dimanche 12 décembre 2010

Un exercice d’autocritique: Sur le drame du 28 novembre 2010

Un exercice d’autocritique
« Un problème sans solution est un problème mal posé ». A. Einstein

En plein 21ème  siècle, a l’ère des Black Berry, IPHONE, IPAD, SMS, Texto, des BBM, de Facebook, de Wikileaks, le 28 novembre 2010 fut un exercice, parmi tant d’autres, celui de l’invasion des barbares modernes. Ils sont des barbares « modernes » parce qu’ils sont filmés, photographiés, on les voit mais ils oublient que ces images de « fraudes électorales, bourrage d’urnes » allaient être rendues publiques sur Youtube, Dailymotion, Facebook et le cri « haro sur les barbaries modernes » est interpellateur sur CNN. N’était-ce pas ce cri, Joseph LAMBERT allait nous fourrer dans le plus fond de nos gorges ses « 52% » imaginaires. Malgré toute l’ingéniosité du CEP d’empêcher aux électeurs d’exercer leur droit civique, ce peuple courageux, sur un total de 4,7 millions, 30% ont pu braver les rues dans les conditions que l’on savait.

Je me rappelle encore de ce journaliste de CBS que le régime d’Iran a emprisonné pour s’être immiscé dans les affaires internes lors des dernières élections présidentielles là-bas, lors de sa libération il a dit : « Ce n’est pas qu’HAMANINEJAD n’a pas gagné mais la vérité c’est que le système électoral était déjà verrouillé en sa faveur. » En Haïti, les 11, 181 bureaux de votes étaient tous sous le contrôle de INITE, les cadres des 1500 centres de votes étaient embauchés par INITE. Malgré tout les 18 candidats qui savaient tout ça ont accepté de justifier le drame du 28 novembre, sous la pression de l’Internationale qui finance à quelques 30 millions de dollars USD. Tout cet argent, ne pouvait-on se procurer de 1,500 ordinateurs pour un réseau national afin de publier les résultats dans moins 72 heures ? Panne d’imagination ou d’inspiration ? Entre les grosses jeeps gazivores et la modernité, le choix de l’ère Neandertal est évident en nous présentant des isoloirs en cartons sans une seule chance d’intimité chez l’électeur le jour du vote.

Dans l’imaginaire de Joseph LAMBERT suggérant une guerre civile en rappelant que  « si notre Cité Soleil se réveille», les 52,2% qu’il gargarise dans le NY Times est tout aussi bien une guerre psychologique pour faire avaler la Continuité/Rupture étant égal à zéro. C’est là toute la bataille entre la Communauté Internationale et le pouvoir en place. Pour obtenir les 52,2%, l’honorable Sénateur du Sud, Gabriel Fortuné déclara sur les ondes de Radio Vision 2000 au micro de Valéry Numa que  « Le numéro trois de INITE m’a dit : alors que les 13 candidats étaient à  Karibe Convention Center réclamant l’annulation, nous avons procédé aux bourrages d’urnes massifs  sur tout le territoire de la République. » L’intrépide Sénateur sudiste de la 48eme législature est prêt à témoigner devant un juge sur sa dénonciation publique, les « bourrages d’urnes massifs par INITE ». Or la loi électorale dans les articles suivants : 24, 177, 180, 230,les fraudes électorales sont passibles de jugement et de punitions à différents niveaux.

Le pouvoir en place qui a un candidat officiel nous permet de réviser la déclaration du Président Préval « Je ne sais pas comment faire les élections, mais je sais comment les gagner. » Sénateur Joseph Lambert persiste et signe sur « ses 52% imaginaires » et accuse la Communauté Internationale d’avoir fabriqué des chiffres. Ça leur a pris beaucoup de négociations pour non seulement accepter d’être deuxième derrière Mme. Mirlande Manigat mais aussi un autre sacrifice d’accepter une différence de 0.64%  avec Michel Joseph MARTELLY, soit quelque 6,000 votes.

Si on analyse en profondeur, René Préval est l’ultime vainqueur. Il roule toujours dans la farine à l’image d’un boulanger qui rit. Le boulanger rit le chanteur. Il sourit au Sénateur Lambert pour son attitude bravache. Il observe la Politologue qui l’a piégé en disant dans AFP le 29 novembre 2010« J’accuse le Président de la République. » Il ridiculise G-12 qui n’a pas pu en deux fois rassembler 12,000 personnes dans les rues de Port-au-Prince. Il boude Edmond Mullet qui lui pique le nerf et résiste de lui déclarer « persona non grata » avec tous les risques que cela comporterait. Wikileaks nous dit que « le président-boulanger » connait très bien l’Haïtien qu’il peut manipuler à dessein en étant « maitre de son silence ».

Du côté de Michel Joseph MARTELLY qui a comme « chapeau légal » Repons Peyizan se positionne comme l’homme incontournable dans la crise postélectorale. Agé de 49 ans, ce monsieur mérite une autobiographie de 1,000 pages pour être arrivé jusque là. Il a mené une campagne sans faute. Au resto Break Time, notre ami Guyler C. Delva raconte que dans le sud, aux Cayes, certains jeunes se disent « nous avons eu un médecin et son fils, un prêtre et son marassa, maintenant « ban nou charogne nou » Du lundi 29 novembre 2010 au 7 décembre 2010, Martelly a pu tenir la pression sur le pouvoir pour stopper les rêveries de « 52% » à la Lambert. El Mundo lui donnait 39%. Du lundi 6 décembre au mardi 7 décembre RFI, AFP, le CNO s’accordent pour lui donner 25%  des votes, soit en deuxième position derrière Mme. Mirlande Manigat. Le CEP, le 7 décembre, va le placer derrière Jude Célestin à 6,000 voix de différence. Ce même CEP a déclaré le dimanche 28 novembre que 56 Centres de Votes ont été annulés. Le RNDDH rapporte que plus de 100 Centres de Votes sur les quelques 1,500 ont été annulés, la plupart par les exactions des supporteurs de INITE, le parti du pouvoir. Imaginez si l’on voulait refaire les élections dans les endroits annulés dans une semaine ou deux, et durant ce jour de vote spécial sous la supervision des observateurs indépendants nationaux et internationaux, sous haute sécurité, je me demanderais si Joseph LAMBERT n’allait pas réviser les copies de procès-verbaux qu’il dit avoir en mains. Ce sont des procès-verbaux falsifiés au maximum au point que le système de database de l’OEA rejette. Ladite database rejette tout procès-verbal contenant 400 votes pour J. Celestin, zero (0) pour les 18 en oubliant les espaces à remplir pour les observateurs, les membres de bureaux, les mandataires. Dans ce cas-là, INITE a oublié de faire des formations pour dire aux mandataires que le logiciel ne pouvait pas interpréter plus de 75% des résultats d’un seul procès-verbal. Sur 19 candidats, il est très rare d’avoir exclusivement 400 au total pour INITE et zéro pour les autres! Le logiciel est aussi intelligent car les mandataires-barbares modernes ont oublié!

INITE qui selon toute ressemblance aura la Primature à cause d’une majorité mic-mac au parlement bicaméral : LESPWA/INITE. Le parti du pouvoir refuse de se persuader que l’ancien Manager du CNE pourrait devenir un jeune premier ministre de 48 ans. Les vieux briscards de INITE ne veulent pas que Jude CELESTIN devienne premier ministre tout en essayant de lui faire s’enfoncer dans un rêve de derrière heure ‘quadragénaire’ qu’il doit être absolument président. Normalement, Célestin a plutôt une carrière de Manager qui cadre encore plus le poste de Premier Ministre. Etre Chef de l’Etat est un poste politique tandis qu’Etre Premier Ministre est un job de Coordination Gouvernementale. Aussi, faut-il rappeler qu’être Premier Ministre avec un parlement sous sa coupe c’est un exercice noble car si Jude Célestin fait son autocritique il se verra bien dans son propre miroir et se rappelle ce qu’il a répondu à René Préval quand la proposition de devenir Président lui était faite  pour la première fois. Ce que Célestin feint de comprendre c’est que de vieux politiciens autour de lui qui contrôlent la machine de INITE ne lui permettent pas de comprendre qu’à 48 ans, il peut faire une carrière noble en étant Premier Ministre mais la maladie  «presidentite » étant ce qu’elle est, on lui fait rêver les sons et les couleurs à la fois.

Toute cette bataille qui existe sur le drame du 28 novembre 2010 entre la Communauté Internationale, le pouvoir, le CEP, Groupe-12, Groupe-2 (Martelly , Manigat), Groupe-1 ( Jude Celestin), la solution finale doit être haïtienne. Que les haïtiens qui sont acteurs majoritaires se rappellent que, selon le Président Elie Lescot  est « Haïti est le tombeau de diplomates étrangers. » La solution est haïtienne toutes les fois qu’il y a un dépassement de soi. La Communauté Internationale ne défend que ses propres intérêts en Haïti. Elle n’est pas là parce qu’elle nous aime. Ce sont des partenaires d’affaires dont la firme s’appelle RÉPUBLIQUE D’HAITI. Par exemple, les ONGs qui détruisent le renforcement de notre faible structure étatique ne sont financée que par les bailleurs internationaux.

J’emprunte le mot de Saint Exuperry  pour dire « Etre homme, c’est être responsable. » Selon toutes les données que j’ai recueillies, la situation est beaucoup complexe qu’on ne l’imagine. Trop complexe. C’est inouï. Dans une situation de ce genre, la véritable solution sortira d’une autocritique de chacun des acteurs concernés en se mettant prêts pour devenir des sacerdoces pour les hauts intérêts de la Nation. Rappelons-nous que Haïti est sous les feux des cameras du monde après le séisme qui a fait plus de morts que certaines guerres millénaires. Entre temps, on est menacé par un cholera qui nous transforme en des civilisés ratés d’où on ne presse plus la main au moment d’une rencontre mais on se salue avec le geste « de Kore’m » (quand les deux poings claquent), sans oublier l’ouragan Tomas qui a balayé les milliers de tentes  de fortunes, cette nouvelle architecture de bidonvilles qui semblent devenir normale.

J’en appelle aux acteurs Haïtiens, spécialement le Chef de L’Etat de répondre à la hauteur de sa fonction de 55ème Président de la République. A quelques jours du 7 février 2011, souhaitons qu’il donne tort à Wikileaks qui l’accuse d’être « têtu », « caméléon » et pense être le seul « a toujours avoir raison ».


Pour la Vérité et pour l’Histoire, quand il devait devenir Président en 2006, le Président Bonniface Alexandre et le Premier Ministre Gérard Latortue pouvaient gérer les 1,23% qui lui restaient et faire carrément l’exercice de  la pédagogie du « second tour ». Cependant, il n’est venu Président non par les illusions que le peuple envahissait les rues ou Hôtel Montana, non par ses « feintes de corps ou coups de poker » qu’il avaient tous les procès-verbaux, non pas par ses amis et des soi-disant prétextes que c’est l’Internationale qui l’a voulu ainsi mais par la SEULE volonté des deux hommes d’état : Me. Alexandre et M. Latortue. D’ailleurs, il sait aussi que cette même communauté internationale qui lui souriait et lui a fait croire que tout était beau, c’est cette même communauté internationale qui a aussi souhaité le contraire. Comprenne qui pourra ! Prezidan, souke kò’w !

JJ JOSEPH

Le 12 décembre 2010
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Note : Certaines observations ont été faites à partir des studios de Radio Tropic FM qui est maintenant live sur Internet : http://www.tropicfmhaiti.com/

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