vendredi 10 décembre 2010

Haïti - Élections : L’initiative du CEP est loin de faire l’unanimité - HaitiLibre.com, Nouvelles d'Haiti, L'actualité d'Haiti, Haiti News, décryptage, enjeux, réactions, la voix du peuple Haïtien

"Des milliers de protestataires venant des quatre coins de la capitale ont remonté la ville jusqu'au Conseil électoral provisoire (CEP), pour protester contre les résultats qui placent Mirlande Manigat (31.37%) et Jude Célestin (22.48%), le candidat du parti au pouvoir, au second tour du scrutin. La plupart d'entre eux étaient des partisans du candidat Michel Martelly (21.84%) arrivé en troisième position avec seulement 0,64 % d’écart avec Célestin. Des troubles similaires ont eu lieu dans tout le pays.

Sous la pression des protestataires, le CEP a annoncé dans son communiqué #59 « que dans les circonstances actuelles, et vu l'extrême urgence, il a été décidé d'enclencher immédiatement une procédure célère et exceptionnelle de vérification au Centre de Tabulation des Procès Verbaux liés aux Présidentielles de 2010. Ce mécanisme concerne les trois premiers candidats en lice [...] Le processus sera exécuté en présence d'une Commission Mixte composée du CEP, des candidats concernés, des observateurs nationaux et internationaux et des partenaires de la Communauté Internationale ».

Les candidats occupant les deux premières places, Mirlande Manigat et Jude Célestin seraient favorables à la décision du CEP, Michel Martelly ne se serait pas encore prononcé sur l'invitation

L'initiative du CEP est rejetée par le groupe des 12 candidats (groupe du Karibe) qui réclame l'annulation pure et simple des élections. Ils affirment ne pas comprendre sur quelle base le CEP a décidé de n'inviter que 3 candidats.

Les candidats Jean Henri Céant (8.18%), Charles Henri Baker (2.38%) et Garaudy Laguerre (0.26%) ont déclarés que les membres du CEP sont des gens incompétents qui ne savent pas ce qu'ils font. M. Céant appelle à l'arrestation des conseillers pour incitation à la violence.

L’ex-Premier ministre Jacques Edouard Alexis (3.07%), candidat à la présidence, considère que la démarche du CEP est une preuve « d’incompétence” et d’irresponsabilité ».

Le Conseil national d’Observation Électorale (CNO), non encore contacté formellement par le CEP, réclame « une analyse plus profonde de la situation post-électorale, dans le sens d’une évaluation générale de tout le processus [...] nous accueillons favorablement la proposition du CEP, pour un recompte des voix, cependant, il ne faudrait pas limiter ce mécanisme à seulement 3 des candidats les mieux placés dans la présidentielle » à fait savoir Noel Laguerre, le directeur du CNO.

Pour sa part, le Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH) rejette la proposition du CEP pour la formation d’une commission multipartite de vérification des procès-verbaux en faveur de seulement 3 candidats à la présidence « Nous ne prendrons pas part à un processus de vérification, pour lequel nous n’avons aucune maîtrise » à précisé Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH « Il y avait possibilité de manipulation des votes, avant même l’arrivée à l’étape de tabulation et également au niveau de la tabulation des résultats [...] nous n’avons aucun moyen de nous rendre compte de ce qui s’est passé exactement. La solution proposée est démagogique ».

Devant ce constat, le RNDDH, préconise de suspendre la publication des résultats et de réorganiser le vote, partout où des irrégularités ont été enregistrées, et ainsi de produire les résultats partiels avant de penser à un deuxième tour de scrutin.

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