Bravant le couvre-feu qui leur était appliqué, les militants de la fédération de France du F.L.N. ( Front de Libération Nationale ) décident d'organiser une manifestation de soutien à sa lutte, en demandant cependant à ses sympathisants, craignant le pire, de ne pas venir armés...
Plusieurs milliers d'Algériens désireux de l'indépendance de l'Algérie se rendront dans la soirée à la manifestation...
Le pays était en guerre, avec tout ce que cela suppose de comportements inhumains qu'en ces instants on s'emploie à justifier, et la répression organisée par Maurice Papon qui était alors préfet de police, sous le commandement du ministre de l'intérieur Roger Frey, sera terrifiante. Des centaines de manifestants seront arrêtés puis emmenés dans des fourgons bondés, afin " d'interrogation " à la préfecture de police...
Quant aux événements qui se produisirent là à partir de cet instant, ils font encore plus de cinquante ans après, l'objet d'éternelles controverses, mais les différents témoignages des survivants faisant état d'un inimaginable déchainement de violence, d'un vent de folie s'étant emparé des policiers devenus incontrôlables, du au racisme qui sévissait à cette époque, et au fait que le préfet avait clairement signifié à ses fonctionnaires qu'il les couvriraient, sont accablants...
Ce qui est certain c'est qu'après cette nuit de terreur, il y eut plusieurs dizaines de disparus, un afflux soudain de blessés dans les hôpitaux et de cadavres à la morgue, que les services ont officiellement reconnu eux-mêmes la mort de sept personnes suite à leur "interrogatoire", et que les jours suivants c'est plus de cent cinquante cadavres d'Algériens qui seront remontés de la Seine...
Richard Pulvar
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