Ce texte fait suite à une première partie publiée ici même, qu’il vaut mieux bien-sûr, lire préalablement…
…Héritant forcément de leurs activités passées lors de la remise en ordre du système monétaire qui allait conduire à leur transformation, les deux instituts d’émission issus de l’opposition entre le régime de Vichy et la France libre, c’est-à-dire la banque AOF-Togo issue de la Banque d’Afrique de l’Ouest (BAO) qui se trouvait sous l’autorité de Vichy, et la banque AEF-Cameroun, issue de la “Caisse centrale de la France libre”, crée par le général de Gaulle pour financer l’AEF, n’ont pas pu fusionner. Et ceci, d’autant qu’il apparaissait déjà que les deux zones avaient des structures économiques différentes qui laissait présager des évolutions différentes pour les monnaies que ces instituts émettraient. C’est d’ailleurs ce qui a manqué d’être récemment le cas, compte tenu des difficultés dues à la baisse des cours du pétrole rencontrées par les nations pétrolières de la zone d’Afrique centrale, où l’option d’une dévaluation du franc émis pour cette seule zone a un moment été envisagée.
Ainsi, à la création du franc CFA en 1945, l’institut AOF-Togo qui deviendra la “Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest”, la BCEAO, en 1959, émettra le franc XOF, selon son identification internationale, et l’institut AEF-Cameroun qui deviendra la “Banque des Etats de l’Afrique Centrale”, la BEAC, en 1973, émettra le franc XAF.
Ce qu’il ne faut surtout pas perdre de vue, c’est que nous sommes là à la création du franc CFA, dans le cadre de l’empire colonial français, où une métropole doit mettre une monnaie à la disposition de ses colonies, ce qui ne peut se faire directement depuis la France qui possède une structure économique qui n’est pas du tout celle de ses colonies et que gère directement la Banque de France, et qui ne peut donc se faire que par des instituts d’émission spécifiques, compte tenu des nécessités d’une dynamique économique, qui sont propres aux différentes régions. Ces nouveaux instituts africains remplaçant la BAO, viennent ainsi rejoindre les autres instituts d’outre-mer, d’Indochine, du Pacifique, et des Antilles…
Cependant, si le franc alors émis par la BAO s’ajustait par rapport au franc de France, compte tenu de la parité fixe par rapport au franc français, et la garantie de convertibilité qui se trouvaient désormais imposées dans le nouveau système selon les accords de Brettons Woods, comprenons bien dans de telles conditions, liée de cette façon, cette émission de monnaie par les instituts africains n’équivalait ni plus ni moins qu’à émettre des francs tout simplement, exactement comme cela se faisait en France.
Comme il n’était pas pensable que pour satisfaire des nécessités locales, les instituts africains se laissent aller à émettre ainsi des monnaies correspondant à des francs de France en lesquels elles étaient convertibles, en faisant tourner la planche à billets, et en risquant ainsi de mettre en péril ce franc de France, c’est tout à fait logiquement que leur émission fut placée sous le contrôle du Trésor Public, qui ouvrit pour chacun de ces instituts un compte à la banque de France, comme cela se passe d’ailleurs pour toutes les autres banques qui créent du franc par le crédit, et qui possèdent forcément pour cela un compte à la Banque de France…
Ainsi, le Trésor Public pouvait-il contrôler à travers la Banque de France, la création de monnaie par le crédit, dans ces instituts. Restait alors la création de monnaie par le change, étant entendu qu’une entreprise qui reçoit des devises de l’étranger pour une prestation quelconque, et qui s’en va à sa banque pour les échanger contre des francs, provoque par cela une création de francs, correspondant à une augmentation de la richesse globale qui se trouve alors disponible dans le pays…
Dans le cas général, une entreprise qui commerce avec l’étranger conserve une partie des devises qu’elle reçoit en échange de sa prestation, pour pouvoir effectuer directement ses achats vers l’étranger avec celle-ci, et change le reste pour pouvoir faire ses opérations dans la zone monétaire du pays, en l’occurrence ici, la zone franc.
Lors du lancement du système CFA, les colonies effectuaient l’essentiel de leur commerce avec la France ou plus largement, à l’intérieur de la zone franc. Il fut donc décidé qu’elles conserveraient 20% de leurs avoirs en devises, pour pouvoir effectuer directement leurs opérations à l’étranger, et que le reste, soit 80%, elles le transformeraient en franc CFA pour pouvoir faire leurs opérations à l’intérieur de la zone et particulièrement, avec la France.
Elles faisaient donc leur dépôt de devises sur des “comptes d’opération”, dont il faut comprendre qu’il s’agit tout simplement d’opérations de change, à la banque de France qui centralisait ainsi toutes les “réserves de change” relatives à une même monnaie, ce qui leur permettait de recevoir en échange des francs CFA par l’intermédiaire des instituts d’émission.
Qu’on comprenne bien une bonne fois qu’il ne s’agit selon cette disposition que d’effectuer de banales opérations de change où les nations déposaient des avoirs en devises pour recevoir en échange des francs CFA…
Or, que n’a-t-on lu et entendu dire de sottises au sujet de ces comptes d’opération ? Ignorants que ces dépôts se faisaient en échange de CFA, ce qui montre qu’ils n’ont vraiment pas poussé bien loin, ni l’effort de réflexion, ni l’effort de documentation, certains ont proclamé qu’il s’agissait en ceux-ci d’un “impôt colonial”, par lequel la France rançonnait 80% de la richesse résultant de l’effort des Africains, pour en disposer à sa guise, et que c’était grâce à ce hold-up permanent, qu’elle assurait son train de vie…
Dire qu’il s’est trouvé des hordes de gens à la fois, assez incohérents pour penser qu’un tel système fonctionnerait, c’est-à-dire que des nations pourraient vivre avec seulement 20% de ce qu’elles produisent, et méprisants, pour penser qu’il se serait trouvé des chefs d’état à ce point peu courageux, indignes, et indifférents à leur compatriotes, pour en avoir accepté le principe. Serait-ce que Senghor appelait “l’émotion nègre”, là où pas une idiotie aussi grotesque soit-elle, n’éveille pas le moindre soupçon chez ceux que la passion aveugle ?
D’autres ont prétendu qu’il se trouverait accumulé depuis des années sur les comptes d’opération, des sommes faramineuses qui logiquement selon eux, reviendraient de plein droit aux africains…
Soyons clairs…
Si vous vous présentez à un bureau de change pour échanger par exemple des dollars contre des francs, vous ne pouvez pas une fois que vous avez empoché ces francs, avoir encore quelque prétention que ce soit sur les dollars que vous venez de déposer et d’échanger. Ceci pour dire très clairement, qu’il n’y a que la partie “excédentaire” du dépôt fait par les nations sur les comptes d’opération, par rapport aux CFA qu’elle ont tirés, qui demeure leur propriété, tout le reste n’est justement plus leur argent…
Une fois fait leur dépôt de devises, les nations peuvent retirer normalement des CFA à hauteur de celui-ci. Ces dépôts sont placés par la Banque de France, de telle sorte qu’ils sont générateurs d’intérêts pour les comptes excédentaires, lorsque les nations ont retiré moins de CFA qu’elles n’ont déposé de devises, ce qui, il faut le noter, est aujourd’hui le cas de la plupart d’entre elles, et d’une façon logique, les comptes déficitaires, lorsque les nations ont retiré davantage de CFA qu’elles n’ont fait de dépôts et utilisent ainsi un crédit, sont frappés d’agios pour que cette création d’argent demeure limité, comme cela se passe dans n’importe quelle banque…
Ainsi, l’argument de certains opposants au CFA selon lequel les nations se trouvent obligées de payer des intérêts pour emprunter leur propre argent n’a-t-il aucun sens, car il ne s’agit plus en ces dépôt une fois qu’elles ont tout transformé en CFA, de leur argent…
Les réserves de change sont telles qu’elles sont dites, des réserves, c’est-à-dire qu’elles peuvent être “placées”, mais pas “dépensées”, puisqu’elles doivent assurer la convertibilité du CAF, c’est-à-dire le fait que d’une façon inverse, on puisse venir rapporter à la banque des CFA pour obtenir en échange des devises, ce qui pouvait se faire librement et d’une façon intégrale jusqu’en 1993, qui s’opère depuis cette date d’une façon plus restrictive pour les francs CFA exportés hors zone, mais qui demeure assuré à travers l’euro auquel le CFA se trouve lié à parité fixe.
Ainsi, l’idée de certains selon laquelle ces sommes importantes devraient être utilisées pour favoriser le développement à l’intérieur de la zone n’a-t-elle pas de sens, puisque cela nécessiterait de transformer ces réserves de devises déjà transformées en CFA à l’intérieur de la zone, en une autre série de CFA…
La centralisation des réserves de change fait que dans le cas habituel, l’excédent de certaines nations compense le déficit de certaines autres, de sorte que le système demeure en équilibre. Cependant, s’il doit y avoir dans une période critique un déficit de l’ensemble, dans ce cas c’est à la Banque de France d’intervenir pour combler les trous afin de maintenir la parité et la convertibilité, ce qu’elle redoute d’avoir à faire. C’est pourquoi en plus du contrôle exercé par le Trésor Public, un membre de la Banque de France disposant d’un droit de véto, siège au conseil d’administration de chacune des deux banques, BCEAO et BEAC.
Notons pourtant que la couverture minimale de devises que la Banque de France exige pour l’émission totale de francs CFA est de 20%. Or, cette émission se trouve couverte aujourd’hui à 100%, ce qui fait dire à certains que le CFA pourrait être garanti sans elle.
Voici en ses grandes lignes ce qu’est le système du franc CFA, étant entendu que dans le détail, bien des dispositions statutaires et techniques, et bien des décisions de politique économique et monétaire, peuvent et doivent être l’objet de critiques, de propositions de réforme, et de négociations, afin d’un meilleur fonctionnement de l’ensemble…
Cependant, on ne voit absolument pas d’un point de vue purement structurel, tel qu’il fut pensé au départ afin de servir les nécessités de l’empire, et en comprenant que la question de la souveraineté de ces colonies qui allait devenir des nations, ne se posait pas encore, où se trouve le mauvais coup, la manigance prétendue du général de Gaulle dénoncée par certains. On ne voit pas non plus même maintenant, où se trouve le dispositif d’exploitation éhontée qui serait responsable du manque de développement de l’Afrique, et l’instrument par lequel la puissance coloniale se remplirait d’aisance en dépouillant ces nations du sud de leurs richesses…
Car ce qu’il faut bien comprendre à cet instant c’est que si ce sont bien les nations occidentales et parmi celles-ci, la France, qui exploitent l’essentiel des richesses de l’Afrique, elles le font tout simplement sans autre artifice, par le moyen de leurs entreprises, lesquelles exercent et continueront de le faire, franc CFA ou pas, et il est temps de comprendre que cette monnaie ne joue qu’un rôle totalement accessoire dans cette affaire, celui de faciliter les échanges, ce qui d’ailleurs pourrait et devrait tout aussi bien, favoriser les Africains…
A sa création, ce système était donc parfaitement adapté aux nécessités de l’empire colonial français et à bien rendu le principal service attendu de lui en assurant aux colonies, une exceptionnelle stabilité monétaire…
Toute la question maintenant est de savoir pourquoi s’est-il maintenu au-delà des indépendances, alors qu’il semblait d’évidence bien moins adapté pour cela… ?
Pour la France, il est certain que son maintien présentait un avantage économique d’abord, parce que les échanges entre elle et les nouvelles nations se faisaient directement en CFA, sans risque ni difficultés de change, ce qui assurait à ses produits un marché privilégié que l’on appellera bientôt le pré carré français, et un avantage géopolitique considérable dans la mesure où exercer le contrôle monétaire d’un pays, confine indirectement mais fatalement à exercer un contrôle politique sur celui-ci.
Cette situation revenait donc à continuer l’empire sous une autre façon, et s’il doit être fait un reproche au franc CFA, c’est d’avoir mécaniquement frustré les nouvelles nations indépendantes de leur pleine souveraineté. Mais contrairement à ce que prétendent certains, il n’a pas été imaginé exprès pour cela par des esprits mal intentionnés, puisqu’il a été crée à une époque où cette question de souveraineté ne se posait pas, et cet inconvénient n’est né que parce qu’en toute connaissance de cause, les nouvelles nations l’ont conservé pour la plupart d’entre elles…
D’autre part, en ne se trompant pas d’ennemi, rien ne permet d’affirmer comme le font certains que c’est cette atteinte à leur autonomie et à leur dignité par le moyen du franc CFA, qui constitue la cause de leur manque de développement. Car, c’est toute la structure économique elle-même, héritée de la colonisation où ces nations étaient vouées à ne produire que de la matière première et des produits agricoles, qui explique leur structure actuelle et leur manque d’industrialisation. Le mal est donc bien antérieur au franc CFA, ce qui signifie notons le bien, qu’il ne disparaitra donc pas comme par enchantement avec lui…
Notons au passage pour tous ceux qui demeurent persuadés que la France se trouverait furieusement attachée au maintien du franc CFA, qu’il n’en est rien, parce que l’avantage économique que lui conférait cette zone n’est plus le sien, mais celui de l’Union Européenne, à travers l’euro auquel le CFA se trouve désormais indexé. Ceci de sorte que les entrepreneurs européens bénéficient exactement des mêmes avantages qui étaient jusque là ceux réservés aux Français, pour investir leur pré carré, et que les Africains disposent par le fait d’une offre bien plus étendue…
En se souvenant maintenant que le franc CFA possède nécessairement les défauts de ses qualités, il faut comprendre que c’est bien pour celles-ci que les chefs d’état ont majoritairement fait le choix de demeurer dans la zone, en acceptant d’en supporter les défauts dont le principal est bien sûr, le manque de souveraineté qu’il induit…
L’avantage principal et indéniable du franc CFA, c’est sa grande stabilité. Il serait trop long de reprendre ici le récit de toutes les aventures monétaires catastrophiques qui furent celles des autres nations africaines en empoisonnant tant leur vie sociale, qu’économique, et que n’ont pas connues les nations de la zone CFA. Cependant, il est clair que quand on choisit la sécurité, c’est qu’on ne choisit pas l’audace et que si on ne risque pas les inconvénients de cette dernière, on ne risque pas davantage d’en avoir les avantages et qu’en ce sens, le CFA n’autorise pas aux nations les audaces monétaires qui leur permettraient de donner par moment, un bon coup d’accélérateur à leur économie…
L’autre avantage du CFA, c’est sa convertibilité garantie à parité fixe avec l’euro, qui en fait finalement une subdivision de la monnaie européenne qui représente 3% de la masse monétaire de celle-ci. Cela rend pour les investisseurs et les entrepreneurs, très attractives les opérations dans la zone, puisqu’ils se trouvent à l’abri des risques, des frais, et des difficultés de change. Mais, là encore, cet avantage incontestable possède son revers, celui tout d’abord de lier les économies des nations de la zone aux fluctuations éventuelles de l’euro qui risquent de rendre, soit plus chères les importations que celles-ci font avec des dollars, si l’euro baisse par rapport à la monnaie américaine, soit de rendre leur produits à l’exportation plus chers, si l’euro monte par rapport au dollar…
L'euro semble être ainsi trop élevé pour que les nations de la zone puissent être compétitives à l’exportation. Une solution pourrait être la dévaluation du CFA, comme ce fut le cas en 1994 et pour exactement les mêmes raisons, mais cela placerait les populations qui verraient tous les produits d’importation augmenter d’un coup, dans une grande difficulté…
Un autre avantage réside dans le fait que, dans la mesure où c’est la banque de France qui garantit la stabilité de cette monnaie, c’est mécaniquement elle qui garantie également les emprunts que les nations de la zone contractent auprès des grandes institutions internationales telle que le FMI, ce qui leur ouvre un accès à ces financements qu’elles n’obtiendraient autrement que bien plus difficilement…
Enfin, un des avantages dont on ne mesure pas encore l’importance parce qu’il na pas encore produit d’effets tangibles, réside dans le fait qu’en tant que monnaie commune, le CFA est de nature à favoriser l’intégration économique entre les nations de la zone. Cependant jusqu’ici ceci ne s’est malheureusement pas produit, parce que ces nations commercent très peu entre elles, du fait qu’elles produisent principalement des matières premières et des produit agricoles pour l’exportation hors d’Afrique, et que n’ayant pas encore suffisamment diversifié leurs économies, elle ne réalisent pas les produits manufacturés qu’elles pourraient s’échanger. Nous retrouvons là encore le poids de la structure coloniale des économies des états africains, qui n’a rien à voir avec la zone CFA qui tout au contraire, aurait du favoriser la restructuration de ces économies. Mais cette disposition constitue indéniablement un avantage pour l’avenir…
En fait, c’est là que se situe le point essentiel de ce débat. Car nous constatons qu’avec cette affaire de franc CFA, il n’y a pas eu de malédiction jetée sur l’Afrique ni de mauvais coup fomenté pour asservir les Africains comme certains le proclament, mais un système colonial qui s’est maintenu de la même façon que les économies qu’il gère, le premier parce qu’il permettait aux chefs d’état de se garantir sur la dangereuse question monétaire, et de s’épargner ainsi un flot de difficultés, et le second, parce qu’il existe une terrible inertie qu’oppose tout un système de production, quant on tente de faire évoluer.
Cependant, il est certain que ce système a vieilli, et ne répond plus exactement aux nécessités nouvelles des économies des nations de la zone et qu’une évolution de ce point de vue doit se produire. Mais elle ne peut se produire favorablement que dans le sens d’un élargissement de la zone d’intégration, pour pouvoir obtenir une plus grande diversité de produits, et particulièrement des produits manufacturés, pour dynamiser un marché intérieur qui rendrait les nations moins tributaires de leurs exportations hors zone…
C’est dans ce sens que le projet de monnaie commune, “l’Eco”, impliquant une zone d’économie intégrée de la “Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest”, la CEDEAO, prend tout son intérêt, avec le rassemblement dans un même ensemble, des pays de la “Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest”, la ZMAO, autour de celle qui a le bonheur de déjà exister “l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine”, l’UEMOA, avec son franc CFA…
Ce projet qui date déjà d’une quarantaine d’années, dont l’engagement ferme de sa mise en œuvre fut pris déjà en 2000, mais dont la date de sa réalisation ne cesse d’être reportée, tant les difficultés sont énormes, représente cependant la voie vers laquelle il faut aller, parce que l’avenir est dans le développement de telles zones d’unité monétaires, tout autour du monde, en plus de la zone euro déjà réalisée, des projets identiques existent pour l’Amérique du nord autour de l’ALENA, pour l’Amérique du sud autour de l’UNASUR, et pour l’Asie du sud-est autour de l’ASEAN.
Ceci pour dire que la fin du CFA ne peut se faire positivement qu’en vue de l’Eco, ou d’une façon plus lointaine encore, en vue d’une monnaie unique africaine que certains ont déjà baptisé “l’Afro”, mais certainement pas dans le développement de monnaies nationales qui engageraient les nations dans un cycle infernal de difficultés sans fin, en les éloignant d’autant plus d’une nécessaire monnaie commune…
En attendant, il va falloir tout simplement faire quelques traitements pour soigner la vieille dame, et abandonner les passions autour d'elle...
Paris, le 2 septembre 2017
Richard Pulvar
1 commentaire:
J'ai relevé ce commentaire à propos du CFA dont je partage l'analyse : " En tant qu'économiste (ESC Tours/ Poitiers, MBA EM Lyon, ancien Directeur Financier) je confirme que la non maîtrise dans son outil monétaire (levier), cela depuis les années 60 (!) est une aberration.. Les états ne sont donc pas souverains et ne peuvent ajuster la quantité de monnaie (inflation) à leur rythme de développement et leur activité. Autre aberration, le fait que depuis les "indépendances" donc des gouverneurs extra nationaux (français en l'occurrence) détiennent un droit de veto. Egalement la ponction disproportionnée et parfaitement abusive qui est faite sur les balances extérieures (remontée à la Banque de France de 50% (précédemment 65%) des sommes que la France aurait dû verser dans le cadre de ses achats avec les Etats africains). Bref, le FCFA est le parfait outil de complément de la politique d'exploitation à vil prix des ressources de l'Afrique de l'Ouest pour le seul et unique bénéfice de la France et aucunement des Africains, n'en déplaise aux discours officiels aussi bien français que de leurs larbins Africains."
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