La “mort”, est l’élément culturel le plus fondamental de la “civilisation occidentale”, et nous n’aurons aucune explication quant à ce qu’elle fut, quant à ce qu’elle demeure encore, et quant à ce que fut sa nécessité historique, si nous n’établissons pas sa fonction “d’au-delà”.
Que cherchent les nations occidentales en ce moment, tout à la fois, par les atteintes qu’elles se portent à elles-mêmes, et par leur actuel bellicisme débridé, envers des nations auxquelles elles ont elles-mêmes donné les moyens de frapper, sinon une façon de se donner la mort, ou de se la faire donner par d’autres ?
Il n’est qu’a voir ce qui se passe actuellement en France, nation guerrière s’il en fut, et qui à ce titre, est emblématique de l’occident, où il est manifeste qu’une telle déraison aussi généralisée de tout l’appareil politique du pays, ne peut par relever du simple accident, pas à ce point, et que paradoxalement, une forme d’intelligence semble bien être à la manœuvre, afin d’organiser de façon certaine le désastre.
L’occident, c’est la “mort”, et telle est exactement la signification étymologique de ce terme, qui vient du latin “occidens”, qui signifie “l’ouest”, et qui est la forme substantivée d’une forme participe du verbe “occidere”, qui signifie “faire périr”, lui-même construit à partir d’une forme plus ancienne “oc-caedere”, avec le préfixe “oc”, dont l’implication est “vers le bas”, et le verbe “caedere” qui signifie “battre”, ce qui donne “abattre”, pour “occaedere”, et pour “occidere”, qui en français à d’ailleurs donné le verbe “occire”.
Si les latins ont ainsi nommé l’ouest, “occidens”, c’est parce que c’est cet endroit où semble sombrer et périr le soleil, source de vie, avant sa renaissance à l’est, et que c’était donc un lieu qui participait “d’occire”, et c’est d’ailleurs là que certains d’entre eux, dont les Grecs, situaient les enfers...
Ainsi, une civilisation qui se dit elle-même “occidentale”, s’affiche comme étant nominalement “mortifère”, et c’est bien ce qu’elle fut, et ce qu’elle demeure.
Il faut dire à ce sujet, que la carte de visite historique de l’occident est assez terrifiante. Ainsi, les “hellénistes” feignent de ne pas comprendre que “hell-eni”, collectif qui se trouve à l’origine du “hellenos” grec, ne signifie rien d’autre que “tirés des enfers”, avec “hell”, qui a conservé la signification de “l’enfer”, jusque dans l’anglais d’aujourd’hui, et un suffixe “eni”, impliquant l’idée d’extraction, et étant bien entendu que ce ne sont pas les Grecs qui se sont eux-mêmes désignés ainsi, et qu’ils le furent par ceux qui à l’époque, avaient autorité sur eux.
Ramsès III, qui eut à affronter des hommes venant du nord, dont sont anciennement descendants les Grecs, en n’oubliant pas que du temps de la Grèce, l’Egypte représentait déjà pour elle, l’antiquité, fustigeait ces hommes désignés improprement par certains historiens, comme étant les “peuples de la mer”, pour désigner en fait des peuples “d’outre-mer”, c’est à dire d’au-delà de la Méditerranée. Il parlait alors avec un certain mépris de ces hommes, “issus des confins de la Terre, des colonnes du ciel, et des ténèbres éternelles”.
Il était connu déjà à cette époque, que par delà ce que nous nommons aujourd’hui le cercle polaire, et que les Egyptiens disaient les colonnes du ciel, c’est a dire la région polaire, la nuit s’étend sur une large partie de l’année, et ces anciens établissaient donc une corrélation directe entre la “dépigmentation” pour eux, de ces hommes, et leur séjour dans les ténèbres.
C’est donc bien ainsi que des hommes d’une lointaine antiquité africaine, qualifiaient ceux du nord sur lesquels ils avaient alors autorité, comme étant “les hommes des ténèbres”, qu’ils disaient alors, “gereh-ki” ou “gereh-mani”, avec “gereh”, qu’on retrouve en égyptien, signifiant la “nuit”, “ki”, un collectif non égyptien, désignant les hommes dans leur “quête”, et “mani”, un collectif désignant les hommes par leur “maitrise”.
Il s’agissait donc des Grecs et des Germains qui étaient dits, “hommes des ténèbres”, et c’est d’ailleurs cette corrélation entre Gereh-ki et Gereh-mani, qui fera dire à Hegel, pour lequel les Germains en étaient plus dignes héritiers, que les Latins avaient perverti l’héritage des Grecs. Ceci, en notant que les Grecs ne se sont eux-mêmes jamais désignés comme tels. Mais cette corrélation se vérifie, parce que si les Grecs furent dit “tirés des enfers”, les Germains ne furent guère mieux lotis, eux qui furent dits “fils de la terre”, ce qui revenait au même, puisque les enfers se trouvaient situés “en dessous” des terres.
Ce sont donc des peuples d’Afrique qui, dans une lointaine antiquité, avaient autorité sur les peuples d’Europe, ce que les Européens jusqu’à présent ignorent superbement, et n’ont aucune intention de savoir, avant qu’il ne réalisent le caractère “atavique”, du mouvement migratoire qui s’opère actuellement d’Afrique vers l’Europe, qui les ont donc “nommés”, tout comme pour la plupart d’entre eux, le peuples d’Afrique d’aujourd’hui, portent des noms qui leur ont été donnés par les puissances occidentales qui les ont dominés, et qui manifestement, les dominent encore.
Ainsi, dans certaines langues du bassin du Congo, la Terre pour sa qualité nourricière est-elle dite “Tété”. Les “fils de la Terre” étaient donc dits “Tété-iche”. Curieusement, on retrouve jusque dans le créole martiniquais, cette désignation de l’enfant comme étant “iche”, qui est donc d’origine africaine, alors qu’elle ne se trouve que fossilisée sous la forme “ish”, dans les noms de plusieurs peuples européens qui furent visiblement nommés par d’autres, English, Scottish, Irish etc, puisque dans le sens de la filiation, l’enfant chez eux se dit “son”.
“Tété-iche”, le fils de la Terre, fut encore formulé autrement par “Tété-eni”, avec la même idée d’extraction de la Terre, et donc des enfers, comme Hell-eni. Le premier à donné “Teutsche”, puis par la rotation classique du “t ”en “d”, “Deutsche”, et le second a donné par contraction “Tétoni”, les fameux “Teutons”, les deux noms ayant finalement la même origine.
Ajoutons que c’est au cours d’une de leurs explorations de l’Europe, que ces vaillants anciens établiront le fait d’une “terre de lumière”, c’est à dire le fait d’un lieu dans lequel s’exerce un “tellurisme” particulier, favorable à “l’éveil” des hommes, et leur permettant ainsi de tenter “l’excellence”, et qu’ils désignèrent alors comme étant “Lu-tété-a”, devenu selon la notation latine “Lutetia”, et qui vaut jusqu’à aujourd’hui sa qualité de “ville lumière”, à la ville de Paris.
Pour les anciens, les forces de la “Terre”, et donc des enfers, étaient précisément celles de la “terreur”, et c’est pourquoi ils sacrifiaient le “taureau”, animal puissant qui ne mange que de l’herbe, et qui semble ainsi se nourrir des “forces de la terre”, ce qui lui vaut d’ailleurs son nom de “ta-urus”, avec “ta” désignant la terre comme en égyptien, et “urus”, désignant la force, qu’on retrouve fossilisé dans le nom de l’étoile “Arcturus”, la force de “l’ours” (arctos), en le suspendant à un pilier, rite qui est à l’origine lointaine de la “tauromachie”. Or la légende nous dit que “Zeus”, qu’il faut comprendre ici comme étant la “force des choses”, telle que celle-ci s’impose à tout, et qui fut dit à cause de cela, maitre de l’Olympe, ayant pris l’aspect du “taureau”, s’en est venu enlever et séduire Europe, ce qui signifie clairement que ceux qui furent dits depuis Européens, n’en sont donc pas plus originaires que tous les autres, auxquels ils contestent aujourd’hui leur venue en ces lieux.
Europe était dite jusqu’alors, fille “d’Agénor”, dit roi de “Tyr”, ce qui n’a cependant rien à voir avec l’historicité d’un véritable Agénor qui aurait été roi de la Tyr phénicienne, mais avec l’origine égyptienne de ce nom “Akhe-n-Hor”, signifiant, “celui qui a l’âme (akhe), en la faveur du soleil (hor) ”, donc qui est d’essence solaire, autrement dit, le “fils du Soleil”, désignation prestigieuse par laquelle, en opposition à l’accablant “fils de la Terre”, se désignait alors lui-même l’homme noir triomphant de l’époque. Il se disait encore autrement, “Ama-zoulou”, autrement dit “d’essence céleste (zoulou)”, et surtout “Ni-ger”, littéralement “ fils, “ger”, du soleil, “Ni”, mot qui contrairement à tout ce qui se raconte n’est absolument pas un mot d’origine latine désignant la couleur noire, puisque c’est tout au contraire les Latins qui pour désigner cette couleur noire, disaient tout simplement “couleur nègre”, selon un mot qui était pour eux un mot d’emprunt, qui ne possède d’ailleurs pas d’étymologie latine.
Ainsi, dire d’Europe qu’elle était fille d’Agénor, c’est rappeler qu’avant qu’elle ne fut “capturée” par la terreur nordique, elle était un lieu de villégiature de nègres. Et ceci, selon la signification fondamentale même “d’Eu-rope”, nomination dans laquelle “eu” désigne ce qui “participe de l’avoir”, comme en français où nous disons “j’ai eu”, qui est alors conçu comme étant un “bien”, et désigné ici selon un terme qui en grec signifie justement “bien”, et “rope”, forme “dative” d’un sémantème “rape”, qui à donné le verbe latin “rapere”, lequel signifie “capturer”, et donné les mots français, rapt, rapine, rapace...
Telle qu’elle est dite, Europe est “ce qui participe de l’avoir par capture”, autrement dit, “ce qui a été capturé”, et Europe est donc bien selon la légende, et selon sa nomination, “celle qui a été capturée”.
Comme on le voit, les diatribes les plus racistes d’aujourd’hui, des groupes d’extrême droite contre les nègres, n’ont rien à envier à celles des nègres contre les blancs, à une époque lointaine ou leur rapport était inversé.
Ce qu’il faut comprendre une bonne fois concernant cette question, c’est qu’il n’existe pas de résolution “linéaire” du temps, il n’existe que des résolutions “cycliques” de celui-ci.
Ceci signifie que sur la durée de l’évolution de notre humanité, il doit nécessairement apparaitre dans les différentes modalités selon lesquelles elle se réalise, et sous la forme d’une “alternance” quelconque, le caractère cyclique d’un si long développement de temps. Ceci, étant entendu que le temps résulte d’une contradiction d’exercices, comme celle responsable du mouvement du “pendule” par lequel se fait sa mesure, et où une “force gravitationnelle”, qui est donc bien une “force de la terre”, logique des “fils de la Terre”, impose le mouvement, donc le changement, ou encore le “dérangement” de tout ce qui, fermement établi selon une “force d’inertie”, s’y oppose.
Le caractère “solaire”, donc logique des “fils du soleil”, de cette “force d’inertie”, tient dans le fait qu’il se produit selon elle “conservation”, c’est à dire que les éléments y évoluent “de conserve”, comme les planètes de notre système solaire, qui dans leurs mouvements, se trouvent solidarisée par celui-ci, en une course commune dans la galaxie.
Comprenons ici qu’une stricte “immobilité” ne peut pas exister dans notre univers où tout est mouvement, et que même à l’arrêt, le poids du pendule n’en suit pas moins le mouvement de notre Terre. Il ne se produit donc “conservation”, et par cela “immobilisme”, que des uns par rapport aux autres, d’éléments évoluant “en conserve”, comme tout ce qui se trouve immobile sur notre Terre.
Ainsi, lorsque se trouve établie sous l’action des “fils du soleil”, précisément une trop parfaite “cohérence” entre les différentes institutions d’une société quelconque, c’est alors que celle-ci devient totalement immobile, et n’évolue plus.
C’est ainsi que plus de 3500 ans d’une histoire de l’Egypte ancienne, société de “fils du soleil”, donc extrêmement conservatrice, tout comme le reste de l’Afrique, et régie selon un ensemble parfaitement cohérents d’institutions, verront, malgré de nombreux conflits politiques et religieux tout au long de ces millénaires, très peu de changements dans cette société, si on les compare à tous ceux alors considérables, intervenus depuis la renaissance à nos jours, soit en seulement six siècles, dans les sociétés occidentales.
Nous comprenons alors que la “raison historique des occidentaux”, dans une évolution de notre humanité qui nous est évidemment commune à tous, aura été précisément de “détruire”, et ce, en tous points de notre planète, toutes les institutions séculaires et fatiguées des autres sociétés, qui, même si elles satisfaisaient ces peuples, avaient rendu notre humanité immobile, et donc privée de “destinée”. Et ceci, en les contraignant donc par la “mort”, laquelle est donc bien la fonction nominale de cet occident, à un “au-delà” d’elles.
Ce rôle, extrêmement ingrat, qui aura valu aux occidentaux d’être détestés par tous les autres, à cause des massacres et des destructions qui en furent les instruments, aura cependant été “salvateur”, en considérant l’ensemble de notre humanité, par delà toutes les douleurs et les cruautés dont furent victimes dans leur “particularités”, les différents peuples agressés. Car, elle à replacé notre humanité toute entière dans la voie d’un devenir, d’un “au-delà” vital, et il est clair que le Japon, la Corée, la Chine, l’Inde, et ces autres “dragons” asiatiques ou sud-américains, lui doivent bel et bien leur dynamisme actuel, dont l’occasion fut bien le dérangement de leur anciennes institutions par les occidentaux, et l’acquisition par eux, d’un savoir faire, d’une connaissance technique et scientifique, et d’institutions politiques, développées par les occidentaux.
A ce sujet, un des cas intellectuellement les plus problématiques pour les humanistes, est celui de l’Afrique du Sud, pays et de loin, le plus puissant, le plus riche, et le plus structuré d’Afrique, qui a rejoint dans le G20, le club des grands de ce monde, et dans le BRICS, celui des nations les plus dynamiques, et qui détonne un peu il faut bien le dire, par rapport au reste du continent.
Qui donc aura l’honnêteté de reconnaitre, par delà près de deux siècles de malheurs, de cruautés racistes et colonialistes, suivies de l’infâme apartheid, que c’est bel et bien de l’affrontement gigantesque entre les “fils du soleil”, et les “fils de la Terre”, en ce lieu, détruisant la sérénité tranquille des Xhosas et autres qui y vivaient, que va émerger finalement cette brillante nation “arc-en-ciel”, promise à un bel avenir.
Toute la difficulté maintenant dans ce qui nous concerne ici, c’est que contrairement à ce que s’imaginent encore bien des occidentaux, le “progrès”, celui de toute notre humanité, ne s’inscrit pas nécessairement dans le “changement”, car il fut en effet une longue période, dans l’histoire de cette humanité, ou tout changeait constamment chez les hommes, en les empêchant ainsi de progresser. Rien n’était stable, ni le lieu de leur cueillette, ni le lieu de leur chasse, ni donc celui de leur résidence, ils étaient nomades, et rien ne pouvait sérieusement s’établir dans ces conditions. Partant de là, le “progrès” à constitué à ne plus rien changer, pour que des choses nouvellement acquises puissent être positivées, et pour que tout ce qui nécessite du temps, puisse enfin tranquillement et longuement, solidement s’établir.
Ces hommes sont donc devenus sédentaires, à la faveur de deux nouveautés allant en ce sens, qu’ils vont s’employer à entretenir, et amplifier, “l’agriculture”, et “l’élevage”.
C’est donc un “conservatisme” fondamental, qui sera à l’origine de ce grand progrès, et qui conduira à l’émergence de civilisations comme celle de l’Egypte ancienne, issue d’une lente et longue sédimentation qui fait qu’aujourd’hui encore, on a du mal a en comprendre le fait dynamisant, parce que tout semble y être déjà dès les débuts, mais tout simplement dans des formes moins affirmées.
Tout cela pour dire qu’il faut du temps, pour qu’une nouveauté intéressante, puisse être positivée, et que puisse “s’établir” favorablement, c’est à dire durablement, à partir d’elle. Le progrès s’établit donc nécessairement selon deux phases fondamentales, une d’acquisition de nouveauté, et une de capitalisation positive, selon cette nouveauté, qui nécessite du temps. A partir de là, il existe deux dysfonctionnements de ce système qui sont aussi nocifs l’un que l’autre, et qui sont “l’immobilisme total”, qui était devenu l’état de notre monde avant que n’y intervienne avec la brutalité que l’on connait, les occidentaux, et la “fuite en avant”, ou plus rien ne demeure ne serait-ce qu’un instant, où donc plus rien ne vaut rien, qui est une course à “l’au-delà”, donc une “course à la mort”, dans laquelle l’occident entraine désormais toute notre humanité.
Il est maintenant temps d’en finir avec l’occident, c’est à dire avec le “système”, qui a accompli avec brio ce qui était sa fonction historique, en ayant donné à notre humanité, à la fois matière à devenir, et les moyens techniques et scientifiques de son salut, mais qui est désormais devenu aujourd’hui totalement nocif et dangereux pour tout le monde.
Comme c’est à lui-même qu’incombe le rôle destructeur, lui qui se signe du signe de la mort, celui-là même qui orne ses tombeaux, qui s’est donné pour emblème, le corps supplicié d’un homme sur un engin de torture, et qui a justement tiré de la Terre sa mère, le charbon et le fer, pour en faire la force de la guerre, c’est donc à lui-même de mettre fin à ses jours, et c’est bien ce à quoi il s’emploie en ce moment...
Il appartient donc à ses “continuateurs” de déjà se constituer comme tels, et pour cela, de s’imprégner au maximum, afin de pouvoir les faire lentement fructifier en en restant là, tous ses nombreux acquis qui, dans sa course folle, n’auront pas eu le temps de lui servir.
Paris, le 28 novembre 2011
Richard Pulvar