dimanche 27 octobre 2019

DIEU, LA FRANCE, ET L’OCCIDENT (3)


L’Occident aura été le “bras sacrificateur” nécessaire pour l’exécution d’un “choix”, autrement dit d’une sélection, non pas naturelle celle-ci mais “culturelle”, par laquelle s’opère forcément le devenir de notre humanité, et qui demeure généralement insoupçonnée parce que s’opérant sur des siècles par-delà les générations, elle n’est pas immédiatement observable…

Il s’agit alors en ce choix de celui qui, afin de ce devenir, s’opère par le passage d’une pluralité d’options possibles qui sont des dispositions proposées par les différents peuples en autant de civilisations, à l’option singulière effectivement retenue pour celui-ci qui est notre actuelle civilisation devenue universelle. Selon une implication du “cosmos” qui est “l’ordre” logique et obligé de la succession des choses selon lequel se développe le temps, l’Occident s’est trouvé chargé de détruire toutes les autres propositions pour qu’il n’en resta qu’une. Ceci, avant qu’un autre “pas” de notre humanité ne rende nécessaire le développement de nouvelles propositions et ne provoque pour cela après qu’ils se soient trouvés rassemblés dans cette intégration que nous disons “mondialisation”, une nouvelle dispersion de ses peuples.

C’est alors de la “convergence” d’un ensemble de données culturelles qui se trouvaient déjà largement rassemblées dans bien des civilisations antérieures telles que l’égyptienne, la grecque, et la latine, mais dont les origines lointaines sont les plus diverses et se perdent dans la nuit des temps, que selon une multitude de développements historiques au cours des siècles et qui ne doivent rien à l’aléa, sera finalement issu ce fait exceptionnel qu’est “l’Occident”. Ceci, par la grâce d’une métaphysique, la “Mère universelle” qui constitue “ce qui fait un”, et dont 180 de ses 450 représentations dans le monde, qui sont dites “vierges noires”, se trouvent en France, en révélant ainsi le patronage particulier de cette nation qui fera naitre l’Occident.


Par l’usage nous identifions à tort l’Occident à toute l’Europe alors qu’en fait, il s’agit au départ des nations de la seule partie occidentale de celle-ci, issues du démantèlement de l’empire romain d’occident, d’où son appellation, dont certaines se trouveront un moment rassemblées dans l’empire carolingien, et sous la domination desquelles va principalement se trouver forgée cette étendue culturelle qui sera d’abord dite “la Chrétienté”, avant d’être dite plus précisément “Europe”, quand cette Chrétienté se trouvera prolongée au-delà des mers. Il s’agit donc en l’Occident plus précisément, des nations de la façade atlantique de l’Europe qui par cette ouverture vers la constitution d’immenses empires coloniaux, domineront le monde, et qui vont naturellement trouver leur prolongement plus à l’ouest, en Amérique du nord…

En fait, l’Occident prend fondamentalement naissance par l’alliance historique des rois de France avec l’église de Rome, alliance sans laquelle cette dernière aurait manqué plusieurs fois de disparaître, le royaume des Francs étant alors le plus puissant des royaumes chrétiens. Il s’agit donc d’une alliance exceptionnelle du pouvoir temporel avec le pouvoir spirituel, qui débute avec le baptême de Clovis, premier roi barbare à se convertir au christianisme et qui sera dit pour cela “fils aîné de l’église”. Elle sera officialisée par le sacre de Pépin le bref, fils de Charles Martel, maire du palais qui aura défait le dernier roi mérovingien, et qui donnera son nom à la nouvelle dynastie fondée avec son fils Pépin, celle des Carolingiens. Ce dernier, un usurpateur, sera cependant reconnu comme étant bien le roi des Francs par le pape, parce qu’il se sera très opportunément porté au secours de l’église qui se trouvait alors grandement menacée par les Lombards, peuple de furieux barbares non encore christianisés.

A l’occasion de ce sacre et en reconnaissance de ce sauvetage, il sera alors rédigé un testament en lequel le roi des Francs portera le titre de “ Roi très chrétien, fils aîné de l’église” et au terme duquel désormais le roi des Francs et ses successeurs sont officiellement faits “protecteurs de l’église de Rome”, charge à laquelle aucun d’eux ne manquera. Ceci, jusqu’à Napoléon III qui s’en ira faire campagne en Italie pour contrer les troupes de Garibaldi qui menaçaient le pape en ses états…

Cette alliance sera confirmée par le sacre de Charlemagne, fils de Pépin le bref et donc roi des Francs, et qui ayant constitué à partir de son royaume un immense empire que nous appelons aujourd’hui “empire carolingien”, lui donnera l’appellation “d’empire d’Occident”. Ceci, en référence à l’ancien empire romain d’Occident qu’il rêvait de reconstituer. Après son sacre, son empire portera le nom de “Saint empire romain germanique”, nom dans lequel le mot “romain” ne fait pas référence à ceux de l’antiquité, mais aux fidèles de l’église de Rome dont ce roi était en tant que roi des Francs, le défenseur testamentaire…

Lors du partage de l’empire au traité de Verdun en 843, la partie orientale conservera le nom de Saint empire romain germanique, mais la partie occidentale retrouvera quant à elle le nom de “royaume des Francs” et c’est donc son roi, qui était de toutes les façons le plus puissant, et non l’empereur, qui reprendra la charge testamentaire de protecteur de l’église de Rome. A l’arrivée d’Hughes Capet, autre usurpateur fondateur de la dynastie des Capétiens, au nom “royaume des Francs” sera substitué en 987, celui de “royaume de France”. Dès lors, en 1066, un désormais “français”, duc de Normandie, s’en allant à la conquête de l’Angleterre et s’en faisant le roi, exportera l’Occident selon son essence française, en ce pays…

Un de ses successeurs, Richard 1er d’Angleterre dit “cœur de lion”, séjournant en ses territoires français en vassal du roi de France, Philippe Auguste, se liera à celui-ci pour s’en aller mener une croisade en Terre Sainte contre les musulmans au nom de la religion et de ce qui sera désormais dit, “l’Occident chrétien”, alors que l’autorité de l’église s’imposera aux rois catholiques partis à la reconquête de la péninsule ibérique. C’est également au nom de la religion, au prétexte de rallier des peuples païens à la “vraie foi” afin de leur salut, que l’Occident s’en ira se constituer d’immenses empires au-delà des mers.

A la révolution française, la souveraineté passera de la personne physique du roi, à la personne morale du peuple alors proclamé souverain. Partant de là, c'est donc par nécessité la nation française elle-même qui sera finalement reconnue par le Vatican comme étant la “fille ainée de l’église”…

Ce qu’il faut donc retenir de cela, c’est que le fait occidental avec sa civilisation qui deviendra celle de toute l’Europe, est fondamentalement lié au départ à un “fait de religion”, quoi qu’en diront ceux qui actuellement nient cette évidence, et dans cette affaire, la nation française par laquelle s’est opérée cette union fondatrice entre le spirituel et le temporel, y aura joué un rôle prépondérant. Ceci, selon une “vocation” due au patronage exercé sur elle depuis les temps lointains par la Mère universelle que les templiers diront “Notre-Dame”…

Ce qui nous concerne ici, c’est d’établir quelles sont, la réalité, les raisons, et les origines lointaines de cette exception française, selon une vocation dont alors bien peu de ses citoyens prennent conscience, pour montrer que cette nation qui, soutenue par une puissante métaphysique, se trouve à la convergence d’une grande diversité de courants culturels voués à se fondre dans son exception, se trouve en même temps à la croisée des chemins.

Car le risque pour elle, c’est de ne pas comprendre la logique historique et surtout métaphysique qui la condamne à son actuelle déconcertante mais nécessaire “défiguration”, qui doit conduire à sa remise en capacité selon des formes nouvelles, et donc de ne pas se défaire des sentiments qui demeurent les siens concernant la qualité d’une société humaine. Ceux-ci lui font encore privilégier la forme de cet Occident auquel elle a donné naissance, mais avec lequel elle risque de sombrer car celui-ci est historiquement parvenu à la fin de sa nécessité. Si tel devait être le cas, elle manquerait sa vocation qui, sous le patronage de la Mère universelle, est précisément de conduire notre humanité sur la voie de l’universalité…

Cependant, tout cela demeure méconnu du grand nombre et pour le développer, il nous faut tout d’abord nous aventurer quelques temps, dans les méandres de la haute métaphysique.


Pour les catholiques d’aujourd’hui, l’appellation “Notre-Dame” ne fait référence qu’à la vierge Marie, mère de Jésus. Mais pour les Templiers qui à l’appellation “Notre seigneur” qui célébrait le Christ, lui ont substitué celle de “Notre-Dame” pour une tout autre célébration, cette appellation faisait référence à un concept beaucoup plus général et fondamental…

Les Templiers avaient cessé d’être strictement chrétiens, parce qu’ils contestaient non pas les enseignements de celui-ci, mais la divinité de Jésus précisément en tant qu’homme. Ceci, même si “l’inspiration” de celui-ci ou celle qui lui sera prêtée par différents collèges, était bien quant à elle d’essence divine. Cependant, cette contestation leur vaudra le bûcher…

Ayant visiblement été eux aussi les objets d’une “divine inspiration”, à moins qu’ils ne reçurent des enseignements en Terre Sainte, il s’agissait alors pour eux, en faisant construire pour cela les magnifiques cathédrales, d’en revenir logiquement au culte ancien d’un des deux cas contradictoires du divin à savoir “l’Immanence”, c’est-à-dire le fait de tout ce qui lui étant inhérent, se trouve situé en “substance” à “l’en-deçà” de tout ce qui formellement “est”. Ceci, en opposition à la “Transcendance” qui quant à elle, est l’autre cas du divin situé à “l’au-delà” de tout ce qui est et qui notons le tout de suite, n’a précisément pas par cela même, “lieu” d’être, autrement dit, pas lieu d’exister, dans ce qui n’est justement pas un lieu d’existence…

Notre difficulté vient du fait que dans notre volonté de savoir quelle est l’essence de l’existence, soit par l’étude des traditions religieuses, soit par la recherche scientifique, nous ne traitons spontanément que de ce qui existe et il ne nous viendrait pas une seconde à l’idée qu’il y aurait lieu de traiter symétriquement de “ce qui n’existe pas”. Ainsi nous contentons nous de ne considérer dans nos différentes investigations, que l’étendue de “l’existence”, c’est-à-dire de l’ensemble de tout ce qui “est”, en manquant de remarquer que cette étendue est forcément limitée puisque d’évidence, tout n’existe pas de toute éternité ni pour toujours.

Il ne peut donc s’agir dans tous les cas, dans ce que nous considérons comme étant l’existence, que de l’étendue de celle-ci à un instant donné, étant entendu que ce qui a cessé d’exister ou ce qui n’existe pas encore, n’en font évidemment pas partie. Or, seule une limite peut différencier cette étendue d’un instant de l’existence, de celle d’un autre instant. Si donc cette existence se trouve limitée, c’est forcément en ayant été déterminée à partir d’un illimité duquel elle se trouve extraite, corrélativement à l’implication fondamentalement “extractive” du verbe “exister” que signale le préfixe “ex” de ce terme, qui vient du verbe latin “exsistere”, lequel décrit directement le fait de ce qui “se maintient” (sistere), “hors” (ex).


Existe donc selon ce terme, “ce qui se maintient hors”, autrement dit “ce qui émerge”, selon une procédure extractive et donc limitative, et toute la question est alors de savoir hors de quoi l’existant émerge, et par l’exercice de quoi ? Cependant, il est clair de par le principe même de cette procédure extractive, que l’existence ne peut procéder que de ce qui au départ la contient, qui s’étend donc au-delà d’elle, et qui par le fait la “peut”, mais qui n’a pas lieu de s’extraire de lui-même pour pouvoir ainsi exister lui-aussi.

Comprenons alors qu’il s’agit en cet au-delà d’existence, de ce que nous concevons habituellement comme étant “l’Au-delà” proprement dit. Il s’agit du lieu de la “confusion” des choses qui toutes, ont vocation selon la logique du temps, à se fondre tôt ou tard en lui par leur fatale “disparition”, après avoir existé. Il s’agit ainsi du lieu où toutes les choses sont condamnées à se confondre en se trouvant réduites en une “disparité” de leurs parties.

L’Au-delà est en ce sens le domaine de la disparité indéterminée en laquelle plus rien ne se trouve encore constitué “sous forme”, et donc en laquelle plus rien n’est distinctement identifiable, ce qui revient à dire en laquelle plus rien “n’est”, puisqu’il ne se peut “d’être”, que constitué comme étant justement “un”. C’est donc la disparité en laquelle se confondent tous les êtres disparus, et dont la représentation la plus spectaculaire pour nous est bien-sûr la disparité des objets célestes dont les peuples font depuis toujours le séjour de la divinité.

A cet instant, nous apercevons que l’erreur curieusement commune des croyants et des athées, les premiers proclamant l’existence de la divinité, ce qui n’a aucun sens puisqu’elle se situe au-delà de cette existence, et les seconds contestant l’existence d’une telle divinité pour se justifier de n’en rien considérer, réside dans le fait que les uns et les autres réduisent l’étendue de tout ce qui nous concerne sur cette Terre, à la seule étendue de l’existence. Ceci, en ne considérant jamais, ni un en-deçà d’elle où il n’est encore rien, ni un au-delà d’elle où il n’est plus rien, qui sont les deux cas du Néant qui encadrent en le déterminant ainsi, l’Etant…

De cela, nous comprenons que la démarche des Templiers était parfaitement fondée, puisque la Transcendance qui est par définition “ce qui nous dépasse”, n’a en fait simplement pas d’existence et ne nous est envisageable en aucune façon. Nous ne pouvons ni la percevoir avec nos sens, ni même la concevoir afin de nous en faire une représentation avec notre sens, puisque située au-delà de tout ce qui “est”, elle ne peut en aucune façon constituer un “objet”, pour que nous puissions formellement la qualifier et nous en faire ainsi une représentation, serait-elle simplement conceptuelle.

Ainsi, même si nous pouvons malgré tout la signifier comme telle, La Transcendance, l’Amon des Egyptiens, ne nous est définitivement pas connaissable, nous ne pouvons rien en dire ni nous organiser autour de ce qui serait des manifestations d’elle, de sorte que le divin ne nous est envisageable que selon son immanence, dans le fait de tout ce qui “est”. Or, la manifestation du divin dans tout ce qui est, réside précisément dans le fait que ce divin est ce qui le fait “un”, donc tout fait déterminé, fini, et ainsi “singularisé” distinctement des autres…

Dès lors, ne pouvant envisager la Transcendance qui est l’aspect inconnaissable du divin, la préoccupation des Templiers fut logiquement de ne considérer que “ce qui fait un”, qui est l’aspect immanent du divin, parce que c’est précisément “ce qui fait être” et qui fait donc être tout, en étant en ce sens “universel”. Il s’agit alors en “ce qui fait un”, de la “Mère universelle”, la métaphysique de l’Etre. Elle s’est trouvée représentée par une femme, parce que le “rassemblement” d’une pluralité d’éléments en la singularité d’un tout, qui est rendu de la sorte “indivis” en étant ainsi “un”, est un principe qui sera dit “féminin”. Ceci, parce que dans sa fonction génitrice, la femme qui rassemble en son sein les éléments qui vont se trouver structurés en la singularité d’un être ainsi fait 1, est pour nous la représentation la plus évidente de “ce qui fait un”, ce principe selon lequel se trouve cependant structuré notre univers dans tous ses autres aspects.

Le principe de cette immanence du divin ayant été représenté par une femme, celle-ci, une mère portant dans ses bras son fils qu’elle a fait 1, est devenue toujours dans l’illustration de ce principe, la représentation de notre Terre dont l’exercice gravitationnel correspond bien également à la manifestation d’un rassemblement de parties afin de la constitution d’un tout.

Ce principe féminin, représenté par une femme, la Mère universelle portant son fils dans ses bras pour signifier qu’elle est “ce qui fait 1”, est donc finalement “ce qui fait être”, et son identification avec la Terre fait qu’elle sera représentée par une femme de couleur noire. Ceci, tout d’abord pour célébrer sa fécondité parce qu’elle est ainsi la mère de tout ce qui est, et qu’au contraire de la couleur blanche qui symbolise la pureté et corrélativement, la stérilité, la couleur noire symbolise la fertilité et particulièrement, justement celle de la terre à laquelle la Mère universelle se trouve identifiée. Mais il y a également pour expliquer cette couleur, le fait qu’elle fut longtemps comprise comme étant la déesse Egyptienne Isis, qui comme telle, se trouve représentée par une femme noire puisque les Egyptiens qui la conçurent selon ce qu’ils étaient, se désignaient eux-mêmes comme étant “les noirs” (Kamitu).

Selon la Tradition, elle est celle dont le frère et époux Osiris fut tué par leur frère Seth, et dont le corps fut dépecé par celui-ci qui en dispersa les parties. Elle parcouru alors la Terre pour rassembler celles-ci et reconstituer le corps de son époux, afin de pouvoir s’unir avec lui pour donner vie, mais il manquait encore le sexe de celui. C’est donc avec un artifice de sexe qu’elle fabriqua et posa sur lui, qu’elle simula une union avec lui, et c’est à la faveur de ce simulacre qu’elle en conçu leur fils Horus.

Il nous faut alors comprendre ici par le terme “simulacre”, tant le geste, que l’objet qui permet le geste et qui constitue la corrélation physique nécessaire à la “détermination” d’une “métaphysique”. Ceci, compte tenu que la métaphysique étant par définition située “au-delà” (meta) de la singularité physique des choses, donc des limites liées aux formes de celles-ci, elle ne possède pas elle-même de limites pour pouvoir se trouver déterminée selon elle-même. C’est ainsi que l’Immanence se trouve déterminée sous la forme des êtres qu’elle sous-tend, ce qui nous la rend envisageable, alors que la Transcendance demeure elle, indéterminée…


Isis est donc bien celle par laquelle s’opère le rassemblement de parties en un tout, celle qui fait 1 et qui par cela fait être, selon son fils Horus qu’elle est représentée en le tenant dans ses bras, et elle correspond bien ainsi au principe de la Mère universelle. Cependant, remarquons bien ici qu’elle n’a pas pu être effectivement fécondée par la dépouille momifiée de son époux privé de sexe, mais par un “artifice” de sexe qui, étant de sa propre fabrication, permet de dire qu’elle s’est en ce sens “autofécondée”, en procédant à ce simulacre…

Comprenons bien ici que tel était le sens initial du concept de la “vierge”, qui était relatif au principe féminin dans une manifestation de celui-ci ou la “conception” se passait du concours d’un facteur masculin. Ainsi, la “Vierge”, qui n’est qu’une autre façon de désigner la Mère universelle représentée par Isis, était-elle célébrée, non pas pour sa “virginité” selon le sens moderne et sexuel de ce terme, mais tout au contraire pour sa grande fécondité, compte tenu que comme Isis, elle était “autoféconde”. Ceci étant entendu que “l’infécondité” de la pucelle ne constitue justement pas une manifestation du divin, car c’est la parturiente qui voit précisément exercer en son sein “ce qui fait 1”. L’infécondité n’avait donc absolument pas lieu d’être célébrée et c’est selon une variation de sens due à son usage par métaphore, que ce terme vierge a fini par décrire la femme qui n’a pas encore connu d’homme, la pucelle.

Ainsi la Mère universelle est-elle bien la “Vierge noire”, celle qui se trouve à l’origine de tout ce qui est, et c’est pourquoi elle fut l’objet de la grande vénération des Templiers qui la reconnurent comme étant “Notre-Dame”, c'est-à-dire comme étant la “maîtresse” (domina), qui non seulement fait 1 des individus, mais qui fait également 1 de la pluralité de ceux-ci.
C’est donc elle qui en tant que maîtresse, nous “oblige” à un au-delà de nos individualités et qui nous détermine à nous constituer en un fait commun, une collectivité qui est alors “notre”, puisque ce qui est notre est ce qui nous est commun. Elle préside donc au fait de civilisation et à l’universalité qui en constitue l’aboutissement. Il s’agit donc bien telle que nommée, de Notre-Dame, de la Mère universelle, ou encore de la Vierge noire…

Elle possédera au cours des temps et précisément selon son immanence qui implique sa manifestation sous différentes formes, plusieurs représentations locales et occasionnelles telles que Isis, Neith, Astarté, Athéna et d’autres vierges, et plus près de nous la vierge Marie à laquelle les Templiers l’ont identifiée comme étant bien une de ses formes occasionnelles, et qui vont lui ériger de magnifiques temples dans des endroits où anciennement, s’étaient déjà trouvés édifiés des sanctuaires dédiés à Isis sous la représentation de vierges noires…

Observons alors que toutes les parties continentales ou insulaires de notre planète se trouvent liées et par le fait “communiquent” forcément par la mer qui est en ce sens ce qui les fait “une”, étant entendu que communiquer consiste précisément à faire “comme un”. Ainsi, la “mer” par laquelle s’établit une communication entre toutes les parties de notre planète se présente comme un instrument de la “Mère” universelle dans sa fonction de rassemblement, en l’occurrence le rassemblement des différentes parties du monde.

Dans cette fonction, la Mère universelle était représentée par Isis parcourant le monde afin de rassembler les parties dispersées d’Osiris. Cette Isis parcourant les mers afin de l’unité du monde était envisagée pour cela dans le monde grec comme étant la “maitresse des mers”, sous l’appellation de “Isis Pelagia”, et c’est logiquement sous la protection de celle-ci que les Phéniciens qui étaient alors de hardis navigateurs, se plaçaient en installant son effigie à la proue de leurs navires.


C’est dans ce lieu qui lui fut consacré justement par ces Phéniciens qui y fondèrent un sanctuaire lui étant dédié, le “Par-Isis”, lequel va donner son nom à sa capitale et constituera ainsi son “ile”, autrement dit, son “lieu d’émergence” qui sera précisément dit “Ile de France”, que sous le patronage de la divinité va se trouver édifiée la nation française qui sans plus le savoir, puisque la voix des Templiers fut étouffée sous leurs cendres, doit à ce patronage, celui de Notre-Dame, de la Vierge noire célébrée en ses temples, sa brillante civilisation…


Ceci fait que, quoi que diront les identitaires qui se lamentent de la voir investie par tant d’hommes venus d’ailleurs, la ville de Paris est logiquement, selon sa vocation même, le lieu de rassemblement d’hommes venus de toutes les parties du monde, et son emblème qui est la trirème phénicienne qui a emmené ses fondateurs en cet endroit, signifie sa vocation à l’excellence. Quant à sa devise “fluctuat nec mergitur”, elle signifie que si la cité ne manquera pas d’être secouée au cours des temps par de terribles épreuves, pour autant elle ne sombrera pas parce qu’elle se trouve sous la haute protection de la Mère universelle, Isis…

Oui, la grande révolution universaliste prendra bel et bien naissance à Paris. Ceci, du fait de l’exercice en ce lieu et dans une mesure exceptionnelle précisément liée à cet endroit, d’un “tropisme” qui, en sous-tendant le développement de leur pensée, constitue une faveur pour les hommes engagés dans une quête d’excellence, et qui sont venus d’ailleurs jusque-là.

Ce tropisme qui résulte d’une “disposition” particulière du divin face à l’humain en cet endroit précis, et qui est donc lié à la Terre dont nous avons déjà établi la corrélation avec la Mère universelle, est en fait ce par quoi se trouve établi notre détermination à “concevoir”, autrement dit à faire 1, selon la fonction d’Isis, ce qui sur le plan psychique, s’opère par le rassemblement et la constitution d’une pluralité de “significations”, autrement dit de données informelles immatérielles, en la singularité d’un objet conceptuel…

Tout ceci revient à dire que c’est par l’exercice en nous de l’immanence du divin, que nous nous trouvons en capacité de concevoir, et l’exception parisienne de cet exercice signifie qu’il s’agit bien là d’une faveur particulière de Notre-Dame, à laquelle se trouve justement attachée la notion de “conception”. La capacité qu’en tirent les humains est donc le bénéfice pour eux de la “grâce” que leur dispense cette Mère dite en ce sens, “pleine de grâce”. Ceci, parce qu’elle constitue la faveur de notre “gré”, c’est-à-dire de notre détermination à nous accomplir, tant individuellement que collectivement, puisqu’il s’agit dans les deux cas de se faire pleinement 1. Cette Mère universelle constitue ainsi sous ses différentes appellations occasionnelles tout au long de l’histoire, ce qui sous-tend finalement le “fait de civilisation”…

Ainsi, la grande révolution universelle sera-t-elle l’occasion d’une “renaissance” qui mettra fin à ce qu’est actuellement devenu l’Occident qui, n’ayant pas vocation à l’éternité, est parvenu à la fin de son ère historique de positivité, donc à son “échéance” fonctionnelle et qui, du fait de son maintien tel quel malgré cela, contre le cours logique des temps, se trouve désormais plongé dans une totale “incohérence”.

Ceci, étant entendu qu’au-delà de l’échéance se produit fatalement la “déchéance”. Celle-ci se traduit par une perversion de ses principes tels que ceux de liberté, d’égalité, et de fraternité, qui se trouvent désormais totalement trahis par cet Occident lui-même, ce qui ne peut qu’engager plus encore notre monde occidentalisé dans les égarements qui sont ceux de nos sociétés actuelles, tels que nous les constatons déjà…

Ainsi l’Occident périra-t-il logiquement là où il a pris naissance mais également là où il reprendra naissance, puisque d’une façon générale mais insoupçonnée, il ne peut y avoir de naissance, que par renaissance. Ceci, compte tenu de la résolution cyclique et non pas linéaire du temps, laquelle ne possède pas davantage de début que n’en possède un cercle et qui est due au fait que tout ce qui n’est pas, “se peut”, à la fois avant d’être, mais également après avoir été. Il vient de là qu’il ne peut y avoir de début inscrit en ce temps, qu’à la fois, en succédant et en précédant une fin de son objet. Cependant, par l’action d’Isis rassemblant les parties et siégeant en Notre-Dame, cet “Osiris” reprendra naissance fort heureusement sous des formes nouvelles, compte tenu de la grande diversité des hommes et des apports culturels qui participeront cette fois à cette nouvelle fondation.


Parce que devenue universelle, cette civilisation doit périr pour renaitre autrement en se débarrassant de son sectarisme, racial, social, et culturel, et parce qu’ayant été initiée en cet endroit par les Phéniciens (Phoinikes), elle renaitra logiquement de ses cendres (Phoinix), et tel est le présage qu’aura constitué l’incendie, accidentel ou criminel, de Notre-Dame, laquelle renaitra également de ses cendres, incendie qui aura alors été le “simulacre” de cette fin de civilisation, et de sa renaissance…

En effet, selon ce simulacre, la reconstruction de la “voûte” (voluta) de Notre-Dame, rétablira la “volonté” (voluntas) de celle-ci sur la “cité du Parisis” (civitas parisiorum), afin d’atteindre l’universalité selon Isis qui est sa fonction de rassemblement, et la reconstruction de sa “toiture” (tectum), rétablira sa “protection” (protectum), sur cette cité…


Paris, le 28 octobre 2019
Richard Pulvar

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