dimanche 26 décembre 2010

L'intervention de Rawlings sur la crise ivoirienne

John Jerry RAWLINGS

L'ancien Président (ndlr, ghanéen) Jerry John Rawlings a réitéré son appel pour une retenue extrême dans la gestion de la crise en Côte d' Ivoire. Dans un message publié jeudi 23 Décembre 2010, trois jours après qu'il a réclamé de la retenue et de la maturité de la part de tous les acteurs de la crise, le Président Rawlings a dit que la situation en Côte d' Ivoire n'était pas un simple conflit électoral, mais un enchevêtrement des complexités ethniques et politiques qui devaient être gérées avec tact et diplomatie plutôt que par des allusions ouvertes à l’usage de la force.

L'ancien président a déclaré que les résultats contestés indiquent clairement que la Cote d' Ivoire est abruptement divisée en lignes ethniques, fait dont devrait se préoccuper les parties prenantes telles que la CEDEAO, l'UA et l'ONU au moment où elles étudient des options pour résoudre l'impasse.
1«Les deux hommes au centre du conflit ont indiqué leur volonté d’accepter un recompte ou une revérification des résultats par des observateurs neutres ». Y- a-t-il une raison cachée à ne pas vouloir accepter l’offre faite par les deux parties ?

«Il est également important que nous ne nous précipitions dans aucune forme d'intervention de force. Cela ne garantira pas une résolution définitive de la crise et peut au contraire exacerber une situation déjà volatile qui pourrait résulter en une guerre civile complète avec des effets désastreux sur les populations de toute la sous-région».

«Les tentatives de recueillir du soutien pour une intervention militaire ne sont pas fondées et exposeront plutôt l’hypocrisie de l'ONU, la CEDEAO et l'UA».

«Des résultats d'élection plus outrageants ont eu lieu sans intervention. Comment pouvons-nous justifier une intervention dans ce cas, quand les résultats sont si serrés et divisés selon des lignes ethniques ? Laissez- nous étudier toutes les options de paix disponibles plutôt qu'une intervention militaire, qui ne peut pas aboutir à une transition politique pacifique en Côte d'Ivoire».

«La situation est certainement embarrassante pour l’Afrique, mais tout aussi inquiétant est le fait que les médias internationaux ont fait l’impasse sur beaucoup d’éléments. Des rapports de certains principaux observateurs des élections condamnant la conduite des élections dans plusieurs parties du pays ont été totalement ignorés par les médias internationaux.

«Dans certaines régions, le nombre de suffrages exprimés est plus élevé que le nombre total de votants. Dans une région, il y a 159.788 suffrages exprimés pour 48.400 votants. Ceci, additionné au fait que dans certaines régions, le personnel de la commission électorale et certains agents électoraux n'ont pas été autorisés à contrôler le processus, appelle à ce qu’une enquête appropriée soit instamment diligentée ».
«Il y a tant de questions cruciales sans réponse. Les détails du rapport de l’envoyé de l’Union Africaine, le Président Thabo Mbeki, devraient être rendus publics pour aider à mieux comprendre la nature de la situation ».

«Il est également impératif que la CEDEAO convoque une réunion d’urgence pour inviter les deux parties au centre de la crise ainsi que des représentants de toutes les missions d'observation qui ont couvert les élections à présenter leur cas. C'est ce qui a été fait par le passé et cela nous fera avancer d’un grand pas dans la recherche de la solution».

«Nous devons agir avec précaution pour le bien des populations de Côte d'Ivoire qui sont les vraies victimes de cette tragédie. J'invite la CEDEAO et les autres institutions internationales impliquées dans la crise à analyser la situation avec la plus grande attention et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour la résoudre d'une façon pacifique», a dit le Président Rawlings.

Abidjan, Chantal TANOH

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