samedi 6 août 2011

Gousse vide son sac, le Groupe des 16 réplique !



Le Premier ministre désigné non ratifié Bernard H.Gousse a dénoncé "l'incompétence arrogante, "la schizophrénie" de ses adversaires au sénat. Sans ménagement , le GPR a expliqué son vote et s'est vanté d'avoir encore sauvé la nation d'un retour en force du fascisme.

Haïti: Le ton doucereux et les discours rassembleurs de Me Bernard H. Gousse sont désormais rangés dans les tiroirs. L'avocat de 52 ans, provocateur, s'en est pris au groupe des 16 sénateurs lui ayant, comme annoncé, barré la route vers la Primature, le mardi 2 août 2011. Avec un humour mouillé d'acide, Me Gousse s'est dit prêt à payer les honoraires de ces sénateurs pour la publicité faite autour de son nom, s'ils lui soumettaient leur facture.

Sans ménagement, l'avocat a aussi qualifié le Sénat de « schizophrène ». Le Grand corps qui avait voté Jacques Edouard Alexis avec une décharge du président de la République, lui a cherché des poux avec la sienne, obtenue dans les mêmes conditions, a expliqué l'ex-ministre de la justice, assurant que la défaite du droit est éphémère.Me Bernard H. Gousse a par ailleurs démenti avoir fait part de son intention de désister. « Désister aurait été trahir la confiance du chef de l'Etat », a-t-il dit, ajoutant : « le sénateur en question ou celui qui occupe la fonction de sénateur n'était pas présent à la réunion avec le groupe des 16. Il relate un fait dont il n'a pas été témoin».

Le juriste ne croit pas avoir été utilisé par le président Michel Joseph Martelly comme certains le prétendent. « Je constate que le président Michel Joseph Martelly, après m'avoir désigné, s'est personnellement investi pour que son choix soit ratifié par le Parlement », a-t-il dit. Le juriste a confié n'avoir pas renoncé à sa volonté de servir son pays. « Ce n'est pas parce qu'on a trébuché que l'on devient handicapé. Ma vie publique ne s'arrête pas là », a souligné Bernard H. Gousse. « Il ne me revient pas de choisir le poste ministériel que j'occuperais. C'est une responsabilité du chef de l'Etat », a répondu Me Gousse à une journaliste.

« Le combat dans lequel je suis engagé dépasse désormais ma personne ; je ne peux l'abandonner. L'horizon de ce combat ne s'arrête pas à la question de Premier ministre. Le temps est venu pour que la dignité, le travail honnête et l'éducation soient les valeurs proposées en exemple et récompensées, pour que soient vaincues l'immoralité, la corruption, les richesses spontanées et l'arrogante ignorance », a expliqué l'avocat. « La vie publique bien conçue, en dépit de ses vicissitudes, mérite que l'on s'y consacre quand la guident l'accès généralisé aux services sociaux de base, la modernisation de l'Etat, la libération des énergies créatrices et surtout le regain de la dignité nationale », a-t-il ajouté.

Critiqué, Gousse, homme de poigne, a répondu qu'il ne s'agit pas de vue de l'esprit - ni de l'imagination les exactions commises après le départ de Jean-Bertrand Aristide. "Il était nécessaire que l'Etat, à travers ses organes, fasse face à cette barbarie.Il faut oser la nommer par son nom", a-t-il dit.


GPR réplique

« La conformité technique du dossier est une condition nécessaire et non suffisante pour être Premier Ministre », a écrit le groupe de 16 sénateurs. « À l'issue du rejet de sa candidature comme Premier Ministre, la conférence de M. Gousse révèle la vraie nature de son profil d'homme politique et irrespectueux des citoyens et des institutions nationales. Il a lui-même justifié la justesse de la décision du Grand Corps de ne pas reconnaître en lui le profil démocratique nécessaire et apte à diriger un gouvernement fondé sur l'État de droit, sur la non discrimination et le compromis politique », a poursuivit le GPR avant d'ajouter : « Le Groupe des 16 a donc sauvé encore la nation d'un retour en arrière et en force du fascisme ».

« L'arrogance de l'ex-Premier Ministre désigné et son attitude présomptueuse trahissent sa formation académique et ses expériences dans l'enseignement universitaire haïtien. Elles déshonorent les collègues Sénateurs qui, malgré maintes preuves, croyaient que son capital humain pourrait valoir le profil d'Homme d'État démocratique recherché en ce carrefour si difficile mais combien impérieux de la refondation de l'Etat », a relevé le GPR.

« Me Gousse se vante dans « Promesses d'avenir » d'être un Grand défenseur « de la vie, du bien, de l'éducation contre le mal absolu ». L'intellectuel ou « le nègre fort » est devenu sans nuance. On le reconnait, ce discours manichéen, opposition de l'axe du mal à l'axe du bien absolu, est propre au fascisme et au nazisme. On le retrouve dans les annales du Mussolinisme en Italie, de l'Hitlérisme en Allemagne et du Ku Klux Klan aux États-Unis comme dans le Duvaliérisme authentique », selon le GPR qui trouve des similitudes au slogan « Gousse pi red ».

« On comprend ainsi l'affinité du slogan « Gousse pi rèd » avec cette phrase tristement célèbre de Jean-Claude Duvalier, il y a 25 ans, le 31 janvier 1986 : « Mwen rèd kon ke Makak ». Pourquoi y revenir en Haïti si ce n'est un retour inutile en arrière? N'a-t-on rien appris ou réappris de l'histoire d'Haïti? », s'est demandé le GPR.

« Le dépassement est nécessaire. Nous souhaitons réellement que la nouvelle droite au pouvoir crée la détente nécessaire pour discuter des questions sociales fondamentales au lieu d'indexer tout porteur d'une cause populaire d'un qualificatif en isme ou de la « barbarie » », selon ce groupe.

« La vraie bataille pour le changement va être portée sur le terrain institutionnel. Et on verra alors qui est porteur de changement ou de continuité du système encore boyeriste mal empreint, qui a toujours enlevé aux masses les droits culturels comme l'éducation, les droits sociaux comme le logement, les droits économiques et politiques comme celui d'acteur véritable d'une nouvelle vie.

La sortie de la catastrophe ne passera pas par un retour à l'autoritarisme, mais par un compromis honnête entre tous les acteurs nationaux pour offrir un regain d'espoir aux populations meurtries, pour faciliter l'implication et la participation active de tous les Haïtiens, en particulier des jeunes et des femmes, dans le mouvement de relèvement national », selon le GPR.

Roberson Alphonse

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