vendredi 15 janvier 2010


A Jacmel, le 13 février (Christopher L. Mitchell)

Alors que les secours commencent à s’organiser à Port-au-Prince, un témoignage nous est parvenu ce matin de Jacmel, au sud de la capitale. La ville a été durement touchée par le séisme. Marie Florcie Odestil, avocate de 34 ans raconte :

“Les secours ne sont pas encore arrivés à Jacmel. Des sinistrés, accueillis dans un premier temps à l’aéroport, ont été évacués vers un lycée de la ville pour que d’éventuels avions puissent librement utiliser la piste d’atterrissage. L’aéroport étant apparemment fonctionnel, il serait donc opportun que certains avions convoyant l’aide internationale puissent atterrir à Jacmel.

Dans la ville, c’est la désolation la plus totale : les gens n’ont accès ni à l’eau ni à la nourriture. La mission des Nations unies pour la stabilisation (Minustah), certaines agences de l’ONU et des ONG locales s’efforcent de faire des distributions de biens de première nécessité, mais les demandes sont trop importantes. Une école du centre-ville s’est écoulée avec plusieurs centaines d’élèves à l’intérieur. De très nombreuses maisons renferment des cadavres en état de putréfaction. Dans certaines zones, l’air est difficilement respirable, mais les gens qui s’affairent à déblayer les gravats ne portent pas de cache de nez.

Les médecins cubains et haïtiens de l’hôpital de la ville s’efforcent de faire leur maximum avec des moyens dérisoires. A l’hôpital Saint-Michel, on manque de tout : injections, antidépresseurs, analgésiques, bandages et même les gants sont manquants. La morgue de cet unique hôpital de la ville menace de s’effondrer du fait des fréquentes répliques.”

Plusieurs habitants de la ville côtière postent des photos des destructions sur Facebook. On peut notamment voir des images de l’école Alcibiade, qui était vide au moment du tremblement de terre, la plupart des élèves étant en cours de sport, d’après Myrthel Guillaume. Le campement de fortune mis en place dans les heures qui ont suivi la catastrophe et de nombreux clichés de maisons effondrées sont également visibles sur la page de Christopher L. Mitchell.

Elise Barthet

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