Jala reconduit pour la 3e fois le festival : B.B.M. Bamboula Bwabwa et Marionnettes, du 7 au 12 février 2011 à Case-Pilote. Elle a comme partenaire les CÉMÉA de la Martinique ainsi que la logistique de la mairie de Case-Pilote.
Il s'agissait, lors du premier festival en février 2007, de faire l'état des lieux, à propos d'un objet culturel et du patrimoine : le bwabwa.
Le deuxième festival en février 2009, s'est ouvert sur l'extérieur. Nous avons eu la participation de la Guadeloupe et d'une marionnettiste de l'Équateur : Sandra ANGULO.
Ce troisième festival s'ouvre sur l'Europe. Notre invité est Albert BAGNO, marionnettiste italien.
Au fil de la semaine du festival nous avons des spectacles, des ateliers, une conférence et une grande expo. En avant première, un stage de marionnette dont vous trouverez le détail en pièce jointe.
Une carte de visite
Monsieur Albert Bagno vit en Italie, non loin de Milan, à Calolziocorte, Via Don Achille Bolis 21. Il est selon ses mots « marionnettiste militant ». Il est diplômé de l'institut international de la marionnette qui se trouve à Charleville-Mézières. Il a été professeur marionnettiste à Palerme, à Naples, et en Corée du sud. Il a à son actif 35 spectacles. Il a monté de nombreuses expositions : les marionnettes dans la presse, les marionnettes dans le monde arabo-musulman, les marionnettes d'Afrique, l'architecture des théâtres de marionnettes, les marionnettes dans les chansons et musiques du monde, etc.. En 2008 il a représenté l'Italie au congrès international des marionnettes à Perth (Australie). Il est actuellement le correspondant de l'UNIMA dans ses recherches sur la marionnette en Afrique. Il est président de l'association internationale « marionnettes et thérapie ». Il a participé à de nombreux festivals internationaux de la marionnette : Turquie, Iran, Pologne, Russie, Corée du sud, Canada, Inde, etc..
Cette carte de visite nous fait miroiter la richesse de ce festival.
Le chemin des marionnettes
Et puis cette carte de visite nous montre combien il faut faire de chemin pour suivre les marionnettes ! à quels voyages multiples et lointains elles nous invitent ! Voyages lointains dans l'espace mais aussi dans le temps, car la marionnette a toujours existé, elle est aussi ancienne que l'histoire des hommes. Elle a été de tous les voyages de l'humanité, et en grande nomade, elle en a suivi toutes les migrations, portant ici et là des histoires, des épopées, des drames, des récits de la grandeur et de la petitesse de l'être humain. Elle est de l'orient comme de l'occident, elle rit et pleure en Italie comme au Mali ou en Inde ou en Afrique. Objet ou figurine animée, c'est le premier mot qui vient pour en parler, mais objet ou figurine qui est une linguistique pour s'exprimer au-delà des interdits imposés par la loi, qui transmet une dramaturgie populaire, une tradition épique, une pédagogie (par exemple celle de la lutte contre le sida en Afrique en ce moment) une thérapie (utilisée dans les grands hôpitaux parisiens), enfin tout un patrimoine millénaire. Guignol en France, Polichinel en Italie, Wayang à Bali, Bunraku au Japon, Kote Komo au mali, Putul Nach en Inde, Karagôz en Turquie, chacune dans son propre lieu d'origine a son nom, sa forme, ses attributs, ses couleurs, mais elles sont toutes une seule et même figure ; celle du destin universel de l'homme qui partout a toujours eu besoin de s'exprimer, d'analyser ses sentiments, de partager ses croyances, ses idéaux, ses espoirs, de parler de lui, de son patrimoine.
Bwabwa, notre patrimoine à enrichir
Ici en Martinique le mot de patrimoine a un sens très particulier et il est lourd de sens. Car ce patrimoine il faut le rechercher au-delà d'un océan, au sortir d'une histoire tumultueuse et douloureuse. Ce n'est pas une raison et nous ne pouvons pas être le seul peuple qui n'ait pas son porte-parole, sa marionnette, attentive à transmettre ses messages. C'est un des buts de ce festival : nous amener à développer notre marionnette, ce bwabwa qui sort pendant les jours gras et après les élections et qu'on a tendance à oublier le reste de l'année. Pourtant il existe, à nous de lui redonner du souffle, qu'il accompagne dans nos spectacles nos konpè lapin et nos ti Jean l'Horizon, et autre personnage de nos contes.
En même temps que nous développerons notre marionnette, nous rencontrerons les sours de Bwabwa, les marionnettes d'Afrique et les marionnettes de l'Inde, deux continents qui imprègnent notre culture et notre vie quotidienne. Une telle confrontation est fondamentale : quand Bwabwa rejoindra enfin la cohorte des marionnettes d'Afrique et d'Inde, nous serons au complet, réconciliés avec nous-mêmes.
Formation Marionnette en Papier
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