C’est celui dans lequel vont mettre les pieds, en étant pourtant sur d’eux et déterminés, tous ces gens qui, totalement excédés comme cela se comprend bien par la totale impéritie politique des deux partis gouvernementaux, proclament haut et fort que désormais et pour en finir, ils donneront leurs voix au parti de l’extrême. Et ceci, comme si ce n’était pas justement là ce que les puissants avaient prévu qu’ils fassent, et tout disposé pour cela...
Nous pouvons ne pas aimer ces gens, mais nous commettrions une erreur dramatique si nous les prenions pour des idiots, car il est certain que s’ils ont pu acquérir tant de pouvoir, c’est parce qu’ils sont passés maitres dans l’art de prévoir les comportements et partant de là, dans celui de la manipulation. Ceci, en plaçant les citoyens dans des situations qui les obligent à des comportements prévisibles parce que logiques, même si les situations dans lesquelles ils se trouvent alors piégés, quant à elles, ne le sont justement pas. Ces comportements vont alors dans le sens d’un plan établi sans qu’à aucun moment ces citoyens, demeurant convaincus de disposer de leur libre arbitre, n’aient le sentiment le moins du monde d’y avoir été contraints.
Ainsi les citoyens de ce pays ont-ils toujours librement choisi et depuis des années, ils ont constamment fait en second tour le choix d’un mauvais, afin d’éviter absolument un pire. Ceci en se pliant par obligation au jeu démocratique, sans jamais contester le fait de se trouver obligés face à ce choix de mauvais, d’opérer un choix de rejet et non d’adhésion, dans une situation qui les obligeait donc à faire un choix qu’autrement ils n’auraient jamais fait.
Or, même s’ils sont conscients d’avoir été contraints à faire un mauvais choix pour éviter le pire, ces citoyens ne mesurent pas que cette situation avaient été justement prévue pour les contraindre à ce mauvais choix, en lui donnant un sceau démocratique le rendant par la suite incontestable, et que dans cette affaire ils ont tout simplement été manipulés.
La manipulation consiste alors dans un premier temps, à contraindre les citoyen selon le choix entre un mauvais et un pire, à faire le choix du premier, puis dans un second temps, et c’est là où nous nous trouvons actuellement, à faire en sorte que celui ou ceux qui étaient jusqu’alors simplement les mauvais, deviennent les pires de sorte que dans un second choix entre eux et celui qui constituait jusqu’alors l’épouvantail, ce soit celui-ci qui malgré tout soit choisi. Car, c’est bien en le choix de celui-là que dès le début, les puissants veulent contraindre les citoyens, mais ils savaient bien ne pas pouvoir y arriver en une seule passe.
C’est du grand art...!
Nous avons donc vu ces dernières années les mauvais devenir graduellement pire que le pire affiché en lui reprenant les thèmes favoris dont il faisait commerce, et qui quant à lui, s’est offert une séance chez l’esthéticienne des propos, pour afficher la tête d’un ingénu...
Ce dont il faut prendre conscience une bonne fois dans cette affaire, c’est que la diversité affichée des différents partis politiques, possède le même et unique arrière-plan, celui du “pouvoir”, du vrai pouvoir et non pas celui que singent les figurants du devant de la scène, et que les puissants sans états d’âme mais soucieux d’efficacité, ne sont en rien gênés d’exercer derrière une étiquette ou l’autre, pourvu que la politique menée aille dans tous les cas dans le même sens, et c’est bien ce que nombre de citoyen décontenancés, constatent. Les puissants ont donc investi conjointement les partis gouvernementaux pour y assurer avec succès la promotion de leurs exécutants dévoués.
Dès lors, la victoire où la défaite de l’un ou l’autre des deux partis gouvernementaux ne change strictement rien à l’affaire, sauf concernant quelques “réformettes” auxquelles on s’emploie alors à donner un caractère d’actions de première nécessité, et avec lesquelles on amuse les gogos, en leur permettant de se positionner pour ou contre, et qu’ainsi ils puissent conserver des raisons d’appartenances différenciées. Car il faut bien conserver une pluralité de partis, afin que le simulacre de jeu démocratique puisse encore continuer, et que tout demeure dans l’ordre.
Dans cet objectif, les manipulateurs savent parfaitement jouer de cet archaïsme comportemental qui hélas demeure encore celui de tant d’électeurs. En effet pour nombre de gens, leur adhésion politique s’établit sur une base “affective” qui l’éloigne d’être soumise à la raison, et qui fait que le sympathisant d’un parti s’identifie totalement à celui-ci. Ceci fait qu’il reçoit toute critique envers son parti comme étant une critique contre sa propre personne, qu’il ne peut bien sûr que défendre et ce, en niant stupidement toutes les critiques formulées seraient-elles parfaitement fondées.
Cette identification encouragée à pour effet que le sympathisant ne se bat plus du tout pour l’intérêt supérieur de la nation dont il n’a que faire et n’en a même plus aucune idée, mais uniquement pour que ce soit lui et les siens qui l’emportent en écrasant l’adversaire, et pour qu’au soir de l’élection il puisse éprouver la volupté de se sentir vainqueur en clamant bien fort, “ on a gagné”.
C’est bien sûr cette attitude qui fera que les mauvais vont graduellement devenir les pires, pour que le choix puisse être fait sur le parti extrémiste totalitaire par le moyen duquel les puissants le deviendront encore davantage...
C’est pourquoi l’électeur courroucé doit bien comprendre que son état ne surprend que lui, mais qu’il fut prévu qu’il soit ainsi afin qu’il fasse ce à quoi on veut l’obliger, qu’il n’y a pas à se plier à faire un choix, lorsque celui proposé est entre un mauvais et un pire, et que dans de telles conditions, il faut tout simplement cesser de se prêter encore à cette comédie d’apparence démocratique d’appareils de partis, en les envoyant tous paitre, pour exiger enfin de la vraie politique...
Paris, le 25 octobre 2013
Richard Pulvar
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