Statue du "Nègre marron" un symbole très fort de la révolution haïtienne |
À tous ceux qui me posent cette question. Voici une ébauche de réponse.
C'est comme demander qu'on enlève au Québec son titre de province avec une identité propre, sa culture et sa langue, renier son héritage et sa grandeur... pour l'intégrer de force.., ou l'assimiler manu militari au reste du Canada et pourquoi pas? de toute l'Amérique du nord...
À mon avis, Haïti étouffe de "trop d'amour" de la part des communautés internationales et des 10 000 ONG qui ont besoin de ce pays pour se donner bonne conscience. Le commerce des bonnes œuvres humanitaires, à qui profite-il? Sinon pourquoi toutes leurs 'bonnes' actions n'aboutissent pas depuis plus de 20 ans dans le pays. Au contraire, le peuple s'enlise. La pauvreté s'accroît. Les Haïtiens ne sont pas les seuls artisans de leur propre malheur. Haïti est mise sous une forme de tutelle qui ne porte pas son nom... à cause de la faiblesse de ses dirigeants et de sa pauvreté. Et l'ONU n'ose pas le dire ouvertement. Tous les pays sont + ou - complices de ce qui passe là-bas. Les Haïtiens ont-il vraiment voix au chapitre? Peuvent-ils vraiment décider? Tout ce qui se fait dans le pays doit recevoir l'aval de ceux qui délient les cordons de la bourse. Suivez la trace de l'argent et vous aurez la réponse.
Dégâts du séisme 2010 |
Depuis la révolution tranquille pas si lointaine que ça, le Québec n'arrive pas à se brancher... indépendance ou province malgré toute sa richesse? Haïti s'est branché: premier pays noir indépendant... premier pays francophone des Amériques... Première constitution... pays initiateur des droits de la personne en disant NON à l'esclavage... Bref.. pour avoir osé en 1804... chasser les colonisateurs esclavagistes.., il en paye le prix encore aujourd'hui. Haïti vient de finir de payer aux Français la dette de son indépendance(plus de 200 ans plus tard avec de forts taux d'intérêt) alors que l'argent aurait pu servir à accroitre la richesse du pays.
Il a fallu en faire un exemple pour éviter que d'autres petites nations en suivent l'exemple. C'est ce qu'on disait aux pays africains dans les années 50-60. D'un peuple fier et dégourdi... on l'a réduit à un peuple de mendiants sous assistance étrangère, sous respiration artificielle. L'oxygène lui est donné aux comptes-gouttes. Juste pour survivre. L'amour des grands pays le tue à petit feu.
Et chaque Haïtien en souffre.., dans sa chair et dans son orgueuil. Qu'il vit en Haïti ou dans la diaspora. La dictature, fut-elle éclairée, n'est pas un choix. Pourquoi les Nations unies s'empêtrent-elles dans ce pays? Voilà toute la question!
Et si on donnait aux Haïtiens le choix sans avoir les mains liées? Le choix de leurs dirigeants, le choix de leurs priorités sociales et économiques, le choix du développement et de la reconstruction. C'est presque sûr qu'Haïti choisirait d'être le "maître de son destin". Presque tout l'argent investi en Haïti revient dans les poches des pays donateurs avec tous les "istes" et "logues" envoyés là-bas, augmentant la classe des bien nantis. Oui, il faut un transfert de connaissances... mais il faut aussi respecter le savoir-faire des Haïtiens pour qu'ils puissent respirer tout seul. Qu'on leur apprenne à pêcher plutôt que de leur apporter le poisson déjà pêché dans les filets occidentaux. Sinon, ils resteront sous assistance artificielle jusqu'à ce que la colère gronde et provoque un reflux incontrôlable. Un proverbe créole dit..."bèt jen-nen modé" Un animal désespéré, pris au piège devient agressif. Je crains que les Haïtiens deviennent un jour désespérés et le fassent savoir. Et les moyens qu'ils risquent de prendre m'inquiètent.
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