vendredi 30 juillet 2010

Un peu seul, pou mwen tou sel !

Il n'y a plus personne à la maison, juste la chienne et moi, bizarrement cela m'a donné envie de cuisiner, de me faire mon petit repas bien à ma sauce pour moi tout seul.

Alors, je me suis concocté une salade, mais une bonne avec des œufs, des crudités, de l'avocat, de la tomate, surtout de la mayonnaise et une bonne vinaigrette.

Pour le plat, un demi coquelet, plus jeune j'en dévorais une de ses petites volailles au cours d'un repas, mais l'entrée et le pain, car j'ai un artisan boulanger où je m'approvisionne qui fait encore son pain comme par le passé, un vrai pain, pas de l'industriel, un régal, l'un des meilleurs pains que j'ai eu à manger, le lieu est réputé, couru, et donc l'entrée et le pain m'avait déjà calé l'estomac.

J'ai accompagné le coquelet avec des pommes de terre à l'eau et des petits pois revenus dans de l'oignon.

La chair du coquelet est particulièrement intéressante, tendre, fondante, j'apprécie mais je constate que cette viande tend à se faire rare dans les rayons des supermarchés, un peu comme les pigeonneaux et les cannettes que l'on ne trouve plus du tout dans mon hypermarché.

Evariste Zephyrin

Autour de chez moi



Il n'a pas fait trop chaud aujourd'hui quoique le ventilateur soit resté en permanence allumé afin d'attiédir l'air, mais il n'a pas fait chaud comme les jours précédents où chaque pas coûtait et chaque effort se faisait avec sueur.

Nous avons eu beau ciel, un ciel bleu clair où parfois flottaient des nuagelets blancs et moussus qui donnaient par endroits du relief au ciel, à ce ciel bleu et plat.

Il eu aussi en ce jour une belle lumière, non pas une éclatante lumière, mais une douce et belle lumière, qui permettait d'ouvrir grand les stores, à un moment de l'année où on aurait tendance à les baisser, afin conserver cette fraicheur précieusement pour soi, qu'elle ne s'en aille sous les rais de lumière corrupteurs ou chaleureux.

Les arbres sont feuillus et verdoyants, les chênes portent leurs glands, les bancs sous les pommiers sont désertés, toutefois, ils restent une invitation à une halte pour les flâneurs de l'après-midi ou du soir.

Les buissons sont taillés, le gazon est fraichement coupé, tout respire un bel ordre, un bel ordonnancement, la cité est dans son décor, elle est belle et propre comme une femme s'en allant danser.

Il y a ce calme, à peine entamé par le cri des enfants, qui parfois se font turbulents, mais dans l'ensemble, ils se font discrets et ne perturbent en rien la parade amoureuse des pigeons ramiers, ni leurs cris ne couvrent le chant des oiseaux.

Rien ne déborde dans la chaleur estivale, les lavandes sont pris d'assaut par les abeilles qui butinent la fleur, les bourdons s'affairent sur les fleurs de trèfle, les pies jacassent et s'enfuient au moindre bruit, les pigeons ne se préoccupent pas de moi, ils se promènent sur la pelouse, une corneille se pose sur un sapin, et je marche, marche en remplissant mon regard des essences vie.

Evariste Zephyrin












FRANCE D'EN HAUT ET FRANCE DES ROUTES


Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Un événement en chasse un autre, une affaire en fait oublier une autre… Tout passe, tout lasse et l’imbroglio Bettencourt-Woerth, malgré ses rebondissements quasi-quotidiens sur fond de médiatiques auditions, de perquisitions inattendues, de sordides trahisons, de nauséabondes allégations, de généreux testaments, de petits services rendus entre amis et de témoignages achetés commençait à lasser le chaland. Et à agacer fortement cette “France d’en haut” qui n’aime rien moins que l’on fouine dans ses affaires, qu’on découvre ses petits arrangements et qu’on apprenne les enrichissements très particuliers de certains de ses représentants.

C’est dire si le gouvernement peut remercier “nos amis les Roms” d’avoir saccagé le village de Saint Aignan vendredi dans le Loir-et-Cher : ils lui ont ainsi fourni miraculeusement sur un plateau l’occasion de bomber à nouveau le torse, d’annoncer qu’on allait voir ce qu’on allait voir et de promettre toujours et encore tout et n’importe quoi, c’est-à-dire le soleil en pleine nuit, les glaces refroidies aux micro-ondes et la répression de la délinquance en France.

Étonnant, d’ailleurs, qu’il existe encore des brigands en France ! Du moins depuis presque une décennie : Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas pris les rênes du ministère de l’Intérieur en 2002 ? Puis la présidence à la République en 2007 ? Plus de huit ans, donc, qu’il ferraille contre la criminalité, karchérise la délinquance, traque la fripouille et met à mal le banditisme…

Avec de stupéfiants résultats annoncés chaque fois avec force chiffres et statistiques par les porte-paroles successifs du Ministère de l’Intérieur : ça baisse, ça baisse… Payez vos impôts en paix… Ça baisse, ça baisse !
Hé oui ! Le crime, en France, n’en finit pas de baisser, c’est-à-dire de remplir les tribunaux toujours plus engorgés, les prisons toujours plus surpeuplées… et les points du permis de conduire de sauter les uns après les autres !
Le seul “hic”, c’est que les gens sont terriblement ingrats et les Français tout particulièrement : le nombre de ceux qui croient encore dans le bagout sarkozyste se réduit comme peau de chagrin.

Quant aux Roms, citoyens français ou non, ils auraient bien tort de s’inquiéter plus que d’habitude… L’été passé, un événement en chassera un autre, une affaire en fera oublier une autre… Les quelques camps que l’Opinion publique découvre avec stupéfaction illégaux – près de 300, tout de même ! – vont sans doute être fermés, tels qu’annoncés et pour respecter l’effet d’annonce du matamore de la place Beauvau, soit !(1)

Il fût néanmoins une époque où un camp d’outre-Rhin assurait sur son portail “le travail rend libre” ; il est certain que pour les gens du voyage, ce sont à l’évidence les kilomètres qui libèrent. D’un camp à l’autre. Tout les évacués de ces jours prochains feront un petit tour, sous le soleil estival, et reviendront ici, là ou ailleurs comme ils en ont l’habitude, de générations en générations.

La plupart d’entre eux continueront peu ou prou à respecter les lois françaises – au moins autant que la moyenne des /Gadjos/(2) – et, parmi eux, ceux qui n’ont d’autres vocations qu’à “voler les poules”, voir plus si affinités, continueront comme par le passé.

Comme d’autres continueront leurs petits arrangements, leurs enrichissements très particuliers, leurs généreux testaments et à se rendre de petits services entre amis du même Monde…

Le contribuable français, lui, continuera de compter les vols des uns et les vols des autres… en se demandant qui, en définitive, lui coûte le plus cher !

NOTES
(1) Le ministre a lui-même chiffré à environ 300 le nombre de “camps ou squatts” en France.
(1) /Gadjo/ : Terme employé par les gitans pour désigner ceux qui ne sont pas gitans.

Les titres de l'actualité - Haïti 30 juillet 2010

C’est parti pour l’inscription des candidats à la présidentielle. Pour la première journée, aucun prétendant ne s’est manifesté. Toutefois, plusieurs dirigeants de partis agréés se sont présentés à la direction des opérations électorales en vue de se renseigner sur les conditions requises.

Le ministre du Tourisme croit que les élections ne seront pas contestées vu le nombre de formations politiques intéressées à y prendre part. A en croire Patrick Delatour, il ne fait l’ombre d’un doute que le prochain président du pays sera installé le 7 février 2011 au Palais national.

Avec ou sans l’Alliance démocratique, Steven Benoît ira aux élections. L’ancien député de Pétion-Ville laisse entendre que c’est la position de la majorité des candidats. L’ex-parlementaire continue d’encourager l’Exécutif à favoriser la tenue d’élections honnêtes dans le pays.

La mission d’observation électorale OEA/CARICOM est attendue le 5 août prochain en Haïti. Ils seront environ 200 observateurs avec à leur tête l’ambassadeur Colin Granderson. 5,3 millions de dollars seront consacrés à l’entretien de cette mission.

Un nouvel appui budgétaire de 50 millions de dollars vient d’être octroyé par la Banque interaméricaine de développement. Les fonds sont déjà disponibles au niveau du trésor public, a informé le grand argentier de la République. La BID est disposée à financer plusieurs autres projets dans les domaines tels le transport, l’assainissement, l’éducation et l’eau potable, a précisé Ronald Baudin.

L’ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me. Mazard Fortile a été libéré par ses ravisseurs contre rançon. Sa collègue du ministère de la Justice, Marlène Bernard, a également recouvré sa liberté mercredi soir. Ils avaient été enlevés séparément mardi dernier.

De plus en plus de personnes handicapées s’aménagent une petite place dans le monde des affaires. Environ une trentaine de citoyens à besoins spéciaux viennent de recevoir une formation sur la réparation de téléphones cellulaires, les techniques de vente et la recharge électronique. Une initiative de la Fondation Voilà en partenariat avec la Secrétairerie d’État à l’intégration des personnes handicapées et la Fondation J’aime Haïti.

Metropolis Haïti

Oscar Flores : Choquée par ces images, j'ai écrit la lettre en annexe à l'Ambassade de France!

Sur cette vidéo, des images d'une violence policière inouïe à l'encontre de femmes, d'enfants et de bébés! Les faits se sont déroulés à Paris, il y a quelques jours.
Choquée par ces images, j'ai écrit la lettre en annexe à l'Ambassade de France, avec copie à Hammarberg, commissaire européen aux droits de l'Homme et à l'UNICEF.
Je vous propose de la copier et de l'envoyer également. Si les instances françaises et internationales sont interpellées par des centaines de lettres, ils devront changer d'attitude.


Monsieur l’Ambassadeur
Boulevard du Régent 42
1000 Bruxelles
ambafr@ambafrance-be.org

Copies à Thomas Hammarberg
commissioner@coe.int
UNICEF France
Nathalie Serruques
nserruques@unicef.fr



Monsieur l’Ambassadeur,


Je me permets de vous écrire pour vous faire part de ma consternation face aux images de l’évacuation de familles sans logement de Courneveuve à Paris, diffusées sur internet.

http://www.dailymotion.com/video/xe63l2_evacuation-de-familles-sans-logemen_news


Ces images filmées par une vidéo amateur montrent une violence à l’égard de mères et d’enfants en bas âge absolument inconcevable. On y voit des CRS arracher un bébé hurlant de terreur des bras de sa mère, on y voit un autre tomber alors qu’il n’a que quelques mois, on y voit une femme enceinte allongée, visiblement en état de malaise, ne recevant aucune aide pendant plusieurs longues minutes, etc…

Rien ne peut justifier une telle violence. Les personnes évacuées résistaient mais ne faisaient preuve d’aucune violence à l’égard des policiers.

Les répercussions psychologiques d’une telle agression risquent d’être indélébiles pour ces jeunes enfants.

Nous sommes citoyens européens et nous refusons fermement de tels dérapages anti-démocratiques. Votre pays est signataire, comme le nôtre, de la Convention européenne des droits de l’Homme, de la Charte européenne des droits fondamentaux et de la Convention des droits de l’Enfant.

Par la présente, je vous demande de bien vouloir transmettre ce message d’indignation à votre Président et à votre Ministre de l’Intérieur.

Je transmets copie de ce courrier à Monsieur le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et à l’UNICEF.

J’espère que des sanctions seront prises à l’égard de ceux qui ont autorisé un tel dérapage,afin que cela ne se reproduise jamais.

Veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de toute ma considération.

jeudi 29 juillet 2010

Rolf Sambalé n'est plus !

Triste nouvelle, Rolf Sambalé nous a quitté hier à l'age de 49 ans, il est décédé au CHU Pointe-à-Pitre/Abymes, en Guadeloupe.

Survivant du terrible séisme du 12 janvier 2010, il vivait depuis avec sa famille dans l'archipel, mais la maladie a eu le dernier mot.

A mes yeux, c'était un immense artiste peintre, je ne dirai pas Germano-Haïtien, il était caribéen tout simplement. Paix à son âme, que la terre lui soit douce !

Attention à l'épidémie de dengue dans les Antilles


Une épidémie de dengue frappe de plein fouet les Antilles françaises avec plus de 30 000 infections et huit morts. Les autorités préconisent aux touristes et aux habitants de l'île de prendre des mesures de prévention.

Transmise par un moustique, la dengue se répand fortement en Martinique et en Guadeloupe, deux îles françaises prisées des touristes. Cette maladie infectieuse provoque de fortes fièvres, des maux de tête et des douleurs articulaires. Mais elle peut aussi provoquer la mort dans ses formes les plus graves.

Huit personnes ont succombé à la maladie à la Martinique tandis que 13 000 ont été infectées. En Guadeloupe, on a recensé 20 000 cas cumulés depuis le début de l'épidémie en décembre dernier. La dengue est en pleine croissance au niveau international.

Les ministères de la Santé et de l'Outre-Mer recommandent de remédier à la présence d'eau stagnante et de détritus près des maisons pour éviter la prolifération de moustiques. Ils conseillent également de porter des vêtements amples et couvrants, d'utiliser des produits répulsifs et de dormir sous des moustiquaires, même pour une sieste. Un médecin doit être consulté dès que des symptômes surviennent.

D'après l'Organisation mondiale de la santé, près de 50 millions de personnes sont infectées chaque année dans le monde par la dengue.

Haïti - République Dominicaine : Une cohabitation fragile et dangereuse


Les manifestations humanitaires, largement médiatisé du Président Fernandez, l’aide concrète de la République Dominicaine à Haẗti depuis les premières heures qui ont suivi le séisme du 12 janvier dernier, ainsi que la multiplication des déclarations de fraternité entre les deux peuples qui occupent la même île (dictées le plus souvent par l’intérêt politique), ne doivent pas nous faire oublier que ces actes aussi louable soient-ils, et cette soudaine fraternité entre les deux peuples, ne sont pas partagé par l’ensemble de la population dominicaine. Tout au contraire, les foyers de tensions se multiplient au travers du pays, en cause, la présence de plus en plus visible de nos concitoyens haïtiens illégaux qui fuient la misère économique d’Haïti.

Sabás Burgos, ex-directeur des Migrations dans la zone Nord, prévient que l’« immigration massive d’haïtiens sans document sur le territoire dominicain est dangereuse pour la stabilité social du pays » Précisant qu’avant le séisme « la simple présence des agents des Migrations suffisait à faire fuir les illégaux mais aujourd’hui les illégaux s’en moquent ».

Il a expliqué que des rues, des quartiers et des champs à Santiago sont pleins d’Haïtiens illégaux. Il affirme que depuis 6 mois, Santiago ressemble de plus en plus à une nouvelle Haïti. Des enfants, des adolescents, des femmes envahissent la ville et ne cessent de mendier alors que d’autres vendent toute sortes de marchandises dans les rues.

Charles Lora, le président de l'Association des Commerçants du Centre Historique de Santiago, dénonce cette présence massive d’Haïtiens qui éloigne les touristes et affecte le commerce, « beaucoup de clients cessent de visiter nos établissements parce qu'ils sont harcelé » De plus précise-t-il, « plusieurs tours opérateurs ont modifié leurs circuits pour éviter aux touristes ces situations, causant des pertes économiques à la ville dont les revenus dépendent en grande partie des touristes ».

Le président dit avoir alerté à plusieurs reprises les autorités, de la situation, mais la réponse a toujours été la même « nous ne pouvons rien faire, les rapatriements sont suspendus depuis le séisme du 12 janvier dernier ».

Un inspecteur des Migrations affirme avoir reçu des menaces de morts et des insultes « ils m’ont dit [les haïtiens] que ce pays été à eux et qu’il le récupérait»

Il ne faut bien évidement pas généraliser ces témoignages, mais ils sont symptomatique d’une situation qui se détériore de plus en plus en République Dominicaine. Les interventions répétées du Président Fernandez auprès des États Unis quant au respect de la souveraineté de la République Dominicaine, le rappel à ses devoirs de la Minustah en Haïti, afin qu’elle assure la sécurité à la frontière ou le fait qu’un des sujets centraux de la Commission Mixte Bilatérale soit la migration confirment clairement l’existence d’un problème sérieux.

Rappelons que d’après les autorités dominicaines, près d’un million d’haïtiens illégaux vivent dans leur pays, soit 15% de plus qu’avant le séisme du 12 janvier dernier. Il est à craindre que la multiplication de ces incidents servent de prétextes à certains éléments radicaux de la population pour justifier «d’injustifiables» actes de violence envers les haïtiens ce qui, historiquement ne serait pas la première fois.

http://www.haitilibre.com/article-505-haiti-republique-dominicaine-1-million-d-haitiens-illegaux.html
http://www.haitilibre.com/article-679-haiti-republique-dominicaine-100-haitiens-expulses.html
http://www.haitilibre.com/article-417-haiti-republique-dominicaine-reseau-de-mendicite-d-enfants-haitien-confirme.html

mercredi 28 juillet 2010

Des barrières dérisoires


10% de rendement en moins dans l’agriculture = 2% de la population d’un pays obligée d’émigrer. C’est ce qu’annonce une récente étude de l’Université de Princeton aux États-Unis. Selon ces scientifiques, le changement climatique va provoquer une baisse du rendement dans l’agriculture au Mexique, ce qui entraînera l’afflux de 6 millions de Mexicains supplémentaires vers les États-Unis au cours des prochaines décennies.
Cette migration ne sera pas la seule. En effet, la population du monde doit atteindre 9 milliards d’habitants, et cette augmentation sans précédent a lieu au moment où se font sentir les premiers impacts du réchauffement climatique. À ce phénomène s’en ajoute un autre, celui de la mondialisation des échanges.
Autrement dit, le monde ne peut que connaître d’importantes migrations qu’aucun mur ne pourra arrêter.

Or à contre-courant de l’Histoire, c’est un mur qui a été dressé voici seulement une quinzaine d’années entre Mayotte et les îles voisines. L’obstacle mis par l’administration à la libre circulation a provoqué de trop nombreux morts. Quant à ceux qui arrivent à survivre à la dangereuse traversée, ils sont condamnés à la précarité, cible des mauvais traitements. Le centre de rétention de Mayotte en est l’illustration : 140 personnes entassées dans 137 mètres carrés. « Le centre n’est pas équipé de lits, et chaque personne ne dispose pas de natte de couchage », constate Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, dans "le Journal officiel".

Mais tous ces obstacles n’empêcheront pas la population mondiale passer de 6,5 à 9 milliards d’habitants, ne pourront pas s’opposer à la hausse des températures et toutes ses conséquences. Inventer un "vivre ensemble" pour 9 milliards d’êtres humains, c’est un défi qui se joue dès maintenant.

Manuel MARCHAL

Probable candidature du chanteur Wyclef Jean à la présidence d'Haïti


La communauté haïtienne est divisée

Les membres de la communauté haïtienne de la région de la capitale nationale sont divisés face à une éventuelle candidature du célèbre chanteur Wyclef Jean à la présidence de son pays natal.

Selon des informations apprises par LeDroit via des autorités haïtiennes la semaine dernière, le chanteur hip-hop serait à « quelques formalités » de se présenter à l'élection présidentielle d'Haïti qui aura lieu au mois de novembre. Pour certains Haïtiens, la candidature à la présidence d'une personnalité publique comme Wyclef Jean pourrait redonner de l'espoir aux résidents de la « Perle des Antilles ».

« Wyclef Jean est connu au niveau international. Un tel homme saurait certainement trouver les moyens et les personnes pour encourager le peuple haïtien à se remettre sur pied et à prendre la place qu'il mérite », estime Jean Alfred, rencontré lors de l'événement Rock Haïti organisé par la Société canadienne de la Croix-Rouge.

Pour d'autres, l'arrivée de Wyclef Jean à la tête du pays pourrait mettre fin à la corruption souvent dénoncée au cours des dernières années.

« Au moins, Wyclef Jean a déjà de l'argent, il ne pourra pas voler celui du peuple », a lancé Françoise Moïse.

Si certains voient d'un bon oeil une éventuelle candidature du géant du hip-hop à la présidence d'Haïti, d'autres Haïtiens se questionnent sur son expérience dans le domaine de la politique.

« Chanteur, pas politicien »

« M. Jean est un chanteur, pas un politicien. Il est peut-être Haïtien sur papier et dans son coeur mais il ne connaît pas beaucoup de choses de son pays natal. Les élections, ce n'est pas un concours de popularité mais plutôt de compétence », affirme Dominic Gaspard qui se rend dans son pays d'origine 3 à 4 fois par année.

Rappelons que Wyclef Jean est réfugié aux États-Unis depuis l'âge de neuf ans et qu'il a grandi à New York. Depuis le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier, l'artiste passe beaucoup de temps en Haïti, multipliant les appels à la communauté internationale via Yéle Haïti - la fondation de Wyclef Jean.

« Wyclef Jean a beaucoup aidé les Haïtiens au cours des dernières années et selon moi, il devrait s'en ternir à ce rôle. Nous avons trop vu par le passé des gens avec de bonnes intentions qui sont devenus des hommes politiques et qui ont oublié pourquoi on les avait élus par la suite. On n'a pas besoin d'un titre pour aider Haïti, juste d'un coeur », estime la soeur de M. Gaspard, Francine.

Catherine Lamontagne

Les titres de l'actualité - Haïti 27 juillet 2010


Nouvelle manifestation antigouvernementale ce mercredi 28 juillet à Port-au-Prince. Les plateformes Alternative, Libération, RASANBLE et UCADDE, initiatrices de cette mobilisation, invitent tout un chacun à y prendre part en vue d’exiger le départ du président René Préval et des membres du Conseil électoral provisoire (CEP).

Le parti Union fait un ensemble de recommandations à l’Exécutif en vue d’une issue à la crise électorale qui se dessine. Entre autres, la réintégration des formations politiques écartées de la course, la mise en place d’une mission d’observation électorale, la nomination d’un médiateur et des juges électoraux et la constitution d’un fonds destiné au financement des partis politiques qui prenront part aux prochaines élections.

Le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) qui s’est retiré de la Plateforme des patriotes haïtiens. Madame Myrlande Manigat parle de divergences d’opinions pour justifier cette décision. Qualifiant de jusqu’aux boutistes les partis qui refusent de participer aux élections, elle n’écarte pas la possibilité de faire alliance avec l’opposition.

Près d’une vingtaine de nouveaux partis politiques ont été enregistrés au CEP dans le cadre de la présidentielle du 28 novembre. Parmi les derniers inscrits figurent le RDNP de Myrlande Manigat et ‘’Ayiti pou Ayisyen’’ de l’ancien premier ministre Lavalas, Yvon Neptune. Le processus d’enregistrement a pris fin à minuit dimanche.

USS Iwo Jima, c’est le nom d’un navire médical amédical américain qui est accosté dans le Nord-Ouest depuis le week-end écoulé. Cette mission composée de 1800 membres dont 80 médecins est venue prodiguer des soins de santé gratuitement à la population de ce département.

Metropolis Haïti

mardi 27 juillet 2010

Mais où est la presse ?



Comment les Martiniquais sauront que la jeunesse martiniquaise est aussi méritante et bien dans sa tête, si ce n’est que par la presse ?

Il y a de quoi se poser des questions ; les collègues élus du Conseil général et moi, mais également de nombreux parents ainsi que la population martiniquaise en général, observons que de nombreux reportages télévisés sont consacrés à la violence et aux méfaits d’une certaine jeunesse en Martinique. C’est bien, voire même très bien.

Mais quand il s’agit de porter à la connaissance de la population martiniquaise les mérites de sa jeunesse, les réussites au bout de l’effort, les engagements et les mises en œuvre de talents, de savoir faire et de projets de notre jeunesse, nous constatons avec déception le silence médiatique qui entoure ces évènements.

Le traitement des médias de ces histoires pourtant nombreuses et exemplaires, voire la considération de cet autre aspect de la jeunesse, n’est pas le même. Pourquoi ?

J’ai été stupéfait de constater qu’en effet, seul France Antilles et RCI ont couvert l’évènement de la réception des nouveaux diplômés de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), vendredi 23 juillet dernier à la Villa Chantecler du Conseil général.

N’y avait-il pas là l'occasion de montrer à la télévision aussi, une autre dimension de la jeunesse, celle qui , issue des pires situations sociales et qui, grâce aux efforts personnels et à l'encadrement des travailleurs sociaux de la collectivité départementale, parvient à se hisser, sans complexe, sur le chemin de la réussite.

Devant leurs éducateurs, leurs enseignants, leurs parents et amis, et devant les élus départementaux et moi même,
- 15 jeunes ont attesté, à la villa Chantecler du Conseil général, de leur Certificat de Formation Générale,
- 18 du Brevet des Collèges,
- 21 du Certificat d’Aptitude Professionnelle (C.A.P.),
- 12 du Brevet d’Etude Professionnelle (B.E.P.),
- 16 du Baccalauréat,
- 1 de la Licence en Science Biologie/Santé
- 1 qui a été admise en Prépa d’école d’infirmière avec une note moyenne de 18.

Au total, 84 jeunes lauréats 2010, ont rendu hommage au personnel d’encadrement éducatif et social du Conseil général de l’ASE pour les avoir propulsés et maintenus sur les voies escarpées de la réussite scolaire et professionnelle .

Ludovic Bertin (sur la photo), âgé de 17 ans a précisé que c’est bien grâce à l’attention et à l’affection qui lui ont été apportées qu’il a pu réussir son parcours. Aujourd’hui il est au pôle France de Bordeaux où il est en première économique et sociale. Il veut obtenir un podium national pour sa famille et surtout ceux qui ont cru en lui.

Violaine BITIER (sur la photo) qui a eu son Baccalauréat avec mention assez bien en 2000, est aujourd’hui salariée au CAT de Bellefontaine. Elle est tout compte fait heureuse d’avoir subi la pression de ses parents et de son encadrement lors de ses moments de découragement. Si elle a réussi, avoue-t-elle c’est grâce à la confiance que lui témoignaient régulièrement ses parents et ses enseignants.

Ces jeunes ont remercié l’ASE qui a en charge pas moins de 3000 enfants, adolescents et jeunes adultes martiniquais dont à ce jour 558 ont réussi à se placer sur le chemin de l’excellence.

C’est bien ce qu’attestent, par exemple
-Rose-Laure SENAT qui a obtenu son DEUG en 2000,
-Lindsay THOMAS et Christine MONA respectivement Lauréates d’une licence de droit et d’une licence de chimie en 2009, poursuivent leurs études avec des encouragements mérités,
-Dominique JULIENOT qui est aujourd’hui enseignant à Mayotte. Il adresse un message de gratitude à toutes celles et ceux qui l’ont aidé à se construire et à réussir à être ce qu’il est aujourd’hui.

La liste est encore longue, il est vrai, avec une majorité de filles, mais les garçons n’en sont pas moins méritants.
Ne pouvait-on pas présenter, ne serait-ce qu’un instant, ces jeunes adultes fiers de leur parcours et porteurs d’espoir pour la jeunesse martiniquaise ? Je remercie RCI et France Antilles pour leur présence à cette manifestation d’exception.

Claude Lise

Je me fous de la repentance...


Je ne fais pas de la shoah ou la traite négrière des crimes à part ou des crimes spécifiques, qui en la matière mériterait religion.

Je regrette que pour le crime de l'esclavage que les réparations n'ont pas encore été octroyées.

En matière de saloperies, les Améridiens ne sont pas mal lotis, nous et eux sommes encore vivants, mais les grands génocideurs n'ont laissé aucune chance aux Fuegiens, aux Tamasmaniens, c'est encore une chance qu'il y ait encore des Aborigènes australiens, ils ont exterminé des races entières ces salopards qui veulent donner des leçons de droits de l'homme au monde entier, aucune race humaine n'a commis autant d'atrocités que ces gens...

Je me fous de la repentance et du pardon, je veux les milliards dus au titre des réparations pour ma race.

Cette demande est légitime !

Evariste Zephyrin

Les charognards planent sur Haïti



La catastrophe qui s’est abattue sur Haïti ne fait pas que des malheureux. Elle suscite bien des envies, bien des plans sordides de la part des charognards habituels de la boule puante nommée Terre : les multinationales toujours à l’affut d’un mauvais coup susceptible de générer du fric.

L’agriculture de ce pays martyrisé a été en partie détruite et désorganisée. Les stocks de semences ont été drastiquement réduits puisqu’ils ont servi…à nourrir la population affamée. Dans ce contexte d’urgence alimentaire, et à l’approche de la saison cyclonique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) promet l’envoi de 345.000 tonnes de semences d’ici la fin de l’année. Le cahier des charges de l’institution prévoit l’achat de semences locales ainsi que l’appui technique aux paysans. Voilà qui est cohérent et intelligent puisque s’appuyant sur les productions locales.



Et voilà que… Et voilà qu’une firme multinationale bien connue dans le monde des semenciers, transportée par un élan d’altruisme et de générosité, promet de faire don aux paysans haïtiens de… 475 tonnes de maïs à Haïti dans le cadre du projet Winner, une initiative de l’agence publique américaine d’aide au développement (la très célèbre et très controversée USAID). Un pissat de lapin représentant 0,13 % du total des semences dont Haïti a besoin cette année.

On se demande dès lors pourquoi ce don négligeable a mobilisé dans la rue, début juin, près de 12.000 paysans haïtiens hostiles à cette manifestation de générosité. Pourquoi ? Parce que la firme en question n’est autre que la très célèbre firme multi reprise de justice Monsanto (La multinationale a été condamnée pour pollution des sols, des nappes phréatiques et du sang des populations avec les polychlorobiphényles (PCB) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (Pays de Galles), et pour publicité mensongère quant à la nature soi-disant biodégradable de son désherbant Roundup aux Etats-Unis et en France (condamnée à New York en 1996 et à Lyon en 2008).

Monsanto ne propose pas d’OGM (enfin, pas encore) mais sa variété d'hybrides F1 qui a effectivement un avantage : elle offre une bonne rentabilité à tout producteur capable de fournir…une grande quantité d'eau, d'engrais et de pesticides. Car ce type d'organisme productif est en même temps fragile. Le vrai problème est là : les paysans doivent acheter chaque année les semences pour l’année suivante. De plus, le rendement optimal de ces variétés hybrides dépend de l’utilisation de pesticides. Résultat probable : une dépendance accrue des paysans sur les multinationales, leurs semences et leurs produits chimiques.

On connait l’altruisme de Monsanto (qui fabriquait l’agent orange utilisé pendant la guerre du Vietnam). Elle est par ailleurs dénoncée pour avoir contribué à ruiner des dizaines de milliers de paysans dans les pays les plus pauvres, comme l’Inde, où le surendettement des semeurs de coton a entraîné des vagues massives de suicide.

Le gouvernement ( ?!) haïtien se montre très favorable à cette « aide » de Monsanto. Au fait le directeur des opérations en Haïti du projet Winner n’est autre que M. Jean-Robert Estimé, qui fut ministre des affaires étrangères du « président à vie », M. Jean-Claude Duvalier ! Coucou ! Les revoilou les tortionnaires des dictateurs sanguinaires Duvalier père et fils et leurs célèbres « tontons macoutes ».

Au fait, l’envoyé spécial de l’ONU en Haïti est…Bill Clinton. Ancien président fort sympathique au demeurant mais… Faisons un petit rappel historique : dès 1981, sous l’administration Reagan, l’USAID fait pression sur le gouvernement haïtien pour substituer des produits d’exportation (cacao, coton, huiles essentielles) aux cultures vivrières. L’opération sera facilitée par l’octroi d’une aide alimentaire américaine équivalente à 11 millions de dollars. En 1995, un accord passé entre l’ancien président, M. Jean-Bertrand Aristide, et le président américain William Clinton pour lever les barrières douanières, a autorisé le « dumping » des produits agricoles américains (subventionnés) sur le marché local. Autosuffisante dans les années 1980, la production nationale haïtienne alimentaire satisfaisait moins de 40 % de la demande alimentaire locale à la veille du séisme… A sa décharge, Bill Clinton a présenté ses excuses au peuple haïtien pour les dommages causés par son administration. Plusieurs spécialistes, et même certains membres du Congrès américain, ont proposé que les Etats-Unis achètent les productions locales pour les distribuer aux populations plutôt que d’envoyer leurs propres produits agricoles. En vain. Dans l’état actuel, Haïti demeure l’un des tout premiers clients du riz américain.

Derrière ces embrouilles et ces enfumages « généreux », on discerne la volonté de Monsanto – et d’autres multinationales – de conquérir de nouveaux marchés et d’asservir la paysannerie haïtienne en la rendant tributaire de ses semences ainsi que des pesticides et autres saloperies chimiques concomitantes.

Vive le capitalisme ultralibéral !

Sources : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-06-15-Haiti

naissance des civilisations modernes


Aborder l'andogénéïté du développement sans comprendre la formation du développement humain, est chose vaine, de même qu'aborder des problématiques économiques, car les populations s'inscrivent dans un territoire, fonction de la potentialité des sols, de leur fertilité, de l'hydrologie du milieu physique, puis axeront ce développement à partir d'une céréale, ce pour toutes les sociétés dites développées, et sur une racine (manioc, igname) pour celles étant de nature plus archaïque.

Vous devez comprendre que les civilisations modernes sont nées de la culture d'une céréale.

Toutefois, dans le cas des Antilles post colombiennes, nous sommes dans un cas de figure autre, car c'est la canne à sucre qui formera le paysage et le développement économique. La colonisation inaugure la rupture avec le modèle initial de développement des sociétés humaines.


Tony Mardaye

lundi 26 juillet 2010

Les titres de l'actualité - Haïti 26 juillet 2010


Le sénateur républicain Richard Lugar déconseille au gouvernement américain d’investir en Haïti tant qu’une réforme n’est pas opérée à tous les niveaux. Le parlementaire dénonce du même coup le refus du président René Préval de remanier le Conseil électoral provisoire.

Le sénateur Lugar est très critique vis-à-vis du président Préval dont les actions ne suggèrent pas, selon lui, un début de la destruction de la politique suicidaire qui a maintenu Haïti dans sa situation actuelle.

Le parti Fanmi Lavalas n’entend pas rester à l’écart du processus électoral. Il entend participer aux prochaines élections à tous les niveaux via une alliance avec d’autres forces politiques selon Maryse Narcisse, représentante nationale de Fanmi Lavalas.

Le parti Respè désapprouve le calendrier électoral. Selon le chef de cette organisation, Charles Henri Baker, ce calendrier a été élaboré selon le vœu du parti INITE de René Préval. Le dirigeant politique relève notamment comme faiblesse le fait que les candidats qui prendront part au prochain scrutin n’ont qu’un mois pour mener campagne.

‘’16 décembre’’ c’est le nom d’une nouvelle plateforme politique qui vient de voir le jour. Elle est constituée des partis Tèt Ansanm et de la Confédération nationale des organisations populaires. Cette organisation politique a été enregistrée ce vendredi au CEP par son président, le docteur Gérard Blot.

Depuis le début du processus d’inscription des nouvelles formations politiques, seulement six partis et regroupements de partis se sont faits enregistrés au CEP selon un bilan présenté vendredi par le directeur des opérations électorales. Louiner Jean-Marie confirme pour ce dimanche à minuit la fin de cette phase.

La rencontre entre les partis politiques de l’opposition et le Collectif pour le renouveau d’Haïti s’est déroulée jeudi soir à l’hôtel Le Plaza au Champ de mars. Les deux parties n’arrivaient pas à s’entendre sur la tenue d’une nouvelle réunion qui devrait permettre d’arrêter une décision quant à leur participation ou non aux élections.

L’alerte orange, décrétée depuis mercredi par le Centre national de météorologie, est maintenue sur tout le territoire national. Une puissante onde tropicale qui traverse actuellement le pays risque d’occasionner de fortes averses, des orages violents, des inondations et éboulements.

Metropole Haïti



Une image de la France méprisante et hautaine

« Avoir un visa français, c’est aussi dur que d’entrer dans la chambre à coucher d’un président de la République. Ça blesse les gens, même ceux qui n’ont rien à voir avec les visas et qui ne feront jamais de demande pour venir en France. Mais tous les jours on voit la queue, l’attroupement devant le consulat. Alors on en parle très souvent autour du thé ». Homme d’affaires malien

Dans de nombreux pays historiquement liés à la France, comme l’Algérie ou le Mali, les problèmes d’obtention des visas sont des sujets récurrents de conversation.
Les demandeurs ressentent souvent comme une offense le fait que les refus de visa ne soient pas motivés. Et un sentiment d’humiliation naît des conditions d’accueil et d’instruction des dossiers

« Les Africains qui ont été colonisés méritent un autre traitement. Cette culture commune fait obligation à la France de nous considérer autrement. Qu’ils veuillent gérer les flux migratoires, c’est parfaitement compréhensible, mais rien ne les oblige à traiter les personnes de cette manière, il s’agit d’êtres humains ». Haut fonctionnaire malien.

« La France doit assumer l’histoire. On a tout fait pour faire de nous des jeunes français. L’octroi du visa est l’expression d’une souveraineté mais il doit être humanisé. Nous le vivons comme une blessure ». Demandeur de visa algérien

« J’ai envie de dire à tous ces gens qui font la queue « arrêtez d’aller chercher des visas, on a encore une petite dignité ». Je ne me lèverai jamais pour avoir un visa touristique pour la France, je veux préserver ma dignité ». Homme d’affaires malien

De plus, de l’Ukraine au Sénégal, les témoignages recueillis lors des différentes missions d’observations dessinent une image de la France hautaine et méprisante.

« Ils vous donnent l’impression que vous venez quémander. Cela donne une mauvaise image de la France, même une haine de la France. On formate une nouvelle génération contre la France. Tu ne peux pas aller en France même si tu as les moyens. Maintenant, les Maliens commencent à dire « Tout sauf la France ! ». Même les étudiants vont maintenant au Canada et aux Etats-Unis. Ils se sentent beaucoup plus proches de la France et il serait plus logique qu’ils fassent leurs études là-bas. Lorsqu’ils reviennent au Mali te qu’ils ont des postes importants, ils en veulent à la France et préfèrent travailler avec d’autres pays ». Témoignage recueilli à Bamako

« Ils nous dégoûtent de la France ». Homme d’affaires ukrainien


Une image de la France méprisante et hautaine

« Avoir un visa français, c’est aussi dur que d’entrer dans la chambre à coucher d’un président de la République. Ça blesse les gens, même ceux qui n’ont rien à voir avec les visas et qui ne feront jamais de demande pour venir en France. Mais tous les jours on voit la queue, l’attroupement devant le consulat. Alors on en parle très souvent autour du thé ». Homme d’affaires malien

Dans de nombreux pays historiquement liés à la France, comme l’Algérie ou le Mali, les problèmes d’obtention des visas sont des sujets récurrents de conversation.
Les demandeurs ressentent souvent comme une offense le fait que les refus de visa ne soient pas motivés. Et un sentiment d’humiliation naît des conditions d’accueil et d’instruction des dossiers

« Les Africains qui ont été colonisés méritent un autre traitement. Cette culture commune fait obligation à la France de nous considérer autrement. Qu’ils veuillent gérer les flux migratoires, c’est parfaitement compréhensible, mais rien ne les oblige à traiter les personnes de cette manière, il s’agit d’êtres humains ». Haut fonctionnaire malien.

« La France doit assumer l’histoire. On a tout fait pour faire de nous des jeunes français. L’octroi du visa est l’expression d’une souveraineté mais il doit être humanisé. Nous le vivons comme une blessure ». Demandeur de visa algérien

« J’ai envie de dire à tous ces gens qui font la queue « arrêtez d’aller chercher des visas, on a encore une petite dignité ». Je ne me lèverai jamais pour avoir un visa touristique pour la France, je veux préserver ma dignité ». Homme d’affaires malien

De plus, de l’Ukraine au Sénégal, les témoignages recueillis lors des différentes missions d’observations dessinent une image de la France hautaine et méprisante.

« Ils vous donnent l’impression que vous venez quémander. Cela donne une mauvaise image de la France, même une haine de la France. On formate une nouvelle génération contre la France. Tu ne peux pas aller en France même si tu as les moyens. Maintenant, les Maliens commencent à dire « Tout sauf la France ! ». Même les étudiants vont maintenant au Canada et aux Etats-Unis. Ils se sentent beaucoup plus proches de la France et il serait plus logique qu’ils fassent leurs études là-bas. Lorsqu’ils reviennent au Mali te qu’ils ont des postes importants, ils en veulent à la France et préfèrent travailler avec d’autres pays ». Témoignage recueilli à Bamako

« Ils nous dégoûtent de la France ». Homme d’affaires ukrainien

dimanche 25 juillet 2010

Pour un sursaut de la presse haïtienne


« Les journalistes sont devenus les nouveaux chimères ». Je n’oublierai jamais cette remarque d’un homme très respecté en Haïti, qui a beaucoup donné à son pays et qui termine sa vie aujourd’hui en choisissant le silence et la discrétion face à la dégradation des valeurs morales. Avec la dignité qui l’a toujours caractérisé, il préfère avaler sa peine teintée d’amertume devant cette crise morale qui secoue la société haïtienne dans tous ses secteurs, y compris la presse. Je tairai son nom car l’homme s’est retiré de la scène après avoir, il fut un temps, occupé de hautes fonctions publiques. Cette remarque, il l’a formulée lors de ma récente visite en Haïti alors que je me montrais de plus en plus préoccupée par le constat que je faisais d’une dérive certaine dans le milieu journalistique, en particulier dans le secteur radiophonique.

J’ai longtemps hésité avant de partager publiquement mes préoccupations. Mais il s’agit avant tout d’une critique constructive qui devrait porter mes collègues à se ressaisir et à trouver le courage nécessaire pour redresser la barre, élever le débat et regagner la confiance et le respect de l’ensemble de la société haïtienne.

Préoccupations au sein de la corporation

En 2008, au cours d’une intervention à une conférence débat sur « Éthique journalistique aujourd’hui en Haïti : pratiques et défis », organisée le 22 février 2008 à Port-au-Prince par le Groupe Médialternatif, Marvel Dandin, directeur de Radio Kiskeya, avait déjà dressé un bilan désastreux en matière de respect de l’éthique journalistique en Haïti. «Tout en admettant que la concentration et l’instrumentalisation des médias représentent des « menaces », Marvel Dandin perçoit « un sérieux problème » de « méconnaissance par des professionnels eux-mêmes des notions de base d’éthique ». Observant les pratiques qui ont cours dans le milieu, il s’interrogeait sur la capacité de « nos journalistes » à appliquer les « principes les plus élémentaires » qui régissent la profession (protection des sources, secret professionnel, l’exactitude des faits, le sens de responsabilité, etc.)» .

De son côté, notre consœur Marie Raphaëlle Pierre, de la station privée Radio Ibo et membre de l’AJH, avait elle aussi exprimé ses préoccupations face aux nombreux accrocs à l’éthique journalistique en Haïti. Elle avait estimé que ces vingt dernières années «la situation a empiré», en soulignant que « des journalistes exigeaient d’être monnayés pour couvrir un évènement (…), un manque de respect de la vie privée des personnalités (et) une utilisation abusive des genres journalistiques ».

Retour sur les faits

À notre humble avis, notre consœur a été trop sévère lorsqu’elle estime que la situation a empiré ces vingt dernières années, car avant 1986 on ne pouvait pas parler d’une presse véritablement libre. La chute de la dictature en 1986 a entraîné le triomphe de la liberté d’expression, avec ses bons côtés et ses excès. Il nous semble que la dérive dans la presse haïtienne s’est aggravée sous le second mandat d’Aristide. La presse haïtienne, qui est l’un des rares secteurs à assumer ses responsabilités depuis l’écroulement du régime autoritaire des Duvalier, oscille entre son support intéressé au pouvoir d’État et son devoir envers le public. La situation s’est aggravée lorsque certains médias -en particulier dans la presse parlée- ont accordé leurs micros à des chefs de gangs et des chimères tristement célèbres. Ces hors-la-loi qui ont souvent appelé ouvertement à la violence sur les ondes des radios ont été transformés en véritables petits seigneurs de guerre alors que, dans tout autre pays démocratique, ils n’auraient pas eu droit à la parole. D’autres se seraient fait arrêtés pour leurs propos incendiaires et les médias ayant diffusé ces propos seraient trainés devant la justice. Aujourd’hui, toute la société haïtienne en paye un lourd tribut : certains de ces membres de gangs ont accès au Palais National et même au Sénat de la République !

Depuis 2006, nous notons que pour attirer le public et surtout des sponsors, certains journalistes se sont transformés en véritables racoleurs des ondes et le résultat sur les émissions de libre tribune est souvent désastreux. L’apparent « succès populaire » de ce type d’émission donne le vertige à plus d’un de nos confrères. Ces derniers sont devenus des «professeurs de sciences politiques émettant des opinions personnelles très souvent à une audience qui n'a pas les moyens pour se faire une idée réelle du fait », comme l’a fait remarquer cette semaine Richard Widmaier, PDG de Radio Métropole et trésorier de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH), à l’occasion des huit ans d’existence de cet organisme . Il a dénoncé le vedettariat chez certains journalistes et précisé que l’ANMH a noté « que beaucoup de journalistes agissent de façon irresponsable. Parce que, tout simplement, ils deviennent prisonniers d'un courant de pensée populiste qui est à la mode. Tout ceci concourt à discréditer les médias et remet en question la liberté d'opinion », a-t-il avancé en parlant au nom de l'association. Richard Widmaier, ex-président de l’ANMH en a profité pour lancer un vibrant appel aux journalistes, directeurs de médias pour qu'ils fassent preuve de plus de sens de responsabilité, d'éthique et de moralité dans le traitement de l'information. « Nous les invitons à faire une autocritique de leur travail, de la situation de la presse d'aujourd'hui, déclare-t-il. Quant à nous de l'ANMH, nous continuerons à œuvrer pour la formation des journalistes», a-t-il promis. Mais, l’appel de Richard Widmaier sera-t-il entendu ? Nous le souhaitons de tous nos vœux en particulier à la veille d’une année électorale cruciale pour l’avenir du pays.

Perspectives vs solutions

De son côté, l’actuel président de l’ANMH, Jacques Sampeur, directeur de radio Antilles Internationales, a évoqué la possibilité de la création d’un programme de maîtrise en journalisme initié par la corporation à l'intention des travailleurs de la presse. « Avec l'appui de l'ambassade de France et financé par l'Union européenne, l'ANMH est heureuse d'annoncer son programme de maîtrise en journalisme qui sera tenu à l'Université Quisqueya à l'intention des travailleurs de la presse du pays par des professeurs haïtiens et français », a-t-il annoncé . Bien que cette initiative soit louable, comment pourra-t-elle pallier aux déficiences éducationnelles de base de nombreux journalistes qui ont appris leur métier sur le tas ? D’autre part, il est connu que des journalistes qui ont obtenu une maîtrise à l’étranger se sont comportés, malgré tout, sur les ondes comme des « professeurs de sciences politiques » et, d’autres qui, malgré une assez longue expérience dans la presse, se prennent pour des présentateurs tout-puissants se permettant d’interpeller, voire de donner des ordres aux plus hautes autorités du pays.

Ce programme de maîtrise n’est donc pas une solution face à la baisse générale observée dans les médias aujourd’hui. De plus, il est clair que certains pseudo-journalistes embrassent ce métier afin d’accéder à une autre échelle sociale sans avoir la formation adéquate. Ceci peut constituer une fenêtre directe vers la corruption et la complicité entre certains journalistes et/ou le pouvoir ou d’autres acteurs sociopolitiques. Les mauvaises conditions de travail, les bas salaires et l’absence de formation continue constituent aussi des freins à l’éclosion d’une presse responsable. La presse haïtienne n’est ni assez forte ni assez indépendante pour assumer son rôle de quatrième pouvoir aujourd’hui en Haïti.

En 2007, lors d’une intervention à l’occasion d’un colloque organisé à Nairobi, au Kenya, par L’Initiative pour le développement de la presse africaine (AMDI), Stephen King, directeur de BBC World Service Trust, avait déclaré à propos de la presse africaine qu’en plus « des défis importants à relever par ce secteur, le système communautaire international a largement négligé l’importance de la presse dans le développement ». Selon lui, « le soutien au développement de la presse doit être une priorité constante. Les flux de l’aide doivent être plus importants et s’inscrire davantage dans la durée, et des stratégies innovantes doivent être employées pour s’assurer que le secteur de la presse soit viable ». Il me semble que cette description serait valable pour Haïti. Toutefois, non seulement ce n’est pas ce qui est arrivé mais, de plus, les ONG et la MINUSTAH sont devenus des « refuges en or » pour certains journalistes et ont drainé certains des meilleurs talents de la génération montante en leur offrant de meilleurs salaires, équipements et conditions de travail. La liste des faiblesses de la presse haïtienne est longue et on l’a souvent évoquée mais aucune solution viable et concrète n’a été offerte pour résoudre le problème globalement. Enfin, à notre humble avis, le problème majeur de la presse haïtienne demeure l’absence d’un code d’éthique dans la corporation journalistique ainsi que celle d’un véritable Conseil National de la Presse à l’exemple de celui existant au Canada. Lors de notre dernier voyage en Haïti, nous avions lancé l’idée au Club de Presse d’initier des États Généraux de la Presse Haïtienne avant 2010. L’idée avait été bien accueillie par nos confrères mais rien de concret n’a été amorcé et les réunions autour de cette proposition n’ont toujours pas eu de réel suivi. Or, comme dit le dicton, il ne faut pas être plus royaliste que le roi !

La route pour une presse responsable, caractérisée par l’organisation et l’éthique pour le développement d’Haïti, est encore parsemée d’embûches et il faudrait un sursaut de la corporation pour que la presse haïtienne redevienne crédible aux yeux du public et, surtout, respectée.

Nancy Roc, de Radio Métropole Haïti
Montréal, le 10 septembre 2009

samedi 24 juillet 2010

René Préval pour un « troisième mandat » mais au poste de premier ministre, avec un « président fantoche »


Projet qu’il aurait exposé à des hommes d’affaires, selon son ancien ministre de la justice, Camille Leblanc

L’ancien ministre de la justice sous le premier mandat de René Préval (1996-2001) et président du mouvement sociopolitique « Aimer Haïti », Me Camille Leblanc, a fait état ce samedi, sur les ondes de Radio KISKEYA, d’étonnantes déclarations qu’aurait faites le chef de l’Etat, René Préval, lors d’une rencontre jeudi soir en sa résidence privée avec une trentaine d’hommes d’affaires.

Au nombre des hommes d’affaires présents, Camille Leblanc cite Moscoso, Vorbe, Braun et Bonnefil.

M. Préval aurait clairement laissé entendre à ses invités qu’il entendait « partir pour un 3ème mandat » en devenant prochainement premier ministre, grâce à 80% des sièges au Parlement que remporteraient les candidats de la plateforme politique présidentielle INITE (UNITE), « avec le concours du Conseil Electoral Provisoire (CEP) ». [Selon la Constitution haïtienne, le premier ministre est issu du parti majoritaire au Parlement].

Dans le cadre de la même entreprise, René Préval aurait fait savoir à ses invités qu’« il faudra barrer la route à des candidats populaires », estimant toutefois nécessaire la participation de Mirlande Manigat (RDNP) et de Charles Henri Baker (RESPECT) pour « donner de la crédibilité au scrutin dont le taux de participation serait satisfaisant pour la communauté internationale s’il se situe autour de 4 ou 5% ».

Toujours selon Me Leblanc, le chef de l’Etat aurait exprimé l’intention de « choisir » lui-même une personnalité sans envergure pour l’élection présidentielle laquelle ne se tiendrait pas forcément le 28 novembre, comme il est officiellement prévu. Il aurait également projeté de rester en poste jusqu’en mai 2011, le temps que la nouvelle législature procède à l’amendement de la Constitution.

Interrogé sur l’attitude des invités de M. Préval face à un tel exposé, Me Leblanc précise qu’il n’a été suivi d’une quelconque objection. Certains d’entre eux ont dissimulé leur étonnement, ajoute-t-il. D’autres ont mordu à l’hameçon tendu par M. Préval quand, en conclusion de son exposé, il a demandé aux uns et aux autres ce qu’il pouvait faire en leur faveur dans des domaines les concernant. Plus d’uns ont alors approché le chef de l’Etat pour solliciter toutes sortes d’actions particulières des pouvoirs publics, indique l’ancien ministre de la justice.

samedi 24 juillet 2010,

En Haïti, quand le remède peut tuer le médecin


Retour d'un monde de traumatisme et de destruction. En Haïti, plus de six mois après le séisme, le chaos règne toujours. En quarante ans d'humanitaire, je n'ai jamais connu une telle situation, et j'ai pourtant approché des guerres et des catastrophes à travers le monde. Mais en Haïti tout est plus violent, plus dur, plus épouvantable. Je me suis trouvé face à un peuple traumatisé, blessé dans les corps et dans les âme...

Au lendemain de ce séisme, La Chaîne de l'Espoir a pu déployer son aide médicale au sein de la clinique Lambert, dirigée par le Docteur Margaret Degand, à Pétionville, près de Port-au-Prince. Dans cet ancien établissement de chirurgie esthétique, plus de 2000 blessés ont été pris en charge, et la clinique est devenue un centre de référence pour tous les sauveteurs. Dans cette clinique, j'ai retrouvé le cardiologue haïtien Michel Théard, mon ancien élève à l'hôpital Broussais, à Paris. Avec lui, je me suis trouvé plongé dans le milieu médical haïtien. Et là, j'ai constaté qu'un drame se jouait dans le drame…

Les ONG détruisent le tissu économique du pays. Comment le petit paysan pourrait-il vendre ces quelques bananes, si les organisations humanitaires distribuent des vivres gratuitement ? De la même manière, la médecine gratuite est en train de détruire le système de santé en Haïti. Qu'on ne se méprenne pas : la prodigieuse solidarité internationale qui s'est manifestée lors du tremblement de terre a constitué une aide essentielle pour ce pays supplicié, notamment celle des organisations médicales humanitaires.

Toutefois, sur place, six mois après, la situation des hôpitaux, des médecins, des personnels soignants est tout simplement effrayante : il n'y a plus de moyens et les patients ne sont plus prêts à recourir à des soins qui ne soient pas gratuits… Des hôpitaux sont obligés de fermer. Un autre a réduit de moitié ses effectifs de médecins, personnels soignants et administratifs. Un chirurgien viscéral m'a expliqué qu'en un mois il n'a procédé qu'à une seule opération. Les cabinets médicaux, les cliniques, les hôpitaux sont en situation de grand dysfonctionnement. Et, lorsque les établissements réussissent vaille que vaille à se maintenir, ils ne trouvent plus d'infirmières ni de jeunes médecins pour y exercer car les ONG les recrutent, avec des salaires beaucoup plus élevés.

UNE AUTRE FORME D'URGENCE

Michel Théard me précisait même que le remède est en train de tuer le médecin ! Comment ne pas comprendre le découragement quand il suffit à des médecins haïtiens d'aller sur Internet pour constater qu'après le tremblement de terre, une ONG a reçu, à elle seule, l'équivalent en dons de trois fois le budget annuel du ministère haïtien de la santé. Comment ne pas comprendre que l'on observe sur les murs de Port-au-Prince un bien vieux slogan qui rejaillit, actualisé : "ONG go home !".

En Haïti comme ailleurs, les ONG n'ont pas vocation à s'installer définitivement. Il serait dramatique de prendre le risque de voir le système médical haïtien détruit lorsqu'elles se retireront. Or, elles se retireront et, si le pays a vécu sous perfusion, il ne survivra pas à l'arrêt de la machine. Pour sortir de ce piège, les pouvoirs publics haïtiens, avec une immense faiblesse de moyens, travaillent à un programme d'aide aux structures médicales pour tenter de les sauver, elles et les personnels médicaux locaux.

Des tentatives de coopération entre les institutions privées et publiques tentent de se mettre en place et des initiatives originales sont tentées. Mais rien ne sera possible si la solidarité internationale, encore si forte, ne déplace pas ses modes d'intervention et d'assistance pour se mobiliser autour de l'aide aux structures locales, à la formation… Bref, pour préserver, développer et moderniser ce qu'il reste d'un système médical local. C'est une autre forme d'urgence. C'est peut-être aujourd'hui la première.
Alain Deloche, chirurgien, président de la Chaîne de l'Espoir

Haïti rattrapé par ses démons


Au départ, l’idée paraissait simple: envoyer des maisons prêtes-à-monter par bateau, jusqu’en Haïti, où des centaines de milliers de gens s’entassaient dans des camps insalubres après le tremblement de terre du 12 janvier.

Dès les semaines qui ont suivi la catastrophe, le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) a donc entrepris d’étudier des modèles de «maisons en kit». Mais encore fallait-il trouver des terrains où les installer. Gros problème: même avant le séisme, les registres fonciers haïtiens étaient chaotiques. Ça ne s’est pas arrangé depuis.

«Nous ne pouvions pas transporter des maisons sans savoir où les mettre. Et nous ne pouvions pas commencer à les monter sur des débris ou des terrains incertains», explique Carine Guidicelli, directrice des communications du CECI.

Et puis, il n’y avait pas que le chaos foncier. Étonnamment fluides dans les semaines suivant le séisme, les douanes haïtiennes ont repris, depuis, leur rythme habituel. Lent. Très lent.

Confronté à la perspective de transporter des maisons sans destination connue pour les laisser moisir au port de la capitale, le CECI a abandonné son projet. Pour s’attaquer plutôt à la construction d’une centaine de maisons à Léogâne, cette ville qui a été pratiquement rasée le 12 janvier.
Contrairement aux cabanes prêtes-à-monter, les nouvelles habitations, bâties avec des gravats recyclés, seront de «vraies» maisons, destinées à durer. On prend le temps de démêler les titres de propriété avec les autorités locales et les voisins. Le processus est laborieux. Et on est encore loin, très loin, d’avoir posé la première pierre de la première maison…

On estime que le tremblement de terre du 12 janvier a enseveli Haïti sous 20 millions de mètres cubes de débris. Six mois plus tard, à peine 250 000 mètres cubes ont été retirés. C’est à peine plus d’un pour cent!

Pourquoi si peu? Pourquoi pas plus vite? L’histoire des maisons prêtes-à-monter donne quelques éléments de réponse. Car elle est loin d’être unique. La Société canadienne de la Croix-Rouge voulait elle aussi construire des maisons sur des fondations de béton à Léogâne. Et elle a trébuché elle aussi sur les titres fonciers incertains. Pour se rabattre sur des cabanes démontables qu’elle compte fixer au sol avec des sangles. Un projet critiqué par les Architectes de l’urgence, qui craignent que ces maisons temporaires ne se transforment en de futurs bidonvilles.

Mais pour Jean-Pierre Taschereau, responsable des opérations d’urgence à la Croix-Rouge canadienne, il n’y avait pas vraiment le choix: «Au moins, si le propriétaire réclame son terrain, les maisons pourront être déménagées.»
***
Cette confusion foncière pose aussi problème pour ces millions de tonnes de gravats qu’il faudra bien placer quelque part. Mais sur quel terrain? Appartenant à qui?

En d’autres mots, si les choses piétinent, c’est en partie à cause de ce qu’était Haïti avant le 12 janvier. «Nous nous faisons rattraper par le contexte du pays. Ce qui n’allait pas bien avant ne va pas mieux aujourd’hui.», résume Jean-Pierre Taschereau.

C’est ce qui se produit aux douanes, par exemple, où «le système a repris le dessus». Un exemple: les Architectes de l’urgence ont acheminé 280 abris au port de Port-au-Prince. Ils poireautent là depuis un mois en attendant d’être dédouanés.

«Haïti est à une croisée des chemins critique», constate le rapport d’un comité du Sénat américain, qui dénonce lui aussi le fouillis foncier et le blocage douanier.

Mais derrière ces deux problèmes se dessine une tendance plus large: la faiblesse du gouvernement haïtien, incapable ne serait-ce que d’accélérer les procédures douanières.

Plusieurs craignent que les élections annoncées pour novembre ne fassent qu’exacerber cette impuissance, en politisant à outrance la moindre décision du gouvernement. Imaginons que celui-ci ait besoin d’exproprier un terrain pour y accueillir un projet de construction. Osera-t-il le faire, au risque de perdre des appuis politiques?

«Le gouvernement est trop faible, et il n’y a que les élections qui l’intéressent!» dénonce Michèle Striffler, députée européenne qui rentre d’Haïti et doit présenter un rapport sur sa mission à la mi-juillet.

Et ajoutez à cela la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, coprésidée par Bill Clinton, censée choisir les projets financés à même les 10 milliards promis en mars par les donateurs internationaux – et qui n’a encore tenu qu’une seule réunion.

Mais en même temps, peut-être était-il irréaliste d’imaginer que les choses puissent aller plus vite? «Quand le World Trade Center s’est effondré, il en a fallu, du temps, pour tout dégager. Eh bien, ici, c’est plein de World Trade Center», souligne Marie-Ève Bertrand, de Care Canada, qui travaille sur des projets d’abris à Léogâne.

D’autres font valoir que les lenteurs ne sont pas toutes haïtiennes. Les Architectes de l’urgence veulent réparer des centaines de maisons à Léogâne et Port-au-Prince. Depuis trois mois, ils attendent des fonds de l’Union européenne et de l’ONU. «On n’a toujours pas vu le premier centime», dénonce leur président, Patrick Coulombel.

Peu importe les raisons, son constat est implacable: «Six mois après le tremblement de terre, la reconstruction n’a même pas commencé. C’est absolument anormal.»

Haïti-Séisme : 50.000 bâtiments à démolir et 50.000 autres à réparer


P-au-P, 24 juil. 2010 [AlterPresse] --- 50.000 bâtiments sont à démolir et 50.000 autres pourront être réparés, suite au seisme du 12 janvier dernier qui a détruit la capitale à 70% et gravement affecté d’autres régions du pays, suivant les conclusions d’une évaluation de l’ONU.

L’opération a été conduite par le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops), qui a annoncé avoir évalué 200 000 bâtiments en 91 jours.

300 ingénieurs haïtiens formés par l’organisation et accompagnés par des experts étrangers ont été mobilisés.

Suivant les résultats de l’évaluation 25% des structures inspectées devront être rasées et un peu plus d’un quart pourront être réparées. Le reste a été déclaré sécuritaire.

Les ingénieurs accompagnés de travailleurs sociaux ont visité les bâtiments dans les zones touchées en priorisant les écoles et les foyers situés au voisinage des camps les plus surchargés.

Le principe utilisé a cependant été critiqué dans la presse par certains ingénieurs qui se posent des questions sur la méthode utilisée.

Il s’agissait de marquer au vert les bâtiments qui peuvent être occupés sans danger. La couleur jaune a servi à identifier ceux qui doivent être réparés et le rouge ceux qu’il faut raser.

Certaines structures marquées au rouge auraient pu être réparées tout bonnement, soutiennent des détracteurs de l’opération.

Le projet de l’Unops a bénéficié du financement de la banque mondiale et du soutien du ministère haïtien des travaux publics.

NON au projet Baroin sur la baisse des APL des étudiants !


Rejoignez le groupe Facebook contre ce projet gouvernemental

Levons-nous contre l'injustice que veulent créer le Gouvernement et Nicolas Sarkozy !

En effet, selon le projet de budget pour 2011, les étudiants et leurs parents ne pourront plus cumuler l'aide personnalisé au logement (APL) et la demi-part fiscale pour enfant à charge. Il faudrait désormais choisir entre l'une et l'autre.

Les politiques n'ont pas tardé à réagir : le sénateur UMP Christian Demuynck, le syndicat de gauche UNEF, le syndicat de droite Mouvement étudiant ainsi que la CFDT se sont opposés à ce projet de loi !

Encore une fois, le Gouvernement s'attaque à la classe moyenne, classe la plus fragile sous prétexte de vouloir économiser pour réduire le déficit.

Pourquoi ne pas réduire le salaire des Ministres et du Président de la République ? Pourquoi ne pas taxer les bonus des traders ? Pourquoi ne pas baisser le train de vie de l'Etat ?

En effet, Nicolas Sarkozy et son Gouvernement appliquent "le deux poids, deux mesures".

Il est nécessaire de se mobiliser dès la rentrée contre cette injustice sociale et politique. Nous aurons l'appui des syndicats étudiants (UNEF, MEt) des partis politiques et surtout de l'opinion publique !

Ne nous laissons pas marcher dessus, le système des privilèges doit céder comme ce fut le cas en 1789 !

Damien Toumi, responsable jeune Haute-Vienne et Limousin du parti gaulliste Debout La République.

vendredi 23 juillet 2010

Les titres de l'actualité - Haïti 23 juillet 2010


Le mot d’ordre de grève d’une frange du secteur syndical a été partiellement suivi ce jeudi dans la capitale haïtienne notamment. Le grand commerce, le secteur informel, les écoles et le transport en commun ont fonctionné presque normalement avec toutefois un certain ralentissement au niveau de quelques endroits.

Le Collectif pour le Renouveau haïtien rendu publique sa vision pour les dix prochaines années. Baptisé ‘’Les grands axes sectoriels pour un nouveau départ’’, ce document traite de la décentralisation, la réforme judiciaire, la sécurité publique et la production nationale.

‘’Mouvman Jenès pou Refonde Ayiti’’ c’est le nom d’une nouvelle formation politique qui a fait le dépôt de ses pièces au CEP ce jeudi. Ce nouveau parti entend œuvrer à l’intégration de la jeunesse dans toutes les sphères susceptibles d’aboutir au développement réel du pays.

Tentative d’assassinat mercredi sur une sœur de l’ancien sénateur Rudy Hériveaux dans les parages de la douane du Port. Marie Raphaëlle a été atteinte d’une balle à l’abdomen. L’ex-parlementaire pointe d’un doigt accusateur ses adversaires politiques.

Début d’incendie à l’OAVCT, ce jeudi. Un court-circuit serait à l’origine du sinistre qui n’a pas fait trop de dégâts. Toutefois, certains documents conservés à la section des archives ont été détruits.

Le président élu de la Colombie est attendu la semaine prochaine en Haïti. Juan Manuel Santos se propose de stimuler le processus de reconstruction post-séisme. La visite du successeur d’Alvaro Uribe entre dans le cadre d’une tournée régionale en huit étapes entamée ce jeudi au Mexique.

23 juillet 1987, les paysans de Jean Rabel s’en souviennent. A l’occasion du 23e anniversaire de ce massacre, diverses organisations rurales se concertent en vue de leur intégration dans les espaces de décision. Une forêt communale sera implantée dans le Nord-Ouest en mémoire des 139 paysans massacrés.

Metropolis Haïti

Haiti : La colère et la honte comme effets patriotiques


Dans sa chronique au journal Le Devoir du 17 juillet courant, Mme Lise Payette, ex-ministre des institutions financières du premier gouvernement de René Lévesque au Québec posait la question suivante : Avez-vous honte parfois ? Et elle justifiait ce sentiment, en ce qui la concerne, par la situation d’Haïti depuis le séisme du 12 janvier 2010.

« … on a cru pendant quelques semaines, dit-elle, que le monde entier allait se solidariser au-delà des différences et venir en aide à ce peuple qui agonise depuis si longtemps. Les promesses sont venues de partout. Des chiffres ont été avancés. Des centaines de millions ont été promis. On allait remettre ce pays sur pied et donner à ces humains, enfin, les moyens de leur dignité… Six mois plus tard, on constate que l’argent promis n’est pas venu, que le ramassage n’est débris n’est pas fait…Ma honte, dit-elle, est proportionnelle au gâchis que vit Haïti … »

Sur cette question, ils sont nombreux les Haïtiens de la diaspora à être animés du même sentiment. Peut-être pas pour les mêmes raisons.

Si le sentiment de Mme Payette vient du fait que la montagne de solidarité des lendemains du séisme qui a été l’occasion d’un rare battage médiatique planétaire pour une cause semblable, semble avoir accouché d’une souris, la honte des Haïtiens est d’une autre nature. Antérieure au séisme et plusieurs fois amplifiée par les séquelles de la dévastation, elle découle davantage du tableau affligeant offert au monde par les instances suprêmes du pouvoir en Haïti. Jamais n’y avait-on assisté à un tel spectacle d’inertie ou d’inconscience généralisée.

De l’Europe à l’Amérique, les Haïtiens carburent à la colère et à la honte. Ils sont acculés à ces sentiments, parce que ce sont les seuls qui fassent écho à la fougue patriotique de leur seize ans quand La Dessalinienne avait encore un sens ou que le chant Fière Haïti, qu’ils entonnaient lors d’activités de groupe, soulevait leur enthousiasme d’étudiants dans l’orgueil d’un passé glorieux.

Ils sont fatigués d’avoir à justifier par les vicissitudes de l’histoire la médiocrité de la gouvernance haïtienne. La tarte à la crème argumentaire utilisée en l’occurrence, auprès des étrangers, si elle est explicative dans une certaine mesure, ne saurait l’être qu’en partie. Nonobstant le fait que ce qui est glorieux chez l’Haïtien appartient à son histoire, en faire le référentiel obligé et absolu reviendrait donc à l’y dissoudre. Pour affronter les défis d’aujourd’hui, il importe qu’il soit capable d’en sortir pour accomplir son propre dépassement. C’est à cette condition qu’il pourra, à la lumière des changements planétaires, forger son destin et créer de nouveaux paradigmes plus propres à dynamiser son action sur la nature et à rendre compte de son développement comme peuple. Depuis que Joseph de Maistre a énoncé cette maxime qui veut que « toute question sur la nature de l’homme doit se résoudre par l’histoire », les sciences humaines ont fait des bonds prodigieux en montrant que la détermination historique, qu’elle soit géographique, culturelle, écologique ou autre, peut être neutralisée par l’acteur social lui-même en accomplissant un surgissement décisionnel dans l’histoire. Elles ont montré que l’homme est habité par un pouvoir de rupture par rapport à lui-même et par rapport au contexte sociologique pour créer et opérer les transformations nécessaires à sa psyché comme à son milieu.

Il est vrai que le comportement de beaucoup de nos gouvernants aurait tendance à justifier une vision pessimiste de la nation haïtienne. Mais l’histoire est aussi là, paradoxalement, pour établir la preuve que cette nation a des ressorts bien trempés qui l’habiliteraient éventuellement à inverser le cours des choses. D’ailleurs, le fait que son pessimisme n’échappe pas à sa propre objectivation de lui-même, comporte des garanties positives pour l’avenir. Cette expérience doit être le point de départ d’une réaction qui gagnerait à s’actualiser, dès aujourd’hui, dans des productions multiformes, que ce soit dans les oeuvres matérielles, artistiques ou d’autres de nature intangible, comme celles reliées à la culture, l’organisation ou celles dérivant d’une élaboration plus proprement intellectuelle.

Les étrangers ne sont d’ailleurs pas dupes de notre réflexe argumentaire. Certains sourires narquois en disent parfois long sur les prétentions de l’interlocuteur haïtien. D’autres moins diplomatiques énoncent parfois brutalement ce qui leur paraît être la cause fondamentale de la léthargie ou de la régression du pays : la corruption et l’incapacité des Haïtiens à organiser le pays, frôlant le plus souvent l’argument ontologique, voire tout bonnement génétique, mettant en question la capacité intrinsèque des Haïtiens eux-mêmes. On les voit venir assez vite quand leur discours également tarte à la crème, se borne à évoquer un système de comparaison avec la situation prévalant en République Dominicaine ainsi que le montre, par exemple, Jared Diamond dans De l’inégalité parmi les sociétés.

Il n’empêche que les Haïtiens sont habités continuellement par la honte et la colère. Sans vivre les sentiments aussi profondément que ce syndicaliste qui, pour se démarquer dans son milieu de travail aux États-Unis, de la teigne morale et psychologique dont s’imprègne la figure de l’homme haïtien, a apostasié son identité au profit de celle d’un autre antillais, il convient, néanmoins, de tenir compte de l’inconfort moral d’un nombre important d’entre eux.

Ils ont honte et en colère de la régression considérable que le pays a connue au cours des cinquante dernières années et qui s’est accélérée paradoxalement après le régime des Duvalier dans une danse macabre de Saint-Guy sur le mode ôte-toi que je m’y mette, sans rien apporter de valable et avec la volonté de tout prendre.

Ils ont honte et en colère de voir se dilapider le capital de dignité de la population haïtienne et de la voir maintenant réduite à la mendicité internationale.

Ils ont honte et en colère de voir se cristalliser partout dans le monde une image caricaturale de médiocrité de l’homme haïtien, incapable de concevoir et de mettre au point un plan d’organisation crédible du pays, pas plus que l’orchestration, aujourd’hui, au-delà du discours, de sa reconstruction après le séisme.

Ils ont honte et en colère de voir que loin de travailler à soulager la souffrance des centaines de milliers de gens dans la boue, sous les tentes, ce qui semble prioritaire pour certains fondés de pouvoir du peuple, c’est le positionnement de leurs réseaux d’amis et de partisans dans l’appareil d’état et en dehors, de façon à maximiser à leur profit, les retombées de la manne virtuelle des millions qui doit pleuvoir sur le pays.

Ils ont honte et en colère du fait que pour beaucoup de gens de la clique, la reconstruction est d’abord perçue comme une opportunité d’enrichissement personnel. Plusieurs réagissent avec cynisme aux revendications populaires de même qu’à celles des sinistrés croupissant dans la misère et le désarroi. Ils se pourlèchent les babines en attendant les occasions favorables.

Mais les Haïtiens doivent apprendre que les changements qu’ils appellent de tous leurs vœux ne viendront pas du seul fait des sentiments qui les habitent. La honte et la colère doivent opérer leur transmutation en des pulsions pour l’action. Ils doivent s’en servir comme tremplin pour avancer, c’est-à-dire, sélectionner les forteresses à culbuter, les pics à escalader, les terrassements à effectuer pour que le fétichisme électoral qui tient lieu de démocratie, puisse céder la place à une vraie démocratie de participation. Ils doivent sans cesse convoquer leur honte et leur colère à la définition du génie haïtien et des enjeux de l’action à entreprendre afin de baliser la route de l’avenir à tous les points de vue dont, entre autres : une société vraiment égalitaire, un système politique essentiellement démocratique, la mise en œuvre d’une éthique de la responsabilité à tous les niveaux et un grand respect de l’environnement.


Marc Léo Laroche, Sociologue

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