Ceci signifie que c'est selon une même disposition des choses que se trouve établie l'intégrité des individus, et l'intégrité de leur collectivité, de sorte qu'une rupture de ce qui fait que celle-ci est "une", autrement dit une rupture du lien social, ne peut que condamner ses individus à une perte de leur intégrité...
Celle-ci se traduit par des incohérences voire des outrances comportementales, logiques d'incohérences conceptuelles, dues au fait que ces individus ne se trouvent justement plus en "intelligence" les uns avec les autres...
Or notre intelligence conceptuelle qui consiste fondamentalement à établir des liens (ligere), entre (inter) les choses, et qui constitue la singularité de "notre sens", se nourrit d'informations qui ne peuvent lui être transmises que selon notre rapport à tout ce qui nous est autre par la pluralité de "nos sens". Si cette relation se trouve dégradée du fait d'un mauvais rapport aux autres, cette intelligence s'alimente de fausses données et son produit, quel que serait par ailleurs la qualité de l'individu, ne peut être que mauvais...
Il existe donc une stricte corrélation entre la qualité de notre raisonnement et la qualité de notre relation aux autres, de sorte que la "dissociation" possède un aspect à la fois social et conceptuel, et les individus qui en sont frappés ne se trouvant plus confrontés dans leur raisonnement à celui des autres, et étant de la sorte "auto-centrés", ne font que se conforter dans leurs certitudes erronées et bornées...
Or, selon la parole du grand Nietzsche, "...Ce n'est pas le doute qui rend fou, mais les certitudes..."
Il est facile de constater à la fois les outrances comportementales et la débilité profonde de certains gouvernants avec leurs certitudes qu'ils ne confrontent jamais avec l'avis des citoyens, mais soyons attentifs au fait que cette incohérence ne leur est pas réservée, et la crise sanitaire révèle à quel point un grand nombre de citoyens, dont l'intelligence conceptuelle ne s'est alimentée que de la propagande gouvernementale, sombrent eux aussi dans l'incohérence, en manquant constamment de confronter leur raisonnement alarmiste à la réalité statistique des faits, et s'enfoncent dans leur certitude apeurée, d'un risque sanitaire menaçant notre humanité entière...
Toute notre société actuelle qui n'en est d'ailleurs plus une, en ce sens que les individus ne s'associent pas et ne se trouvent plus que dans une cohabitation obligée, est déjà devenue une société de fous, ce qu'il est facile de constater avec tous les désordres qui la frappent, toute son impuissance à se sortir de ses difficultés, et toutes les incohérences, à la fois comportementales et conceptuelles selon lesquelles elle tente vainement de s'organiser...
Il appartient désormais à ceux qui n'ont pas oublié que nous devons nous obliger les uns envers les autres pour faire société, et pour sauvegarder notre intégrité d'individus, de tenter de la sauver, s'il est encore temps...
Richard Pulvar
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