samedi 2 octobre 2010

URGENT: un plan pour mettre fin à l’ exclusion de la Diaspora haïtienne et de l’arrière-pays


Nous constatons tous que la Diaspora haïtienne est exclue de la nation haïtienne. Elle n'est pas la seule. L'arrière-pays est aussi exclu. L'arrière-pays, ce sont les masses populaires de nos campagnes et de nos mornes; en anglais nos "grassroots".

La Diaspora et l'arrière-pays ont beau réclamer, protester, s'agiter, cela ne sert à rien, la "République de Port-au-Prince" continue son chemin impassiblement. Attention: la République de Port-au-Prince ce n'est pas une personne, un individu; c'est un SYSTEME.

Ceux qui passent leur temps à attaquer des personnes, des individus, sont en fait des complices du SYSTEME qui travaillent pour la continuation du SYSTEME.   Dès que quelqu'un ou une organisation passe son temps à tirer à boulets rouges sur des personnes, des individus, c'est -ou bien un naïf qui n'a pas compris le SYSTEME -ou bien une personne ou une organisation qui est payée pour défendre le SYSTEME, en brouillant les cartes, en faisant  croire que le problème c'est le chauffeur de la voiture et non pas la voiture elle-même, c'est à dire le SYSTEME.

Car le problème n'est pas une personne qui aujourd'hui s'appelle Préval et qui demain aura peut-être un autre nom. Le problème est une STRUCTURE (ou un complexe) qui s'appelle la TUTELLE. Cette structure/Tutelle s'appuie en Haïti sur tout un réseau complexe, où l'on trouve de multiples organisations dont le dénominateur commun est qu'elles ont toutes un financement étranger, souvent opaque.

L'Etranger qu'on appelle souvent la Communauté internationale et qui maintient la Tutelle, finance chez nous deux sortes d'organisations:
1.- des organisations charitables ou humanitaires qui sont utiles et aujourd'hui incontournables. Ces organisations font du bien a Haïti TOUT EN FAISANT AUSSI DU BIEN aux pays donateurs qui s'en servent souvent pour, entre autres, résoudre leurs problèmes internes de chômage, par exemple. Ces organisations entrent dans une rubrique qu'on appelle "l'ASSISTANCE". D'après des études faites par l'ONU voici comment se partage toute somme d'argent qui entre dans la rubrique "ASSISTANCE":
a.- 85% de cette somme est utilisée pour des dépenses qui d'une manière ou d'une autre profitent d'abord au pays donateur  (par exemple les salaires souvent très élevés des "Coopérants", par exemple un professeur étranger coopérant a l'INAGHEI avait a un moment un salaire mensuel de 12.000 (douze mille) US dollars, alors que le salaire mensuel de ses collègues haïtiens était de l'ordre d'environ 500 (cinq cents) US dollars.

b.- 15% seulement de cette somme profite réellement de manière directe au pays assisté ou à l'organisation assistée.  Lorsque  vous entendez dire qu'on va nous donner 100 (cent) millions de dollars, en réalité nous recevons directement seulement 15 (quinze) millions de dollars qui souvent passent par des chemins sinueux où l'on trouve parfois des corrompus en aval et des corrupteurs en amont. Vous remarquerez que ceux qui dénoncent la corruption chez nous ne parlent en général que des corrompus en aval,  chez nous (qui existent réellement) et ne disent rien des corrupteurs en amont, à l'étranger (qui existent aussi).

2.- des organisations que l'on peut appeler "para-politiques" et dont le but est -ou de consolider le pouvoir géopolitique d'un Etat étranger.-ou de consolider le pouvoir géopolitique d'un parti politique étranger, en général un grand parti, comme par exemple le Parti Démocrate ou le Parti Républicain aux Etats-Unis, le Parti Socialiste français, etc.

Parmi ces organisations "para-politiques" qui en fait chez nous soutiennent la Tutelle on trouve des organisations dites de défense des droits de l'l'homme, parfois des syndicats, parfois même d'authentiques partis politiques haïtiens partiellement ou totalement financés par l'Etranger.

Je  n'écris pas tout cela pour discréditer et dénigrer tout ce système, en le traitant de "rat visqueux, vipère lubrique" du capitalisme, comme on le faisait autrefois. De toutes façons cela ne servirait a rien, sinon à nous exciter et nous faire foncer comme un taureau sur un foulard rouge pour finir la plupart du temps par terre, écumant de rage. Je décris des faits. Nous devons nous inspirer du proverbe américain "Don't get mad get even." D'une certaine manière en français on dirait: "A malin malin et demi." Victimes de ce SYSTEME, nous devons chercher la parade et la parade la plus intelligente possible. Voici quelques éléments de cette parade:

1.- Nous méfier de ceux qui sont "trop chauds devant la bande" et qui tirent constamment à boulets rouges sur des personnes, sur Untel ou Untel. Dès que  vous  voyez quelqu'un passer tout son temps à tirer sur Préval et/ou JBA et/ou JCD, par exemple, et/ou d’autres c'est qu'il s'agit d'un rideau de fumée pour faire oublier le SYSTEME. Car Préval, JBA, JCD ont tous ont été à un moment manipulés consciemment ou inconsciemment ou écrasés par le SYSTEME dont ils sont aujourd’hui les boucs émissaires. Un homme politique expérimenté de mes amis aime à dire: "Blanc toujou ap fait Ti-Neg fait tintin".

2.- Nous devons mettre sur pied des stratégies pour nous renforcer nous-mêmes, nous rendre plus solides. Et la première démarche de cette stratégie est de tout faire pour contrecarrer la stratégie du SYSTEME  qui consiste à empêcher les différents éléments de la nation haïtienne de se regrouper, de faire bloc. Voici les différents éléments de la nation haïtienne:
a.- L'Etat, à savoir l'Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. Comme de facto il est  concentré à Port-au-Prince, il constitue la République de Port-au-Prince qui décide de tout, qui mène tout. Cette République de Port-au-Prince omnipotente est très pratique pour la Tutelle qui en la contrôlant contrôle tout le pays.

b.- L'Arrière-pays, tout ce qui n'entre pas dans la République de Port-au-Prince, en fait ce sont les 570 sections communales qui aujourd’hui en tant que telles n'ont aucun impact sur la marche politique du pays.
c.- La Diaspora haïtienne, énorme réservoir de ressources et de valeurs authentiquement haïtiennes. Aujourd'hui, en tant que telle, cette Diaspora n'a aucun  impact sur la marche politique du pays.

Nous devons arriver à ce que l'Arrière-pays et la Diaspora, tous les deux aujourd’hui exclus, soient à même d'influencer structurellement et politiquement l'Etat, ce qui veut dire qu'il faut mettre fin (par des élections) à la République de Port-au-Prince, en intégrant l’arrière-pays et la Diaspora comme éléments actifs dans l’Etat.. Quand  nous y serons arrivés, le pouvoir central sera réellement issu de l'ensemble du pays et nous aurons un pouvoir vraiment démocratique et non plus Plouto-Xenocratique, aux mains d'une oligarchie concentrée à Port-au-Prince sous les ordres de proconsuls étrangers.
J'ai écrit plus haut « par des élections » ("Ballots"); l'autre volet de l'alternative c'est « par les armes » ("Bullets). En fait d'une certaine manière nous sommes déjà dans la phase armée, car l'insécurité qui règne actuellement en Haïti est une forme larvée de guérilla urbaine sans le nom. Or nous prenons ces choses trop à la légère: l'explosion de violence que le pays avait connue lorsque Guy Philippe était aux portes de Port-au-Prince et qui avait mis Port-au-Prince à sac (deux milliards de US dollars de dégâts) était un avertissement; "cété troquette la, chage la dèyè".  Aujourd'hui c'est une course contre la montre entre "Ballots" et "Bullets". Si  nous n'avons pas de vrais "Ballots", nous aurons "Bullets". En tant que citoyens responsables notre devoir aujourd'hui est de tout faire pour éviter "Bullets".  Et pour éviter "Bullets" nous devons à tout prix INCLURE et l'Arrière-pays (les Sections Communales) et la Diaspora, c'est le sens de mon slogan:
DIASPORA + SECTIONS COMMUNALES = LIBERTE + PROGRES

A la vérité, la situation aujourd'hui est très grave et nous dansons sur un volcan.

Nous sommes à la veille d'élections qui ne seront, tout le monde le sait, qu'une sélection. Lorsque nous débattons des querelles internes, des problèmes de ces élections, ne nous faisons pas d’illusions, sauf si nous faisons partie d'une de ces organisations para-politiques dont j'ai parlé plus haut et que nous sommes payés pour entretenir autour de ces élections un momentum factice destiné à détourner l’attention du vrai problème qui est la Tutelle. Dans le concours de beauté politique que seront les prochaines élections le jury apparent constitué par des électeurs sans conviction va choisir un vainqueur qui est déjà programmé par le jury réel qui est dans les coulisses et qui est la Minustah, maîtresse du jeu.

QUE FAIRE?

1.- Tout d'abord ne pas entrer dans le jeu du SYSTEME en tirant sur ceux qui critiquent le SYSTEME. Si tel samouraï financé par le SYSTEME tire sur tout ce qui bouge, n'entrez pas dans son jeu en tirant aussi. Il reçoit un salaire; vous pas. Allez ailleurs.

2.- Regroupez, en les reliant structurellement entre elles, le plus possible d'organisations de la Diaspora qui aident le pays intérieur. Leur union fera leur force.

3.- Faites tout ce que vous pouvez pour renforcer directement le pouvoir économique et politique des communes et des sections communales. C'est un travail lent mais sûr. Le jour où les communes et les sections communales seront fortes, la République de Port-au-Prince, sans coup férir, s'écroulera comme un château de cartes.

4.- N’investissez pas trop de temps, d’énergies et de ressources dans la campagne électorale, sauf s’il faut soutenir un candidat qui s’engage ouvertement et formellement à soutenir le mouvement municipaliste. Investissez plutôt votre temps, vos énergies, vos ressources dans la construction du pays à travers les communes et les sections communales.

5.- Il y a 570 sections communales. Dans chaque section communale il y a un Conseil d’Administration appelé casec. Ou bien ce casec est compétent et performant ; ou bien il ne l'est pas. Faites des enquêtes et dressez la carte  des casecs compétents et performants et des casecs non-compétents et non-performants.  Aidez les casecs compétents et performants. Pour les casecs non-compétents et non-performants, visez à les faire remplacer démocratiquement par une nouvelle équipe plus valable de la section communale,  en donnant à cette équipe de militants les moyens pour une action politique qui les mène à la victoire aux prochaines élections de la section communale.

6.- Arrangeons-nous pour que ces 570 sections communales soient reliées entre elles en réseau. L'union fait la force. Ce genre d'action est tout à faire légal et se pratique partout. Le but de cette opération n'est pas de faire de l'opposition pour prendre le pouvoir. Car il ne faut pas entrer en conflit avec le Gouvernement; et, si c'est possible même, il faut avoir son appui, car le Gouvernement n'est pas le vrai problème, c'est le SYSTEME qui est le vrai problème. Le but de l'opération est de donner vie et force aux sections communales et c'est cette vie et cette force qui PAR LEUR PROPRE DYNAMISME INTERNE vont changer les choses. Nous devons nous y mettre le plus vite possible et le plus vigoureusement possible, chacun de nous, pour prévenir la désagrégation du pays, car la Minustah qui aujourd'hui tient le pays en main ne le fera pas pour nous.

Notre futur est entre nos mais, pas entre les mains de la Minustah et des Etrangers, si nous le prenons à bras-le-corps pour l'autodéterminer.

Gérard Bissainthe6 septembre 2010

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