême en 1998.
Forte de sa confiance en elle, deux années plus tard, elle remportait le titre européen, et tout le monde chantait alors la beauté de la France “black blanc beur”.
C’est alors qu’il lui fut quasiment passé commande, par la nation toute entière, pleine d’enthousiasme et avide de nouvelles émotions, de remporter absolument le titre en 2002, et ce fut le fiasco total que l’on sait.
Deux années plus tard pour le titre européen de 2004, la prestation fut encore cruellement décevante. C’est alors qu’on changea le sélectionneur et c’est au bout d’une qualification laborieuse que cette équipe qui ne faisait plus rêver personne, aborde pleine de doutes quant à son fait, le mondial de 2006.
Après un premier tour particulièrement crispant, où tous pensaient qu’elle ne manquerait pas de passer rapidement à la trappe, elle parvint cette fois encore, à la surprise générale, à se qualifier pour le deuxième tour. La confiance aidant et le jeu s’améliorant, elle finira par atteindre la finale, après avoir vaincu en route et d’une façon superbe, le grand Brésil, alors archi favori de la compétition, et il ne s’est fallu que d’un geste malheureux de son meneur de jeu, qu’elle ne remporte finalement le titre.
C’est alors que pour l’Euro de 2008 à nouveau on l’attend, et on la veut superbe. Nouvelle charge sur ses épaules, et nouvel échec.
Elle touchera finalement le fond, lors de la coupe du monde de 2010 en Afrique du sud au cours d’un épisode de grève absolument ahurissant dans une telle compétition, mais parfaitement symptomatique de la détresse totale d’une équipe qui se voit faillir, alors qu’on attendait tant d’elle, et qui dans la défaite, se cherche et s’invente de mauvaises raisons, pour expliquer son naufrage.
Après ce désastre, on changea de nouveau le sélectionneur, mais non sans lui confier quelques directives inavouables, quant à sa sélection, afin d’éviter cette fois le “mal” qu’on pensait alors avoir clairement identifié, dont avaient souffert les sélections précédentes, et qui était responsable a-t-on pensé, de cette série de défaites.
La photo du bas est celle de l’équipe de France qui vient de participer à l’Euro de 2012, et il n’a échappé à personne que selon les directives, par lesquelles il fut souhaité qu’elle comporte moins de nègres, au prétexte de privilégier dans la stratégie de jeu, la technicité, plutôt que la force physique, elle à très nettement été “blanchie”.
Cependant, aurait elle été inspirée sans arrière pensée, que cette disposition technique, appelons la ainsi, ne se révéla pas être une si bonne idée que cela, au vu du piètre résultat qui fut celui de cette équipe “relookée”.
A cet instant, compte tenu du fiasco qui fut celui d’une équipe majoritairement de nègres, et du fiasco qui vient d’être celui de cette équipe presque exclusivement blanche, il devrait être clair pour les uns et les autres, que les succès et les échecs de l’équipe de France, ne peuvent trouver d’explication, simplement par l’appartenance raciale de ses joueurs. Et ceci, même s’il demeure indéniable qu’une très intelligente utilisation par le sélectionneur de l’époque, des différents morphotypes dont il disposait grâce la diversité de ses joueurs, y fut certainement pour quelque chose, dans le grandiose succès de 1998.
L’équipe gagnante semble ainsi devoir logiquement être représentative des principales composantes raciales de notre population, blanche, maghrébine, et noire, mais ceci, non pas tant pour des raisons techniques et physiques, comme on pourrait le croire, même si cela à son importance, mais pour des raisons psychologiques et sociologiques lesquelles, dans cette affaire, revêtent une importance capitale. Car c’est bien à cause de telles raisons, que cette équipe, tout comme la nation qu’elle représente, se trouvent conjointement dans la tourmente, et c’est ce que nous allons constater ici.
Tous ceux qui, n’aimant pas la spécialité, se désolent de voir l’importance accordée à ce qui ne demeure, le pensent-ils à tort, qu’un simple jeu, que de plus, ils trouvent ridicule, manquent de se souvenir que l’homme ne vit pas que de pain.
Ainsi, dans son entreprise, telle que celle-ci se trouve signifiée par sa station debout laquelle est la position de l’homme dans sa “quête”, et qui a bien sûr pour objet premier, de satisfaire à ses nécessités objectives immédiates, celui-ci se trouve normalement déterminé à une recherche permanente du “mieux être”.
Ce qu’il faut bien noter à cet instant, c’est qu’il n’y a aucune possibilité pour que cette entreprise de l’homme par laquelle il va pouvoir subvenir à ses besoins fondamentaux, puisse être constamment sous-tendue, autrement que par cette recherche permanente du mieux-être. Celle-ci implique alors un dépassement de ce qui est déjà, donc un dépassement de lui-même, dans une quête d’excellence, dont l’aboutissement est “l’exploit”.
Ceci signifie clairement que, ce qui permet à l’humain de s’assumer correctement dans son quotidien, est une entreprise qui se trouve sous-tendue par un “tropisme” qui le détermine en fait, à bien plus que ce seul quotidien, c’est à dire à l’exploit. Ceci, de sorte que cet humain ne possède aucune occasion de pouvoir s’assumer correctement, en satisfaisant ce quotidien, hors de cette tentative d’exploit, que celle-ci soit alors individuelle, pour les plus gaillards des hommes, ou collective, pour le plus grand nombre de ceux-ci.
La tentative de l’exploit, qu’elle soit individuelle ou collective, est donc immanquable d’une saine entreprise de l’homme, et ce n’est qu’en tentant en permanence cet au-delà de lui, qu’il lui est possible de correctement “être”. Ceci revient à dire que le “bien être” ne peut s’acquérir et se garantir, que selon une quête permanente du “mieux-être”, et c’est bien du renoncement à “l’utopie”, sous des arguments de raison, stupides en cette circonstance, par les technocrates, incapables de comprendre que ce n’est pas parce qu’elle ne peut être atteinte, qu’elle ne mérite pas d’être poursuivie, que nous devons le “désastre” actuel.
Précisons cependant que tenter “l’utopie”, ne signifie pas de promettre n’importe quoi, et encore moins de faire n’importe quoi, avec le “je m’en foutisme” budgétaire, comme l’ont fait tant de gouvernants, et qui nous vaut d’être aujourd’hui dans la pagaille. Car il s’agit tout au contraire de tenter le maximum d’efficacité, avec le maximum de rigueur, selon une difficulté telle, que cette entreprise nous semble alors utopique.
Ainsi, la quête collective de l’exploit, qu’elle se fasse à travers notre belle équipe nationale de football, à travers nos vaillants athlètes, lors des jeux olympiques et autres championnats du monde, ou qu’elle se fasse par les exploits intellectuels de nos savants ou de nos artistes, ceux de nos ingénieurs, architectes, stylistes, ou autres créateurs, n’est pas réductible à une simple futilité, comme beaucoup le pensent.
Car elle témoigne en fait de la bonne santé d’une nation, qui se doit pour être et demeurer en cet état, de constamment tenter la “grandeur”, et il est clair qu’il n’y eut une tour Eiffel à Paris, que comme exploit technique témoignant d’une grandeur de la nation sous tendue par une grande ambition.
C’est ce que malheureusement, du fond de leur médiocrité conceptuelle, avec la mentalité de boutiquier qui est désormais la leur, c’est à dire uniquement préoccupés qu’ils sont, à faire des comptes, afin de pouvoir satisfaire leur clientèle en vue de la prochaine élection, ceux du pouvoir, tous bords confondus, sont incapables de comprendre.
Bien sûr il nous faut du pain, mais il nous faut également quelque chose pour pouvoir nous bomber le torse, et il est manifeste que le premier ne va pas sans l’autre. Il est visible en effet, que les si dynamiques pays du “Brics”, aux taux de croissance impressionnants, ont parallèlement tenu à “s’affirmer” par des exploits, témoignant de leur grande détermination.
C’est ainsi que la Chine a organisé les jeux olympique de 2008, l’Afrique du sud, la coupe du monde de football en 2010, la Russie elle, s’est engagée au prix de lourds investissements, à organiser les jeux olympiques d’hiver en 2014. Quand au Brésil, il se prépare à rendre mémorable la coupe du monde de football, qu’il organise pour l’été de la même année.
Il est remarquable aussi qu’en plus d’un engagement de son pays pour les jeux d’hiver, devant se dérouler en Russie à Sotchi, c’est à grands frais, et avant même de s’assurer du bon niveau de vie de ses compatriotes, que ce monsieur Poutine a fait restaurer les Eglises et les monuments emblématiques de Moscou et de Saint Petersburg, afin de faire renaitre “l’âme” de la sainte Russie, ce qu’il semble avoir réussi.
Quant à nous, après un échec lamentable et prévisible, dans la présentation d’un projet où, dans une ville comme Paris, n’apparaissait pas même un seul métis, et ceci, au nom de l’universalité olympique, alors que Londres la concurrente, avait si bien vanté et vendu son cosmopolitisme, il n’y eut pas la farouche et tenace volonté de postuler pour une prochaine fois, ce que des vaillants dignes de ce nom auraient faits, et qui nous aurait laissé un espoir de fierté à venir.
Ce dont il est question ici, c’est du “narcissisme” nécessaire aux individus comme aux peuples, cette fierté et ce contentement d’être eux-mêmes, pour qu’ils se sachent capables, et que par là, ils entreprennent avec ardeur, ambition, et détermination. Car aucun peuple plongé dans la honte de lui-même, ne possède la moindre chance de s’en sortir. Il faut donc quelque chose pour flatter, sans excès bien sûr, afin de ne pas tomber dans les affres du nationalisme, la fibre patriotique, puisque nous ne pouvons manquer d’appartenir à une patrie.
Aujourd’hui, à l’heure où les données économétriques ne cessent jour après jour de clamer le déclin, avec tout ce que cela comporte de menaces pour nous tous, et après la si lamentable affaire DSK, cette classe politique française continue de s’afficher de manière affligeante, avec ses histoires conjugales tordues à la face du monde. Dans une telle situation, il est clair qu’un bon parcours de notre équipe de football, avec laquelle nous entretenons une relation totalement “pathologique”, d’autant pleine de détestation que sans jamais l’avouer, nous en attendons toujours secrètement un exploit, nous aurait fait le plus grand bien.
Face à sa défaite humiliante, les commentaires acides y vont bon train, tant contre l’entraineur que contre les joueurs, et on a vite fait d’oublier qu’elle a abordé la compétition, avec une série de plus d’une vingtaine de matches sans la moindre défaite, au cours desquels elle à vaincu les plus grands, Brésil, Allemagne, Angleterre, et autres...
C’était donc d’après ce bilan d’avant l’Euro 2012, une bonne équipe, mais toute l’illusion c’est que croire qu’elle aurait pu être curieusement indifférente, à l’état d’esprit général du pays, et manifester là un esprit de conquête, dans une compétition d’un niveau si relevé, alors que tout le reste du pays demeure figé dans le fatalisme, et le désengagement, quant il ne se soule pas carrément de ses propres mensonges, quant à la capacité de ses nouvelles élites dirigeantes...
Observons en effet, que ce tropisme qui détermine l’homme dans son entreprise selon une quête de mieux, résulte d’un exercice sur lui, de la “collectivité” à laquelle il participe.
Il ne faut rien chercher de compliqué ici, mais comprendre tout simplement que nous sommes chacun de nous, dans une “attente affective” des autres, c’est à dire une attente de quelque chose d’eux, qui est nécessaire à notre “bien-être”, autrement dit à notre “plénitude”, une part d’eux dont nous voulons nous “affecter”, c’est à dire en faire une part de nous.
Cette “disposition affective”, témoigne donc d’un manque initial, d’une incomplétude fondamentale des individus, sans laquelle il n’y aurait pas lieu qu’ils se tentent en collectivité. Ainsi, la plénitude des individus ne peut-elle justement se tenter, que selon leur collectivité.
Cette attente d’eux, qui correspond alors à une “sollicitation” des autres par chacun, se traduit fatalement selon la globalité de cet exercice, par une “sollicitation globale” du groupe, sur chacun de ses membres, qui est en fait la force qui détermine ceux-ci, à ce groupe.
Ainsi, un groupe détermine-t-il en les sollicitant, chacun de ses membres, donc chacun de ses individus, à cet “au-delà” d’eux qu’il constitue par lui-même, et nous apercevons alors, que ce dépassement d’eux, cet objet que les individus tentent dans leur quête d’excellence, qui sous-tend positivement leur entreprise, n’est finalement rien d’autre que leur “collectivité”.
Tout ceci revient à dire simplement mais clairement, que le meilleur de l’humain, ce pôle de sa quête du “mieux”, n’est finalement rien d’autre que sa collectivité, et qu’il est temps d’en faire enfin ce simple constat...
Soyons alors bien attentif au fait que tout ceci a pour conséquence fondamentale, que ce n’est qu’à la faveur de la pleine cohésion de sa collectivité, et sa pleine adhésion à celle-ci, qu’il est possible à l’individu de se trouver correctement déterminé, afin de sa meilleure entreprise, et qu’il n’y a aucun exploit à attendre, des membres d’une société dissolue, et tel est bien aujourd’hui dans toute sa rigueur implacable, et toute sa cruauté, le “mal français”.
Ce mal a été inoculé à cette société depuis plusieurs décennies déjà, par des individus malfaisants à la cervelle dérangée, qui ont prétendu non sans rire, et le pire, en faisant des émules de leur théorie débile, par la jouissance qu’ils leur offraient d’une détestation gratuite de l’autre, que le “sectarisme” pouvait conduire à la félicité d’une “collectivité”.
Plus totalement stupide que cela, il est difficile de faire. C’est pourtant ce à quoi s’est employé d’une façon obsédée, le précédent locataire du Palais, qui n’a eu de cesse au nom de la classe, et au nom de la race, de jeter les uns contre les autres, les citoyens de ce pays.
Le mal est fait, et il ne sera pas facile à guérir d’autant qu’il a gagné tous les secteurs de notre société, où sectarisme de classe et sectarisme de race, s’affichent désormais sans le moindre complexe, avec même une délectation non voilée par certains, comme c’était le cas de l’ancien ministre de l’intérieur.
Aujourd’hui, il y a une extrême urgence à ce que nous comprenions tous, citoyens de ce pays, que nous n’avons pas la moindre chance de nous en sortir en conservant un tel état d’esprit, que nous ne pouvons continuer d’insulter davantage encore, la logique des choses, laquelle nous fait obligation afin de notre salut, de trouver les meilleurs arrangements possibles entre nous.
Inconscient de cela, les nouveaux arrivants, convaincus eux-mêmes d’être des génies qui par la seule mise en œuvre de leur science “énarquienne”, parviendront au règlement des difficultés qui contraignent ce pays, n’ont visiblement pas pris toute la mesure de la situation. Car, celle-ci leur imposait, bien avant qu’ils ne se lancent dans les méandres de la gestion administrative du pays, de déjà réaffirmer fortement, les fondamentaux selon lesquels nous sommes normalement fondés en tant que société, c’est à dire non seulement, la tolérance des uns et des autres, sans distinction de classe, de race, d’origine ou de religion, mais surtout, la claire et ferme volonté d’œuvrer le plus efficacement possible les uns avec les autres, en nous sachant ainsi solidairement liés à un même projet, selon une même destinée.
Car, ce qu’il y a de terrifiant dans notre situation actuelle, c’est que tous les échecs de cette société, qui sont dus tout simplement au fait que celle-ci n’en constitue justement plus une, et depuis un moment déjà, son échec “social” total, a été présenté par les malfaisants, comme ayant des causes “raciales”. Ceci, avec la complicité d’une gauche défroquée, qui des années durant, et jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs, n’a fait que reprendre les arguments malpropres de la vielle droite raciste, quant à l’immigration et à ceux qui en sont issus.
Ainsi, ce ne serait donc pas à cause de l’impéritie des gouvernants, ni à cause de l’objectivité du vieillissement, tant de la population de ce pays, que de ses structures sociales, économiques et politiques, que nous devrions tous les désordres, mais à cause d’une toute autre raison, bien commode, quant il s’agit de se défausser de ses responsabilités. Ils seraient la cause de ce qui est présenté comme étant un “échec de l’intégration”, et il s’agirait donc, ainsi que nous devons le comprendre, d’une incompatibilité fondamentale existante entre les différentes races présentes en ce pays.
Tout se passe avec cet argument débile, comme si les hommes blancs majoritaires en ce pays, censés constituer comme tels l’ensemble racial cohérent, formant le groupe nominal, et donc la référence à partir de laquelle ces gens s’expriment, étaient quant à eux forcément “intégrés”, par principe, et qu’il était alors possible de différencier partant de là, des intégrés grâce à leur communauté raciale, face à des non intégrés à cause de leur différence raciale...
Mais où donc ces gens ont-il vu qu’il subsistait encore quelque part en ce pays, une quelconque “intégration” à quelque chose, serait-ce d’hommes blancs ?
Intégration à quoi ? A une société totalement dissolue ?
Est-ce donc des quatre cents mille sans abris, des trois millions de chômeurs, des RSA, des smicards, des mal logés, des mères célibataires, des divorcés, des exploités, des expulsés, des surendettés, de ceux qui subissent le harcèlement dans le travail, de tous ces gens qui se trainent les uns les autres devant les tribunaux, des désespérés au bord du suicide, et de tous ceux qui viennent de s’affronter avec une violence inouïe, dans la dernière bataille électorale, dont on nous vante l’intégration à une quelconque société, pour pouvoir nous dire que les autres ne le sont pas ?
Tout cela est grotesque...
C’est vrai qu’il y a un réel et énorme problème d’intégration en France, mais il s’agit de celui de tous les citoyens de ce pays, sans distinction, dans une société qui n’en constitue plus une, et à laquelle donc, nulle ne peut être intégré. Et ceci, parce qu’à force de célébrer la prétendue supériorité nominale de la brute prédatrice, appelée le “gagneur”, sur l’homme “socialisé”, les doctrinaires mabouls du libéralisme ont totalement perdu de vue, que c’est sur une base de solidarité, sans laquelle elle ne peut être constituée, que s’établit une société.
Il se trouve malheureusement que cette “racialisation” de tous les problèmes que cause en réalité, la rupture totale de tous le liens sociaux, cette substitution de leurs raisons sociales, par des prétextes raciaux, permettant de donner une lâche et bien trop facile explication à ces problèmes, a étendu sa contagion dans les derniers domaines où il nous était encore possible de nous savoir ensemble et solidaires, et c’est ainsi qu’elle a atteint même la composition de notre équipe nationale de football, qui est normalement celle de nous tous.
Il doit cependant être bien entendu, qu’un mensonge ne servira pas aux règlement des problèmes, et qu’il faudra bien tôt ou tard, s’atteler à celui-ci, sous peine de péril définitif, et que viendra alors forcément, l’heure de vérité.
Paris, le 26 juin 2012
Richard Pulvar