La Xème mort d’Oussama Ben Laden déjà annoncée de nombreuses fois, que ce soit par des chaines de télévision US comme Fox News ou par des chefs de gouvernement comme Benazir Bhutto, a eu cette particularité qu’elle a cette fois été annoncée par le Président des Etats-Unis lui-même qui , à cette occasion, a employé le langage du western, immédiatement repris par Bush qui s’y reconnait pleinement : « Justice est faite ! ».
Quelle « Justice » ? Sans tribunal, sans jugement d’un personnage condamné à l’avance alors que, souvenons-nous des termes employés par ou attribués à Ben Laden, celui-ci a « approuvé » les attentats du 11 Septembre mais n’a jamais reconnu les avoir organisés.
Qui peut d’ailleurs croire que les dirigeants d’Al Qaeda s’ils avaient vraiment eu la capacité d’organiser sur le territoire de la première puissance mondiale en déjouant toutes ses défenses un attentat de l’importance de celui du 11 Septembre aient été assez débiles pour n’en tirer aucun bénéfice politique ?
En même temps le Président des Etats-Unis a endossé face au monde la tenue de l’exécuteur d’une sentence qui n’a été prononcée par aucune juridiction, c’est-à-dire celle du tueur.
Un motif à lui seul suffisant pour lui retirer le Prix Nobel de la paix en observant que depuis qu’il a obtenu ce blanc-seing médiatique son comportement agressif n’a fait que croitre : non fermeture de Guantanamo, effectifs supplémentaires en Afghanistan, forces spéciales et bombardements en Libye…
La Cour Pénale Internationale si elle ne veut pas définitivement passer pour une juridiction mineure et servile et comme un outil supplémentaire de domination impériale ne peut qu’inculper un chef d’Etat qui revendique l’assassinat d’un personnage dont il fait disparaitre aussitôt la dépouille- ce qui interdit définitivement toute enquête contradictoire sur l’identité réelle du mort - sur le territoire d’un pays étranger.
Obama a encore dévoilé plus profondément son idéologie lorsque, parlant récemment de Kadhafi, il a déclaré, faisant sien le langage des lyncheurs du KU KLUX KLAN : « Le nœud se resserre progressivement autour de son cou ». Le dit nœud ne s’est pour l’instant resserré qu’autour du cou de son fils mais le KKK a encore soif de sang.
Le coup de tonnerre médiatique que constitue cette liquidation s’inscrit dans une conjoncture politique précise dont les principaux traits sont les suivants :
- Obama est en campagne électorale pour un second mandat et il se positionne pour empêcher toute candidature républicaine sérieuse (il restera une candidature grotesque comme celle de Sarah Palin pour faire croire aux nigauds que la démocratie n’est pas morte) en s’affirmant comme le meilleur des présidents impérialistes.
- Les positions du secrétaire général de l’ONU, d’Interpol, comme celle des officiels français et européens au lendemain de l’assassinat confirment que les politiques militaristes et répressives des gouvernements de l’OTAN sur fond de crise économique vont encore se renforcer sous prétexte de menaces de rétorsion des « terroristes islamistes », dits terroristes qui comme un certain Ben Laden auront pu être été formés par les services secrets des mêmes puissances. Les angéliques pacifistes qui ont ici et là pu déclarer que la mort de Ben Laden devait marquer la fin de la « guerre contre le terrorisme » devront très vite ouvrir les yeux. C’est tout le contraire qui va avoir lieu.
- Frapper un grand coup au Pakistan devenait une urgence car s’y déroulent des manifestations de plus en plus larges regroupant jeunes, femmes et militants politiques contre les interventions permanentes et destructrices de l’armée US sur le sol pakistanais. Ces manifestations mettent directement en cause le gouvernement pakistanais et le Président Zardiri d’une faiblesse coupable face à cette ingérence permanente. Zardiri était donc le premier destinataire du « message » d’Obama. Le second était l’armée pakistanaise et les services secrets puisque la maison de « Ben Laden » était située à proximité de l’académie militaire pakistanaise dans la ville la mieux protégée du Pakistan contre toute attaque aérienne. Que les forces spéciales US aient pu atteindre leur objectif montre soit que les défenses pakistanaises ont été percées soit que des traitres sont en action au sein même de l’appareil militaire pakistanais mais cette action ne peut que renforcer la détermination des pakistanais qui manifestent pour le respect de la souveraineté de leur pays.
La guerre contre le terrorisme vient de prendre un nouvel essor et OBAMA qui a voulu démontrer que les Etats-Unis ont la capacité d’assassiner n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, a endossé définitivement l’uniforme de grand chef mondial du terrorisme d’Etat : OBAMA BEN LADEN !
COMAGUER
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