vendredi 9 mars 2012

Les marchés se préparent à faire la guerre à Hollande


Si le futur président de la République ne libéralise pas le marché du travail en France, les marchés attaqueront ses finances.

Crédit Agricole - Cheuvreux - 9 mars 2012

François Hollande et la rigidité du marché du travail en France : le marché cognera des deux côtés

Hollande devra clarifier sa position sur le marché du travail et la réforme fiscale, quand il sera élu Président le 6 mai comme il est probable. Il est jusqu’ici resté évasif sur les deux sujets pour de pures - mais compréhensibles - raisons électorales : la clarification ne ferait que repousser les électeurs populaires vers les extrêmes, compliquant ainsi l’équation politique.

Mais Hollande a déjà signalé aux électeurs centristes qu’il ne remettrait pas en cause les mesures utiles qu’a prises son adversaire, à commencer par l’élimination des néfastes 35 heures. Jusqu’ici, il s’est aussi abstenu d’annoncer une augmentation substantielle des interventions de l’Etat, en s’engageant à ne pas augmenter les emplois publics.

En tout cas, Hollande devra déplaire soit aux marchés financiers soit aux électeurs, comme Mitterrand - dont il était un conseiller économique - entre 1981 et 1983. Mais l’euro-pragmatiste qu’il est devrait être sensible à la menace d’attaques des marchés contre la dette française, notamment en raison de l’hostilité des partenaires de la zone Euro face à l’inaction française.

En conséquence, dans le pire des cas (mais pas le plus probable), les marchés le contraindront à un tournant tel que celui qui s’était produit en 1983. Mais Hollande devra donner des gages à sa gauche, ne serait-ce qu’en raison du référendum raté de 2005 sur la Constitution européenne. Ses partenaires européens feraient donc bien de le laisser prétendre obtenir quelques concessions de leur part sur sa politique de croissance, même si elle n’est pas pertinente.
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Texte original :

François Hollande and France’s labour-market rigidity : the market will rock both

Hollande is bound to clarify his stance on labour-market and fiscal reform, when elected President on 6 May as is most likely. Indeed, he has so far remained evasive on both for purely but sensible electoral reasons : clarification now would only spook popular voters to the extremes, thus complicating the political equation.

But Hollande has already signalled to centrist voters he will not undo his opponent’s useful measures, starting with the repeal of the infamous 35-hour scheme. So far, he has also restrained from announcing any substantial increase in State interventionism, starting with a commitment not to raise public jobs.

In any case, Hollande will have to displease financial markets or voters just like Mitterrand in 1981-83, when he was the previous socialist President’s economic advisor. But, the Euro-pragmatist in him should wake up to (the threat of) market attacks on French debt, due notably to the anger of France’s Eurozone peers at inaction.

Accordingly, in the worst-case (but not the likeliest) scenario, the market will force him to a U-turn as in 1983. Indeed, Hollande will have to accommodate his left, if only due to the failed 2005 referendum on the EU constitution. His Eurozone peers would thus be clever if they allowed him to pretend he extracted some concessions from them on his growth policies, even if irrelevant.

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