Depuis 3 semestres, Sarkozy se plaît à s'exhiber mal rasé en public (cf. notamment la photo de l'article du journal suisse). Seuls les naïfs pourraient y voir un effet du hasard ou un soudain laisser-aller dans la présentation. Il s'agit sans doute bien plutôt des conseils d'un « coach » ou d'une « agence de com'» qui ont dû jugé que cela le « relookerait » en cow-boy "dur à cuire", revenant victorieux après avoir subi des épreuves...
Photo du "dur à cuire" mal rasé dans le journal gratuit "20 minutes" du 18 octobre 2012 |
Photo du "dur à cuire" mal rasé dans le journal suisse "Le Matin" du 9 juin 2014 |
En d'autres termes, après avoir pensé à être élu président de la République quand il se rasait tous les matins - et « pas seulement quand il se rasait » - (cf. sa réponse à Alain Duhamel le 20 novembre 2003 : http://www.ina.fr/video/I09316370), Sarkozy semble désormais penser à être réélu président de la République en ne se rasant plus tous les matins... Toute cette mise en scène est évidemment pathétique de vacuité.
Mais le summum du cocasse est de voir notre pseudo-héros mal rasé venir expliquer aux Suisses que leur système politique serait « inefficace » et « désuet » au motif qu'un « pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année et un système de sept conseillers fédéraux. »
Comme le disait ma grand-mère, c'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité.
Nicolas Sarkozy n'aurait-il pas remarqué que l'Union européenne, à laquelle il conseille aux Suisses d'adhérer, a des défauts bien pires ? Se rend-t-il compte qu'un continent entier ne peut pas être gouverné par un système de vingt-huit commissaires européens, qui plus est élus par personne, et contre la volonté profonde des 28 peuples pris au piège de l'UE ?
Que cela plaise ou ne plaise pas à Sarkozy et consorts européistes, la Suisse, qui se porte nettement mieux que les pays membres de l'UE, constitue justement l'une des contre-preuves à opposer à tous les collabos de l'empire euro-atlantiste sur la prétendue inéluctabilité de la construction européenne.
Comme l'a expliqué Adolf Ogi aux journalistes suisses, « la Suisse ne doit jamais se laisser marcher sur les pieds. Nous devons discuter d’égal à égal avec tout le monde.»
Voici une réflexion à la tonalité gaullienne, que je ne peux qu'applaudir des deux mains. Elle prouve que la qualité d'un homme d'État ne se juge pas au « look » pour les magazines mais à la rectitude de la pensée, à la dignité dans le comportement, et au souci d'agir toujours au mieux pour les intérêts de ses concitoyens.
En l'espèce, Adolg Ogi est apparu comme un homme d'État et Nicolas Sarkozy comme un maquignon égocentrique et malpoli. Est-ce fait pour nous surprendre ?
François Asselineau
9 juin 2014
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