A Pointe à pitre le 28 avril 2008
Monsieur Victorin LUREL
Président du Conseil Régional de la Guadeloupe
Mesdames Messieurs Les Conseillers Régionaux
Monsieur Le Président,
Mesdames, Messieurs,
Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur toute demande de subvention ou autre aide telle la suppression de l’octroi de mer, présentée par des entrepreneurs qui veulent augmenter la capacité à brûler du charbon à la CTM sis à Gardel ou implanter une Centrale Thermique Bagasse-Charbon à Marie-Galante.
La Région Guadeloupe qui s’investit de plus en plus dans les actions liées à la protection de l’environnement et informe le grand public ces jours-ci avec des spots télévisés de grande qualité se doit d’être très vigilante sur des projets très bien présentés par leurs promoteurs. Le plus souvent, les études financières s’en tiennent aux coûts techniques et aux risques financiers. Elles ne cherchent pas toujours à préserver les ressources naturelles et ne prévoient pas de réparer les dommages qui sont faits.
Si la centrale Bagasse-Charbon peut contribuer à la valorisation des ressources locales dans le cadre des énergies renouvelables le tandem avec le charbon doit rester dans des proportions soutenables par l’environnement.
L’approvisionnement en charbon, depuis son acheminement à partir de pays où la misère humaine est exploitée, son transport par bateaux puis camions, son stockage, présente de grands risques.
De plus le fonctionnement de ce type de centrale nécessite une quantité d’eau considérable qui viendra s’ajouter à la demande en eau grandissante de la consommation domestique et agricole.
L’exploitation du charbon induit des poussières polluantes, des émissions de gaz nocif, et la production de mâchefers en très grandes quantités.
Après la pollution au Chlordécone qui n’a pas encore trouvé réparation, la Guadeloupe ne peut souffrir d’autres attaques environnementales. Il faut appliquer le principe de précaution.
Déjà en janvier 2001, des associations écologistes constataient que la centrale du Moule ne savait que faire des résidus (mâchefers), qu’une source d’eau naturelle était polluée, que le poste de pompage de la municipalité avait été fermé à cause de remontée d’eau salée, la nappe phréatique étant épuisée. Les abeilles ne survivent pas dans les alentours et dans la population l’on se plaint de plus en plus de problèmes respiratoires.
D’autres solutions existent pour une production d’énergie durable, certains champs sont à explorer, et pourquoi ne pas faire évoluer le concept centrale « Bagasse-Charbon » vers celui d’une station multi-énergie « Combustion de biomasse-Biogaz-Photovoltaïque connecté réseau ». Car les déchets végétaux collectables en Guadeloupe représentent une ressource potentielle importante (Une organisation méthodique de la collecte de cette ressource peut générer des emplois locaux et contribuer à la valorisation des déchets, plutôt que de dépenser à l’importation)
Sûrs que vous déciderez avec clairvoyance, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président, Mesdames, Messieurs les Conseillers Régionaux, l’expression de nos salutations les meilleures.
Marie-line PIRBAKAS
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