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vendredi 26 avril 2019
“ MONUMENTUM”, L’ESPRIT (MENTUM), DE L’UNITE (MONU)…
PAS UNE SEULE DES GRANDES CIVILISATIONS NE S’EST ETABLIE SANS LE MONUMENT, ET PAS UNE N’A SURVECU SANS L’ENTRETENIR…
Faut-il que cette société matérialiste qui se noie dans un consumérisme maladif, soit régressive quant à ce qui concerne les questions de l’esprit (mens, mentis), pour que suite au désastre qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris en proie aux flammes destructrices, ce temple qui constitue un élément essentiel de l’âme même de la nation française, il se soit trouvé tant de citoyens de ce pays ignorant même de ce dont celui-ci s’est fait au cours des siècles, pour se désoler du fait qu’une mobilisation sans pareille soit parvenue en si peu de temps, à rassembler des sommes énormes et introuvables pour toute autre cause… ?
Si ces gens sont à ce point désolés, c’est d’abord parce qu’ils ne s’envisagent d’une façon volontiers narcissique, que selon leur singularité “physique”, et de plus, sans davantage d’exigence les contraignant en tant qu’humains, que les autres êtres de cette planète. Dès lors, du fond d’un “athéisme” inébranlable dont ils se réclament maladroitement au nom d’une science dont ils manquent de constater la limite de ses réponses à nos questionnements, ils ne prennent jamais conscience qu’ils participent fatalement d’une “collectivité” qui quant à elle, constitue par définition une “métaphysique”, c’est-à-dire un fait établi “au-delà” (meta) de la physique des individus. L’idée qu’il serait un “au-delà” d’eux “immatériel”, constituant leur autre dimension et dont ils seraient forcément tributaires, leur est des plus éloignées. Ils n’ont de préoccupation que quant aux nécessités des “êtres physiques” qu’ils entendent voir satisfaites avant toute autre chose, et ne retiennent la notion “ d’être moral” que comme étant la définition juridique de toute forme d’association dite “personne morale”, et rien de plus…
Partant de là, l’idée selon laquelle la nation tout entière constituerait bel et bien un “être moral métaphysique”, immatériel, transcendant les singularités physiques des individus qu’elle rassemble en son sein, et qui comme telle, doit voir prioritairement satisfaites les nécessités de son “être”, puisqu’il ne peut rien être et se maintenir sans nécessité, leur passe totalement au-dessus de la tête. Seul compte pour eux le fait que les individus voient leurs besoins immédiats satisfaits, et ils se moquent de considérer que ces besoins ne peuvent être satisfaits que selon les moyens mis en œuvre au sein de leur collectivité, et que cette dernière doit être dans le meilleur des états, pour être justement en capacité de satisfaire ces demandes.
Même si on n’est pas au fait de ces questions métaphysiques, il est cependant facile de comprendre qu’une collectivité comme telle, c’est-à-dire dans ce qui “d’immatériel”, fait qu’il ne s’agit pas de la seule proximité d’individus indifférents les uns des autres, donc dans ce qui se trouve à la base de toute constitution de société et partant de là, du développement de toute civilisation, nécessite tout d’abord d’être établie selon un projet commun, une “espérance” de mieux-être qui doit y être entretenue, et qu’il serait illusoire d’attendre de cette collectivité qu’elle permette à ses individus de se réaliser, si elle manque elle-même d’être affirmée...
C’est donc l’oubli du caractère métaphysique, immatériel, et transcendantal, de ce qui la “sous-tend” nécessairement, tant dans son développement que dans son simple maintien, par une société frappée par “l’apostasie”, et qui est d’autant plus éloignée de comprendre que telle est justement l’incohérence qui crée sa déchéance, qui va conduire ses membres rendus dès lors “avides” du fait même que leur société dissolue crée en eux un “manque affectif”, alors qu’ils disposent d’un niveau de vie bien supérieur aux trois-quarts de notre humanité, à ignorer les nécessités métaphysiques de leur société…
La “physique” c’est l’ensemble des faits “déterminés”, c’est-à-dire établis entre deux “termes”, deux “limites”, un début et une fin, tant dans l’espace que dans le temps, ce qui en fait ainsi des “réalités” qui se trouvent constituées “sous forme” comme étant chacune “une”. Ceci, étant entendu que “l’indéterminé” sans limite, donc “infini” et “éternel”, et telles sont bien les qualités reconnue à “la Transcendance”, ne saurait constituer une réalité physique…
La “métaphysique” quant à elle est cet immatériel qui se trouve établi hors des formes de la physique c’est-à-dire à la fois, en-deçà et au-delà de celles-ci, et qui comme telle est fondamentalement un “exercice” par lequel ces formes “communiquent” nécessairement entre elles, puisque sinon, rien ne serait constitué en notre univers, et à l’occasion duquel une pluralité de ces formes se trouve constituée en un “tout” comme si elles ne formaient “qu’un”. Un paradoxe réside alors dans le fait que cet élément essentiel d’une science dite la physique, à savoir la “force”, et qui lie les formes physiques, est quant à elle strictement métaphysique, et c’est justement cette discontinuité physique/métaphysique, qui permet le maintien de la spécificité de ces formes physiques.
Il vient de là que par définition, la métaphysique ne possède pas de limite selon elle-même de sorte qu’en la considérant dans sa globalité, elle ne demeure qu’une “potentialité” d’exercice et n’a de réalité que si un cas d’exercice se trouve occasionnellement déterminé. Or, ceci ne peut se faire que par une forme physique lui étant associée, qui le détermine et qui spécifie partiellement cette métaphysique en la faisant “une”, donc en en faisant une singularité qui devient ainsi “une métaphysique” particulière, selon un exercice spécifique…
Ainsi, la métaphysique ne peut-elle devenir “effective”, c’est-à-dire exercer vraiment sur des formes physiques telles que des humains, en les déterminant dans le temps selon un devenir, que si elle se trouve elle-même occasionnellement déterminée en étant rapportée à un objet physique, et en devenant ainsi une métaphysique particulière. Telle est ainsi la fonction principale du “monument” qui constitue la nécessaire corrélation physique de tout exercice métaphysique ayant pour finalité de faire “un” en partant de plusieurs, et qui est ce que les anciens appelaient le “simulacre” ou encore “l’idole”…
Il est remarquable à ce sujet que lors des conflits dans les temps anciens, la toute première préoccupation des vainqueurs était de s’emparer de l’idole des vaincus, pour priver ces derniers de l’exercice favorable sur eux d’une métaphysique déterminée selon elle, et constituant ainsi leur dieu tutélaire, et pour en bénéficier à leur place en plaçant cette idole dans leur panthéon…
C’est ainsi que devenu par le fait un simulacre de “l’universalité”, un gigantesque index de granit pointé vers le ciel et signifiant de la sorte qu’exerce en ce lieu “ce qui fait un”, capturé dans un temple égyptien où, associé à un autre ils signifiaient alors “ce qui fait deux”, c’est-à-dire la “diversité”, a-t-il été installé à Paris conformément à la vocation universelle de cette ville, sur une place qui fut précisément dite “de la concorde”, plus de trente ans avant de le recevoir...
Il vient de cela qu’aucune grande civilisation n’a pu se développer sans ce rapport de réciprocité établi entre la pluralité physique de ses individus, et la singularité métaphysique de sa collectivité, et selon laquelle c’est par le monument qu’ils lui dédient et pour la réalisation gigantesque duquel ils doivent nécessairement “s’unir”, que va se trouver déterminée une métaphysique qui par “liaison en retour”, selon le sens fondamental du mot “religion”, exercera sur eux, en les déterminant à agir encore davantage dans le sens d’une cohésion qui a fait de cette métaphysique une réalité effective, cohésion qu’elle représente alors et qui fera la faveur de cette civilisation…
C’est en cette réciprocité de la détermination qui s’opère à la faveur du monument, entre la pluralité physique des individus et une métaphysique de leur collectivité que consiste “l’autorité”, c’est-à-dire le fait que les individus se trouvent “obligés” par un exercice sur eux, qui découle de leur propre entreprise commune, et qui par cela, l’encourage jusqu’à l’exploit en entretenant leur cohésion…
Comme il est facile de le vérifier, il n’y a donc pas de société dont la grande cohésion entre ses membres et l’autorité qui en découle, en a fait une grande civilisation et qui a pu se maintenir ainsi, sans le monument et la métaphysique réalisée selon lui, laquelle constitue ainsi l’âme sous-jacente de cette société autrement dit, ce qui la sous-tend dans son “être” et dont le monument est la nécessaire corrélation physique...
Non, pas davantage que les autres nations ayant fortement marqué l’histoire, la France n’est pas devenue cette grande nation sans la multitude d’églises et de cathédrales qui la peuplent, ni sans les nombreux châteaux et palais et ses autres merveilles architecturales qui, nécessitant elles aussi un grand effort commun, correspondent à la même métaphysique, celle d’une forte détermination de ses hommes qui sous-tend l’excellence de la nation…
Dès lors, détruire le monument comme on s’emploie à le faire actuellement où des églises se trouvent sans cesse détruites, ou ne pas l’entretenir comme ce fut certainement la cause de l’incendie qui a frappé Notre-Dame, et ceci, alors que parallèlement dans cette société vénérant le veau d’or, un discours politique ne cesse de célébrer la brute prédatrice contre l’homme socialisé, et la réussite individuelle contre la réussite collective, constitue la voie de la descente aux enfers dans laquelle nous sommes désormais engagés…
Cependant, on considérant selon la parole du grand Confucius, que les épreuves ne sont que des occasions déguisées, profitons de celle-ci pour remettre la nation dans le sens de la marche, et mobilisons-nous massivement et avec enthousiasme et détermination, pour rétablir la métaphysique de Notre-Dame dont l’exercice constant des siècles durant, aura été déterminant dans ce qu’est devenue et demeure la France, et qui a besoin de toutes ses représentations, de ses cathédrales, pour que cet exercice puisse s’opérer de Chartres à Reims en passant par Amiens, Laon, Beauvais, et Paris, selon la pluralité de ses aspects…
Bien-sûr il faudrait en dire beaucoup plus sur ce que représente exactement Notre-Dame ainsi nommée par les templiers, et qui est la métaphysique de la “mère” spirituelle dite autrement “Marie”, et sur les implications de son exercice. Il faudrait également en dire plus sur la prouesse architecturale qui a donné toute son ampleur à cet exercice de Marie sur la nation. Cette prouesse résidait en effet dans un art de la construction de la “voûte”, un art “magique” qui était précisément un art de “l’envoûtement” qui comme tel, était la corrélation physique de la soumission métaphysique à une “volonté”, qui est l’envoutement ainsi nous le comprenons habituellement…
Cet art fut dit “gothique”, ce qui n’a strictement rien à voir avec les Goths, par rapport au mot “goat” signifiant la “forêt” comme en breton, laquelle forêt correspond bien à une “magie” qui s’opère selon l’exercice sur elle d’un “tropisme” qui détermine la pousse verticale des arbres. Il s’agit alors en ce tropisme, de celui que les naturalistes soucieux de ne pas discréditer leur enseignement par l’utilisation d’un terme à connotation religieuse, désignent improprement comme étant un “géotropisme négatif”, pour ne pas parler tout simplement d’un “tropisme céleste”, et qui est le même qui reproduit par la voûte, provoque “l’exaltation”, c’est-à-dire la détermination vers le “haut” (altus), donc vers un au-delà d’eux afin de “l’exploit”, des fidèles…
Mais développer tout cela prendrait des pages…
Paris, le 26 avril 2019
Richard Pulvar
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