mardi 30 novembre 2010

Le Nouvelliste en Haiti - Comme du beurre au soleil

"Des rencontres intensives entre le secteur privé des affaires, la communauté internationale et les principales parties liées à la crise électorale naissante ont débouché, ce lundi, sur le surprenant revirement des deux plus gros candidats qui avaient apporté leur soutien à « l'Alliance du Karibe », a appris Le Nouvelliste d'une source proche des négociations.

Michel Martelly et Mirlande Manigat, se sont désolidarisés du groupe et n'ont pas assisté à la conférence de presse donnée par les dix candidats contestataires restants, a constaté lundi après-midi Le Nouvelliste. Ils n'ont pas non plus signé la lettre formelle envoyée au CEP par le groupe pour réclamer l'annulation des élections du 28 novembre 2010.

Cherchant à comprendre les dessous du revirement spectaculaire de Michel Martelly qui avait conduit une manifestation hier dans les rues de Port-au-Prince et de Mirlande Manigat qui avait été la première à réclamer l'annulation des élections, Le Nouvelliste a appris que des négociations sont en cours depuis dimanche pour ramener à la raison ces deux candidats, potentiels gagnants d'un ticket pour le deuxième tour.
Le secteur privé haïtien a mis en place une véritable machine pour essayer de corriger la « légèreté » des candidats qui ont demandé l'annulation des élections dans une déclaration lue par Josette Bijou au nom d'un groupe de douze candidats, dimanche, vers une heure de l'après-midi, au Karibe Convention Center, a appris Le Nouvelliste.

« Depuis que la déclaration a été diffusée sur les ondes, des responsables du secteur privé ont pris contact avec les candidats de façon individuelle pour leur demander sur quelle base ils avaient arrêté leur décision et pour essayer de les ramener à la raison », a indiqué au Nouvelliste une source proche des négociations avec les plus importants candidats.

« Nous leur avons bien expliqué qu'aucune des informations qui nous étaient parvenues ne justifiait l'annulation des élections, même si nous reconnaissons qu'il y avait des incidents dans un certain nombre de bureaux de vote. Moins de cinq cents sur plus de onze mille », a poursuivi notre interlocuteur sous couvert de l'anonymat.

« Dimanche, quand on écoutait dans les médias, la liste des irrégularités était impressionnante. En fait, on ne parlait nulle part, ou très peu, des endroits où le processus se déroulait sans incident » a avancé notre source.
« On a vu les arbres, pas la forêt », a conclu notre source.

D'autre part, Le Nouvelliste a appris que dès dimanche soir, des réunions avaient été tenues entre le secteur privé des affaires, la présidence, la communauté internationale et les principaux candidats pour éviter que cette déclaration de « l'Alliance du Karibe » ne débouche sur une vraie crise électorale.
Des remontrances ont aussi été adressées aux organismes de composante nationale qui surveillaient la bonne marche des élections. Des déclarations hâtives faites dimanche matin avaient précipité la prise de la décision des candidats du Karibe, a appris Le Nouvelliste.

Toute la journée de lundi, les amis d'Haïti ont insisté sur la nécessité du dialogue et de la recherche des voies de solution pour éviter au pays une crise électorale.

Le secteur privé haïtien, qui a financé en partie, mais à coup de millions de dollars, la campagne électorale la plus coûteuse de l'histoire du pays, dispose, pour la première fois, d'un levier puissant pour convaincre les candidats à entendre raison.

A l'instar du secteur privé dominicain qui sert souvent d'interlocuteur privilégié lors des crises politiques en République voisine, le secteur privé haïtien ambitionne de s'installer dans un nouveau rôle en appui au processus démocratique en Haïti.

La politique en Haïti a cependant des règles non écrites, qui bousculent toutes les combinaisons gagnantes dans les autres pays.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

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Les observateurs cautionnent prudemment les élections en Haïti, actualité Fil Info Reuters : Le Point

"PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Les observateurs internationaux ont prudemment cautionné les élections de dimanche en Haïti en dépit d''irrégularités'.

Les problèmes recensés par la mission conjointe des observateurs de l'Organisation des Etats américains et de la Communauté caraïbe vont de la manipulation des électeurs à des actes de violence ou d'intimidation, d'une 'atmosphère toxique' déclenchée par les accusations de fraude à des cas d'électeurs dans l'impossibilité de trouver leur bureau de vote.

'La mission conjointe n'estime pas que ces irrégularités, aussi graves que soient certaines, invalide nécessairement le processus', a déclaré l'ambassadeur Colin Granderson, chef de l'équipe des observateurs.

Le Conseil électoral provisoire (CEP) a fait savoir qu'il faudrait peut-être une semaine pour connaître les premiers résultats.

Deux autres candidats à la présidence haïtienne ont dénoncé lundi les conditions d'organisation du scrutin et réclamé l'annulation du premier tour de la présidentielle.

Mais Michel 'Sweet Micky' Martelly, qui avait demandé dès dimanche soir cette annulation avec onze autres candidats, est revenu sur sa décision et a souhaité que le dépouillement des suffrages se fasse normalement.

Le musicien, qui a recueilli le soutien du chanteur Wyclef Jean, a expliqué ce revirement par le fait qu'il était en tête dans les bureaux où il n'y a pas eu de fraudes. 'Je veux que le Conseil électoral, le président (René) Préval et la communauté internationale respectent le suffrage populaire', a-t-il dit.

NOUVELLE MANIFESTATION

Mirlande Manigat, qui fait également partie des candidats crédités d'une bonne chance de figurer au second tour le 16 janvier, a également nuancé sa position. Après avoir réclamé l'annulation du premier tour, elle s'est déclarée prête à participer à un second tour si le dépouillement la place parmi les deux candidats en tête.

Sur les 18 candidats qui briguaient la magistrature suprême, seuls cinq, dont Jude Célestin, protégé du président sortant René Préval et champion du mouvement Inite (Unité), reconnaissent pour l'heure la validité du scrutin.

Le Conseil électoral provisoire (CEP), ignorant plaintes et manifestations, a pourtant estimé que ces élections s'étaient 'dans l'ensemble bien déroulées'.

Au lendemain du vote, la tension et l'incertitude régnaient à Port-au-Prince, la capitale portant toujours les stigmates du tremblement de terre qui a fait plus de 250.000 morts le 12 janvier dernier.

Une centaine de personnes se sont rassemblées près du palais présidentiel, en grande partie effondré depuis le séisme, pour dénoncer les fraudes et réclamer l'annulation des élections.

Les Haïtiens étaient appelés à élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Les opérations ont été marquées par une grande confusion et, selon l'opposition, par des fraudes massives.

DILEMME

Pour les organisations internationales, accepter le résultat du vote risque de provoquer la colère de l'opposition, le rejeter pourrait affaiblir les autorités qui ont organisé le scrutin - un dilemme potentiellement explosif.

Le Center for Economic and Policy Research, dont le siège est à Washington, considère le vote de dimanche 'comme une farce grossière du début à la fin' et parle notamment de bourrage des urnes, comme l'ont dénoncé des opposants qui affirment que 'des victimes du tremblement de terre ont voté'.

'La communauté internationale devrait rejeter ces élections et affirmer son soutien aux institutions démocratiques', dit Mark Weisbrot, co-directeur du centre. 'Sinon, il y aura en Haïti un gouvernement largement considéré comme illégitime.'

Weisbrot demande que le CEP, accusé de favoriser Jude Célestin, soit remplacé en vue de l'organisation de nouvelles élections dont le résultat sera crédible.

Des manifestations avaient éclaté dès la fermeture des bureaux de vote dimanche soir. Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays.

Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté à une épidémie de choléra qui a fait 2.000 morts.

Joseph Guyler Delva et Allyn Gaestel; Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français

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Haïti confronté à une crise politique ouverte | RFI

"Deux jours après les élections générales, la situation est toujours plus que floue en Haïti. Alors que certains observateurs internationaux valident prudemment le scrutin, et deux favoris à la présidentielle se rallient finalement au processus électoral, d'autres candidats continuent à réclamer l'annulation du vote. L'inquiétude est palpable que ce soit parmi la population haïtienne ou au niveau de la communauté internationale qui a appelé tous les acteurs au calme et au dialogue.

Ces dernières 48 heures ont été riches en rebondissements. Premièrement, 12 candidats à la présidence d'Haïti ont appelé à l'annulation du scrutin, car les élections ont été, selon eux, entachées de nombreuses irrégularités imputées au pouvoir en place au profit du candidat Jude Célestin.

Mais cette « coalition de Karibe », comme la presse haïtienne a appelé cette contestation conjointe des 12 candidats, n'a pas tenu longtemps. Ce lundi 29 novembre 2010, deux membres de ce groupe et non des moindres, car il s'agit de deux favoris du scrutin, à savoir Mirlande Manigat et Michel Martelly, se sont finalement ralliés au processus électoral.

De leur côté, les dix candidats contestataires restants continuent de réclamer l'annulation du vote. Ils ont envoyé une demande officielle en ce sens au Conseil électoral provisoire et annoncent être en mesure de livrer des preuves de fraudes.

Les observateurs internationaux semblent quant à eux aussi divisés que la classe politique haïtienne. L'Organisation des Etats américains juge les élections valides, tout en soulignant, « les irrégularités sérieuses », alors que les observateurs américains du Center for Economic and Policy Research ont appelé la communauté internationale à rejeter cette « farce évidente ».

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Les Haïtiens ulcérés par la magouille électorale | Humanite

Les élections générales ont donné lieu à une avalanche de fraudes. Douze candidats demandent leur annulation. Les autorités font comme si de rien n’était. Port-au-Prince (Haïti),envoyée spéciale.

Un cycle d’instabilité s’est ouvert dimanche en Haïti. Un de plus dans un pays à genoux depuis le séisme du 12 janvier, au terme d’une supercherie électorale, montée de toutes pièces par l’Organisation des États américains et les Nations unies, sous la supervision des États-Unis.

Devant l’école Jean-Bosco dans Cité soleil, des manifestations sporadiques ont émaillé la journée aux cris d’«À bas Inite», le parti de Jude Celestin, poulain du président René Préval. « Les petits mouns (enfants) meurent, le peuple est dans le chômage, il n’y a pas de travail », dit abattu Pooshon. D’après cet habitant du plus grand bidonville de Port-au-Prince, Inite « a complètement acheté le vote parce que la jeunesse est dans la faim ». Les leaders des quartiers auraient reçu 40 000 gourdes (environ 1 000 dollars) pour forcer à voter Inite. Un joli pactole : le salaire minimum quotidien est de 200 gourdes. À l’intérieur de l’enceinte, ce n’était que cris et empoignades entre des électeurs interdits de voter et des membres de bureaux incompétents. Le tout sous les yeux de la Minustah (mission des Nations unies de stabilisation en Haïti), de la police et d’agents de sécurité d’entreprises privées. Car, autant le dire, ces élections ont surtout été un business.

À Bulding 2004, l’imposant édifice, désormais entouré de bâches depuis le séisme du 12 janvier, la situation était abracadabrantesque. Quatre heures après le début du scrutin, les urnes étaient vides faute… de bulletins pour voter. « C’est du jamais vu, déplore Reginald. Mais les autorités diront que tout s’est bien passé. C’est de la pure magouille électorale. » Même scènes ubuesques à l’école de la Voilière à Delmas 31. « Les gens qui sont sous les décombres ont leur nom sur la liste mais nous qui sommes vivants, nous ne pouvons pas voter », s’emporte Augustin Yonnel. L’électeur est exaspéré. « C’est le peuple qui doit voter, poursuit-il. S’il ne peut pas le faire alors il n’y a pas d’élections. »

Avant même la fermeture des 11 000 bureaux de vote, douze des dix-huit candidats à la présidentielle ont demandé l’annulation des élections. « C’est du brigandage organisé, a fustigé Mirlande Manigat, la favorite, selon les sondages. Des institutions de l’État sont complices de ce brigandage. » Qu’importe. Gaillot Dorsainvil, le président du conseil électoral provisoire, accusé de rouler pour le gouvernement, a qualifié la journée de « réussite », osant même dire que « dans la fièvre électorale, des électeurs n’ont pas réussi à trouver leur bureau de vote ». Le scrutin a pourtant été annulé dans au moins 56 centres. Au moins deux personnes ont été tuées lors d’affrontements entre partisans de candidats. Les Nations unies, elles, ont fait part de « leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents ». Sans plus. Mais comme les États-Unis et l’Union européenne, elles ont leur part dans le marasme ambiant. En imposant cet agenda électoral en décalage total avec les préoccupations de la population, elles ont provoqué davantage d’instabilité. Les résultats électoraux ne devraient pas être connus avant le 5 décembre. Et après ?

Cathy Ceïbe

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Mettre Haïti sous tutelle ? Réflexion!

Statue du "Nègre marron" un symbole très fort de la révolution haïtienne
À tous ceux qui me posent cette question. Voici une ébauche de réponse. 

C'est comme demander qu'on enlève au Québec son titre de province avec une identité propre, sa culture et sa langue, renier son héritage et sa grandeur... pour l'intégrer de force.., ou l'assimiler manu militari au reste du Canada et pourquoi pas? de toute l'Amérique du nord...

À mon avis, Haïti étouffe de "trop d'amour" de la part des communautés internationales et des 10 000 ONG qui ont besoin de ce pays pour se donner bonne conscience. Le commerce des bonnes œuvres humanitaires, à qui profite-il? Sinon pourquoi toutes leurs 'bonnes' actions n'aboutissent pas depuis plus de 20 ans dans le pays. Au contraire, le peuple s'enlise. La pauvreté s'accroît. Les Haïtiens ne sont pas les seuls artisans de leur propre malheur. Haïti est mise sous une forme de tutelle qui ne porte pas son nom... à cause de la faiblesse de ses dirigeants et de sa pauvreté. Et l'ONU n'ose pas le dire ouvertement. Tous les pays sont + ou - complices de ce qui passe là-bas. Les Haïtiens ont-il vraiment voix au chapitre? Peuvent-ils vraiment décider? Tout ce qui se fait dans le pays doit recevoir l'aval de ceux qui délient les cordons de la bourse. Suivez la trace de l'argent et vous aurez la réponse.
Dégâts du séisme 2010

Depuis la révolution tranquille pas si lointaine que ça, le Québec n'arrive pas à se brancher... indépendance ou province malgré toute sa richesse? Haïti s'est branché: premier pays noir indépendant... premier pays francophone des Amériques... Première constitution... pays initiateur des droits de la personne en disant NON à l'esclavage... Bref.. pour avoir osé en 1804... chasser les colonisateurs esclavagistes.., il en paye le prix encore aujourd'hui. Haïti vient de finir de payer aux Français la dette de son indépendance(plus de 200 ans plus tard avec de forts taux d'intérêt) alors que l'argent aurait pu servir à accroitre la richesse du pays.

Il a fallu en faire un exemple pour éviter que d'autres petites nations en suivent l'exemple. C'est ce qu'on disait aux pays africains dans les années 50-60. D'un peuple fier et dégourdi... on l'a réduit à un peuple de mendiants sous assistance étrangère, sous respiration artificielle. L'oxygène lui est donné aux comptes-gouttes. Juste pour survivre. L'amour des grands pays le tue à petit feu.

Et chaque Haïtien en souffre.., dans sa chair et dans son orgueuil. Qu'il vit en Haïti ou dans la diaspora. La dictature, fut-elle éclairée, n'est pas un choix. Pourquoi les Nations unies s'empêtrent-elles dans ce pays? Voilà toute la question!

Et si on donnait aux Haïtiens le choix sans avoir les mains liées? Le choix de leurs dirigeants, le choix de leurs priorités sociales et économiques, le choix du développement et de la reconstruction. C'est presque sûr qu'Haïti choisirait d'être le "maître de son destin". Presque tout l'argent investi en Haïti revient dans les poches des pays donateurs avec tous les "istes" et "logues" envoyés là-bas, augmentant la classe des bien nantis. Oui, il faut un transfert de connaissances... mais il faut aussi respecter le savoir-faire des Haïtiens pour qu'ils puissent respirer tout seul. Qu'on leur apprenne à pêcher plutôt que de leur apporter le poisson déjà pêché dans les filets occidentaux. Sinon, ils resteront sous assistance artificielle jusqu'à ce que la colère gronde et provoque un reflux incontrôlable. Un proverbe créole dit..."bèt jen-nen modé" Un animal désespéré, pris au piège devient agressif. Je crains que les Haïtiens deviennent un jour désespérés et le fassent savoir. Et les moyens qu'ils risquent de prendre m'inquiètent.

lundi 29 novembre 2010

Haïti : René Préval, un président "têtu" au "caractère de caméléon" - LeMonde.fr

 
"Pour l'ambassade américaine à Port-au-Prince, le président sortant d'Haïti, René Préval, est un allié, mais sa 'personnalité' pose problème. Lors de son élection, en 2006, M. Préval avait pu compter sur le soutien des Etats-Unis, du Brésil et de la France, très impliqués en Haïti. 'Son engagement pour la construction d'institutions démocratiques, la promotion de la stabilité politique et le développement de l'économie correspond à notre propre intérêt', affirme un message diplomatique de mars 2007 obtenu par WikiLeaks et examiné par Le Monde.

'Préval reste l'homme indispensable d'Haïti', insiste un long mémo de juin 2009 intitulé 'Déconstruire Préval'. Cependant, 'la relation avec lui est un défi qui peut être frustrant et parfois gratifiant', explique ce texte. La difficulté découle de sa 'vision du monde, sa personnalité et son style de leadership renfermé', ainsi que d'un 'caractère de caméléon'. 'Personnalité discrète et complexe, le président partage peu. Son cercle rapproché a beaucoup rétréci ces deux dernières années.' D'ailleurs, 'l'isolement de Préval dans le palais au cours de la dernière année est notable'. 'Il quitte rarement le palais, sauf pour aller chaque soir à sa résidence ou au refuge qu'il a acheté à sa fiancée sur les hauteurs de Port-au-Prince.'

VISION 'CYNIQUE ' DE LA POLITIQUE HAÏTIENNE

Femme d'affaires formée aux Etats-Unis, 'Elizabeth Delatour est la seule conseillère avec laquelle il a des discussions significatives', précisait le mémo de 2007, deux ans avant qu'elle n'épouse René Préval. Le mémo avouait néanmoins qu'il était difficile d'évaluer son influence. En fait, 'Préval n'a confiance ni en ses conseillers ni en ses ministres pour prendre des décisions, et même pour les appliquer'. Résultat, 'Préval est très peu incliné à déléguer le pouvoir et les détails les plus insignifiants arrivent même sur son bureau', explique le mémo de 2009.

Le président haïtien accepte rarement les 'opinions divergentes'. Cette prise de décision 'unilatérale' et sa 'tendance à la micro-gestion' s'accompagnent d'une vision 'cynique ' de la politique haïtienne ('souvent justifiée', ajoute l'auteur de la note. 'Têtu et soupçonneux', le président haïtien reste 'sceptique sur les engagements de la communauté internationale'. 'Préval demeure essentiellement un nationaliste', 'méfiant à l'égard des intentions des étrangers et convaincu que personne ne comprend Haïti aussi bien que lui'. M. Préval 'admet qu'il ne lit ni n'écoute les nouvelles, locales ou internationales'.

'PERSONNAGE INACTIF'

'Le comportement parfois erratique de Préval ces dernières années a suscité de larges rumeurs sur le fait qu'il souffre de son ancien cancer de la prostate ou qu'il a recommencé à boire.' Le président haïtien a ignoré les conseils de ses proches de procéder à un bilan de santé aux Etats-Unis et ne s'est pas rendu à Cuba pour les tests de suivi depuis un an. Lors d'un premier mandat présidentiel (1996-2001), René Préval était perçu comme un 'personnage inactif'.

'Tantôt déterminé, tantôt distrait, Préval est souvent réticent à utiliser les leviers de pouvoir de la présidence.' Il en résulte un 'vide politique' occupé par 'ceux qui ne pensent pas nécessairement aux intérêts de la nation'. A propos de l'exercice du pouvoir exécutif, le mémo de 2007 évoquait déjà les 'faiblesses' de M. Préval et même une 'passivité générale'. En 2010, cela lui a été reproché après le séisme de janvier et l'essor du choléra.
Paulo A. Paranagua

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Le Nouvelliste en Haiti - Switch Micky


Haïti: Joseph Michel Martelly a annoncé ce lundi lors d'une conférence de presse à l'Hôtel Karibe qu'il attend la publication des résultats des élections du 28 novembre 2010 par le Conseil électoral provisoire (CEP). La veille, il avait pourtant approuvé une déclaration avec d'autres candidats dont Mirlande H. Manigat, Jean Henry Céant, Charles Henry Baker, Jacques Edouard Alexis, Leslie Voltaire, Josette Bijoux, entre autres, apellant à l'annulation de ces joutes pour cause « d'irrégularités et de fraudes massives ». La déclaration avait été lue en créole et en français par l'un d'eux, Josette Bijoux, en présence de M. Martelly.

M. Martelly a indiqué être en tête dans les centres de votes dans lesquels le dépouillement a déjà été effectué. « Je veux que l'on respecte le vote du peuple haïtien. Haïti ne veut plus de Préval et de Jude Célestin », a-t-il scandé avant de nuancer en soulignant que « René Préval doit boucler son mandat le 7 février 2011». 'Nous commençons à recevoir des procès verbaux qui montrent clairement tout ce qui se passe. Là où il n'y a pas eu de magouilles c'est le changement qui mène. On s'attend à ce que le changement gagne les élections', a-t-il ajouté, avant de dire sans finir sa phrase, 'maintenant que je sais que je mène', a-t-il poursuivi. 'C'est probablement cette déclaration d'hier qui fait que les résultats qui arrivent aujourd'hui sont ce qu'ils sont', a-t-il dit, expliquant que les fraudes étaient moins importantes qu'attendu.


Cette nouvelle position du chanteur est la première fissure de « l'alliance du Karibe » qui avait permis à 12 candidats à la présidence, rejoint par trois autres depuis, de dénoncer les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010. La veille, outre la signature de cette déclaration, Joseph Michel Martelly et Wyclef Jean (écarté par le CEP de la course à la présidence parce qu'il n'a pas résidé en Haïti cinq ans de suite) avaient pris la tête d'une manifestation de plusieurs milliers de personnes dans les rues de Pétion Ville et de Port-au-Prince. Des capitales occidentales ont appelé au calme et à la retenu à l'issue de la journée d'élection d'hier « dénoncée » par des candidats et qualifiée de « réussie » par le CEP.

Selon l'agenda électoral des résultats partiels seront communiqués à partir du 7 décembre. Le revirement ou switch de Joseph Michel Martelly intervient moins de 16 heures après la conférence de presse bilan du CEP au cours de laquelle le directeur de l'institution électorale, Pierre-Louis Aupont avait banalisée la demande d'annulation faite au Karibe.


Roberson Alphonse

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Ingérence militaire, votations, et « communauté internationale » : Haïti, premières réflexion sur un sinistre électoral - affaires-strategiques.info


Haïti, perle des Antilles, le seul PMA, (= pays les moins avancés), de l’hémisphère occidental, avait été priée de voter par la « communauté internationale ». Mal préparée - mais pouvait-il en aller autrement après un tremblement de terre dévastateur et une épidémie de choléra -, la consultation du 28 novembre, est venue ajouter un problème à d’autres toujours non résolus, qui ont pour nom, reconstruction et bataille contre la maladie. Haïti, donc, est entrée en élection dimanche 28 novembre. Le processus en effet va prendre beaucoup de temps. Les résultats, collectés parfois à dos d’âne, seront communiqués par la commission électorale provisoire le 20 décembre. Un deuxième tour a été arrêté pour le 16 janvier 2011. Avec une publication des résultats le 5 février. C’est que l’on ne vote pas à Port-au-Prince comme à Montréal ou à Paris.

Port-au-Prince, la capitale, a été aplatie par un tremblement de terre le 12 janvier de cette année. Il y a eu on s’en souvient 200 000 victimes. Un ouragan est venu bousculer en septembre le million de survivants qui vivent toujours sous la tente. Ils y étaient encore d’ailleurs fin novembre. Et, depuis octobre, le choléra a fait son apparition. Le nombre de morts dépasse largement le millier. Et celui des personnes affectées plusieurs dizaines de milliers. Les Haïtiens donc, pour beaucoup sans abri, presque tous sans travail, angoissés par la peur de la maladie, réduits à une forme de survie conditionnée par la charité internationale, ont donc été invités à remplir un paradoxal devoir électoral.

Le recours au vote, est la potion magique du village global. Ce village, on le sait, depuis l’effondrement de l’URSS, longtemps partenaire du monde libre, a pour nom, « communauté internationale ». Son périmètre varie selon les circonstances. Ici, en Asie, en Afghanistan, il s’agit de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Là en Haïti, de l’Organisation des Etats Américains et des Nations Unies. La diplomatie nucléaire de la guerre froide, reposait sur une éthique élémentaire, éviter le feu atomique. Tout le reste, démocratie, droits de l’homme, droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, relevaient de l’accessoire. L’écroulement du mur de Berlin en 1989 a désigné un vainqueur, les Etats-Unis. L’évènement a libéré sous couvert de morale internationale un vieux discours civilisateur légitimant le droit de conquête. Le vieux Roosevelt, Théodore, auteur d’une ineffable théorie de l’ingérence unilatérale au nom de l’éthique, en 1904, a été redécouvert par ses lointains successeurs à la Maison Blanche. Le droit du vainqueur n’est-il pas de toute éternité, le droit ? Dés le mois de décembre 1989, un mois après la chute du mur, George Bush père, lançait ses légions aux trousses de Manuel Noriega, satrape qui alors gouvernait Panama, sous la bannière, cela a sans doute été oublié aujourd’hui, d’une « Juste cause », nom dont avait été affublée cette opération canonnière.

Les « grands » medias comme on dit, medias globaux, ainsi que la machine hollywoodienne, qui est supposée faire rêver le monde, ont depuis ajouté leur grain de sel. L’émotion télévisuelle ayant pris le pas sur la raison en plein papier Gutenberg, la téléréalité a imposé sa mise en scène sur les affaires du monde. Larmes, cris, sang, si possible portés par des personnages « crevant l’écran », résument désormais pour le citoyen lambda la marche du monde. La guerre interne colombienne est résumée et portée par Ingrid Betancourt, « Jeanne d’Arc des Andes ». La dictature birmane et ses élections truquées, c’est l’histoire d’une Dame exemplaire Aung San Suu Kyi. Dans le sillage de cet étonnant retour, pardon flash back, du culte de la personnalité remis au goût du jour par les médias occidentaux a surgi l’émotion collective, l’humanitaire, forme moderne de la charité. Pendant quelques semaines d’intensité dramatique, une famine, un raz de marée, un tremblement de terre, font sauter l’audimat, stimulent les téléthons internationaux, et légitiment l’intervention des puissances, pompiers tutélaires des malheurs du monde. Bien sûr l’audimat engrangé, les crises locales réglées ou du moins circonscrites, les « Grands » se trouvent bien embarrassés, comme le corbeau de la fable. Que faire par exemple de cette Haïti, partiellement détruite par un tremblement de terre, et toujours impossible à remettre debout, en dépit d’une vigoureuse agitation médiatique et humanitaire fin janvier et début février 2010 ?

Et bien comme en Afghanistan, la solution CQFD, est dans l’élection. Tout problème n’est ce pas en démocratie, aux Etats-Unis, en France, comme au Canada, ne trouve-t-il pas sa solution dans le recours au vote ? Les citoyens haïtiens ont donc été invités à choisir leurs chefs. Pour leur donner ainsi un adoubement légitimateur. Qui permet à ceux qui étaient accouru au chevet du pays malade, de se défausser sur les nouvelles autorités, maintenant responsables, de leur confier les « commandes » , et ainsi de partir avec la conscience démocratique pour soi. Ce qui a conduit certains Haïtiens à considérer que les élections de novembre-décembre 2010-et janvier, février 2011 constituaient une calamité supplémentaire venue s’ajouter aux autres. Les intervenants étatiques, médiatiques et humanitaires, ayant débarqué en Haïti, fin janvier 2010 ont rapidement mesuré que non seulement beaucoup était à reconstruire, mais que tout était à construire. Distribuer des bouteilles d’eau potable après un tremblement de terre est une chose. Mais être condamné par le choléra à en distribuer pendant des années, parce qu’il n’y a pas de réseaux dignes de ce nom, pas plus que d’administration en mesure d’organiser la vie commune, place les humanitaires associatifs et les ingérents étatiques face à un dilemme. Celui du mal et même du sous-développement. Qui appelle autre chose que la charité ponctuelle et les démonstrations de force militaire et médiatique. La solution privilégiée pour trouver une sortie éthique comme politiquement élégante à tous les ingérents a donc été de mobiliser moyens financiers, matériels et humains pour organiser une élection remettant, sans doute provisoirement, le schmilblick haïtien aux mains d’ « élites », dont on peut dire que depuis le rétablissement de la démocratie en 1986, elles n’ont à aucun moment été en mesure de matérialiser les aspirations populaires, au travail, à la santé et au logement.

Les candidats principaux ont dépensé des milliers d’Euros en affiches, tracts, avions publicitaires, sondages, pour inciter au vote une population en attente de soins, de toit, et d’eau potable... Pour finalement protester collectivement, du moins douze d’entre eux, contre les déficiences de l’organisation du scrutin et la fraude. Pourtant quelques jours avant le vote, le directeur du registre électoral haïtien, avait prévenu : « Je crains », avait-il déclaré publiquement, et dans l’indifférence générale, « des fraudes partout. Je ne suis pas sûr que les 33 000 membres des bureaux de vote soient intègres dans un pays qui est pauvre ». Effectivement

Par Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS

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Le Figaro - Flash Actu : Haïti/élection:''une farce''(observateurs US)

Des observateurs américains ont estimé que le scrutin présidentiel et législatif d'hier en Haïti a été entaché de nombreuses irrégularités et appelé la communauté internationale à rejeter cette 'farce évidente'.

'Depuis l'absence des bulletins du parti le plus populaire jusqu'aux irrégularités du jour du vote, dont de nombreuses mentions de bourrages d'urnes et le rejet de nombreux électeurs des listes électorales, ces élections ont été une farce évidente du début à la fin', a affirmé le co-directeur du Center for Economic and Policy Research (CEPR), Mark Weisbrot, dans un communiqué publié hier soir.

Un expert de ce centre de recherche, Alex Main, se trouvait en Haïti pour observer la tenue du scrutin et a été témoin de nombreuses irrégularités, notamment d'apparents bourrages d'urnes dans un bureau de vote, a indiqué l'organisation.

Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections. Les élections ont néanmoins été validées hier soir dans la plus grande partie du pays par la commission électorale haïtienne, qui avait exclu plusieurs candidats à la succession du président René Préval.

Les résultats du premier tour doivent être diffusés à partir du 5 décembre et un éventuel deuxième tour pourrait avoir lieu le 16 janvier.

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[AlterPresse :: Haiti] Haiti-Élections : René Préval a tout perdu en jouant à la roulette russe

"L’attachement du président Préval à la fraude électorale est connu et bien documenté. À plusieurs reprises, il a avoué être devenu un expert en matière d’organisation de victoire électorale. Depuis qu’il a commencé sa carrière en décembre 1990, il a accumulé à son palmarès toute une liste de forfaitures dans lesquelles il affiche sa volonté de corruption généralisée des institutions. Son acte de brigandage le plus spectaculaire est la mascarade qu’il vient d’orchestrer à l’occasion des élections du 28 novembre 2010. Les manifestations spontanées survenues aux Cayes, Jacmel, Petit-Goâve, Desdunes, Port-au-Prince, Pétion-ville, Cap-Haitien, Acul du Nord, Trou du Nord, etc. mettent au grand jour le crime électoral perpétré avec sa complicité par le Conseil Électoral Provisoire (CEP). De nombreuses et massives irrégularités sont dénoncées dans plusieurs autres villes du pays. La communauté internationale feint toujours de ne pas comprendre que les Haïtiens disent NON aux diktats du CEP et à son effronterie à prétendre que tout s’est bien passé. La communauté internationale a encore une chance, en se mettant du côté du peuple haïtien, de faire en sorte que Préval ne puisse continuer à perpétrer ses méfaits. Sinon les Haïtiens le feront tout seuls. Dans le fil de la tradition des aïeux de 1804.

Rat-la pran nan pèlen

Dans ces évènements qui se déroulent en Haïti, c’est la communauté internationale qui en prend plein la figure dans son obstination à soutenir à tous les coups sa marionnette René Préval. L’opposition démocratique réalise une unité dans la lutte. Douze candidats, la main sur le cœur, écrivent la plus belle page de ce mois de novembre 2010. Quel coup de fouet à la conscience haïtienne ! Quelle élévation de l’âme haïtienne contre la continuité prévalienne ! Charles Henry Baker, Jean Henry Céant, Joseph Michel Martelly, Lesly Voltaire, Jacques Edouard Alexis, Wilson Jeudy, Josette Bijou, Erick Charles, Jean Chavannes Jeune, Garaudy Laguerre, Léon Jeune, Myrlande Hyppolite Manigat rentrent dans les annales historiques par la grande porte. Face à la dégénérescence du pouvoir, l’intelligence haïtienne se révèle dans toute sa beauté. La photo de famille des douze publiée dans le journal Le Nouvelliste montre tous les âges, sexes, couleurs, unis dans la lutte contre l’aberration soutenue par la communauté internationale. Cette dernière peut encore sauver les apparences en demandant officiellement à Préval de partir. Le rat Préval est pris à son propre piège électoral. Rat-la pran nan pèlen. Préval est un perdant qui ne peut plus défendre les intérêts des puissances qui l’ont maintenu au pouvoir.

Ce n’est pas aujourd’hui que Préval refuse de respecter la Constitution en matière électorale. On se rappelle son renvoi du Conseil Électoral Provisoire (CEP) dirigé par Jacques Bernard. Bien qu’il ait été élu président de la république par ledit CEP en 2006, sous les diktats des baigneurs de la piscine de l’hôtel Montana, le président Préval a voulu d’un CEP à ses ordres afin d’exercer une dictature qui ne dit pas son nom. Aussi a-t-il refusé de faire les élections du tiers du Sénat et de la Chambre des députés afin de se donner le monopole du pouvoir. De même, il a laissé en quelque sorte mourir la Cour de cassation qui par suite de son insouciance calculée n’a pas le nombre de neuf juges nécessaires pour siéger. En outre la Cour de cassation n’a même pas un président qui succéderait au président de la république en cas de vacance. La crise que nous vivons aujourd’hui est le résultat de cette politique aveugle dont les derniers soubresauts sont le remplacement des délégués départementaux et des vices délégués par des hommes totalement inféodés au président Préval ainsi que la désignation de candidats fantômes appelés à participer à la fraude électorale.

Un soulèvement général pour une révolution démocratique

Signalons tout de suite qu’il ne s’agit pas ici de contester au président Préval le droit d’appuyer tel ou tel candidat afin de s’assurer de la continuation de sa politique de vente à l’encan d’Haïti. Mais ce droit, il doit l’exercer selon les règles démocratiques et non pas en excluant ex-catedra ceux qui ne lui plaisent pas. Aucun président de la République n’a le droit de diriger Haïti comme s’il s’agissait de sa propriété privée. Aucune loi ne lui donne ce droit. Et s’il prétend se l’octroyer avec les forces étrangères qui le protègent, le peuple a aussi le droit de le chasser du pouvoir en utilisant tous les moyens à sa disposition. C’est de la perversion de la démocratie quand le président s’arroge le droit de vouloir changer la Constitution pour prolonger son mandat, de publier des décrets liquidant la souveraineté nationale, etc. Le mauvais chemin pris la bande à Préval ne demande pas moins qu’un soulèvement général, bref une révolution démocratique comme seule issue à la crise actuelle. Il faut un chambardement général du statu quo avec les sacrifices que cela exige.

Les luttes pour la liberté ne sont pas vaines. Pacifiques, violentes, actives, passives, ces luttes prennent différentes formes. Les peuples organisent leur résistance parfois sur des siècles. Quand l’ennemi est trop fort, les partisans organisent des retraits, font un pas en arrière pour ensuite faire deux pas en avant. On l’a vu en Haïti en 1803 où, après leur retrait de 1802, les anciens esclaves firent alliance avec d’autres couches de la population et même avec des soldats déserteurs accompagnant l’expédition Leclerc, pour relancer leur offensive et battre les troupes françaises. La politique, c’est la guerre. Il faut de l’organisation, des troupes de choc, des commandos, de l’artillerie lourde, du renseignement, etc. Certains utilisent le harcèlement, la guérilla tandis que d’autres utilisent les méthodes classiques avec les bombardements de la marine et de l’aviation avant le débarquement des troupes pour occuper le terrain. Bref, comme le souligne le Département de la Défense américaine, il y a des guerres de haute, moyenne et basse intensité. Les troupes étrangères sur le sol national sont la preuve qu’Haïti est en guerre.

Bravo pour la lucidité et le courage

En présentant six candidats à la présidence aux élections du 28 novembre 2010, le parti INITE s’était lancé dans une autre aventure pour tenter de rebâtir ce que René Préval a dilapidé au cours des quatre dernières années. La coalition qui a porté le président Préval au pouvoir en 2006 a volé en éclats. Des six candidats (Jacques Édouard Alexis, Jean Hector Anacassis, Yvon Neptune, Leslie Voltaire, Yves Cristallin et Jude Célestin) de la nébuleuse INITÉ, quatre ont pris leurs distances et se cherchent une base nouvelle pour entrer sur un terrain politique où les données ont changé. Jacques Édouard Alexis, Yvon Neptune et Leslie Voltaire ont largué les amarres et rejoint le camp de la liberté. Bravo pour leur lucidité et leur courage.

En effet, le ticket d’entrée n’est plus le même. Malgré un Conseil Électoral Provisoire (CEP) aux ordres et capable de fabriquer les résultats, la mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale a fermé le robinet de la fraude et de la corruption. Au moins pour cette raison, la mobilisation dans les rues doit continuer sous toutes ses formes. Car sans une mobilisation permanente, la fraude électorale a encore des chances de triompher. Il importe d’attirer l’attention des medias internationaux sur la forfaiture électorale organisée en Haïti. Cela revient à rendre l’oppression haïtienne insupportable en l’exposant devant la conscience universelle. Mais ce sont les Haïtiens qui ont la première responsabilité dans cette affaire.

Même le mal, Préval le fait mal

Avec les six candidats qui étaient six balles dans le barillet de son revolver, le président Préval n’avait pas compris qu’il perdrait inévitablement en jouant à la roulette russe. Il a beau manier la démagogie avec habileté, ce que malheureusement notre créole nomme « intelligent », ses jours sont comptés. Croyant tenir par le CEP la recette du succès de son candidat , Préval est interpellé par la bataille pour le pouvoir dans son propre camp. Il a joué sa dernière carte. Une chance pour Haïti selon certains. La clé de l’énigme haïtienne selon d’autres. Un fait est clair : cela fait longtemps que Préval ne dirige rien. Il navigue à vue, sans boussole, et de surcroit, la barre du gouvernail tourne au gré du vent. On en veut pour preuve son erreur stratégique de ne pas faire les élections législatives quand elles devaient avoir lieu.

Même le mal, Préval le fait mal. Il a invalidé ainsi le processus de décharge au bénéfice de sa propre formation politique. Il a exigé que le CEP s’engage dans des manifestations grotesques de manipulation des conditions d’éligibilité pour permettre aux six candidats de l’INITÉ de participer à la course électorale en n’ayant pas à présenter des certificats de décharge. Et au fil de ses errances, il a insisté pour que la communauté internationale l’accompagne dans sa jubilation. Le président Préval refuse de comprendre qu’il est un article jetable. Surtout quand il prend des décisions extrêmes et embarrassantes pour ses protecteurs qui ne veulent pas se retrouver, comme lui, dans le gouffre de l’impuissance. La façade des faux-semblants du milieu diplomatique risque de se défaire à tout moment du tout au tout.

Depuis 25 ans, sous un air faussement débonnaire, René Préval a su cacher sa passion pour le pouvoir. Une passion maladive qui va jusqu’à cautionner le crime, comme le cas de Robert Marcello en atteste. Une obsession diabolique qui l’a portée à organiser des agressions armées contre de paisibles citoyens comme dans le cas de Mme. Cottin dans la nuit du 29 au 30 octobre 2010. Après avoir imposé une cure de minceur à la classe politique par une systématique politique électorale frauduleuse, le président Préval a versé dans le dumping en lançant des candidatures au-dessous de leurs prix de revient. Certains attribuent cette politique de dévalorisation et de mépris de la classe politique à un règlement de comptes du président avec la société haïtienne. Des blessures familiales et personnelles, dues au mépris que son père lui vouait pour sa piètre performance universitaire, l’auraient affecté profondément. C’est ce mépris de soi, un mépris indicible que le président Préval impose à la société. Un mépris doublé d’une psychose paranoïaque de ne pas se retrouver en prison, une fois qu’il ne sera plus président. Quels crimes a-t-il sur la conscience pour avoir si peur ?

Même combat en acceptant ou en refusant l’invitation du président

Le président Préval est confiant et a foncé dans le mur en toute confiance. Pour tenter de sauver ce qu’il craint pour sa peau, après son mandat. Dans sa vision des choses, les Haïtiens ne sont pas des kamikazes. Ils ne se mettent pas des ceintures d’explosifs à la manière des jihadistes pour se faire sauter en y entrainant leurs victimes. Ils sont plus dociles, victimes peut-être du dressage imposé par l’occupation américaine de 1915 à 1934. Mais ce dressage a des limites. Le président Préval semble ignorer ce dernier point. Aussi a-t-il cru pouvoir se situer au-dessus des lois, au-dessus de la Constitution, et agir en dictateur en prenant des décisions qui seraient sans appel. Son gouvernement peut construire le mur de l’inégalité en refusant d’appliquer un salaire minimum de 200 gourdes reflétant la hausse du coût de la vie. Préval renforce le mur de la perte de la souveraineté nationale. Le mur de la division. Le mur de la honte. Ses convocations et visites aux candidats pour tenter l’impossible n’ont rien changé. Aussi bien pour ceux qui ont accepté son invitation que pour ceux qui l’ont refusé. Ils participent tous du même combat. Les solutions bancales qui lui sont imposés par ses maitres pour faire taire les revendications populaires à la démocratie sont restées sans effet.

Le temps est venu d’inventer un autre avenir pour notre peuple afin qu’il ne préfère plus mourir dans des embarcations de fortune sur les mers agitées au lieu de se révolter contre ses oppresseurs. Il importe de libérer notre peuple prisonnier du tropisme du départ comme solution à son désespoir. L’analyse pour trouver du sens à cette complexité n’a rien de chimérique. Elle demeure la flamme de l’esprit pour de meilleurs lendemains. Pour faire revenir les sourires sur les visages meurtris par la catastrophe populiste.

En prenant la mesure de son outrecuidance, le président Préval doit réaliser maintenant à quel point son projet d’imposer Jude Célestin au pays était risqué et aléatoire. Partout, un mauvais sort a été réservé à son candidat. Au Cap-Haitien, les manifestants ont refusé qu’il dorme dans un hôtel de la ville. Aux Gonaïves, il a été chahuté. À la capitale il a reçu des jets de pierre des quartiers Korido Labou et Dèyé Simitiè, près du stade Sylvio Cator. La semaine dernière encore, les étudiants lui chantaient des funérailles symboliques et promènaient dans les rues de la capitale un cercueil à son effigie. Triste fin de règne pour un président qui hier encore pensait rentrer dans l’histoire comme l’unique président à remplir deux mandats au complet et à désigner son successeur !

Leslie Péan

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dimanche 28 novembre 2010

Le Figaro - International : Les Haïtiens ont voté, malgré les calamités en série

"La plupart des candidats à la présidentielle réclament l'annulation du scrutin en raison de «fraudes organisées à haut niveau». De source policière, des affrontements en partisans rivaux ont fait au moins deux morts et plusieurs blessés.

De notre envoyé spécial en Haïti

Il manquait à Haïti un rendez-vous démocratique raté pour accentuer son avance au classement des pays frappés par tous les maux possibles et imaginables de la planète. C'est fait. Après avoir subi cette année un tremblement de terre à 250.000 morts, un typhon, une épidémie de choléra, il s'offre des élections générales avortées et peut-être, demain, des émeutes. Un mouvement planifié de fraudes à grande échelle a poussé 12 des 18 candidats à la présidentielle à exiger, dimanche à la mi-journée, l'annulation pure et simple du scrutin qui avait commencé à l'aube et s'est achevé à 16 heures. Leur demande n'a pas été prise en compte par la Commission électorale provisoire (CPE), qui évoque seulement des dérapages et des incidents mineurs dans ses comptes rendus. Deux villes du nord de l'île ont annulé le vote à la suite de violences. Un centre de Port-au-Prince, où près de 10 000 électeurs étaient attendus, a été saccagé, les bulletins semés aux quatre vents.

L'épreuve de force est donc engagée entre le régime du président René Préval et le reste de la classe politique. Le dérapage du processus électoral a pris de vitesse la communauté internationale qui se penche au chevet d'Haïti. «On n'a pas vu venir ces fraudes pourtant planifiées», reconnaît en privé un haut responsable de la Minustah, la force internationale de stabilisation des Nations unies.

Détournements de voix

La journée de vote semblait avoir pourtant pas trop mal pas commencé. Massée devant le collège de la place Saint-Pierre de Pétionville, la foule acclamait son idole, le candidat Michel Martelly. Sweet Micky - surnom donné à ce chanteur - pénétrait dans son bureau de vote d'un pas décidé. Des électeurs lui réservaient un accueil plus que chaleureux. Un CRS casqué et harnaché tentait de les calmer. « Si le président Préval avait su que ça tournerait comme ça, il ne l'aurait jamais laissé se présenter», commentait un votant.

Dans le golf, l'un des principaux camps de déplacés de la capitale, un unique bureau de vote était installé. Il accueillait 724 inscrits pour 55 000 habitants. Les autres étaient priés d'aller exercer leur droit dans leur quartier d'origine ou plutôt dans ce qu'il en reste. Un peu partout, les électeurs cherchaient leur nom sur des listes. Beaucoup ne savaient pas dans quel centre ils devaient voter. A ces problèmes de désorganisation qui engendraient de fortes frustrations se sont ajoutés, au fil des heures, des entreprises de détournements de voix. Les poids lourds de la course à la présidence - à l'exception du candidat du pouvoir, Jude Celestin - s'enfermaient alors dans une chambre de l'hôtel Karibé pour définir une position commune. Il y avait là l'intellectuelle Mirlande Manigat, la favorite des sondages, et les trois outsiders - Michel Martelly, Jean-Henry Céant et Charles Henri Baker. Le groupe montait ensuite, sous les acclamations, devant les journalistes et les militants déchaînés pour lire un communiqué solennel. Il dénonçait «le détournement du processus électoral dans tout le pays» par le «régime corrompu du président Préval» et réclamait un nouveau scrutin. «Nous avons récupéré des données enregistrées qui prouvent des fraudes organisées à haut niveau», lançait Mirlande Manigat. En début de soirée, des milliers de manifestants défilaient dans Port-au-Prince. Les hélicoptères de la Minustah commençaient à bourdonner dans le ciel.

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A Haïti, «il faut arrêter cette mascarade» - Libération

Saccages, jets de pierres..., les élections dégénèrent. Douze candidats à la présidentielle appellent à l'annulation du scrutin pour «fraude».

Ils sont des milliers à monter vers Pétionville, dans la banlieue de Port-au-Prince, des milliers de partisans du chanteur et candidat Michel Martelly. «On en a marre de Préval, mettez-le en prison. Il faut arrêter cette mascarade.» Les foule ne cesse de grossir. Elle rejoint le bâtiment du Conseil électoral provisoire (CEP), se masse autour d'une voiture où a pris place Martelly, le chanteur Wyclef Jean et un autre candidat, Charles-Henri Baker. Tous appellent à l'annulation du scrutin.

En quelques heures, les élections en Haïti viennent de basculer. Il est 16 heures, les bureaux de vote ont fermé, et les craintes de voir les violences dégénérer se confirment. A Port-au-Prince, dans le quartier Tabarre 27, près de l’aéroport, un important centre de vote comprenant 25 bureaux de votes a été saccagé et le contenu des urnes a été répandu, a constaté l’AFP. «Une trentaine de personnes sont arrivées d’un coup et ont tout saccagé. Ils n’avaient pas leurs noms sur les listes et ne pouvaient pas voter. Ces gens appartiennent forcément à un parti vu qu’ils sont arrivés en groupe», a expliqué le superviseur adjoint du centre, Peteckson Rénévil.

Les opérations de vote ont été annulées dans deux villes du nord d’Haïti, suite à des violences qui ont fait au moins deux blessés. Des incidents se sont également produits à l’Acul-du-Nord et Trou-du-Nord, près de Cap-Haïtien, ont indiqué à l’AFP les maires de ces deux villes. «La population était prête à voter mais des partisans des candidats ont tiré en l’air, il y a eu des blessés et même moi je n’ai pas réussi à voter», a déclaré l’édile de l’Acul-du-Nord, Patrick Julien. «Des hommes armés de machettes ont mis à sac six centres de vote, les élections ont été annulées», a-t-il ajouté. A Trou-du-Nord, le maire Jacques Gustave a indiqué qu’une foule avait pénétré dans les bureaux et saccagé les bureaux de vote: «les bulletins ont été jetés partout, le président du bureau de la localité a fait le constat et a annulé l’élection», a-t-il indiqué.

Le gouvernement semble avoir totalement sous-estimé les difficultés à faire voter le million de personnes déplacées qui vivent dans des camps depuis presque un an. Beaucoup des réfugiés n’étaient même pas inscrits sur les listes électorales.

Douze des 18 candidats ont réclamé dimanche l’annulation du scrutin en cours, dénonçant des «fraudes». Ces candidats, parmi lesquels des favoris tels Mirlande Manigat, le chanteur populaire Michel Martelly ainsi que Jacques-Edouard Alexis, ont dénoncé dans une déclaration commune «un complot du gouvernement et du Conseil électoral provisoire (CEP) pour trafiquer les élections au profit du candidat du parti au pouvoir».

Dans les rues de Port au Prince, l’atmosphère est volatile. Des groupes se forment dans les rues et jettent des pierres sur tout ce qui ressemble à un bureau de vote. La rondes des manifestations continue, mais les forces de l’ordre se sont positionnés à toutes les intersections et autour du Conseil électoral provisoire.

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Le Nouvelliste en Haiti - L'ONU préoccupée par les "nombreux incidents"

Haïti: L'ONU et la communauté internationale ont exprimé dimanche 'leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents' qui ont émaillé les élections présidentielle et législatives en Haïti, ont indiqué les Nations unies dans un communiqué.

'Les Nations Unies et la communauté internationale expriment leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents qui ont émaillé le déroulement du scrutin ce dimanche 28 novembre 2010', est-il écrit dans un communiqué signé de la mission de l'ONU en Haïti (Minustah).

L'ONU et la communauté internationale 'exhortent' la population et les acteurs politiques 'à rester calmes, rappelant qu'une éventuelle détérioration de l'état de la sécurité dans le pays aura des conséquences dramatiques immédiates sur le nombre des victimes de l'épidémie de choléra', est-il ajouté.

Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections. Les élections ont néanmoins été validées dimanche soir dans la grande partie du pays par le commission électorale haïtienne.

Des bureaux de vote ont été saccagés. L'opposition a accusé le pouvoir d'organiser des fraudes au profit de son candidat, Jude Célestin. De nombreux électeurs n'ont pas pu voter faute de trouver leur bureau de vote. Et des heurts ont fait au moins deux morts.

La Minustah a participé dimanche à la sécurité des opérations de vote en collaboration avec la police haïtienne.

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Les dernieres touches du coup d'etat electoral de l'INITE par Stanley Lucas

Preval et son CEP 
Le controle de la machine electoral par l'INITE se renforce au niveau central et municipal. L'objectif est de remettre a l'INITE 80 deputes sur 99, 27 senateurs sur 30 et la presidence. A la derniere minute le CEP nomme dans le secret des super superviseurs charges de prendre controle les BEDs et les BECs en vue de changer les resultats des proces verbaux dans la nuit du 28 au 29 Novembre. Ces super superviseurs de l'INITE ont recus l'autorite pour trancher dans n'importe quel cas. Les presidents de BED et de BEC doivent obeir scrupuleusement a leurs instructions. Tout ceci est sous le controle direct du President du CEP Gaillot Dorsainvil et du Directeur General du CEP Pierre Louis Opont. Ce dernier, Opont, a grandi ensemble avec Jude Celestin a la rue Pescaille pres de Saint Antoine.  Ce sont de vrais kavalye polka. Meme la conseilliere Ginette Cherubon semble etre depassee par la situation pour plus de details cliquez ici:

Le coup d'etat electoral est pret au niveau central et municipal. Deja plusieurs communes du pays se revoltent contre cette mise en place de superviseurs charges de changer les resultats des elections en faveur de l'INITE. La revolte des citoyens des communes Ranquitte, Pignon et la Victoire dans le Nord'Est contre ces nomminations a abouti a la fermeture des BECs.

Dans le cadre du coup et de la manipulation electorale des milliers de cartes electorales n'ont pas ete distribuees par les hommes de Gaillort Dorsainvil le president du CEP et Opont le directeur general du CEP ami d'enfance de Celestin. En plus alors que l'ONI a change 6000 adresses d'electeurs Gaillot Dorsainvil et Opont avec leurs super supeviseurs au changement d'adresse de pres de 400.000 elcteurs. Cette difference entre l'ONI et le CEP partisan ne presage rien de bon.

Apres Baker, Martelly c'est la campagne de Madame Manigat qui est attaque par les hommes armes de l'INITE a Aquin, cliquez ici: http://radiokiskeya.com/spip.php?article7253  

La determination de l'INITE a manipuler les resultats des elections pour garder le pouvoir illegalement risque de creer l'instabilite politique a partir du 29 Novembre puisque les citoyens ne vont pas avaler ce coup.

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Mwen se echantiyon yon ras kap boujonnen, men ki poko donnen
The penalty good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.

Dr. Mirlande Manigat - Kreyol - Je réclame l'annulation des élections

Elections haïtienne - un CEP responsable, ils sont fiers d'eux


Le CEP parle d'une journée réussie.

Ils sont les seuls à voir  que le déroulement des élections fut réussi.

Donc, le CEP campe sur ses positions, rien ne semble les "élocher de leur détermination" : Dorsainville dit : Nous sommes un CEP responsable et transparent et nous continuerons à être transparents."

Rien ne les ébranle, donc circulez il n'y a rien à voir, tout est au mieux sous le meilleurs des ciels.

Une journée complète et réussie, 56 bureaux écrasés selon eux cela n'affecte pas le processus électoral.

Ils ont le culot de dire à la radio, que c'est  la faute des gens qui n'ont pas à réussi a trouver  leur bureau de vote, et ceux qui n'ont pas pu voter, pas possible car leur nom était que forcément sur le registre.

Les fraudes massives signalées un peu partout dans le pays, les urnes remplies avec des bulletins au nom du candidat du pouvoir (Jude Célestin), ils n'ont pas entendu parlé.

Une conférence de presse surréaliste, les gens du CEP sont des autistes.

En Haiti, des milliers de manifestants exigent l’annulation du scrutin | RFI



En Haïti, les bureaux de vote ont fermé. Près d'un an après le séisme, quelque 5 millions d'électeurs devaient choisir dimanche 28 novembre leur président et leurs députés. Tout ne s'est pas très bien passé. Douze candidats au poste de président demandent l'annulation du scrutin alors que des milliers de manifestants défilent à Port-au-Prince accusant le pouvoir en place de fraudes destinées à favoriser le candidat Jude Célestin.

Avec notre envoyée spéciale à Port-au-Prince, Sophie Malibeaux

C’est un véritable coup de théâtre de la part de ces douze candidats de l’opposition qui jusque-là tiraient chacun la couverture vers soi. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils sortent du silence imposé depuis la clôture de la campagne.

Quelques heures à peine après l’ouverture des bureaux de vote, la première déclaration a fusé de la candidate Mirlande Manigat contre les fraudes massives faites par l’équipe au pouvoir. Puis une déclaration commune a rapidement été mise au point entre les ténors de l’opposition.

Douze candidats ont tenu une conférence de presse conjointe aux allures de meeting pour réclamer l’annulation du scrutin. Nous pouvons prouver, disent ces opposants, que ces élections étaient truquées. Ils ont également invité les Haïtiens à manifester pacifiquement contre ces élections qu’ils qualifient d’anti-démocratiques.

A peine terminée la lecture de cette déclaration, les candidats sont sortis et leurs sympathisants se sont mis en marche vers le siège du Conseil électoral provisoire (CEP) à Pétionville. La foule est en train de grossir, d’ici deux-trois heures le conseil électoral devrait faire une annonce, exprimer sa position en faveur de la poursuite du processus ou sa suspension, comme le demande l’opposition.

Pour l’instant les choses se déroulent dans une certaine agitation, mais sans violence flagrante, du moins du côté de Pétionville. Les soldats de la Minustah sont devenus beaucoup plus visibles en tout cas.

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Elections haïtiennes - confusion

La population est en colère, la fureur monte des rues. Des centaines de milliers de personnes manifestent tant dans les provinces que dans la capitale.

A saint Marc, les protestataires sont à déchirer les photos de Jude Célestin, dans cette ville la police  a fait marche arrière, les policiers sont retournés dans leurs casernes.

Les locaux de l’UNITE sont en feux.

A Port au Prince des manifestations devant le palais national.



Au cap Haïtien, des manifestations monstre en faveur du candidat Marthely, dont les supporters ont déclaré sa victoire, il semblerait que ce candidat fasse dans tout le pays l’objet d’un plébiscite.

Le président Préval, est de plus en plus menacé, la population le tient responsable de la situation, certains pensent qu’il s’est ouvert les voies de l’exil, en kidnappant le vote des électeurs haïtiens.

EZ

source Radio Métropole et radio caraibe