Le Nouvelliste en Haiti - Ils sont en tête du peloton

Le Nouvelliste en Haiti - Ils sont en tête du peloton: "Ils sont en tête du peloton


Par leur présence remarquable sur le terrain et par une certaine rigueur observée dans leur campagne électorale, cinq candidats à la présidence assurent le leadership dans la lutte pour le Palais national. Mirlande H. Manigat du RDNP, Jude Célestin de la plateforme présidentielle INITE, Michel Martelly de Repons Peyizan, Jean-Henry Céant de Renmen Ayiti et Charles-Henri Baker de Respè. De ces prétendants à la magistrature suprême sortira probablement le prochain président de la République d'Haïti.



Haïti: Ils ne sont pas tous des politiciens de renom. Leur histoire, naturellement, diverge de par leur passé. Pourtant ils sont les mieux placés pour remporter l'élection présidentielle 2010, bien qu'une épidémie de choléra frappe le pays de plein fouet, alors que les plaies du tremblement de terre du 12 janvier dernier sont encore ouvertes. Le 28 novembre prochain, la population est appelée aux urnes pour élire ses nouveaux dirigeants dont un président de la République. Saura-t-elle cette fois, après plus de 200 ans, faire le bon choix ?

Justement, 19 candidats se proposent de redresser la barque du pays. Cinq d'entre eux assurent le leadership de la campagne électorale.


Mirlande H. Manigat, du RDNP

Elle se passe pratiquement de présentation et son curriculum vitae est bien garni. Ancienne Première Dame de la République en 1987 et ancien parlementaire, politicienne de carrière, professeur d'université internationalement connu, figure féminine emblématique très respectée, intellectuelle accomplie... Mirlande H. Manigat, du parti de l'organisation politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), met le cap vers le Palais national.

Elle est en tête des sondages sur les intentions de vote et rassemble la grande foule dans ses différents meetings à travers le pays. Pourtant, le RDNP n'a directement aucun candidat au Sénat ni à la députation. Pour diriger le pays, madame Manigat va devoir faire beaucoup de concessions... si elle parvient à remporter les élections. N'ayant pas la majorité au Parlement, elle n'aura pas le privilège d'être soutenue par l'une ou l'autre des deux Chambres.

Toutefois, sa candidature est appuyée par plusieurs sénateurs en fonction et des candidats au Sénat et à la députation à travers le Collectif pour le Renouveau haïtien (COREH).


Jude Célestin de INITE

Cet ingénieur de 48 ans n'a pratiquement pas de passé politique connu. Cependant, ses exploits au Centre national des équipements (CNE) à travers le pays et la capacité économique de la plateforme présidentielle INITE le mettent en bonne position pour remporter le srutin présidentiel. Jude Célestin a été directement choisi par le président de la République comme son dauphin. Il est donc comme on dit, dans les bonnes grâces du Palais national.

Si au départ de la campagne électorale et jusqu'à la semaine dernière Jude Célestin avait du mal à mettre en marche sa machine, aujourd'hui, il est un peu plus présent sur le terrain et commence à déployer ses moyens. Son agenda est chargé, selon les responsables de sa campagne. Continuer >

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Contrairement à Mirlande Manigat, le protégé de René Préval n'aura pas à faire trop de marchandages s'il est élu président. Avec 92 candidats à la députation, 11 au Sénat et plus d'une dizaine de sénateurs en fonction, Jude Célestin est assuré d'avoir une représentation considérable au Parlement.

Michel Martelly de Repons Peyizan

Il est connu seulement pour son passé de musicien controversé. C'est la grande surprise de ces élections. On ne le voyait pas venir, dit-on. Michel Martelly n'a aucun passé politique. Pourtant, il est beaucoup mieux placé pour remporter les élections que la plupart des politiciens ''traditionnels'' de ce pays. Le leader de Repons Peyizan attire la grande foule dans ses rassemblements.

Le chanteur-candidat a fait ses études supérieures aux États-Unis en construction et initiation à la communication. ''Repons Peyizan'' n'a qu'un seul candidat au Sénat et 15 à la députation.

Jean-Henry Céant de Renmen Ayiti

Notaire public, avocat à Port-au-Prince très connu en Haïti et proche de l'organisation politique Fanmi Lavalas, Jean-Henry Céant attend encore, à moins de deux de semaines des élections, la bénédiction de l'ancien président de la République Jean Bertrand Aristide.

Très acide dans ses discours contre le chef de l'Etat, Jean-Henri Céant tente de rallier à sa cause les ''lavalassiens'' indécis et les antipathiques à René Préval. Renmen Ayiti, nouvelle structure politique, n'a aucun candidat au Sénat ni à la députation. Cependant, il a le support d'un groupe de candidats parlementaires de la plateforme politique Alternative.

Charles-Henri Baker de Respè

Leader emblématique du mouvement GNB qui a milité pour le départ de l'ex-président Jean Bertrand Aristide en 2004. Homme d'affaires et industriel qui n'a pas le support de sa classe dans sa course vers le Palais national. Pour avoir occupé la troisième place lors des élections présidentielle et législatives de 2006, Charles-Henri Baker connaît plus ou moins bien le secteur politique Haïtien.

Il a été le premier candidat à entrer en campagne. Ce qui lui donne le mérite d'être l'un des mieux placés pour remporter les élections. Son parti Respè a 7 candidats au Sénat et 43 à la députation.

Ces élections présidentielle et législatives sont d'une importance capitale pour le pays. Les nouveaux dirigeants hériteront d'une Haïti terrassée par un séisme et sous la menace constante d'un autre, agonisante à cause de l'épidémie de choléra. Les défis sont pluriels. Pourtant, dans les débats présidentiels, les solutions proposées par les aspirants à la magistrature suprême sont pauvres et peu convaincantes.


Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

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