Il y a peu, tous les sondages indiquaient le mécontentement de l’électorat envers la politique menée par Nicolas Sarkozy, une défiance se traduisant par son éviction du second tour de la présidentielle de 2012, devancé par Marine le Pen, ainsi que par le candidat socialiste. Mais depuis l’affaire DSK, on a vu le vent tourner en faveur de l'actuel président et senti dans l’opinion publique un changement notable dans les intentions de votes des Français.
D’une façon certaine, nous constatons que les ennuis judiciaires de Dominique Strauss-Khan ont fini par rejaillir sur le parti socialiste. Ce fait divers, un évènement concernant un individu porte atteinte à la crédibilité entière d’un parti politique.
Les raisons ne sont pas très différentes, le même processus s'opère au niveau de l’église catholique où la mise en cause des prêtes dans des affaires de pédophilie décrédibilisent l’institution qu’ils sont censés représenter ou défendre. C’est le même phénomène à l’œuvre ici.
Les dégâts de cette affaire d’agression sexuelle du leader socialiste à l'encontre d'une femme de chambre du Sofitel de New York, peuvent se révéler infiniment destructeurs pour le PS.
Toutefois, nous ne pensons pas que la faute incomberait uniquement à Dominique Strauss-Khan. Il nous semble, les responsables socialistes ont une grande part de responsabilité dans ce qui s’annonce comme un échec, dans la désaffection ou le désamour qui commence à poindre dans l’électorat de gauche à l’égard du PS.
Le soutien mordicus apporter à Dominique Strauss-Khan par les dirigeants socialistes a été contre-productif, car ils ont fini par associer l’image d’un « oligarque », un homme ayant un train de vie luxueux bien trop ostentatoire à leur parti politique, plus encore, ils ont confondu l’image d’une espèce de délinquant sexuel ou d’un compulsif sexuel au parti socialiste.
Sans préjuger de la culpabilité de DSK dans l’affaire lui valant les déboires actuels, les informations et les révélations ayant émergé depuis son arrestation font croire que les dirigeants du PS étaient au courant de l’attitude de DSK envers les femmes, son comportement de satyre ou d’harceleur sexuel n’était pas ignoré. Il est même écrit ici et là, que F-H aurait consolé une prétendue victime de Dominique Strauss-Khan.
Il s’avère que Martine Aubry, Elisabeth Guigou, Jacques Lang et bien d’autres ont commis une faute politique, une lourde faute politique qui risque d’obérer leur volonté d’accéder à la présidence en 2012.
Après coup, il est toujours facile de donner des leçons, mais tout de même ce sont des politiques, des gens spécialisés en coups tordus, en coup de Jarnac, et autres manipulations, les responsables du parti socialiste auraient dû en public prendre leurs distances avec DSK, manifester un soutien discret au
prétendant à l’investiture du parti socialiste, rappeler que Dominique Strauss-Khan est un citoyen, un homme comme les autres, soumis aux même lois et responsable de ses actes, souhaiter que la lumière se fasse sur cette affaire au plus vite, et que justice soit rendue…
Mais, ils ont eu une attitude inverse, manifester leur empathie pour DSK, minorer les accusations, allant jusqu’à transférer les rôles, faisant de la victime la coupable, alors qu’il eut fallu qu’ils se taisent, alors que la décence commandait qu’ils la ferment. A-t-on vu les dirigeants du FMI prendre position ?
Lorsqu’une figure de gauche comme Jean-François Khan, grand donneur de leçon et de moral devant IAHVE, et un autre tenir ces propos : "il n’y a pas mort d’homme" ou "ce n’est qu’un simple troussage de domestique." »
Ces hommes ne mesurent pas le mépris envoyé aux petites gens, c’est à dire à la majorité de la population française. On avait l’impression d’être revenu sous l’ancien régime ou au temps de l’esclavage.
Ces hommes ne mesurent pas le mépris envoyé aux petites gens, c’est à dire à la majorité de la population française. On avait l’impression d’être revenu sous l’ancien régime ou au temps de l’esclavage.
Cette affaire est symptomatique révélant l’odieuseté de ces seigneurs, de ces "gens biens nés", de ces élites médiatiques allant presque à réclamer une justice de classe si ce n’est de sang.
C’eut été la fille de Dominique Strauss-Khan alléguant les même accusations, auraient-ils défendu l’accusé disant, qu’il n’y a pas mort d’homme, ce n’est que troussage d’étudiante ?
Laissez-moi en douter !
Quoi qu’il en soit, voilà Nicolas Sarkozy revenu d’outre-défaites, d’outre-ressentiments du peuple français et il est propulsé par les sondages[1] au second tour des élections présidentielles de 2012.
A un an des élections, l’affaire DSK s’annonce comme un fiasco pour les socialistes, elle risque d’oblitérer ou de freiner sérieusement leurs ambitions électorales, voire la survie de ce parti, de plus en plus déconnecté des classes populaires lui ayant donné son assise politique.
A croire que ce parti est durement atteint du syndrome de Jospin, alors qu’ils avaient tout bon, ils ont presque réussi à tout foutre en l’air, à tout foutre par terre.
A croire que ce parti est durement atteint du syndrome de Jospin, alors qu’ils avaient tout bon, ils ont presque réussi à tout foutre en l’air, à tout foutre par terre.
Evariste Zephyrin
[1] « l'actuel président Nicolas Sarkozy réussirait à passer au second tour* quel que soit son adversaire au Parti socialiste, selon un sondage Ipsos. Selon cette enquête** réalisée pour France Télévision, Radio France et Le Monde après la mise hors jeu du patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, 29% des personnes interrogées voteraient pour l'ancien premier secrétaire du PS au premier tour, 27% pour Martine Aubry et 16% pour Ségolène Royal.
Nicolas Sarkozy obtient son plus fort score (21%) contre l'actuelle première secrétaire du PS (27%) et seulement 19% s'il est opposé soit à François Hollande (29%), soit à Ségolène Royal (16%). Il se place donc en première position de tous les candidats seulement si Mme Royal est investie par le PS, mais en seconde position s'il est opposé à M. Hollande ou à Mme Aubry.
Dans le cas où Mme Royal serait candidate, Marine Le Pen ferait jeu presque égal avec le président (18% contre 19%), contre 16% à la candidate socialiste.
La présidente du FN obtient un score invariable de 17 à 18% au premier tour, quel que soit le cas de figure. L'écologiste Nicolas Hulot obtiendrait 13% si Ségolène Royal se présente, mais seulement 11% si les candidats socialistes sont Martine Aubry ou François Hollande. »
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