samedi 16 juillet 2011

"Haiti, Menace imminente d'une guerre d'une guerre civile"



Incapable de délivrer les Mickistes (Stanley Lucas, Sauveur Pierre Etienne, Yvon Désir en appelle à la guerre civile)!

Salutaire avis aux culottes roses:
"Qui sème le vent récolte la tempête".

Négociation! Voilà le maître mot dans cette crise qui s’enlise et qui rend un peu plus difficile la vie des Haïtiens, notamment après les terribles épreuves de l’année 2010 (séisme, pluies diluviennes, tornade, etc.). Mais ce concept semble, en politique en Haïti, ne pas avoir le contenu sémantique qu’on lui connaît ailleurs. L’arrogance des uns conjuguée aux fourberies des autres complique un peu plus une situation déjà au bord de l’explosion. 

Pour le président de la République, négociation ne veut pas dire compromission et encore moins partage de gâteau. Mais le chef de l’Etat n’a pas cru important ou a omis d’expliquer, à ses concitoyens, ce concept dans le contexte politique actuel. Cependant, selon les observateurs, des pourparlers sincères sont essentiels pour éviter la crise qui se dessine à l’horizon. Gouverner c’est prévoir. 

Sauf coup de théâtre, le choix de Bernard Gousse comme Premier ministre désigné sera rejeté par des parlementaires. Les dernières manœuvres orchestrées pour tenter de dégager une majorité au Parlement semblent vouer à l’échec. Le poker menteur continue donc. Les contradictions entre les déclarations des présidents des deux Chambres et celle du chef de l’Etat prouvent que, jusqu’ici, les contentieux n’avaient pas encore été vidés et que le choix Gousse était impulsif, donc prématuré. En effet, les deux présidents ont expliqué qu’ils ont informé le président des difficultés qui accompagneraient la ratification des trois derniers noms restants sur la liste des premiers ministrables. De plus, Sorel Jacinthe et Rodolphe Joazile ont affirmé que c’est le président Martelly qui a pris l’initiative de choisir les trois derniers noms de cette fameuse liste de 10, de laquelle il a tiré celui de M. Gousse. M. Martelly a pourtant expliqué que son choix définitif s’est fait après consultation avec les deux présidents de Chambre. Qui trompe qui ? 

Un choix qui divise et arrange… 

Le choix de Bernard Honorat Gousse divise l’opinion et fait planer le doute dans l’esprit des citoyens quant à une éventuelle amélioration de leurs conditions de vie. Plus que d’autres, les forces politiques qui sommeillaient depuis les événements de 2004, notamment Lavalas, en sont les principaux bénéficiaires. Marcher aux côtés de la population dans sa quête de justice et de mieux-être font partie, dit-on, des idéaux du parti de l’homme de Tabarre dont la présence vraisemblablement nuit à l’équipe au pouvoir. Son silence est inquiétant, pourtant sa patte se devine dans les actions des parlementaires du groupe majoritaire et de ceux qui, jadis, se trouvaient dans les rangs de Fanmi Lavalas. En tout cas, des parlementaires s’en réclament encore. Ils constituent la principale force anti-Gousse au Sénat. Nombre d’entre eux ont, suivant les informations qui circulent, rencontré à plusieurs reprises Jean-Bertrand Aristide. Sans tambour ni trompette, Lavalas est de retour. 

D’un autre côté, la désignation de Me Gousse ouvre la voie au GPR qui s’affirme de plus en plus comme la principale force au Parlement. En effet, le groupe majoritaire en profite pour se renforcer. Des sénateurs comme Dera Simon Dieuseul, Evalière Beauplan et Nènèl Cassis ont été approchés et ont, suivant l’ex-président de l’Assemblée nationale, Kelly Bastien, accepté l’invitation du Groupement des parlementaires pour le renouveau (GPR), groupement qui toutefois n’est pas encore officialisé au Sénat. 

Le choix de Bernard Gousse a eu également des impacts sur d’autres groupes comme l’Alternative. Le sénateur Steven Benoît votera pour Gousse si son dossier est complet et si l’énoncé de sa politique générale est conforme aux attentes de ses mandants. Ce qui contraste avec les déclarations du père Anick François qui, pour une fois, a déclaré qu’il ne voterait pas suivant la position du groupe, mais suivant sa conviction. En tout cas, d’autres sénateurs, qui ne font pas partie du Groupe des 16 pétitionnaires, ont déclaré qu’ils voteraient contre Bernard Gousse. Leur motivation vient du fait, affirment-ils, que « le président joue trop avec le temps ». 

Dans le même souffle, Jean Tholbert Alexis annonce l’ouverture du groupe majoritaire à la Chambre basse à d’autres députés, notamment les nouveaux élus. Tout comme les 16 sénateurs, il estime que Bernard Gousse ne devrait pas se présenter au Parlement. Ce serait une position de sagesse, si Gousse désistait et ne venait pas déposer ses pièces. Cette démarche, selon Tholbert, pourra permettre à Me Gousse de revenir comme Premier ministre au cours du mandat de M. Martelly, à la faveur d’une bonne politique de communication. S’il se présente aujourd’hui, il sera rejeté et ne pourra plus revenir comme Premier ministre désigné. 

Bernard Gousse n’est toutefois pas encore KO. Les « négociations » continuent. Sur quelle base ? Certains parlementaires annoncent déjà que les portefeuilles de certains ministères sont mis sur la table. Le GPR fléchira-t-il ? « 18 » sénateurs d’un côté (selon le président Martelly) contre 16 de l’autre (selon le groupe majoritaire), le duel est lancé. Qui aura le dernier mot ?

Lionel Edouard

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