Nantes 8 Décembre 2010
Projet de conférences par Henri Pena Ruiz et Bruno Streiff
PRÉSENTATION
Projet de conférences par Henri Pena Ruiz et Bruno Streiff
PRÉSENTATION
La laïcité n’est pas seulement un cadre juridique et politique propre à faire vivre ensemble des personnes de convictions différentes, qu’elles soient religieuses ou philosophiques, en leur assurant la stricte égalité des droits, la liberté de conscience et la référence à un monde commun de sens. Elle est aussi un pari sur la liberté de jugement que rend possible la culture. En effet grâce à la laïcité la sphère culturelle, englobant l’art, la science, la philosophie, mais aussi la spiritualité religieuse des croyants et la spiritualité humaniste des athées, s’émancipe de toute tutelle. Elle devient ainsi l’apanage de tous les êtres humains appelés à choisir eux-mêmes, en connaissance de cause et librement, leurs références culturelles. C’est ce rapport extraordinaire entre la culture et la laïcité, forme accomplie du rapport entre la liberté et la laïcité, qui est à la fois le résultat remarquable de la culture et son meilleur instrument de
promotion, que les deux conférences entendent illustrer.
PREMIÈRE CONFÉRENCE
Henri PENA-RUIZ :
LAÏCITÉ ET CULTURE : LE PARI DE L’ÉMANCIPATION
promotion, que les deux conférences entendent illustrer.
PREMIÈRE CONFÉRENCE
Henri PENA-RUIZ :
LAÏCITÉ ET CULTURE : LE PARI DE L’ÉMANCIPATION
La culture générale, processus dynamique de portée universelle, s’élève au-dessus des cultures particulières, entendues comme ensembles de coutumes et de traditions, non pour les nier, mais pour les mettre à distance et délivrer la conscience des préjugés qui souvent s’y rattachent. La littérature, la science, et la philosophie, sont parties prenantes d’un tel effort, condition d’un progrès humain authentique. Lucrèce dénonçant la superstition religieuse, Copernic revendiquant la liberté du savant, Montaigne critiquant le dogmatisme, Montesquieu et Rousseau rejetant l’intolérance, Hugo militant pour l’Etat laïque, sont des exemples célèbres d’engagements culturels en faveur de l’émancipation laïque. En retour, la laïcité délivre radicalement la sphère culturelle de toute pression, et en féconde le dynamisme. La dialectique vertueuse entre culture et laïcité sera argumentée et mise en évidence à travers les exemples évoqués.
DEUXIÈME CONFÉRENCE
Bruno STREIFF :
LAÏCITÉ ET CULTURE : L’EXEMPLE DE LA PEINTURE
Tout commence véritablement avec la querelle des iconoclastes et des iconostases. Que Dieu se soit incarné dans son fils, c’est-à-dire qu’il ait pris forme tangible, justifie aux yeux de l’Eglise catholique (romaine mais surtout apostolique !) qu’on autorise la représentation de la figure humaine. Le moment de l’Annonciation devient origine de la peinture. Pour les théoriciens de la Renaissance, c’est au contraire le mythe païen de Narcisse, avec sa découverte du « reflet » ou du miroir. A partir de cette divergence l’histoire de la peinture religieuse s’autonomise de la religion et de sa vocation apostolique. Ainsi Masaccio dans sa « Trinité », enferme-t-il Dieu dans une architecture humaine et païenne (le plafond du Panthéon romain). Mais c’est surtout Michel-Ange qui bouleverse les consciences avec les « provocations » théologiques de la Sixtine qui seront, après sa mort, dénoncées par plusieurs religieux… Avec lui, on peut dire que le ver laïque est entré dans le fruit…
DEUXIÈME CONFÉRENCE
Bruno STREIFF :
LAÏCITÉ ET CULTURE : L’EXEMPLE DE LA PEINTURE
Tout commence véritablement avec la querelle des iconoclastes et des iconostases. Que Dieu se soit incarné dans son fils, c’est-à-dire qu’il ait pris forme tangible, justifie aux yeux de l’Eglise catholique (romaine mais surtout apostolique !) qu’on autorise la représentation de la figure humaine. Le moment de l’Annonciation devient origine de la peinture. Pour les théoriciens de la Renaissance, c’est au contraire le mythe païen de Narcisse, avec sa découverte du « reflet » ou du miroir. A partir de cette divergence l’histoire de la peinture religieuse s’autonomise de la religion et de sa vocation apostolique. Ainsi Masaccio dans sa « Trinité », enferme-t-il Dieu dans une architecture humaine et païenne (le plafond du Panthéon romain). Mais c’est surtout Michel-Ange qui bouleverse les consciences avec les « provocations » théologiques de la Sixtine qui seront, après sa mort, dénoncées par plusieurs religieux… Avec lui, on peut dire que le ver laïque est entré dans le fruit…
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