dimanche 24 janvier 2010

La complainte des Loas


Je ne sais plus où j’ai entendu cette phrase : « Les Haïtiens ont vendu Haïti au diable ! » Lorsque nous prenons connaissance des communiqués de presse ou des articles, nous pensons que les faits relatés indiquent que ce pays, que ces gens ne faisant pas peuple depuis les temps de Dessalines, est aux portes de l’enfer. Ce n’est que violence, meurtres, assassinats, un pays où l’horreur succède à l’horreur, qui nous est rapporté et raconté.

Quand j’interroge des Haïtiens entre deux ou trois océans, ici, ailleurs et là-bas, je leur demande s’ils retournent au pays de temps à autres. Ils s’excusent presque, lorsqu’ils me répondent qu’ils n’ont personnes en Haïti. Leur famille est à Miami, Boston, New-York, Paris, Montréal… ils n’ont plus rien à voir avec ce pays « honteux » ou si peu.

Quand j’écoute le jazz délivrer le konpa et que je me laisse entraîner par cette musique qui crée la transe.

Quand je contemple les peintures d’art naïf de certains artistes haïtiens et que mon être balance vers l’émotion.

Quand j’aperçois le sourire des enfants haïtiens et que je le reçois comme un rire.

Quand je regarde le déhanché des jeunes femmes haïtiennes faisant l’amour sur la rythmique, je ne peux croire que ce pays n’a pas d’avenir. Non ce pays a du génie, ce pays est en devenir.

Tony Mardaye

28-12-06

http://www.pyepimanla.com/dec_jan_07/info_2.html

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