La prise de Bab Amr par l’armée syrienne a asséné un coup sévère aux insurgés et a bouleversé leurs plans qui consistaient à créer un « Benghazi syrien », relié géographiquement au Liban, et constituant une tête de pont à une intervention étrangère lorsque les conditions seront réunies.
Après la chute de Bab Amr, les troupes syriennes ont lancé une offensive contre la localité de Kousair, à l’ouest de Homs, située à 12 kilomètres de la frontière avec le Liban. C’est à travers ce gros bourg de 40 000 habitants que transitent armes, argent et combattants étrangers introduits en Syrie à partir du Liban. Selon des sources concordantes, quelque 3000 miliciens sont concentrés à Kousair. L’armée syrienne a lancé son attaque dimanche 4 mars par plusieurs axes, de manière à couper les lignes de ravitaillement des rebelles. Effrayés et démoralisés, des dizaines d’entre eux ont commencé à fuir vers le Liban, où les attendait l’Armée libanaise. Les civils qui fuyaient les combats ont été autorisés à pénétrer en territoire libanais, les miliciens, eux, ont été pourchassés. A l’heure d’écrire ces lignes, une cinquantaine d’hommes armés avaient été arrêtés par l’armée libanaise et un camion rempli d’armes saisi près de la localité de Kaa, au Nord de Baalbeck.
Dans le même temps, l’armée syrienne a lancé une offensive contre Rastan, où des bandes armées terrorisent la population depuis début février, prétendant avoir « libéré la ville ».
La bataille de Bab Amr marque le tournant dans la confrontation armée. Les troupes syriennes ont pris ce quartier de 50 000 habitants après seulement deux jours d’offensive terrestre, précédée de trois semaines de surveillance et d’opérations spéciales dans le but de faire le moins de victimes civiles, conformément aux ordres donnés par le président Bachar al-Assad. L’une des opérations spéciales a permis de glisser du somnifère dans des sandwichs acheminés aux insurgés, ce qui a permis d’en capturer plusieurs dizaines sans combat. Interrogés, ces derniers ont livré de précieuses informations qui ont permis à l’armée d’entrer à Bab comme un couteau dans le beurre. Les troupes régulières ont démantelé une salle de commandement et de contrôle équipée de matériels sophistiqués reliés à des satellites, de fabrication américaine et britannique. Quelques 800 miliciens auraient été capturés lors de l’attaque et du ratissage qui a suivi, dont près de 120 ressortissants de diverses nationalités arabes, notamment des Libanais, des Saoudiens, des Libyens et des Jordaniens. Certaines informations font état de l’arrestation de combattants ou d’« instructeurs » munis de passeports européens (allemands, français, britanniques et danois).
Des groupes d’insurgés ont fuit vers les quartiers de Khalidiyé et Hamidiya, mais ils ne constituent plus un réel danger. La traque durera quelques jours et se terminera par leur destruction totale. Les troupes régulières ont découvert dans différents quartiers de Homs quelque 120 cadavres de personnes enlevées par les miliciens ces trois derniers mois et exécutées sommairement. Parmi eux beaucoup de chrétiens, d’alaouites mais aussi des sunnites membres du Baas ou tout simplement partisans de Bachar al-Assad.
L’Armée syrienne libre (ALS) a indirectement reconnu la défaite en parlant de « retraits tactiques » pour « sauver les civils » ou pour fuir « la machine de répression du régime ». Ces deux faux arguments ne suffisent pas pour cacher la faiblesse de cette pseudo-armée qui se promettait de transformer Bab Amr en « Stalingrad ». Ils semblent que les dirigeants de cette milice aient lu l’histoire à l’envers.
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