mercredi 21 juillet 2010

DES BOUCS “BLANC-BEUR” TRÈS ÉMISSAIRES



Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Il y a ceux qui aiment la chair fraîche et sont cloués au pilori pour cela et ceux qui sont grands dévoreurs d’affaires, fraîches ou non, pourvues qu’elles soient nouvelles.

Soit, pour faire simple : une affaire en chasse comme d’habitude une autre ! Il fallait faire oublier aux Français la réforme fort impopulaire des retraites, on comptait sur le mondial de football pour cela. Patatras ! L’équipe Black-(peu)Blanc-Beur offrit un spectacle, mais pas celui attendu.

Un plan B fut aussitôt trouvé : les largesses de dame Bettencourt allaient amuser la galerie comme il convenait. Mais elles l’amusèrent tant et si bien que cela ne devint plus convenable du tout. Un ministre et même un président s’en retrouvèrent éclaboussés. Ce n’était pas prévu du tout. Pas par tous, en tout cas ; les medias seuls y trouvèrent leur compte.

De rebondissements en rebondissements, les scandales sont comme les meilleures séries télévisés, elles s’épuisent vite.

Nouveau plan C, donc, et faute de temps, c’est dans les vieux pots que l’on trouve souvent pitance, surtout quand ça arrange finalement tout le monde, surtout au plus haut sommet de l’État.

Retour aux Bleus et à leurs frasques : hier, deux ténors de l’équipe nationale – soit deux “caïds” selon certains ou encore deux “cailleras” selon d’autres – ont connu un placement en garde à vue par les services de la Brigade de répression du proxénétisme. Suivi d’une mise en examen pour “sollicitation de prostituée mineure”.
Réforme des retraites, fraude fiscale de la troisième fortune nationale et financement illicite de campagne présidentielle s’en trouvent aussitôt relégués au second plan de l’actualité.

Le bon peuple est désormais sommé de s’intéresser à la moralisation de la société… en dessous de la ceinture ! Plus au-dessus du portefeuille.

Pour cela, deux joueurs de football aux mauvaises manières sont sacrifiés sur l’autel médiatique. Pour quelques galipettes tarifées et quelques mois – voire quelques semaines – trop tôt dans la vie non-exemplaire d’une demoiselle de très petite vertue, ayant décidé de trouver le moyen de subsister grâce à ses charmes plutôt qu’en passant par la case “pôle emploi”.

Haro sur les Boucs “Blanc-Beur”… alors que dans le même temps Roman Polanski échappe à l’extradition réclamée par les États-unis d’Amérique pour avoir forniqué, alors âgé de 40 ans, avec une demoiselle de 13 qui rêvait, elle, sans doute de subsister grâce à ses charmes en faisant carrière dans le 7e Art.

Mais l’affaire Polanski avait fait son temps et n’était plus intéressante pour les medias.

Ribéry et Benzema n’ont plus qu’à prendre l’opprobre dont ils sont frappés en patience… en attendant qu’une autre affaire fasse oublier leurs excès de ruts… Gageons que cela ne devrait guère tarder.

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