Une nouvelle ordonnance prévoit « la suppression totale à Mayotte de la justice cadiale, a-t-on appris hier par plusieurs medias de l’île qui ont rapporté de vives protestations de certains greffiers des tribunaux des cadis, notamment à Ntsingoni et à Mtsamboro. « Nous sommes des musulmans. Nous avons notre religion. Il y a des prévoit « la su ppression principes et des valeurs qu’on ne doit totale à Mayotte de la jamais toucher, C’est notre culture justice cadiale, a-t-on appris hier qui est aujourd’hui, remise en cause. par plusieurs medias de l’île qui ont Le cadi a un rôle irremplaçable dans rapporté de vives protestations de la société mahoraise », a admis un certains greffiers des tribunaux des secrétaire greffier cité, hier, sur cadis, notamment à Ntsingoni et à RFO-Mayotte. « C’est un événement qui veut montrer qu’on cachait la vérité aux Mahorais. Ils découvrent la voie sans issue qu’on les a amenés à choisir. Cela montre que la politique volontariste d’assimilation des Français mènera à une voie de garage », a déclaré à Albalad ldriss Mohamed du Comité Maoré. « Si les Antillais ont mis 60 ans pour se révolter contre la politique française, les Mahorais ne mettront pas dix ans », assure t- il. L’ordonnance en question suit la logique du processus d’ancrage de Mayotte dans la République française enclenché depuis juillet 2001 et réaffirmé lors du référendum sur la départementalisation de l’île, jugé « nul et non avenu par la communauté internationale. L’île comorienne deviendra le 101ème département français en 2011. Jusqu’ici, les tribunaux cadiaux rendaient des décisions importantes et se constituaient en juridiction de premier degré conformément au décret de juin 1939 relatif à l’organisation de la justice indigène dans l’archipel des Comores et à la délibération de juin 1964 de l’assemblée territoriale portant réorganisation de la procédure en matière de justice musulmane Cette ordonnance limite les fonctions classiques des cadis appelés désormais à jouer « un rôle de médiateur ». On notait au total dix sept tribunaux cadiaux à Mayotte. Une autre ordonnance de mars 2000 avait déjà transféré « certaines prérogatives » des juges de paix à la justice civile. C’est le cas du mariage célébré actuellement à l’état civil en dépit des protestations d’une bonne partie des cadis de l’île. A.S. KEMBA
Source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire