Les Américains eux, ne se sont pas embarrassés et ont tout simplement fait fonctionner la planche a billets à hauteur de 2200 milliards de dollars, pour amortir le coût astronomique de la crise sanitaire, et permettre à leurs concitoyens de passer les premiers instants d'une récession annoncée, sans trop de tumulte, et permettre par un soutien à leur pouvoir d'achat, une relance de leur économie...
A voir ce qu'il en sera plus tard des questions financières, de l'endettement, et de la solidité du dollar, mais cela viendra après, et les élections sont pour bientôt...
Les Européens eux aussi ont un besoin urgent d'un tel plan de relance, mais en partant d'un budget de l'Union Européenne de 1 070 milliards d'euros, un plan de relance colossal par rapport à ce budget de 750 milliards d'euros, présenté par la France et l'Allemagne, constitué par des emprunts, a de quoi fortement inquiéter les ferventes nations de l'équilibre budgétaire du nord de l'Europe, face à une dette qui sera celle de tous...
Car sur ces 750 milliards, 500 milliards correspondront à des subventions que les nations bénéficiaires n'auront pas à rembourser directement et qui devront être pris en charge par l'Union, donc par tout le monde, et 250 milliards seront des prêts qui eux ne posent pas de problèmes puisque les nations qui y souscriront devront les rembourser elles-mêmes...
C'est cette histoire de subvention dont les nations de l'Europe du nord ne veulent pas entendre parler, craignant de voir comme ce fut le cas en Grèce, des sommes folles s'envoler sans aucune efficacité, dans des structures économiques défaillantes, et qu'elles devront malgré cela rembourser au travers de l'Union...
Pour en bénéficier, ces subventions sont soumises à des conditions de réforme profonde des structures économiques des nations bénéficiaires, et celles du nord, qui n'en seront pas les principales bénéficiaires, s'inquiètent des procédures selon lesquelles la commission européenne les accordera aux différentes nations et souhaiteraient que tout ce plan ne soit constitué que de prêts remboursables...
De leur coté, les nations du sud sont terrorisées à l'idée de ce qui constituerait une nouvelle "troïka", comme celle qui a opéré de triste souvenir pour la Grèce, n'exigent d'elles et au plus vite, des réformes structurelles profondes et difficilement réalisables sur le court terme, comme celles qui furent exigées de la Grèce et sans jamais permettre à ce pays de s'en sortir correctement...
Le refus de payer pour les autres, et la crainte de ces autres de se retrouver brutalement déstructurés, risquent de conduire ce sommet, et donc l'Europe, dans une impasse qui sera d'autant plus coûteuse pour elle, que les temps exigent une prise rapide de décision...
Richard Pulvar