samedi 17 mars 2012

Bahreïn / Syrie : Deux poids, deux mesures…

Le 9 mars 2012, près d’un demi-million de Bahreïnis sont descendus dans la rue… 
Alors que le président américain Barack Obama a déclaré que le président syrien Bachar al-Assad devait « se retirer et permettre qu’une transition démocratique débute immédiatement », l’Occident distribuait des armes à l’opposition syrienne et le roi Hamad al-Khalifa recevait des Etats-Unis, une cargaison d’armes destinées à sévir contre son opposition, assoiffée de démocratie !
Il y a un an, la population bahreïnie est descendue dans la rue pour exiger de la dynastie al-Khalifa, un minimum de démocratie. La réponse au peuple a été une répression par les forces policières et militaires locales, composées souvent d’éléments étrangers à Bahreïn, naturalisés pour servir de mercenaires. Mais, ce fut surtout l’intervention de l’armée saoudienne et des forces de police émiraties qui a permis au régime en place de se maintenir en place. Il s’agissait d’une répression ouverte conduite par un régime soutenu par l’étranger contre l’immense majorité de son peuple et de l’instauration d’une dictature qui assassine ses opposants.
Ceux qui, au Conseil de Sécurité, refusent d’aborder la situation bahreïnie, réclament pour les mêmes raisons, une intervention « humanitaire » en Syrie ! Il est vrai que la Syrie est soutenue par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité des Nations Unies, tandis que le Bahreïn accueille la Cinquième Flotte des Etats-Unis - défenseur du soi-disant « monde libre »…
Bahreïn est une dictature maintenue au pouvoir par l‘intervention étrangère, sous contrôle de la CIA et du Mossad, omniprésents dans la région. Le fait que la majorité des habitants soit chiite permet de désigner l’Iran comme ennemi, et développe ainsi le climat psychologique qui nous prépare à un conflit à venir. Nous avions déjà dénoncé cette tentative d’opposer des musulmans à d’autres musulmans pour le plus grand profit de Tel-Aviv et de Washington. C’est la vieille politique de division et de corruption qui permet à une minorité de continuer à dominer les peuples de la région.
Cependant, cette tactique n’a pas rencontré un grand écho dans l’opinion arabo-musulmane qui sait très bien qui sont ses ennemis : les sionistes qui occupent la Palestine et leurs complices et alliés de Washington, qui pillent les richesses de ces pays. Vendredi 9 mars, pour répondre aux propos du roi du Bahreïn qui avait déclaré qu’il n’y avait pas d’opposition dans son pays, prés d’un demi-million de Bahreïnis sont descendus dans les rues –la population bahreïnie compte 1,2 million d’habitants-, réclamant le départ des forces d'occupation saoudienne, la libération de détenus et des réformes constitutionnelles !
Cette manifestation, comme la répression qui sévit à Bahreïn depuis un an, a été très peu couverte par nos médias, pas un mot non plus sur l’instauration d’une dictature militaro-policière avec le concours d’armées étrangères (Arabie Saoudite et Emirats Arabes Unis). Pourtant, Bahreïn est l’épicentre des révolutions arabes en cours. C’est à Bahreïn que se concentrent toutes les contradictions de la région : l’opposition entre sa population et un régime aux ordres de l’USraël, la stabilité de toute la zone du Golfe, source d’approvisionnement en pétrole et surtout en pétrodollars pour tout le système bancaire occidental, sa position géostratégique face à l’Iran avec la base de la flotte nord-américaine…
C’est pourquoi, nous en France, il nous faut faire connaître l’intensité de la répression à Bahreïn. Il faut faire savoir qu’à Bahreïn, les amis de l’Occident et de l’USraël répriment la population civile. Même les hôpitaux et les centres de soin ont été pris d’assaut et le personnel soignant a été traîné devant des tribunaux militaires. Les sionistes se cachent derrière le masque de « l’ingérence humanitaire », pour continuer leur domination. Que chacun fasse connaître dans son entourage la gravité de la répression à Bahreïn, et montre du doigt le silence complice de « nos » médias. Là aussi, comme ailleurs, il y a le deux poids, deux mesures !

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