En souhaitant la bienvenue à ses nombreux invités, chefs d’Etat, chefs de gouvernement et délégations étrangères, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, s’est évertué à présenter ce gigantesque projet que l’Unesco veut dés à présent inscrire au patrimoine mondial de l’humanité. Il en a disséqué la symbolique et les messages qu’il porte qui sont à la fois invitation au dépassement, au pardon et à la réconciliation.
La terre de Ouakam accueille désormais ce monument promis à une notoriété mondiale et Me Wade n’a pas manqué, dans son discours inaugural, de remercier les habitants de cette localité pour leur mobilisation permanente autour du monument.
Wade a tenu à préciser que si l’idée du monument de la Renaissance africaine a germé dans son livre « Un destin pour l’Afrique », son acte de naissance porte cependant la signature collective des chefs d’Etat qui ont bien voulu se joindre à lui pour en poser la première pierre, le 15 avril 2002.
L’érection du Monument de la renaissance africaine participe de l’exercice du devoir de mémoire, souligne d’emblée le président Wade parlant de la sensibilité et de l’identité de cette œuvre culturelle de grande envergure, symbole de l’Afrique renaissante, revigorée après cinq siècles d’esclavage, de traite négrière et de colonisation. Cinq siècles d’épreuves et de tragédie humaine et pourtant l’Afrique est toujours là, debout, au rendez-vous du 21e siècle. Le devoir de mémoire pour conjurer et combattre à jamais les tragédies vécues au cours de ces siècles, doit aussi, selon Wade, être une invite au dépassement, au pardon et à la réconciliation des peuples.
Le discours du président Wade dévoile trois messages portés par le Monument de la Renaissance africaine. Il s’adresse d’abord à la jeunesse africaine, pour lui dire sa confiance dans sa capacité à « porter les espoirs de l’Afrique de demain, à refuser la fatalité du sous développement et de la marginalisation et continuer le combat en vue de parachever l’unité du continent, en réalisant le rêve des pionniers du panafricanisme ».
Le chef de l’Etat est convaincu que dans ce monde en mutation, avec des exigences nouvelles, multiples et complexes, la conduite des affaires sera déterminée par les grands ensembles. Il indique à ce sujet que « seule notre intégration politique, par la réalisation des Etats-Unis d’Afrique, nous mettra à l’abri d’une marginalisation qui risque d’être fatale à notre continent ».
Conjuguer nos efforts, nos richesses et nos intelligences pour réparer les torts du passé et prendre, parmi les grands ensembles, la place qui nous revient de droit, c’est un souhait que Me Wade justifie en référence aux épreuves endurées par nos ancêtres qui se sont opposés à la conquête et à l’occupation coloniale au péril de leur liberté et de leur vie.
La diaspora, 6e région du continent africain
L’adresse à la diaspora constitue la substance du deuxième message porté par le monument.
Les stigmates encore visibles de l’esclavage au cours des siècles passés et la déportation forcée de millions de filles et fils d’Afrique pour satisfaire « la cupidité morbide de négriers sans état d’âme » ont fondé le Sénégal à déclarer « l’esclavage comme un crime contre l’humanité ».
Alors que les négriers n’existent plus et que le dernier colon est parti et que nous sommes tous libres, avance Me Abdoulaye Wade, « nous n’avons plus d’excuse. Nous devons reconstruire et raffermir les liens brisés entre l’Afrique-mère et ses enfants de la diaspora ».
Dans son discours, Me A.Wade rappelle que « le Sénégal a toujours plaidé en faveur de la consolidation des liens entre l’Afrique et la diaspora au sein de l’Union africaine ». Le Sénégal a plaidé d’ailleurs pour que la Diaspora soit reconnue 6e région du continent africain. « Le temps du décollage est arrivé pour l’Afrique » martèle-t-il. Il aborde le troisième message porté par le monument en insistant sur les conditions désormais réunies pour explorer de nouveaux horizons.
Me Wade a invité les femmes à la mobilisation, mais également les jeunes africains et les cadres, afin d’engager les nouveaux chantiers du continent, particulièrement la mise en place des Etats-Unis d’Afrique, un vœu cher aux combattants du panafricanisme. Le chef de l’Etat sénégalais a terminé son discours inaugural du Monument de la Renaissance africaine en interpellant les peuples de la terre sur le paradoxe de l’accumulation des « stocks d’armes de destruction massive des vies », qui devraient laisser la place plutôt à des médicaments et des biens de consommation pour tous.
Il a lancé un message de paix, en considérant fort justement que celle-ci est la condition indispensable à la renaissance de l’Afrique.
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