lundi 22 août 2016

Le Rio Hors Jeux


Le touriste quand il arrive à Rio a en tête les images exotiques idéalisées par les médias, les agences de voyages. Les scènes de la vie ordinaire sont très riches. La rue est spectacle. Elle vous montre de grandes distances sociales et des images d'une grande violence symbolique. Le sociologue à Rio est aux anges. 

Les constats sont autres quand on se balade dans les rues de Rio qui restent dangereuses. J’ai vu une arrestation de bandes de jeunes.

J’ai pris un taxi qui me faisait part de la récupération d’un passeport allemand qu’il avait retrouvé dans sa voiture. Il m’a été fortement recommandé de  me promener sans papier et sans mon appareil photo à la main en dépit de mon apparence brésilienne, le touriste reste une proie. La prudence est conseillée. Souvent dans la rue on me parlait brésilien me sollicitant des renseignements sur la ville (adresse, services…).

Bien vite la réalité vous rattrape dans les rues peuplées de manutentionnaires, des gens (des hommes frêles d’apparence pour la plupart poussant, tirant de lourds chariots). Des marchands ambulants, dans les rues, les voies rapides, même dans les métros bondés de monde. Le travail de force est dans le quotidien, marcher à pied, faire du vélo font partie des tâches majeures des classes populaires. Beaucoup de gens jouent aux dominos le jour, la nuit les trottoirs se transforment en chambre à coucher des miséreux. Le Brésil montre la dureté de ses inégalités qu’elle ne peut pas cacher. Les inégalités dans l’habitat révèlent de cette dureté.


En allant vers le stade Olympique
Des beaux quartiers, fortement sécurisés avec tous des portiers qui travaillent 24h sur 24, veillent sur les demeures des classes moyennes et cossues. Je n’ai pas été faire du voyeurisme dans les favelas. Je n’ai pas pu (faute d’organisation avec mes connaissances brésiliennes) avoir le bon format pour comprendre ces habitations. Ce qu’il en ressort c’est qu’elles restent des zones sensibles, jugées menaçantes qui s’agglutinent aux pieds des Monts de Rio. Bien que surveillées activement. Elles sont restées calmes aux dires de certains Cariocas, la criminalité aurait baissée et les gangs se sont pris aux Jeux en supportant leur équipe nationale.

La victoire de Rafaela Silva, en judo, enfant de la favela pas attendue à ce stade de la compétition, humiliée voire déconsidérée a été un symbole fort de cette revanche sur le social de ces populations déshéritées majoritairement noires. Logé à proximité d’une favela, le soir surtout le week-end, la nuit était rythmée de musiques frénétiques avec beaucoup de tambours jusqu’au petit matin. Dans les rues l’expression de l’opposition au gouvernement en place était bien présente dans les slogans. Une grande partie de la population de Rio a été hors Jeux.


Harry Méphon


















Les surfeurs de Copacabana de la Favela









Les marchands sur les plages d'Ipanema

Arrestation en plein jour d'une bande de jeunes près de Copacabana


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