mercredi 7 septembre 2011

Gary Cornille: est-ce le choix de l’international?




Après le rejet de Daniel Rouzier et de Bernard Gousse, deux acteurs locaux; Michel Martelly a jeté son dévolu sur un outsider en la personne de Gary Cornille. Ce dernier travaille pour le compte des Nations-Unies au Niger. De l’avis de plus d’uns la candidature de Gary Cornille est irrecevable. Il butte sur l’alinéa 5 de l’article 157 de la constitution qui stipule pour être nommé premier ministre il faut résider dans le pays depuis cinq années consécutives. Durant ces sept dernières années, Gary Cornille a été en mission dans différents pays de l’Afrique. Comme employé des Nations-Unies, il revendique la notion d’extra nationalité. Malgré ses affectations à l’étranger, Il affirme que sa résidence permanente est toujours en Haïti. Jusqu’à la semaine dernière Gary Cornille était considéré comme un inconnu sur la scène politique haïtienne. Il est très choyé par les organisations non-gouvernementales qui le revendiquent comme un des leurs. Il a l’appui de Bill Clinton qui fonctionne en qualité d’envoyé spécial des Nations-Unies et qui co-préside la CIRH, organisme chargé de la reconstruction d’Haïti.
Les parlementaires se referment dans leur cocon, et interviennent timidement sur la désignation de Gary Cornille comme premier ministre.

Le dicton stipule jamais deux sans trois. On peut bien s’attendre à un rejet de la candidature de l’outsider Gary Cornille sur la base de la technicalité de l’article 157. Mais tout semble prédire que ce dernier aura gain de cause vu ses accointances avec l’ex-président des États-Unis, William Jefferson Clinton. La question que les observateurs se posent en ce présent moment est-ce que Gary Cornille connaît assez le béton haïtien pour s’acquitter de sa tâche avec brio ?

Le novice Michel Martelly semble appuyer ce dernier qui est comme lui un novice sur la scène politique.

Je doute fort que Gary Cornille pourra changer les données vu l’état de pourrissement de l’appareil étatique. Après le 12 Janvier, les phares de la communauté internationale sont rivés sur Haïti. Le nombre des ONG est passé de 3,000 a 10,000 et plus. Ces ONG interviennent sur le terrain à divers niveaux, mais les résultats ne sont pas palpables. La situation se détériore de jour en jour.

Le ministère de la planification qui devrait avoir un plan directeur sur 25 ans, 15 ans et 5 ans et encadrer les ONG paraît inexistant. Il faut bien l’établissement d’un organisme qui pourra coordonner les activités de ces ONG sur le terrain.

L’état haïtien doit avoir une mainmise sur l’intervention de ces ONG dans le pays sinon on risque de continuer à marquer des pas sur place. Le ministère de la planification susmentionné doit donner le ton. On doit stopper la pullulation des ONG sur le terrain et offrir un cadre de travail où ces dernières puissent évoluer avec efficacité. Dans un pays ou l’état est démissionnaire, les ONG empiètent sur son rôle. Il est fortement recommandable que le gouvernement haïtien s’efforce de réhabiliter l’État. Haïti est devenue un laboratoire pour ne pas dire un cobaye ou l’étranger intervient pour tester ses produits et ses théories. On doit se défaire de ces approches développementistes, et favoriser un développement endogène.


On ne peut pas s’attendre à un miracle de la part du gouvernement de Michel Martelly. Si le président n’a pas une vision claire de la réalité, il sera très difficile d’opérer un changement quelconque dans le pays. Souhaitons que Michel Martelly puisse implanter dans son plan d’action le rétablissement de l’autorité de l’État. Les ONG, en aucun cas ne doivent primer l’état. Il doit exercer un pouvoir de contrôle sur les ONG. La route sera ardue et dangereuse, la résistance au changement risque de se durcir. L’État doit fixer les limites de l’activité des ONG à travers le territoire. Espérons que la primature trouvera un premier ministre capable de construire un gouvernement apte à relever les lourds défis de notre temps.

Kerlens Tilus

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