mardi 1 octobre 2019

DOHA DAY 4 : LA FRAICHEUR VENUE D'AFRIQUE



Hier soir le public s'est déplacé au stade, répondant ainsi à la grogne grandissante envers l'organisation. On a pu remarquer la présence certes d'un public "amené"; force est de constater que les tribunes ont reçu un public venu soutenir une cause précise. 


Il est rare de voir autant de personnes venues d'Afrique dans des mondiaux d'athlétisme, à part les Éthiopiens - souvent des expatriés dans les pays organisateurs- rare est d'entendre massivement des foules africaines. Hier, ce fut le cas. Les Qataris ont aussi répondu à l'appel de leur champion. 



La soirée a débuté avec les séries des 200 m femmes. Sans trop d’excès de vitesse les leaders ont fait leur travail pour se qualifier en demi finale. L'anglaise Dina Asher-Smith semble dominer son sujet en absence de beaucoup de leaders, fatigués et blessés en cette longue saison.

Les hommes quant à eux ont affiché leur prétention pour le titre en se qualifiant en finale. Noah Lyles en s'imposant en 19.86 n'aura pas de concurrence à part lui-même, rendez-vous demain. 


La vitesse a vu l'entrée en matière des hurdleurs au 110 m haies. Ces courses pleines de rebondissement ont eu leur lot de surprises et de questionnements. 




Au niveau des surprises, c'est la disqualification d'un favori, l'américain Roberts qui est un coup de tonnerre qui en dépit d'avoir dominé en série Martinot Lagarde tombe sous les coups des règlements. Ils est disqualifié. 

Une autre surprise est la performance inquiétante de Belocian crispé et sans ressort qui prend une 4 ème place en 13.67. Espérons qu'il se ressaisisse en finale. 



L'équipe de France attend beaucoup de cette discipline, surtout où en milieu de championnats, les compteurs sont à zéro au niveau des médailles, chères à certains. Les signaux sont au rouge. On semble s'orienter vers un grand recul au moment où d'autres nations se renouvellent et rajeunissement leurs cadres.




Certains tentent de faire diversion en évoquant des problèmes d'organisation, la chaleur et j'en passe. Le malaise est plus profond et on évite de l'évoquer. 

Les discoboles se sont livrés une âpre compétition qui se jouait sur des centimètres. A ce jeu, le Suédois Sthal triomphe avec un jet de 67,08 m devant le Jamaïcain Dacres (66,94m) et l'Autrichien Weisshaindinger (66,82m). 

Les courses de demi-fond et de fond ont révélé les vrais motifs de la foule. Une foule africaine bruyante, manifestement un public avec les codes footballistiques a qui on demandait le silence avant les courses de vitesse. 



Au 5000 m hommes le duel fratricide Ethiopie-Kenya n'a pas eu lieu malgré la foule enthousiaste des deux clans venue en nombre. Les athlètes britanniques en arbitre, ont laissés planer le doute jusqu'au dernier kilomètre qui a donné un spectacle de vitesse terminale palpitant où les Éthiopiens font le doublé avec Edris (12.58. 85) et Barega (12.59.70) suivi du Canadien Ahmed.

Au 3000 m steeple, Chepkoech fait un cavalier seul et emporte l'or (enfin) pour le Kenya en 8.57.84 soit le record du championnat, deux autres filles du podium battent leur record personnel l'Américaine Coburn (9.02.35) et l'allemande Krause (9.03.30) s'adjuge du record d'Europe.




Les performances de cette course doit nous amener à réfléchir sur ceux qui alimentent les controverses de la chaleur de Doha. 

Les temps réalisés sur longue distance affichent de très bonnes performances et d'athlètes en provenance de toutes les contrées du Globe. Au 800m féminin, en absence de la sud africaine Caster Semenya empêchée par une controverse hormonale trop masculinisante; pourtant créditée de 1.54.98 cette année, c'est une jeune Ougandaise Nakaayi (1.58.04) qui ramène à l'Ouganda le titre mondiale avec un record national. Les deux américaines Rogers (1.58.18) et Wilson (1.58.98) forment le podium.


Le stade a vécu un grand moment d'athlétisme hier soir lors du 400 m haies. La mise en scène à l'image des 100 m a permis à deux jeunes de s’exprimer sur une discipline qui depuis la retraite de Kevin Young avec une course de record du monde ( 46.78) attend un successeur et surtout de grands leaders.

Le Norvégien Warlhom pourtant attendu triomphe en 47.42, devance l'Américain Benhamin (47.66) et le Qatari Samba (48.03). C'est ce dernier qui a attiré le public qatari. Il ne s'est pas trompé. Les hommages leur ont été rendus.


Harry Méphon

Doha 1/10/19


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