Il existe une activité qui est devenue un véritable sport national en ce pays de France, celle qui consiste à mentir et à se mentir, encore et toujours, pour ne pas avoir à faire face à une réalité dérangeante...
Le grand succès que vient d’obtenir sous un beau soleil, la manifestation contre la ratification du “pacte budgétaire européen” ( TSCG ), montre que nombre de nos concitoyens, qui comprennent bien tout ce que ces dispositions vont entrainer comme régression sociale et difficultés supplémentaires pour nous tous, s’installent eux aussi dans un confortable déni, pour ne pas avoir à constater le fait que ces dispositions sont en réalité incontournables, et que la non signature de ce redoutable traité, aurait des conséquences encore bien plus dramatiques.
De quoi nous parle-t-on dans cette affaire ?
On nous parle pour l’essentiel, de questions budgétaires et financières, et de leurs implications politiques et administratives, autrement dit, de difficultés qui ne sont en fait que les multiples conséquences d’un mal, mais justement pas de ce mal lui-même. Car, il s’agit en celui-ci, d’un sujet totalement tabou, jamais évoqué, et évacué depuis toujours du débat public français. Ceci, tout d’abord parce qu’il implique quant à son règlement, des comportements logiques d’un état d’esprit qui n’est justement pas celui de la société française, de sorte que ce règlement ne peut se suffire de simples dispositions administratives, et semble définitivement hors de portée des différents acteurs publics, et surtout, parce qu’il traduit quant à sa cause, une responsabilité de tous les citoyens, qui rechignent à se voir ainsi collectivement fautifs.
Pour resituer donc cette question dans ses fondements, je vous propose une remarque déjà formulée ici dans un article précédent intitulé “comprendre les changements du monde”. Je vous disais alors :
Lorsqu’au soir du 31 décembre 1962, le général de Gaulle, président de la république, présente ses vœux à la nation, il ne manque pas de lui dire comment seront les bienvenus, les bébés qui naitront dans cette année 1963 à venir. Dans ces années des trente glorieuses, où la France était plus jeune, et par le fait, plus optimiste et dynamique que jamais, ses statisticiens avaient fait la prévision au général de Gaulle qui s’en félicitait, que la France de l’époque, peuplée de quarante cinq millions d’habitants, terminerait le siècle, forte d’une centaine de millions d’habitants. Et ceci, en tablant sur le nombre de naissances qu’il y avait à l’époque, c’est à dire 1,1 million de naissances par an, chiffre considérable par rapport à la population de l’époque, si on le rapporte aux quelques huit cent mille naissances d’aujourd’hui, pour une population de 65 millions d’habitants, soit vingt millions de plus.
Il est manifeste aujourd’hui qu’ils se sont trompés, et ce, sur deux plans. Tout d’abord, il n’ont pas anticipé la modification des mœurs, qui allait entrainer une dénatalité vertigineuse, et ils n’ont pas vu non plus que si malgré cela, la population continuerait à augmenter, ce serait non pas à cause des naissances, mais à cause du prolongement spectaculaire de l’espérance de vie, les deux phénomènes conjugués, conduisant à notre situation actuelle, celle d’un pays largement de vieillards, duquel une classe politique totalement défaillante, attend cependant qu’en cet état là, il accomplisse des exploits olympiques, pour pouvoir se sortir de son embarras.
C’est bel et bien là que se situe le mal français, qui est en fait celui de la vielle Europe, le déficit démographique, tant par le nombre, que par le vieillissement des citoyens, et ce qui est extraordinaire, c’est que tous ces gens qui nous gouvernent, ou qui prétendent le faire, s’en moquent éperdument, n’en font quasiment jamais état. S’il leur arrive d’effleurer simplement ce sujet, c’est concernant la difficulté évidente qui sera d’assurer les retraites, pour lesquelles ils n’envisagent pas un seul instant, de rétablir déjà la sociologie de ce pays dans une cohérence, mais se comportent comme s’ils étaient en mesure de trouver une astuce budgétaire, permettant qu’un pays de plus en plus vieux, puisse malgré tout continuer à pleinement assumer ses charges...
Soyons sérieux ! Il doit être bien clair pour nous tous, que ces gens, gouvernants, ou opposants, peuvent bien nous promettre de faire pour la prochaine fois, puisque c’est toujours la prochaine fois que parviennent enfin les solutions, toutes les cabrioles qu’ils voudront, rien, absolument rien, ne sauvera un pays qui crève tout simplement de vieillesse...
Oui c’est bien là, et nulle part ailleurs, que se situe le “mal profond” de ce pays, celui que se partagent d’autres nations européennes, et que, malgré l’évidence de la révélation jour après jour, d’une série croissante de difficultés irréductibles dans tous les domaines, personne ne veut voir, tout simplement parce que personne ne sait absolument pas quoi y faire.
Il est vrai que le constat de cette situation bien peu glorieuse, c’est-à-dire le fait pour une nation, de crever stupidement pour ne pas avoir su faire à temps les enfants nécessaires à sa bonne santé et à sa pérennité, est profondément humiliant. Mais, les faits sont bien là, par rapport à la prévision logique de ce qu’auraient du être les choses, il manque à ce pays au bout d’une cinquantaine d’années, aux alentours rien que ça, de trente cinq millions de citoyens...!
En fait, il lui manque ceux-là mêmes qui, par leur jeunesse et leur dynamisme, leurs capacités et leurs nécessités, lui auraient épargné son actuelle “incohérence démographique”.
Il demeure malheureusement, que bien peu parmi tous les citoyens malmenés dans ces temps éprouvants, établissent un lien entre leurs difficultés du moment, et le vieillissement de la population à laquelle ils appartiennent, parce que trop d’apparences leur font confondre, les attaques opportunistes dont ils sont les objets, par les prédateurs et les exploiteurs de toutes sortes, et la cause profonde de leur affaiblissement ayant permis ces attaques.
Or, il nous importe ici de ne surtout pas confondre, comme en matière de santé, les attaques opportunistes contre un organisme privé de défenses immunitaires, et le mal sournois qui constitue la cause de sa déficience immunitaire.
Car, si les financiers, les prédateurs, les exploiteurs et les profiteurs de toutes espèces, ont pu ainsi s’emparer des rennes mêmes du pouvoir politique du pays, pour nous contraindre et nous soumettre, c’est bien parce que le corps social par une faiblesse tant physique que morale, qui entrainera entre autres ce terrible endettement de la nation, se prêtait facilement à ces manœuvres.
Dans un appel vibrant au gouvernement, le si talentueux et emblématique patron du groupe Nissan-Renault, le libano-brésilien d’origine, Carlos Ghosne, exhortait celui-ci à procéder par tous les moyens, à une réduction d’au moins 10%, du prix du travail en France. Ceci, afin de pouvoir préserver les tout derniers emplois qu’offrent encore les usines de fabrication de ce groupe ici, qui ne réalisent déjà plus que 22% seulement, des automobiles Renault fabriquées et vendues dans le monde, alors qu’il s’agit pourtant bien à l’origine, d’une société française.
Il est manifeste qu’il s’agit pour Carlos Ghosne par cette intervention, bien davantage de se dédouaner auprès de ses actionnaires, pour justifier des mauvais résultats prévisible de Renault en France, compte tenu du marasme européen, tout en préparant l’opinion à une très probable fermeture d’usine, que d’espérer réellement être entendu par le gouvernement quant à une demande dont il est clair que celui-ci ne dispose absolument d’aucune capacité, pour pouvoir jamais y accéder...
Car, il n’y a pas de mystère, réduire le coût du travail ne peut se faire que selon deux axes principaux, diminuer les salaires, et, ou, diminuer les charges sociales établies sur ces salaires, de même que certaines taxes afférentes à l’activité salariée.
La réduction des salaires, c’est la “chimère idéologique” du patronat depuis toujours, comme moyen prétendu de pouvoir faire face à la redoutable concurrence internationale. Mais il est totalement ahurissant de constater que même à ce niveau élevé de compétences et de responsabilités, cette “sottise conceptuelle” qui consiste à appliquer au niveau d’un “tout”, c’est-à-dire à l’ensemble productif français, une disposition qui ne pourrait à l’extrême rigueur être valable, qu’à l’occasion, pour soutenir exceptionnellement une de ses “parties”, continue d’être ainsi promue...
En effet, une entreprise ne peut tirer avantage d’une réduction de ses coûts salariaux, lui permettant de gagner des marchés grâce à une réduction des prix de ses produits, que si ses clients quant à eux, conservent leur capacité d’achat, et ne sont pas frappés eux aussi, par une réduction de celle-ci, qui serait due à la généralisation d’une disposition administrative de réduction du coût du travail.
Exprimé encore différemment, ceci signifie tout simplement qu’on ne voit absolument pas quel pourrait être l’avantage pour une entreprise, de bénéficier d’une réduction de ses coûts salariaux, si ses clients, qui sont quant à eux les salariés des autres entreprises, voyaient eux aussi leur salaires, et par là, leurs achats, diminuer dans la même proportion, et que cette entreprise voyait finalement ses ventes diminuer, à cause de la réduction du pouvoir d’achat de ses clients. Ceci, selon une disposition administrative de réduction des salaires, qui s’appliquerait bien sûr, selon la demande patronale, à toutes les entreprises du pays.
Il n’y a donc aucun avantage par une telle disposition, pour une entreprise qui réaliserait l’essentiel de ses ventes sur le marché intérieur, puisqu’elle constaterait une chute dramatique de celles-ci, malgré des prix rendus plus attractifs.
Il ne s’agit pas du tout là d’un cas d’école, mais d’un phénomène de “déflation”, qui a été parfaitement observé et étudié, dans plusieurs pays d’Europe, où des prix en chute n’ont en rien permis que se redresse le marché, et de façon emblématique aux Etats Unis, où une chute brutale des prix de la construction, suite à la crise immobilière, n’a pas permis de redresser ce marché, étant bien entendu que prix attractifs ou pas, il n’y a plus de marché, dès lors qu’il n’y a plus que des fauchés...!
Il faut noter à ce sujet que, quant à la mesure de la bonne santé d’une économie, la “déflation” constitue un indicateur beaucoup plus alarmant encore que “l’inflation”, et que c’est à tort que nous nous sommes réjouis toutes ces dernières années, de nous voir sortir de la période inflationniste qui avait prévalu jusqu’alors, parce que ce ne fut pas pour la bonne raison, c’est-à-dire par une réduction des déficits publics, puisque c’est justement tout à fait le contraire qui s’est produit, mais à cause d’un appauvrissement graduel de la population...
Ainsi, une telle disposition de réduction des salaires, ne peut-elle valoir que pour des entreprises effectuant l’essentiel de leur ventes à l’exportation, et il s’agirait alors dans cette disposition, si elle était prise par un gouvernement qui, avec des salaires et un pouvoir d’achat des citoyens plus bas, disposerait de moins de cotisations sociales et de moins de rentrées fiscales, d’une véritable subvention à l’exportation accordée à ces entreprises, qui se paierait au prix d’un appauvrissement de la population, ce qui serait un comble.
Car, la fonction première d’une entreprise est et demeure bien sûr, de s’enrichir elle, mais également de permettre par son enrichissement, celui de toute la nation, et non pas, en se contentant d’en tirer toute seule un avantage, comme c’est malheureusement de plus en plus fréquemment le cas, de provoquer un appauvrissement de celle-ci.
En fait, cette volonté obsédée du patronat d’obtenir une réduction des salaires, afin de pouvoir affronter efficacement des pays comme la Chine ou l’Inde, sur les marchés extérieurs, ne revient à rien d’autre que de proposer à la population française, d’accepter d’en revenir de la sorte, à un niveau de pauvreté comme celui qui existe encore malheureusement dans ces pays, pour pouvoir faire face à leur concurrence. Et tout cela, au prétexte de permettre par un regain d’activité ainsi escompté, le progrès de la nation...On marche sur la tête...!
En fait, pour une nation comme la nôtre, les gains de productivité afin que nous soyons concurrentiels sur les marchés extérieurs, ne peuvent sainement s’obtenir tout d’abord, que grâce à une robotisation poussée de la production, qui implique cependant en contrepartie, une augmentation du chômage, et grâce à une forte diminution des frais de commercialisation, en tablant sur une notoriété acquise grâce à une grande qualité des produits, comme c’est le cas pour les produits allemands, réputés de bonne qualité, ce qui facilite grandement leur commercialisation. Mais pour obtenir ce dernier résultat, il faut qu’il soit établi en celles-ci, de véritables “cultures” d’entreprises qui en France, ne sont malheureusement plus d’époque...
Quand à l’autre axe de réduction des coûts salariaux, c’est à dire la baisse des charges sociales et des impôts, elle ne peut malheureusement pas faire l’objet de simples décisions administratives, car la charge qui pèse sur la nation, et qui par des circuits plus ou moins complexes se retrouve fatalement in fine “à charge” des entreprises, puisque ce sont elles qui produisent la richesse du pays, ne se décide pas, mais correspond tout simplement à la réalité “physique” de ce pays.
Ainsi, tous ces gouvernements qui promettent de faire baisser les charges qui pèsent sur les entreprises, mais qui ne se sont jamais préoccupés de ce qui se trouve à l’origine de celles-ci, c’est-à-dire l’incohérence totale dans laquelle se trouve la démographie et par-là, la sociologie, françaises, se sont-ils moqué et se moquent-ils encore du monde, sans que pourtant curieusement, il ne leur en ait jamais coûté électoralement.
Car, il n’ont procédé pour ce faire qu’à des tours de passe-passe budgétaires, dont la conséquence aura été de nous enfermer comme nous le sommes aujourd’hui, dans un véritable “piège bancaire”.
La charge qui pèse sur les entreprises, et qui, bien trop élevée en France, ne permet pas à nos entreprises de se montrer compétitives, n’est ni un malheur tombé du ciel, ni le résultat, quoi que se dépêchent d’en dire certains, de quelques bévues intervenues dans la politique économique du pays, ce qui laisserait alors la latitude à une nouvelle équipe, à l’occasion d’une alternance politique, de prendre des mesures selon une autre orientation pour la faire diminuer.
En fait, cette charge écrasante correspond tout simplement à la nécessité physique de la nation, compte tenu de l’état dans lequel elle se trouve, et s’il est toujours possible de faire par une série de mesurettes, quelques économies de bouts de chandelle, telle que la grotesque suppression de l’éclairage public, pour la faire diminuer, il reste que pour l’essentiel, c’est à dire tous les services qui sont normalement à charge de l’état, elle demeure incompressible.
Car, dans une société qui ne crée plus suffisamment de nouveaux emplois, pour compenser les pertes dues aux fermetures d’entreprises et aux délocalisations, précisément à cause d’une charge excessives pesant sur ces entreprises, supprimer par exemple des effectifs dans les postes non titularisés de la fonction publique, pour tenter de diminuer la charge de l’état, et faire que tous ces gens s’en viennent alors tout simplement augmenter la triste horde des chômeurs, ne présente absolument aucun intérêt, dans la voie d’une réduction globale de la charge.
Quant aux dépenses d’équipement, elles font normalement vivre de nombreuses entreprises dont les salaires qu’elles distribuent, soutiennent l’activité générale par l’effet du “facteur multiplicateur”, c’est-à-dire par le fait que ces salaires dépensés, constituent les revenus d’autres personnes qui les dépensant à leur tour, constituent les revenus d’autres encore, et ainsi de suite. Ceci, de sorte qu’à partir d’une propension à dépenser de 80% de leurs revenus, pour ceux qui se trouvent dans cette chaîne ce facteur multiplicateur est de l’ordre de 5, c’est à dire que 1 euro dépensé par la puissance publique, faisant travailler les gens en chaîne entraînera la production selon ce facteur, de 5 euros de biens et de services.
Il apparaît ainsi que la réduction des dépenses publiques d’équipement, à laquelle sont condamnés les états fauchés, coûte in fine, infiniment plus cher à la nation à cause de la réduction d’activité qu’elle entraîne que l’économie qu’elle permet de faire momentanément, à un gouvernement. Or là encore, il ne s’agit pas du tout d’un cas d’école, car les exemples de gouvernements étant parvenu à sortir les économies de leurs pays de phases difficiles, en menant une politique audacieuse de grands travaux, sont nombreux, et a contrario, c’est bien parce que nos gouvernements fauchés, incapables depuis longtemps déjà de mener une telle politique de soutien de l’activité, et qui tout au contraire ne cessent de réduire jour après jour les dépenses d’équipement qui sont normalement à leur charge, que nous ne cessons de nous enfoncer dans le marasme.
En fin de compte il apparait que pour sortir du cycle infernal de l’endettement dans lequel nous nous trouvons enfermés, il faudrait que les gouvernements puissent avoir des budgets équilibrés, pour ne pas avoir à emprunter pour compenser un déficit budgétaire. Or, pour procéder à cet équilibrage, ils ne peuvent déjà pas augmenter les recettes, c’est à dire augmenter la pression fiscale. Ceci, ni sur les entreprises ce qui leur ferait perdre encore de la compétitivité, et donc des marchés, ni sur les particuliers, ce qui leur ferait perdre du pouvoir d’achat et diminuerait d’autant l’activité. Le solde d’une telle augmentation de la pression fiscale, serait négatif, et c’est ce que nous avons pu constater toutes ces dernières années.
Cependant, ces gouvernements comme nous venons de le voir, ne peuvent pas davantage diminuer afin d’un solde positif, les dépenses de l’état, car in fine, ceci leur coûterait plus cher.
Nous sommes donc dans la situation où, pour nous libérer de l’endettement dont la charge nous coûte déjà la totalité de l’impôt sur le revenu, les gouvernements ne peuvent, ni augmenter les recettes, ni diminuer les dépenses pour pouvoir revenir à l’équilibre budgétaire, ce qui revient à dire qu’au jour d’aujourd’hui, il n’existe absolument aucune solution, quant au règlement de ce problème.
L’avantage du pacte budgétaire européen, dont certains contestent la positivité, c’est qu’obligeant les gouvernements à parvenir à l’équilibre budgétaire, ce qu’il sont totalement dans l’incapacité de faire, il va contraindre enfin tout le monde, gouvernements et citoyens, à cesser une bonne fois de se cacher encore derrière tous les mensonges et tous les simulacres de solutions, qui n’ont fait que nous enfoncer depuis une quarantaine d’années dans la difficulté, pour engager le vrai débat de fond, quant à ce qui rend cette situation inextricable.
Ainsi, même si certains se plaisent à nous sortir des statistiques pour nous prouver que la natalité française se porte bien, le taux de fécondité tout récemment obtenu de 2,1, demeure inférieur non seulement au simple renouvellement des générations, puisque en toute rigueur il devrait être de 2,2, mais surtout, il demeure très largement insuffisant pour réparer le dommage accumulé durant toutes ces années ou il était tombé aux alentours de 1,7, et qui sont la cause de nos difficultés actuelles.
Lorsque face à l’impossibilité de satisfaire aux exigences du traité, ce débat sera enfin ouvert par nécessité, il apparaîtra que dans ce pays de plus en plus vieillissant, les jeunes, même s'ils sont de moins en moins nombreux, hantés qu’ils sont par le spectre du chômage, entreprennent des études de plus en plus longues, en demeurant ainsi à la charge des parents, ou à la charge directe de la société, et qu’à l’autre extrémité de la pyramide des âges, nous parvenons aujourd’hui au chiffre impressionnant de plus de 16 millions de retraités.
Or, il faut maintenant admettre le plus simplement du monde, que la charge de la population dite précisément “à charge”, sur les épaules de la population dite “active”, celle qui a normalement pour mission de produire les richesses nécessaires au pays, mais dans laquelle on recense déjà officiellement plus de trois millions de chômeurs, est devenue littéralement “écrasante”, sur les épaules des actifs non au chômage, qui n’en peuvent déjà plus, et qui en pourront encore moins demain, compte tenu de la poursuite du vieillissement de la population.
Ce qu’il convient de comprendre ici avec simplement un brin de bon sens, c’est que tout comme pour les individus, une nation ne peut manquer de fatalement “mourir”, dès lors qu’elle ne cesserait de vieillir comme c’est le cas de la nôtre, et que ce vieillissement, qui est à l’origine d’une charge insupportable pour l’appareil productif du pays, charge qui provoque leur manque de compétitivité, est à l’origine directe, à cause d’un manque de cotisations sociales et de rentrées fiscales, de tous les déficit sociaux et fiscaux, qui ont nécessité le recours à l’emprunt par les gouvernements successifs.
Deux dispositions sont à l’origine de ce drame, la dénatalité, phénomène culturel de la société matérialiste que rien n’est venu contrarier, et surtout, ce véritable crime contre la nation qu’a constitué la fermeture des frontières, sous des prétextes économiques pour masquer la réalité purement “raciste” de cette démarche, et qui n’a pas permis qu’un flux migratoire, permette de compenser cette dénatalité.
Bien sûr, certains diront qu’il fallait fermer les frontières pour éviter un accroissement du chômage. Il s’agit là d’une de ces imbécilités qui est d’autant plus “monumentale”, qu’elle est également devenue depuis plus de trente ans, “gouvernementale”.
Nous auront l’occasion d’en débattre pour préciser la totale stupidité de cette attitude, mais il faut déjà être bien conscient dès à présent, que ce sont bel et bien ces quarante années de lâcheté raciste et de luttes acharnées et imbéciles contre les immigrés, qui jusqu’à aujourd’hui demeurent, quoi que continueront à en dire certains, notre seul et unique recours possible pour pouvoir nous sortir d’une impasse économique, découlant d’une incohérence démographique, dont il faut se préparer maintenant, à payer le prix exorbitant...
Paris, le 2 octobre 2012
Richard Pulvar
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