Les Iraniens et les peuples de l’Asie Centrale célèbrent la fête du Printemps et la Nouvelle année selon le calendrier solaire. Cette fête s’appelle Navrouz et elle est célébrée le 21 mars, le jour de l’équinoxe de printemps. Malgré le fait que les racines de célébration de cette grande fête remontent au zoroastrisme, aujourd'hui, elle est célébrée par tous les musulmans de Russie.
« Navrouz » signifie « nouvelle journée » en persan. L'histoire de cette fête compte plus de trois mille ans et remonte à l’époque de l'Avesta – le livre sacré du zoroastrisme. Selon la légende, le prophète Zardousht (Zoroastre ou Zaratoustra) a été choisi pendant ce même jour par Dieu pour apporter le bonheur aux hommes.
Aujourd'hui, la célébration de Navrouz, connue sous des noms différents, est très répandue dans de nombreuses cultures qui faisaient partie de la zone d’influence de l’ancien Empire Perse. Nous découvrons les célébrations de la fête du Printemps en Iran, en Afghanistan, au Kurdistan irakien, en Inde, en Macédoine, en Albanie, ainsi que dans certaines anciennes républiques soviétiques, comme le Tadjikistan, l'Azerbaïdjan ou le Turkménistan. En Ouzbékistan – c’est un jour férié officiel et l’une des fêtes les plus populaires, explique dans une interview à Voix de la Russie un Ouzbek, qui s’appelle Ralhimjan.
« Chez nous, Navrouz – c’est une fête très ancienne. Des tribus païennes avant l’arrivée de l’Islam la fêtaient sur le territoire de notre pays. En Ouzbékistan, c’est un jour férié, qui est célébré sur les places et dans les parcs. C’est la tradition chez nous de faire le tour des maisons des amis et fêter cette journée avec ceux qui ne peuvent pas sortir à cause de leur état de santé. Un autre fait intéressant, c’est que sur toutes les tables, parmi de nombreux plats délicieux, un breuvage à base de germes de blé doit être présent. Malgré le fait que cela ne soit pas un plat sucré, il est un peu comme de la confiture pour nous. Nous dansons, chantons et nous réjouissons de l’arrivée du printemps».
Nous nous préparons toujours à l’avance à la fête de Navrouz. Selon une coutume très ancienne, avant l’arrivée de cette fête, les gens doivent faire le ménage dans leurs maisons et acquitter toutes leurs dettes. Sept plats, qui commencent par la lettre S, qui correspondent à la lettre « sin » en perse, doivent obligatoirement faire partie de la fête. A coté, sur la table, est placé généralement un miroir, une bougie, et un œuf teint. Tous ces objets ont un sens symbolique : la bougie symbolise la lumière, ou le feu, qui protège les personnes contre les mauvais esprits. L’œuf et le miroir symbolisent la fin de l’année et l’arrivée de la première journée d’une nouvelle année.
Dans les régions russes, où des traditions religieuses se sont aujourd'hui étroitement entrelacées, Navrouz est devenu également une fête très populaire. Il s’agit notamment du Daghestan, du Bachkortostan et du Tatarstan, où elle s’appelle selon l'usage musulman – Navrouz-baïram. « Chaque année, cette fête est célébrée de plus en plus massivement », précise le vice-président de la Commission centrale spirituelle des musulmans de Russie Albir Krganov dans un entretien àVoix de la Russie.
« Cette année, Navrouz est célébrée de façon particulière. A Moscou, toute une semaine lui est consacrée. Par exemple, le 17 mars, on pouvait assister aux célèbrations au stade de « Loujniki ». Des représentants de différentes nationalités étaient là. En fait, Narvouz, ce n’est pas n'est pas réellement une fête religieuse, et elle n'a rien à avoir avec le Nouvel An musulman. Mais elle symbolise le renouveau de la nature, et on ne peut pas l'effacer de la mémoire des peuples. Car tout le monde attend l’arrivée du printemps ».
Le 30 septembre 2009, la fête de Navrouz a été incluse par l’UNESCO dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Et il y a deux ans, l'ONU a déclaré le 21 mars comme Journée internationale de Navrouz.
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