vendredi 3 septembre 2010

Haiti-Justice-Police : Soulagement après la libération du policier Jules Wanceau

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) salue l’issue intervenue le 1er septembre dans l’affaire du policier Jules Wanceau, qui a été libéré par la justice après avoir été arrêté et condamné de manière expresse le 26 août pour « outrage » à magistrat.

La cour d’appel haïtienne a ordonné la mise en liberté provisoire du policier, attaché au service d’immigration haïtien, qui avait eu une dispute avec un des gardes du corps du chef du parquet de Port-au-Prince, le commissaire du gouvernement Harycidas Auguste.

Le RNDDH « apprécie cette décision de justice », confie à AlterPresse Vilès Alizard, responsable des programmes de l’organisme des droits humains.
Le RNDDH considérait que dans cette affaire, c’est la « victime » qui avait été condamnée. Le 26 aout, escorté d’agents de sécurité armés, le commissaire Harycidas Auguste s’apprêtait à rejoindre le directeur du Service de l’immigration et de l’émigration, Roland Chavannes, dans son bureau. Il était venu récupérer trois livrets de passeport pour des proches.

Le policier avait alors empêché l’entrée à un agent de sécurité armé et en civil du commissaire et dans ses échanges avec l’individu, il aurait eu des propos jugés désobligeants à l’endroit du magistrat.

Dans un entretien téléphonique avec AlterPresse, le porte-parole de la police, Frantz Leurebours, s’est réjoui de la « libération temporaire » du policier « intervenue après un appel adressé à la haute cour de justice haïtienne par le cabinet d’avocat engagé par la direction générale de la police ».

Le chef de la police nationale d’Haiti (Pnh), Mario Andrésol, a stigmatisé le « mythe du pouvoir et du chef » qui domine la vie publique en Haiti, soulignant que « de janvier 2010 à nos jours, plus d’une vingtaine de cas similaires de policiers emprisonnés sur ordre express de magistrats, au motif d’indélicatesse ou autres envers eux, ont été recensés ».

Mario Andrésol invite les autorités détentrices d’une parcelle de pouvoir de l’État à « exercer les prérogatives de leurs fonctions avec sagesse, humilité, esprit d’équité et simplicité une reconversion des mentalités pour que les personnes détentrices d’une parcelle de l’autorité de l’Etat ou investies de certains pouvoirs, comprennent qu’elles ne le sont que pour servir et protéger les intérêts de la société ».

La direction générale de la police appelle les policiers à la retenue et au respect des règlements de l’institution.

Des secteurs de droits humains contactés par AlterPresse soulignent la validité du propos du directeur général de la police. Ils estiment toutefois que le responsable devait plutôt utiliser les voies administratives pour adresser des questions relatives aux prérogatives de l’institution qu’il dirige et non se lancer dans ce genre de « discours » public.

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