lundi 16 novembre 2015

PARIS CLAME SA LIBERTÉ ET A BRAVÉ LA PEUR CE DIMANCHE SOIR


Place de la République, sous le slogan « Même pas peur », sortant de leur torpeur, des parisiens et de parisiennes ont ce dimanche soir 15 novembre 2015 bravés l’état d’urgence interdisant de se rassembler suite aux événements sanglant de la nuit du vendredi 13 novembre qui ont causé plus de 130 morts et de 350 de blessés.

Tous ensembles par milliers, des jeunes, des très jeunes, des anciens se sont rassemblés de façon complètement spontanée pour se recueillir, rendre hommage aux disparus et clamer haut et fort leur désir de conserver leur liberté.

La place de la République était noire de monde ce dimanche soir !

Plusieurs personnes ont scandé le mot liberté à maintes reprises, tout comme le mot résistance.

Tout autour de la statue le de la République, au pied des arbres, et partout où ils le pouvaient les gens ont allumé des bougies, porter des fleurs, mis des centaines affichettes écrites ou peintes à la main.

La presse était là avec de nombreux cars régie, notamment la presse internationale qui était présente en masse comme lors des événements du mois de janvier.

Spontanément les personnes se sont exprimés, certains ont parlé à hautes voix, certains musiciens avaient porté leurs guitares, leurs flûtes, les gens ont chanté en chœur avec eux l’air de la coupe du monde victorieuse de 98, d’autres chansons joyeuses aussi parlant de liberté, d’amour etc…

L’amour aussi s’est exprimé, il y avait plein de jeunes faisant des free-hug (câlin gratuit) cela faisait chaud au cœur, Paris en peine mais libre était en résistance ce soir c’était beau !

Tout était émouvant, chaleureux, profondément humain jusqu’au moment où la police a créé un mouvement de panique, des policiers ont argué à la presse qu’ils avaient cru entendre un pétard.

Pourtant pratiquement personne sur la place n’a entendu quoi que cela. Les policiers ont déboulé vers la foule rassemblée autour de la statue fusil au poing, prêt à faire feu, mouvement de panique un petit jeune autiste s’est mis à hurler de peur de façon stridente, incompréhension totale, les gens sont partis en courant dans la panique, j’ai failli me faire écrabouiller.

La place noire de monde s’est vidée en un éclair, mais de nombreuses personnes ont refusé de partir dans le métro et sont restées dans un pourtour non loin, un flic m’a agrippé le bras en me disant « mais putain rentrez chez vous ! Vous ne comprenez pas que vous devez rentrer chez vous ».

Autour de la place sous les caméras du monde entier des policiers en combinaison bleu fusil à la main inspectait, visait les bougies, les fleurs et les mots de liberté, cela a duré de longues minutes.8

Un hélicoptère a survolé la place.

Puis quand il était manifeste qu’il n’y avait aucun danger que c’était une fausse alerte les centaines de personne qui avaient refusé de partir sont revenues peu à peu sur la place et ont continué à allumer des bougies et se recueillir.

La peur n’a pas gagné, libre, Paris entend se relever !


Emmanuelle Bramban
dimanche 15 novembre 2015













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