Plusieurs parutions de ces derniers jours confirment ce que nous savions déjà tous confusément, à savoir que les nombreuses “frasques” de l’ex-patron du FMI étaient connues, non seulement des services qui l’avaient interpelé dans des situations “bizarres”, mais aussi des camarades de son parti, dont certains, mis en cause avec lui dans l’affaire du Carlton, étaient ses compagnons d’aventures...
Il s’agit là des mœurs dissolues et des faiblesses d’un homme, faillible comme nous tous, et qui au départ, relèvent davantage encore de la psychologie des profondeurs, que de la brigade des mœurs, et qui n’auraient pas nécessité de sortir de la sphère privée, s’il n’avait été, d’abord la charge qui était la sienne, et qui lui imposait d’avoir la plus grande rigueur comportementale, ensuite l’ambition qui était la sienne, d’accéder à la magistrature suprême de notre nation, et surtout, s’il n’y avait eu ce grave dérapage du Sofitel, issue prévisible de tant d’années de laisser aller.
Mais, par delà cette défaite personnelle d’un homme, là où les choses ne vont plus du tout, c’est que nombre parmi ceux de ce parti politique se réclamant cependant du “progrès”, et qui étaient parfaitement au courant de ses travers, se sont opposés vent debout à la dénonciation de son crime, et ont acclamé comme un héros, celui dont la fortune lui ayant permis de s’offrir les services des ténors de la procédure, avait conduit à sa relaxe. Ceci, dans la manifestation la plus outrancière qui soit, du déni de justice.
Ces gens ont donc couvert, en niant toutes les évidences, pour la raison que, selon les procédures, elles ne suffisaient pas à formellement l’établir, le crime odieux d’un homme fortuné, commis contre une modeste femme de ménage, sur le lieu de son travail, et tout cela, au nom de la justice, de l’égalité, et du progrès. Et c’est alors qu’ils se présentent aujourd’hui, à nos suffrages...
Dans un autre registre, mais toujours au compte de ceux qui a tue-tête, se réclament du progrès, même s’il s’agit là d’une autre formation, nous voyons aujourd’hui la promotion de l’idée selon laquelle, il n’est pas bien qu’une société continue d’encore formuler des interdits, à partir du constat historique de la nocivité totale de certains comportements, sous le prétexte que ceux-ci s’étant banalisés, il convenait de les considérer désormais comme faisant partie des mœurs habituelles, et acceptables...
Tout se passe donc, comme si “l’exigence”, celle que nous nous devons d’avoir, tant vis à vis de nous-mêmes, ce qui nous impose une extrême rigueur comportementale, que pour les sociétés que nous constituons, ce qui nous impose la plus grande vigilance, quant au respect formel des idéaux proclamés, pouvait être étrangère à l’idée de “progrès”.
En réalité, dissocier l’idée d’exigence de celle de progrès, c’est trahir cette dernière...
Paris, le 9 juin 2012
Richard Pulvar
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