mardi 24 août 2010

"Menacé de mort", le candidat Jean Henry Céant pointe du doigt le chef de l’Etat



René Préval est décrit comme un "assoiffé de pouvoir" par le représentant de "Renmen Ayiti" qui annonce aussi une action en justice contre le CEP "domestiqué", au lendemain de la publication très controversée de la liste des candidats agréés

Le notaire Jean Henry Céant, l’un des 19 candidats admis aux prochaines présidentielles, a dénoncé mardi l’implication présumée du Président René Préval dans des menaces de mort visant sa personne et l’instrumentalisation du Conseil électoral provisoire par le pouvoir en vue de l’organisation d’élections officielles.

"Le Président Préval est prêt à tout, sans exception, pour garder le pouvoir", a déclaré au micro de Radio Kiskeya le candidat de "Renmen Ayiti" qui a fait état de menaces de mort et manœuvres d’intimidation orchestrées contre lui à travers des appels téléphoniques anonymes reçus ces derniers jours.
M. Céant, qui affirme qu’il n’entend point capituler devant les machinations dont il serait la cible, dit "avoir reçu suffisamment du pays pour se mettre totalement à son service" et se propose de lutter contre "l’inacceptable" incarné aujourd’hui par un chef d’Etat vorace.

Il en a profité pour mettre en relief la présence dans la course d’une multiplicité de candidats du pouvoir qui traduirait la volonté du chef de l’Exécutif de s’assurer la victoire à travers l’un ou l’autre de ses "satellites".

S’en prenant au Conseil électoral suite à son "carnet" controversé, le représentant de Renmen Ayiti, également vice-président de l’organisation sociopolitique "Aimer Haïti", dénonce la soumission totale de l’institution électorale à l’Exécutif et annonce une action en justice contre le mode de sélection partial des aspirants à la présidence.

"Le CEP est littéralement instrumentalisé par le Président Préval qui dispose d’un outil pour désigner lui-même son successeur", s’est indigné Me Jean Henry Céant en guise de réaction à la décision de l’organisme électoral d’écarter pour des motifs constitutionnels certaines candidatures tout en retenant d’autres au mépris total de la charte fondamentale.
Le candidat n’a pas voulu divulguer sa stratégie de contre-offensive par crainte, dit-il, de fournir des munitions à des coquins, et s’est donc gardé de révéler par-devant quelle instance judiciaire il entend porter la cause des ex-prétendants éliminés de la course de manière arbitraire.

Citant particulièrement le cas de Wyclef Jean, le rappeur international mis à l’écart en raison du fait qu’il n’avait pas cinq années de résidence consécutives en Haïti, le notaire Céant accuse dans le même temps le CEP d’avoir, en violation de la constitution et de la loi électorale, autorisé les candidatures d’anciens commis de l’Etat n’ayant pas reçu décharge de leur gestion.

Sans le nommer, il souligne le cas d’Yves Cristalin, candidat à la présidence sous la bannière de "Oganizasyon Lavni", alors qu’il occupe aujourd’hui encore son poste de ministre des affaires sociales et, à ce titre, continue d’ordonner des dépenses publiques et d’engager l’Etat haïtien.

Enfin, Jean Henry Céant, volontiers partisan d’une "dynamique d’harmonisation des relations entre les classes sociales", a tenté de démonter un autre de ses futurs rivaux, Jean Hector Anacacis. Il qualifie de "pion" du Président Préval sur l’échiquier politique le Sénateur de l’ouest qui avait lundi dénoncé l’intromission de la Présidence et de la communauté internationale dans les décisions majeures du CEP et mis en garde contre toute tentative de manipulation des élections du 28 novembre.

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