mercredi 13 avril 2011

Au lendemain de l'arrestation du président Laurent Gbagbo, les FRCI poursuivent pillages et exactions


Dans l'indifférence internationale, des pillages de nature industrielle ont eu lieu le 11 et le 12 avril 2011 dans certains quartiers de Cocody ; tandis qu'une épouvantable chasse à l'homme avait lieu dans des communes populaires comme Yopougon et Koumassi.

De nombreux pillages ont eu lieu dans le pourtour de l'Hôtel du Golf, où réside Alassane Ouattara, et où sont positionnés des centaines de soldats onusiens dont le mandat est de protéger les civils. Les résidences de figures de la majorité présidentielle (LMP) ont été particulièrement ciblées, ce qui suppose une préméditation minutieuse - Pascal Affi N'Guessan, Ouattara Gnonzié, Laurent Dona Fologo, Eric Kahé, Issa Malick Coulibaly, Jeannette Koudou, Emile Dervain, Désiré Dallo, Katina Koné, Danièle Boni-Claverie - ont vu leurs maisons pillées de fond en comble tandis que celle de Théodore Mel est désormais occupée par les miliciens d'Alassane Ouattara. Les pillages ont également eu lieu dans plusieurs quartiers de Cocody où vivent des classes moyennes comme le programme 3 des Rosiers à la Riviera Palmeraie (à dix minutes en voiture de l'Hôtel du Golf, siège de la présidence Ouattara). Dans des quartiers sud comme Treichville et Marcory, des pillages "encadrés" par les FRCI ont eu lieu, comme le montre de manière très explicite la photographie d'illustration de ce post.

A Yopougon et à Koumassi, ce sont des initiatives d'épuration politique d'une violence inouïe et de harcèlement des supposés soutiens de Laurent Gbagbo qui ont été déplorées, surtout le 12 avril. De nombreux témoignages nous sont parvenus, en général totalement affolés. Exemple de l'un d'entre eux, relayé par le blogueur et journaliste Israël Yoroba.

"Au téléphone avec des amis de Yopougon. Ils sont en train de fuir par l'eau. Selon leurs propos, il y a une chasse à l'homme dans leur quartier "Sicogi" et dans bien d'autres de la commune de Yopogon. L'un de me parle d'un dizaine de corps qu'il a vus".
Véronique Aubert d'Amnesty International confirme le climat de terreur que déplorent de nombreux témoins.

"Aujourd`hui (mardi), à Abidjan, des hommes armés, dont certains portaient des uniformes, ont fait des descentes des quartiers habités par des partisans avérés ou supposés de Laurent Gbagbo, notamment à Yopougon et à Koumassi (...) Un témoin a raconté à Amnesty International "comment un policier, appartenant à la même ethnie que Laurent Gbagbo, avait été appréhendé ce matin (...) à son domicile et abattu à bout portant sous ses yeux". Des dizaines de jeunes gens se cachent actuellement à Abidjan par crainte d`être tués. Dans l`ouest du pays, des personnes soupçonnées d`être des partisans de Gbagbo sont également terrifiées. Beaucoup se trouvent toujours en brousse après que leurs villages aient été brûlés et ces populations doivent être protégées".



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