Le président de la République Dominicaine, Danilo Medina, a qualifié de « drame » et de « problème humain » la situation de milliers de Dominicains d’ascendance haïtienne déchus de leur nationalité suite à une décision de la cour constitutionnelle.
Toutefois, le mandataire dominicain ne veut pas se prononcer sur la légalité de la décision.
« Je ne sais pas si légalement, une injustice a été commise. Mais il y a un problème humain que nous devons résoudre », affirme-t-il aux journalistes à l’issue d’une activité officielle.
Ses déclarations sont rapportées le 8 octobre sur le site d’Espacinsular.
Le 25 septembre 2013, la Cour constitutionnelle dominicaine a rendu public un arrêt ordonnant à la junte électorale dominicaine de supprimer des listes électorales des Dominicains et Dominicaines nés de parents étrangers sur le sol dominicain après 1929. Une grande majorité est d’origine haïtienne.
A ces jeunes qui sont obligés de marcher jusqu’à 18 kilomètres à pied pour aller à l’école et qu’au moment de recevoir leur certificat de baccalauréat n’ont pas de carte d’identité et ne peuvent s’inscrire à l’université, Medina pense que « le moins que nous puissions faire est de nous excuser pour la situation à laquelle ils sont confrontés ».
En référence à la visite du 7 octobre 2013 des représentants du « Movimiento reconocido », le président Médina a dit vouloir comprendre la réalité de ces jeunes affectés par la sentence de la cour constitutionnelle.
Selon un communiqué du 7 octobre de l’ambassade du pays voisin à Port-au-Prince, le chef d’Etat dominicain a entamé un processus de consultation citoyenne autour de la dénationalisation.
Selon le document officiel, Medina a rappelé que « le pouvoir exécutif n’a aucune incidence sur ces décisions et qu’il existe la séparation des pouvoirs dans le pays ».
En Haïti deux sit-in de dénonciation ont déjà eu lieu devant les locaux de l’ambassade dominicain à Port-au-Prince et le gouvernement haïtien a rappelé pour consultation son ambassadeur à Santo Domingo.
Franck Cinéas
P-au-P, 9 oct. 2013 [AlterPresse] ---
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